"On a pas de réponses du gouvernement. Le 7 mars, on va monter d'un cran." Yvan Ricordeau, CFDT

  • l’année dernière
Midi actu avec Yvan Ricordeau, secrétaire National de la CFDT

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##MIDI_ACTU-2023-02-17##
Transcript
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Il est 12h11, je suis content de recevoir Yvan Ricordeau qui est secrétaire international de la CFDT, numéro 2 de la CFDT. Bonjour.
00:14 - Bonjour.
00:15 - Merci d'être avec nous. Regardons ce qui se passe à l'Assemblée Nationale, faisons le point.
00:18 Je regarde les derniers chiffres, j'ai besoin de mon téléphone parce que ça change sans arrêt.
00:23 À propos des fameux amendements et de l'article 7 qui doit être voté ou pas, d'ailleurs qu'il le sera ou pas avant ce soir minuit.
00:31 Donc il va falloir accélérer à l'Assemblée parce qu'on en est où ?
00:34 Il reste aujourd'hui un amendement Modem, deux amendements Horizons, trois amendements Liott, ça c'est le groupe indépendant,
00:41 71 amendements LR, 11 RN, 3 Renaissance, 5 Ecologistes et 1854 amendements de la LFI, la France Insoumise.
00:53 Sur ordre de Jean-Luc Mélenchon, la France Insoumise n'a pas retiré ces amendements, vous le regrettez.
00:59 Est-ce que vous voulez un vote avant ce soir minuit, vous ?
01:03 - Oui, la CFDT a toujours été claire. Il y a une séquence à l'Assemblée Nationale qui dure maintenant depuis 10 jours, c'est le dernier jour aujourd'hui.
01:10 L'enjeu pour la CFDT c'était de faire en sorte que l'ensemble des dispositions du projet de réforme des retraites soient examinées
01:16 dans le lieu par essence de la démocratie de notre pays, pour faire en sorte que l'ensemble des forces politiques s'expriment sur chaque disposition
01:22 et notamment, bien sûr, sur le report de l'âge légal à 64 ans, le fameux article 7.
01:27 Et donc la CFDT souhaitait qu'il y ait un vote à l'Assemblée Nationale sur l'article 7, pour que chaque député puisse se prononcer pour ou contre,
01:35 mais qu'il y ait de la visibilité à l'expression politique dans notre pays.
01:39 - Ça vous aurait aidé dans la mobilisation ?
01:41 - C'est même pas ça l'enjeu. La question c'est pas comment on peut s'appuyer sur ce qui se passe à l'Assemblée Nationale pour construire la mobilisation.
01:47 Vous savez, le mouvement de mobilisation, il est très ancré dans le territoire, il a un moteur sur l'injustice sociale qui fonctionne de façon très forte,
01:54 sur lequel il faudrait des réponses d'ailleurs, et donc il n'y a pas besoin d'instrumentaliser ce qui se passe à l'Assemblée Nationale
01:59 pour appeler les salariés à se mobiliser. Par contre, c'est plutôt l'inverse qu'on attendait.
02:02 C'est de faire en sorte que l'expression des mobilisations trouve des réponses au sein de l'Assemblée Nationale.
02:07 Et là-dessus, il y a deux écueils majeurs. Le premier, c'est qu'on ne peut pas dire que le niveau de débat à l'Assemblée Nationale
02:13 était au niveau de la responsabilité des organisations syndicales.
02:16 - Vous savez ce que dit, vous allez me dire ce que vous en pensez, le président de la CFTC, il dit "c'est lamentable ce qui se passe au Parlement".
02:22 Vous êtes d'accord avec lui ?
02:23 - En tout cas, ce n'est pas au niveau souhaité. On a aujourd'hui des cortèges, des manifestations qui sont responsables,
02:29 qui sont dignes, et qui disent un profond désaccord sur le fond. Et donc, on aurait souhaité avoir un niveau de débat politique responsable,
02:37 digne, et qui soit sur le fond à l'Assemblée Nationale. Et c'est vrai que ça a été plus souvent le cas des invectives,
02:43 de l'instrumentalisation sur le jeu d'amendements, plutôt que de venir sur un débat sur le fond.
02:47 - Yvan Ricordeau, si...
02:50 Regardons, hein.
02:52 Si le texte n'est pas voté avant ce soir, minuit. Il va partir au Sénat. Le Sénat, lui, va enteriner probablement
03:00 la prolongation de l'âge légal à 64 ans.
03:04 Bon. Ensuite, le texte va revenir à l'Assemblée Nationale. Imaginons qu'à l'Assemblée Nationale, le texte ne soit pas voté une nouvelle fois.
03:11 Parce qu'une nouvelle fois, des amendements vont être déposés. Il y a un temps imparti, le texte n'est pas voté.
03:16 Le texte passera et sera appliqué par ordonnance. Par ordonnance. Ce serait déplorable.
03:22 - C'est plus que déplorable. Il y a deux éléments, je pense, de projection. On est que sur des projections, donc il faut être très...
03:29 - Oui, on est que sur des projections, mais...
03:31 - Il faut faire attention. Il y a deux éléments. Le premier, c'est que c'est, pour la CFDT, inenvisageable.
03:36 On ne peut pas avoir une réforme aussi importante et aussi sensible que la réforme des retraites,
03:41 qui s'applique sans vote à l'Assemblée Nationale, au Parlement, et qui soit appliquée que par ordonnance.
03:46 Donc, premier élément, c'est que c'est pour nous inenvisageable. Et le deuxième élément, c'est...
03:50 Je ne sais même pas ce que dirait le Conseil constitutionnel sur une question comme celle-là.
03:53 Jamais une réforme de cet emploi n'a jamais été appliquée de cette façon-là.
03:57 Donc, vraiment, l'enjeu, c'est de faire progresser le débat démocratique, y compris au sein du Parlement,
04:02 pour, in fine, faire la démonstration qu'il n'y a pas de majorité, parce que ça, ce n'est pas établi aujourd'hui, sur cette réforme-là.
04:08 - Voilà. Il n'y a pas de majorité établie, c'est vrai, aujourd'hui.
04:11 Alors, Yvan Ricordeau, vous demandez un vote, donc, à l'Assemblée Nationale, au Parlement, vous demandez un vote absolument,
04:18 et puis, vous continuez à être mobilisé, vous demandez toujours le retrait, on est bien d'accord, le retrait de ce projet de loi.
04:25 Vous allez vous mobiliser le 7, les syndicats sont unis, le 7 mars, vous allez vous mobiliser, ce jour-là, vous appelez, comme les autres, à la grève et à la manifestation.
04:38 - Oui, tout à fait. On le fait en toute responsabilité, en toute conscience, une nouvelle fois, pour une raison, c'est...
04:45 Il y a une opposition majeure dans notre pays à la réforme de la retraite, pour pouvoir reporter l'âge à 64 ans,
04:52 et depuis le début de la séquence, on n'a aucune réponse, de quelque nature que ce soit, du gouvernement.
04:57 Et donc, du coup, on a fait des mobilisations historiques, jamais connues dans notre pays, depuis plus de 30 ans.
05:02 Et donc, on est quand même dans un mouvement social qui est d'une ampleur inégalée, depuis des décennies,
05:07 et on n'a aucune réponse de la part du gouvernement.
05:10 Donc, ce qu'on va faire le 7, c'est, ben, on va monter d'un cran, et donc, on va monter d'un cran en disant,
05:14 "Puisqu'on a fait les mobilisations historiques, vous ne nous avez pas répondu, on monte d'un cran, répondez-nous", et donc, la...
05:19 - "Monter d'un cran", c'est bloquer le pays ?
05:22 - C'est pas bloquer le pays, c'est bloquer la réforme, et faire face au blocage du gouvernement, sur lequel on n'a pas de réponse aujourd'hui.
05:28 - Oui, mais, c'est-à-dire, bloquer la réforme. Comment faites-vous pour bloquer la réforme, sans bloquer le pays ?
05:33 - Ce qu'on va faire, c'est que le 7 mars, il y aura une journée de mobilisation, qu'on espère, comme on n'a jamais connue, encore,
05:39 depuis très longtemps, la référence historique, je ne sais pas où il faut la chercher maintenant,
05:44 mais, ça veut dire qu'il y aura des manifestations partout, en France, sans doute dans encore plus de villes que ce qu'on a fait jusqu'à aujourd'hui,
05:50 dans des villes encore plus petites, il y en aura plus, et avec plus de manifestants.
05:54 Ça, c'est la première démonstration de force qu'il faut qu'on fasse, et autour de ça, il y aura d'autres initiatives,
05:58 qu'on espère construire en intersyndical, pour faire en sorte qu'il y ait de la visibilité, en termes d'opposition.
06:04 Alors, oui, sans doute qu'il y aura, en plus des manifestations...
06:07 - Des grèves ?
06:08 - Des grèves, bien sûr.
06:09 - Vous appelez à la grève ?
06:10 - Oui, bien sûr qu'on appelle à la grève, de toute façon, vous savez, pour participer à une manifestation à 10h du matin, ou à 14h de la fin du midi,
06:15 je ne vois pas bien comment, au niveau d'un syndicaliste, on peut faire autrement que faire un débrayage, ou une journée de grève.
06:19 Donc, du coup, oui, bien sûr qu'il y aura des appels à la grève, mais ce qu'on fera, c'est des opérations de visibilité, aussi,
06:24 sur des centres commerciaux, sur des périphériques, devant des zones industrielles, avec peut-être des éléments,
06:31 par exemple, dans le secteur de la construction, des grues qui s'arrêtent,
06:34 pour qu'on montre que les travailleurs arrêtent le 7 mars, pour s'opposer à la réforme des retraites.
06:39 - Yvan Ricordeau, pourquoi est-ce que vous n'appelez pas à la reconduction des grèves ?
06:43 Pourquoi est-ce que "grève reconductible", ces deux mots, ne sont pas inclus dans le communiqué commun de tous les syndicats ?
06:52 - C'est pas dans le communiqué commun, donc l'État syndical appelle à faire grève, et à manifester le 7 mars.
06:58 - Mais vous n'appelez pas à des grèves reconductibles ?
07:00 - Et on n'appelle pas à la grève reconductible. - Pourquoi ?
07:02 - Parce que, au niveau de notre pays, il y a une chose qui est claire,
07:06 c'est qu'il y a peut-être deux ou trois secteurs qui ont une culture d'organisation,
07:10 une culture de manifestation, qui peut s'imprégner de ce mot d'ordre-là,
07:15 mais dans l'ensemble des secteurs professionnels, c'est pas ce que nous disent les salariés,
07:18 c'est pas ce que nous disent les militants CFDT.
07:20 Ils nous disent qu'il faut absolument peser, manifester, s'opposer à ce projet de réforme,
07:25 mais qu'il y a des questions de pouvoir d'achat, il y a des questions de capacité d'action qui sont posées,
07:30 et que du coup, ce qui convient, c'est de faire des débrayages, de faire des journées de grève,
07:34 et d'être le plus nombreux possible, et que c'est pas possible de faire autrement.
07:36 - Quoi qu'il arrive à l'Assemblée Nationale, au Sénat, vous n'appellerez pas à la grève reconductible ?
07:43 - C'est pas le mot d'ordre qui correspond à la capacité de mobilisation des salariés aujourd'hui,
07:48 mais je pense que c'est une façon de détourner le mouvement qui est en train de se passer actuellement.
07:55 Actuellement, on a le mouvement le plus ancré... - C'est-à-dire ? Détourner ?
07:59 - Aujourd'hui, on a le mouvement le plus ancré dans les territoires.
08:04 Les responsables des organisations syndicales étaient à Albi, qui a connu une démonstration de force hier,
08:09 comme elle a jamais connu depuis très longtemps, ou peut-être qu'elle a jamais connu tout court.
08:14 Et donc du coup, c'est très ancré dans les territoires, c'est très ancré dans toutes les professions.
08:17 Vous n'avez pas un mouvement en 2023 qui est une grève par procuration.
08:21 Vous n'avez pas en 2023 un ou deux ou trois secteurs professionnels qui donnent l'image de ce mouvement-là.
08:27 Le mouvement de 2023, c'est l'ensemble des travailleurs qui refusent la réforme des retraites.
08:31 Et c'est ça qu'il faut conserver. Et donc du coup, l'élément qui est central, c'est qu'on a aujourd'hui
08:37 la mobilisation la plus forte qu'on ait connue depuis les années 80.
08:42 - Vous comprenez, je comprends. - Et donc du coup, quelle démonstration on doit faire de plus
08:48 pour que le gouvernement nous dise "Ok, il y a un problème dans ce qui est...
08:52 - Oui, quelle démonstration de plus ? - Justement, on va faire le 7 mars, on va faire plus,
08:55 la question elle est à renvoyer au gouvernement. - Et après ?
08:58 - Qu'est-ce qu'il faut... - Si le gouvernement ne bouge pas,
09:02 même si votre démonstration est exceptionnelle, le 7 mars ?
09:06 - Vous savez, en toute franchise, je pense qu'aucun gouvernement n'est en capacité
09:11 de ne pas répondre à un mouvement encore plus fort que ce qu'on a fait le 31 janvier.
09:15 C'est pas possible. Et donc si le 7 mars est au-delà de ce qu'on a fait en termes de mobilisation,
09:20 ça serait une surdité démocratique qui serait hallucinante de ne pas répondre à un mouvement de cette ampleur-là.
09:27 Donc du coup, il y a l'enjeu pour les organisations syndicales de se dire "Comment on fait plus fort le 7 ?"
09:32 et il y a l'enjeu démocratique d'avoir une réponse de ce type.
09:35 - Si le gouvernement vous dit maintenant "On suspend notre réforme et on se met autour de la table",
09:39 qu'est-ce que vous dites ? - La CFDT sera autour de la table de façon très claire.
09:42 La CFDT, elle dit deux choses. Elle dit "Il y a un paramètre qui est intouchable
09:46 dans une réforme des retraites, c'est les 64 ans, parce que c'est injuste, ça frappe les salariés les plus modestes."
09:51 Donc on s'oppose aux 64 ans. La CFDT n'a jamais dit et ne dira jamais
09:55 "On n'est pas d'accord pour discuter d'une réforme des retraites."
09:57 Donc oui, il faut discuter de la réforme des retraites.
09:59 D'ailleurs, on dira au gouvernement "Si vous rouvrez la discussion, rouvrez-la donc sur la façon dont vous nous l'avez présentée en 2020."
10:05 C'est-à-dire une vraie ambition sociale et une vraie...
10:08 - Vous demandez, vous demandez, est-ce qu'on reprenne la réforme précédente,
10:15 voulue par Emmanuel Macron, qu'il a abandonnée ?
10:18 - D'une certaine façon, oui. Alors pas forcément exactement dans le contour qu'on avait fixé en 2020.
10:22 Mais sur les fondamentaux, bien sûr, oui.
10:24 - Une réforme systémique ? - Oui, bien sûr. C'est la question d'avenir.
10:27 - C'est ce que la CFDT demande ? - C'est la question, c'est ce que la CFDT a toujours demandé.
10:30 - Toujours demandé, mais... - Et c'est la voie d'avenir de l'évolution de notre système de retraite.
10:35 Si on veut corriger les inégalités dans notre système de retraite,
10:38 il faut construire un système qui soit fondamentalement réformé
10:41 pour faire en sorte que l'ensemble des salariés aient les mêmes droits
10:44 et que ces droits-là, on puisse corriger les inégalités entre les femmes et les hommes,
10:47 et entre les différentes carrières professionnelles.
10:49 - Donc vous offrez au gouvernement une porte de sortie en lui disant
10:52 "Suspendez votre réforme actuelle, qui est une réforme paramétrique
10:56 avec ce report de l'âge légal à 64 ans,
10:59 et reprenez la réforme précédente que vous vouliez faire appliquer,
11:03 que vous vouliez faire voter, effectivement c'était juste avant le Covid,
11:07 reprenez cette réforme-là, et là nous participons aux travaux
11:11 pour effectivement construire cette réforme des retraites.
11:16 - C'est la revendication de la CFDT, parce que pour la CFDT,
11:19 il faut regarder l'évolution des régimes de retraite sans aucune dramatisation,
11:23 parce qu'il n'y a pas une catastrophe financière qui est devant nous,
11:26 contrairement aux autres épisodes de réformes en 2014, 2010, 2003,
11:31 où là il y avait un mur financier dans le système de retraite,
11:33 c'est pas le cas en 2023.
11:35 Raison de plus justement pour poser les bonnes questions
11:38 et les aborder avec une vraie vision d'avenir.
11:40 D'ailleurs tout le monde le dit maintenant,
11:42 y compris même des parlementaires de la majorité présidentielle,
11:44 disent "ce qu'il faut aborder c'est la question du travail".
11:47 Et bien oui, si on veut aborder la question du travail,
11:49 il ne faut pas aborder ça dans le cadre d'un projet de loi de financement
11:51 de la sécurité sociale, il faut présenter ça dans le cadre d'une réforme ambitieuse.
11:54 - Travail, la question du travail, de la pénibilité au travail,
11:58 des carrières longues, du travail des femmes, on est bien d'accord,
12:03 mais aussi, autre question qui me semble-t-il n'est pas abordée lors des débats,
12:08 c'est le niveau de pension de retraite.
12:10 - Oui tout à fait.
12:11 - Le niveau de pension, là que dit la CFDT ?
12:13 - Le meilleur moyen d'assurer le niveau de pension,
12:17 c'est de faire en sorte que justement,
12:19 on prenne en compte tous les éléments des carrières professionnelles,
12:23 qu'on arrive à corriger les inégalités.
12:25 En corrigeant les inégalités, on remonte le niveau des basses pensions,
12:28 plus fortement que ce qu'on fait aujourd'hui dans cette réforme-là,
12:32 et en assurant un régime unique de retraite à terme,
12:36 on arrivera à piloter très finement la façon dont il faut financer,
12:39 faire rentrer des ressources et gérer les dépenses.
12:42 C'est comme ça qu'on assure le niveau des pensions à terme.
12:44 - Régime unique, c'est un régime par points ?
12:46 - Oui.
12:47 - On est d'accord ?
12:48 - C'est une des possibilités par points.
12:50 - C'est un régime unique pour tous les salariés.
12:54 - Oui, tout à fait.
12:55 C'était la base de la réforme de 2020.
12:58 Depuis 2003, les régimes de retraite ont une évolution continue
13:04 sur le fait qu'on essaye d'organiser de façon très convergente les droits.
13:08 On est rendu à un taquet où on ne peut plus aller au-delà.
13:11 Quand vous regardez aujourd'hui ce qui se passe à l'Assemblée nationale
13:13 sur des dispositifs d'égalité femmes-hommes,
13:16 le minimum contributif, les minimums de pensions,
13:19 c'est à chaque fois, le gouvernement d'ailleurs se prend les pieds dans le tapis en faisant ça,
13:23 parce qu'il essaye de mettre des rustines dans un système qui n'accepte plus des rustines.
13:26 - Ça devient tellement absurde et compliqué.
13:28 - Donc il faut le remettre à l'endroit.
13:30 - Il faut remettre le système à plat.
13:32 C'est plus un système par répartition mais calculé autrement.
13:36 - Oui, tout à fait.
13:37 Mais ça reste un système par répartition qui assure et qui donne une vision,
13:41 une garantie, y compris pour les jeunes qui rentrent sur le marché du travail aujourd'hui,
13:44 qui leur donne la garantie de dire, en construisant un système de façon aussi projetée,
13:49 vous aurez la garantie des lois de pension.
13:51 - Mais comment, quelle garantie ?
13:53 Je commence à travailler à 18 ans par exemple, je fixe une durée de cotisation ?
13:57 On est bien d'accord ?
13:59 Une durée, je ne sais pas moi, 42 ans, 43 ans de cotisation,
14:03 et à la fin, je touche ma retraite, une retraite, j'aurai...
14:08 En quoi c'est plus positif ?
14:12 Je dis ça pour nos auditeurs, pour qu'ils comprennent bien.
14:15 En quoi c'est mieux pour le salarié ?
14:17 En quoi c'est mieux pour lui ?
14:19 - Pour deux raisons, et qui sont les deux raisons fondamentales d'opposition de la CFDT à cette réforme-là.
14:24 C'est, si vous faites ça, vous donnez une équité, une égalité des salariés
14:29 dans la construction de leurs droits à la retraite, en disant,
14:31 vous commencez votre carrière professionnelle,
14:33 vous avez une contribution par une durée de cotisation
14:37 pour faire en sorte que vous construisez vos droits à la retraite, donc il y a une égalité.
14:41 Quand vous décalez à 64 ans, vous rompez cette égalité-là,
14:44 ce que vous demandez à ceux qui ont commencé les plus jeunes d'aller bien plus loin.
14:47 Et puis le deuxième élément, c'est que quand vous construisez un système comme ça,
14:50 vous construisez un système où on ne met pas un totem d'âge de la retraite,
14:54 vous mettez des bornes, et après vous donnez des libertés de choix aux salariés,
14:58 en disant, à partir de quel moment vous avez le droit, vous pouvez partir ou pas.
15:02 - Et le salarié sait, tout au long de sa vie, où il en est sur sa future retraite.
15:07 - Tout à fait, un enjeu de visibilité sur l'avenir de la retraite.
15:11 - Ce qui est essentiel. Merci d'être venu nous voir, Yvan Récordot.
15:15 - Merci. - Merci à vous.
15:17 - Il est 12h20, et c'est très intéressant ce que vous venez de dire,
15:19 parce que vous offrez, oui, une porte de sortie au gouvernement.
15:23 - Il la connaît depuis longtemps. - Je l'ai compris.
15:26 Mais je sais qu'il la connaît depuis longtemps.
15:28 Mais enfin, vous la répétez publiquement, donc ça peut, on ne sait jamais, faire évoluer les choses.
15:33 Il est 12h27, merci. Vous êtes sur Sud Radio, merci de nous accompagner tous les matins.
15:38 André Bercoff.
15:39 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.

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