Darius Rochebin raconte les conditions de négociation pour interviewer Vladimir Poutine !
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00:00 Vladimir Poutine, vous l'avez déjà interrogé, c'était en 2015 pour la télévision suisse,
00:03 et déjà à l'époque, on le disait, hors de contrôle.
00:06 Il y a ceux qui disent, après tant d'années de pouvoir,
00:09 M. Poutine est devenu fou.
00:11 Oui...
00:13 Et vous, au terme de notre interview, je vous parais fou ?
00:15 En tout cas, vous souriez, contrairement au préjugé.
00:19 Là encore, des conditions de sécurité délirantes pour accéder à Vladimir Poutine.
00:22 En réalité, oui, pour entrer dans le palais, après, étonnamment,
00:26 c'est tellement centralisé qu'il vous demande des questions, par exemple.
00:30 Et puis, dans les régimes démocratiques, il y a un vrai service de presse
00:33 qui vérifie les questions, qui dit "ça, on est un peu embêté,
00:36 on négocie, ça peut arriver".
00:38 Dans une dictature, le sous-fifre a tellement peur de soumettre les questions
00:42 parce qu'il préfère ne rien faire.
00:44 Ah, que du coup, ça n'arrivera même pas jusqu'à la personne concernée ?
00:46 Non. L'accès au chef, au président, est déjà en soi
00:50 quelque chose de si important que si vous êtes numéro 5,
00:53 vous n'êtes plus grand-chose.
00:54 Mais c'est vraiment le numéro 1 qui décide de tout.
00:56 À partir du moment où il a décidé d'accepter de vous recevoir,
00:58 on considère que c'est carte blanche.
00:59 Il y a un côté curieusement un peu improvisé.
01:01 Au dernier moment, quelques minutes avant, j'ai reçu un SMS,
01:04 parce qu'on était dans une salle à côté, disant "oui, ça va le faire,
01:07 envoyez-nous quelques questions par WhatsApp".
01:09 Bon, on a envoyé quelques questions par WhatsApp.
01:11 À l'état d'un minute, hein ?
01:12 Évidemment, ils n'ont pas eu le temps de les vérifier,
01:14 mais c'était juste pour se couvrir un peu.
01:16 Et encore une fois, c'est à la fois quelque chose de surprenant et d'inquiétant.
01:21 parce que vous vous rendez compte que ce sont des domaines où vous n'avez aucun contrôle démocratique.