Jean-Luc Mélenchon sur Aurélien Saintoul: "Il y avait quand même une part de vérité dans ce qu'il disait"
Jean-Luc Mélenchon donne un meeting à Montpellier ce jeudi soir, cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
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00:00 Moi je vais vous dire, vous autres les jeunes, pour vous sachiez, c'est la 7ème réforme des retraites que je me tape.
00:04 Donc apprenez tout par cœur une fois, parce que de toute façon on ne change pas les arguments.
00:08 C'est les mêmes, cette fois de suite.
00:10 Alors c'est "il y a de moins en moins de monde qui cotise pour eux, de plus en plus de monde qu'il est à la retraite, point."
00:18 Et on vit plus longtemps, ça fait 10 fois qu'on t'explique qu'on vit plus longtemps parce qu'on travaille moins longtemps et tu ne l'as toujours pas compris.
00:25 Et deuxièmement, quand tu nous dis "dans les années 70, il y en avait 3 qui travaillaient pour un retraité", ben oui, gros ballon.
00:33 Mais aujourd'hui, il y en a un seul produit autant que 3 avant. Autrement dit, le compte est exactement le même.
00:39 Et donc, vous êtes juste des menteurs. Vous bourrez le crâne des gens.
00:45 Vous ne faites même pas l'effort de trouver de nouveaux arguments pour que au moins je m'intéresse à quelque chose quand je débat avec vous.
00:55 Et il y a un instant que je vous ai parlé des accidents du travail, parce que j'y vais mollo avec votre sensibilité.
01:00 Ça, c'est en général. Mais, mes amis, parmi ceux qui ont 60 ans ou juste un peu moins, et qui ne sont pas à la retraite mais pas au boulot, c'est-à-dire la moitié des effectifs,
01:15 mais quand ils vont au boulot, il y a 4 fois plus d'accidents du travail quand vous bossez après 60 ans. Et il n'y a pas besoin d'être un aigle pour comprendre pourquoi.
01:25 Parce que le temps passant, vous êtes usés. Mais le temps passant, de toute façon, à moins d'avoir bénéficié de circonstances exceptionnelles,
01:33 vos gestes sont moins précis, votre réactivité est moins grande. Pas pour cueillir des fraises, ça va très bien. Pas pour caresser votre chien, ça va très bien.
01:43 Pas pour s'occuper de vos petits-enfants, tout est au poil. Pas pour aller à la mairie faire le maire, pas pour aller faire le président d'association, tout va bien.
01:52 Mais pour faire le même boulot répétitif, avec le stress du travail, au niveau de compétitivité qui est attendu parce qu'on vous dit "toi, je te surveille, parce qu'il faut faire comme les autres",
02:03 eh bien les accidents sont cinq fois plus nombreux. Et quatre fois plus mortels. Ça vous va ? Vous avez compris ? Pourquoi ? D'accord, Saint-Aul n'aurait pas dû parler comme ça, quelle misère !
02:16 Mais il y avait quand même une part de vérité dans ce qu'il disait. Et moi, je l'assume. Je vous accuse de ne rien faire alors que 600 personnes meurent sur leur poste de travail.
02:28 Je vous accuse de laisser 1200 personnes mourir de maladies professionnelles sans faire ce qu'il faut. Je vous accuse de faire vivre dans la misère la détresse et l'abandon des milliers de personnes qui n'ont pas d'abri,
02:45 ni eux, ni leurs enfants, et vous les laissez dans cette misère pendant que vous êtes si riches que vous avez accumulé tant de fortunes.
02:54 Voilà le système indigne dans lequel vous nous faites vivre.
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