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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliqué à ma fille, je répondrai aux questions de Sacha sur le mal de dos le plus répandu, le limbago.
00:08 Vous savez cette douleur en bas du dos. Nous vous donnerons des conseils pour le soulager et aussi pour l'éviter.
00:14 Ensuite le docteur Martin Blachier nous fera un point sur la montée des deux drogues les plus consommées en France, le cannabis et la cocaïne.
00:28 Sacha qui n'a jamais eu mal au dos un jour dans sa vie, on s'intéresse aujourd'hui à un mal de dos particulier qui est le limbago.
00:35 Le limbago ça touche quand même, on va dire que 84% des français ont eu au moins un limbago dans leur vie. J'imagine quand même c'est fréquent.
00:44 Alors déjà qu'est-ce que ça veut dire un limbago et surtout quelle est la différence entre un limbago et un autre mal de dos ?
00:50 En quoi c'est, qu'est-ce qui est spécifique au limbago ?
00:52 Alors limbago en latin ça veut dire faiblesse des reins. En fait ça n'a rien à voir avec les reins.
00:58 Et pourtant parfois on l'appelle même tour de rein, les reins ne tournent pas.
01:02 Ou alors lombe algie, lombe ça veut dire rein et algie ça veut dire douleur.
01:07 Alors pourquoi ça s'appelle ?
01:08 Ça s'appelle comme ça parce qu'en fait c'est dans la région des reins. C'est la région mais ça n'a rien à voir avec les reins, je vous le confirme, je vous le précise.
01:17 C'est vraiment autre chose.
01:18 Et alors c'est quoi exactement ?
01:19 Alors c'est un mal de dos qui est brutal. Tu vois c'est pas quelque chose de progressif qui va arriver comme ça que tu vas sentir pendant des jours.
01:26 Tu vas s'installer.
01:27 C'est brutal, c'est intense. Parfois c'est tellement intense la douleur que tu restes bloqué, tu es en train de faire un mouvement et tu ne peux même pas te relever.
01:35 C'est aggravé par l'effort. Je te le disais c'est intense mais attention, c'est pas parce que ça fait très mal que c'est grave.
01:47 Ça c'est important, ça n'a rien à voir la gravité et l'intensité de la douleur.
01:51 Et surtout ça reste localisé à cet endroit-là, en bas du dos. Tu vois où on met la main ?
01:58 On le voit très bien là.
02:00 Ça reste localisé à cet endroit-là.
02:02 C'est une zone précise du dos.
02:04 Ça ne va pas descendre dans la cuisse contrairement à certaines pathologies comme l'asiatique où là tu as un mal dans la fesse, un mal dans la jambe, tout ça.
02:13 Non ça ne descend pas, ça reste localisé à cet endroit. C'est ça le limbago.
02:18 Et ce qu'il faut comprendre, on vient de le voir avec les vertèbres, c'est que nous avons une colonne vertébrale, c'est un empilement de vertèbres.
02:27 Il y a 33 vertèbres dans la colonne vertébrale.
02:30 Et tu vois les lombaires c'est celles qui sont entourées de jaunes là.
02:34 En fait elles sont plus épaisse que les autres, elles sont plus hautes que les autres.
02:40 Celles qui maintiennent le tout.
02:42 En fait c'est elles qui ont un rôle prépondérant.
02:44 C'est là qu'il y a tout le poids du corps, tous les mouvements.
02:47 Tu te plies en avant, tu te mets en arrière, tu te tord sur les côtés, etc.
02:51 Donc c'est elles qui sont les plus sollicitées si tu veux.
02:54 Et comme au milieu des vertèbres passe quoi ? La moelle épinière.
02:58 Il faut que tout ça se soit bien protégé.
03:00 Et pour tenir cette espèce de mat bateau si tu veux, on a plein de muscles.
03:05 Tu vas voir sur l'image suivante, regarde tous les muscles.
03:08 Tu imaginais qu'il y avait tout ça ?
03:09 Non.
03:10 Moi je n'ai pas ça.
03:12 On a plein de muscles.
03:14 Il y a des muscles mais il y a aussi des tendons, il y a aussi des ligaments.
03:18 Et c'est très important pour tenir justement.
03:20 D'ailleurs je viens de parler de la comparaison avec un bateau.
03:23 On compare souvent la coque du vertèbre avec le mât d'un bateau.
03:30 Tu vas voir et tu vas comprendre pourquoi.
03:33 Tu vois à gauche, bateau.
03:35 La coque du bateau, le mât du bateau.
03:38 Il y a ce qu'on appelle des haubans, ce sont des câbles qui tiennent le mât du bateau.
03:42 Pour le solidifier.
03:43 Voilà, pour le tenir.
03:45 Et à droite, le bassin, l'os du bassin, les vertèbres et les côtes.
03:51 Et tu vois bien que c'est pareil, il y a des ligaments, il y a des muscles, etc.
03:55 Pour tenir.
03:56 Et donc ça c'est important après pour les conseils, on y reviendra.
03:59 Donc voilà comment ça se passe.
04:01 Et cette douleur qui est spécifiquement localisée en bas du dos,
04:05 elle est due à quoi ?
04:06 Elle arrive à quel moment ? Pourquoi ?
04:08 Pourquoi c'est soudain ? Pourquoi c'est aigu comme ça ?
04:11 Alors généralement, elle se produit lorsque tu fais un effort, un mouvement,
04:16 un effort excessif, mais surtout inadapté.
04:19 Tu vois, tu prends par exemple une charge lourde, tu pousses un meuble.
04:23 Tu vois, c'est des efforts comme ça.
04:26 Et il y a ce qu'on appelle aussi les faux mouvements.
04:29 Alors faux mouvements, en fait, c'est un nom qui n'a pas de raison vraiment d'être
04:32 parce que ce sont quand même des vrais mouvements du quotidien.
04:35 Mais parfois...
04:36 C'est un mouvement qu'on n'a pas l'habitude de faire en gros.
04:39 Peut-être, mais parfois tu ne retrouves même pas la cause.
04:42 Tu vois, donc c'est dû souvent à une contracture du muscle pour de multiples raisons.
04:49 Et donc voilà, et c'est là que ça te fait très mal.
04:52 Et qui est le plus touché par ce mal de dos ?
04:55 Est-ce que c'est les hommes, les femmes ? Est-ce que ça dépend de l'âge, d'autre chose ?
05:00 De quoi ça dépend ?
05:02 Hommes, femmes, même combat.
05:04 Pareil.
05:05 Sauf pour les femmes enceintes.
05:08 On va revenir à notre mât du bateau.
05:10 La femme enceinte, si tu veux, déjà pendant la grossesse,
05:13 il y a quand même 9 kilos de plus à peu près en moyenne à l'avant.
05:17 Donc tu vois, le mât, il a tendance à pencher vers l'avant.
05:20 Donc souvent, elle a mal au dos.
05:23 Et en plus, pendant la grossesse, il y a des hormones qui vont un petit peu relâcher les muscles,
05:27 les distances, donc ça va moins bien tenir la colonne vertébrale.
05:31 Donc à part pendant la grossesse, sinon, homme et femme, c'est pareil.
05:35 Sinon, c'est vrai qu'en vieillissant, tes muscles sont un peu moins solides, un peu moins sollicités, etc.
05:41 Et après, tu as des choses très...
05:44 Par exemple, il y a des métiers qui sont très à risque dans le bâtiment,
05:47 quand tu portes des charges lourdes, etc.
05:49 Mais pas seulement.
05:51 Parce que comme c'est aussi parfois lié à la position,
05:54 tu peux aussi être à un bureau, mais mal positionné, mal assis.
05:59 Et donc ça peut aussi venir d'une position, pas forcément un métier difficile,
06:03 mais pas forcément apporter des charges lourdes.
06:07 Mais parfois, d'ailleurs, on y reviendra dans les conseils.
06:10 Donc tu vois, il y a plusieurs causes.
06:12 Ça peut être aussi une mauvaise litterie, tu vois.
06:16 - Et le stress, on n'y pense pas.
06:20 Mais tu sais quand on a l'expression "j'en ai plein le dos",
06:23 en fait, elle n'est pas là par hasard, cette expression "j'en ai plein le dos".
06:28 C'est parce qu'en fait, pendant le stress,
06:30 il y a des hormones qui sont sécrétées,
06:32 qui vont entraîner des crispations des muscles,
06:36 tu vois, des contractions des muscles,
06:38 plus des substances inflammatoires aussi qui vont être sécrétées.
06:41 Et donc le stress, maintenant, on le sait, peut provoquer des lombagies.
06:46 Et à l'inverse, le mal de dos peut provoquer aussi un stress.
06:50 - Et tu as parlé des femmes enceintes,
06:53 c'est parce qu'elles avaient plus de poids à porter.
06:55 Donc ça veut dire que les personnes qui sont en surpoids ou en obésité
07:00 ont plus de risque aussi d'avoir mal au dos ou pas du tout ?
07:03 Ou c'est juste le déséquilibre qui le crée ?
07:05 - Tu as tout à fait raison, les personnes en surpoids, justement,
07:08 parce que cette région va être encore plus sollicitée.
07:10 C'est quand même ce qui nous permet de tenir, de bouger.
07:13 Mais même quand on est immobile, elle est quand même sollicitée, cette région.
07:16 Incroyable !
07:17 - Et est-ce qu'il y a des traitements ou quelque chose à faire ?
07:22 Aller voir le médecin quand on a justement cette douleur intense dans le bas du dos ?
07:27 - Alors, la première chose à faire, c'est évidemment, de toute façon tu ne peux plus bouger.
07:33 C'est aggravé par l'effort, par le mouvement, tu ne peux plus bouger.
07:35 - Ah oui, c'est si fort que ça, d'accord.
07:36 - Parfois c'est très violent.
07:38 Parfois, je te dis, les gens, ils restent même bloqués comme ça,
07:40 ils n'arrivent même pas à se relever.
07:42 Donc on va donner des médicaments contre la douleur.
07:45 On va donner des anti-inflammatoires.
07:48 On peut aussi donner des médicaments, ce qu'on appelle des myo-relaxants,
07:52 c'est-à-dire qu'ils vont relaxer les muscles.
07:54 Il y en a certains sans ordonnance et d'autres sur ordonnance.
07:57 Mais vous pouvez déjà aller demander conseil à votre pharmacien.
08:01 On peut aussi mettre du chaud.
08:03 - Pourquoi ?
08:04 - On avait fait des études chaud ou froid.
08:06 En fait, c'est le chaud qui améliore le plus, parce qu'il va décontracter comme ça le muscle.
08:10 Donc il y a des pâtes chauffants.
08:12 Il y a aussi des ceintures lombaires qui sont chauffantes.
08:15 Ce qu'on peut conseiller aussi, c'est pendant la douleur,
08:18 ce que vous pouvez faire, parce que c'est difficile même en dormant,
08:21 c'est de vous mettre dans le lit pour dormir en chien de fusil,
08:25 un petit peu recroquevillé,
08:27 et glisser un coussin entre vos cuisses pour maintenir le dos le plus droit possible,
08:32 pour qu'il y ait le moins de déséquilibre possible.
08:35 - Ça soulage un petit peu la douleur.
08:37 - Et après, surtout, contrairement à ce qu'on disait avant, ma génération,
08:41 on disait que quand on avait mal au dos, le traitement, c'était le repos,
08:45 ce qui paraissait un peu évident.
08:47 Sauf que là, maintenant, on a compris que si on restait trop longtemps sans bouger,
08:52 c'était l'effet inverse qui se produisait.
08:54 On avait de plus en plus mal, parce que les muscles ne travaillaient pas,
08:59 et on perd très vite les muscles.
09:01 Et donc maintenant, ce qu'on dit, c'est le traitement, c'est le mouvement.
09:04 - Ah oui, c'est totalement l'inverse de ce qu'on disait avant.
09:06 - Exactement.
09:07 Et c'est très...
09:08 Alors évidemment, pas pendant la période hyper douloureuse.
09:10 - De toute façon, on ne peut pas.
09:11 - De toute façon, on ne peut pas.
09:12 Mais dès que vous sentez que la douleur passe un petit peu,
09:15 il faut tout de suite essayer de récupérer des activités quotidiennes
09:18 le plus rapidement possible.
09:20 Donc voilà ce que l'on fait, pour répondre à ta question sur le traitement.
09:23 - Et est-ce que ça peut être grave ou devenir grave ?
09:27 Ou est-ce que c'est simplement une douleur très forte,
09:30 mais qui après va s'estomper et ça va passer tout seul ?
09:33 Enfin, tout seul, ou avec un traitement.
09:35 - Alors, la lombalgie aiguë, commune, celle dont on vient de parler,
09:39 elle guérit dans 90% des cas très rapidement,
09:43 éventuellement une semaine, 15 jours,
09:46 mais ça guérit dans 90% des cas.
09:49 Où il faut consulter, c'est quand...
09:52 D'abord, quand ça dure plus longtemps.
09:54 - Oui, quand est-ce qu'on s'inquiète ?
09:55 - Quand ça dure plus longtemps, quand ça descend.
09:58 Là, je t'ai bien dit tout à l'heure, ça restait localisé...
10:00 - À l'endroit qu'on a...
10:02 - Voilà, au niveau lombaire.
10:04 Si la douleur descend dans la fesse, voire éventuellement dans la cuisse,
10:08 il peut y avoir un nerf, le nerf coincé,
10:11 ça s'appelle la sciatique, on en reparlera un jour,
10:14 ce nerf comme ça, là, il faut consulter.
10:17 Après, s'il y a d'autres symptômes de la fièvre,
10:20 d'autres problèmes ailleurs dans d'autres articulations,
10:22 tu vois, ça peut être d'autres maladies.
10:24 Mais sinon, la lombalgie aiguë, simple, guérit dans 90% des cas.
10:29 - Et est-ce que tu peux nous donner des conseils, des choses qu'on peut faire,
10:33 déjà, soit pour éviter d'avoir ce mal de dos,
10:36 soit, une fois qu'on l'a, pour soulager,
10:39 tu nous as déjà parlé de l'oreiller pour que la colonne soit soulagée et soit droite,
10:43 mais déjà pour les éviter, et après pour les soulager.
10:45 - Alors, ce qui est très important, c'est déjà...
10:47 En fait, celui qui a déjà souffert du dos,
10:50 il sait à quel point c'est important de l'éviter.
10:53 - Donc il va tout faire pour éviter.
10:55 - Mais ces conseils, ça reste aussi à ceux qui n'en ont jamais souffert,
10:58 mais c'est vrai que quand on a déjà eu mal...
11:00 - Alors qu'est-ce qu'il faut éviter pour ne pas avoir mal au dos ?
11:02 - Il faut vraiment muscler.
11:04 On dit souvent "muscler son dos",
11:06 mais en fait, il ne faut pas muscler que le dos.
11:08 Il y a les para-vertébraux, il y a tous les muscles que l'on a vus tout à l'heure,
11:11 mais il faut aussi tenir devant le mât.
11:13 Donc il faut aussi muscler les abdominaux, tu vois.
11:16 Il faut vraiment muscler les deux, c'est très important.
11:19 Et d'ailleurs, tu sais, souvent, on parle d'oséopathe,
11:23 de masseur kinésithérapeute pour traiter ce genre de choses.
11:26 Moi, ce que je vous conseille, c'est de voir un professionnel de santé,
11:30 comme ça, masseur kinésithérapeute ou oséopathe,
11:33 mais en entretien, pour faire justement,
11:36 apprendre tous ces mouvements, le voir régulièrement,
11:39 pour être sûr d'avoir une colonne qui va bien tenir.
11:42 - C'est quand même un budget. Si on peut faire des choses chez nous...
11:44 - Oui, si on peut faire des choses chez nous, tu as raison, c'est mieux.
11:47 Des petits conseils, tout ça.
11:49 On va éviter les mouvements qui provoquent ce dont on a parlé tout à l'heure.
11:52 Quand tu te baisses, il ne faut jamais se baisser comme ça, directement pencher le dos.
11:56 Il faut se baisser accroupi, comme...
11:59 Tu vois, par exemple, là.
12:01 - Donc, ça, c'est les positions à ne pas avoir et les positions à avoir.
12:04 - Exact. En rouge. Tu vois ? Non, tu te baisses.
12:07 Tu plies tes jambes et tu ne plies pas ton dos.
12:10 Tu plies tes jambes, tu rattrapes la charge et tu la prends.
12:15 Et d'ailleurs, les charges, il faut les porter le plus près du corps.
12:18 - Et les répartir aussi.
12:20 - Les répartir équitablement, de chaque côté.
12:22 Tu vois, quand tu fais tes courses, tu répartis de chaque côté.
12:25 Les sacs à dos, c'est pas mal aussi.
12:27 Comme ça, c'est bien réparti sur le dos.
12:29 Et quand tu portes quelque chose, ne le porte pas comme ça,
12:31 mais porte-le le plus proche de toi.
12:33 Après, on a parlé du travail au bureau.
12:35 Tu vois, regarde, quand tu tiens mal, ce qu'il faut, c'est essayer de se tenir droit.
12:41 Éventuellement, mettre un petit coussin léger dans le creux du dos,
12:44 tu vois, être au fond de la chaise.
12:47 Ce qu'on peut faire aussi, c'est, de temps en temps,
12:49 toutes les 20 minutes, aller marcher, un petit peu s'étirer
12:52 et revenir à son bureau, tu vois, pour un peu...
12:54 - Se lâcher et changer de position.
12:56 - Par exemple, du téléphone.
12:58 Tu vois, regarde, le dos, s'il est pas droit, ça peut faire mal.
13:01 Donc voilà, mais il y en a plein.
13:03 Par exemple, apprendre à se lever du lit.
13:05 Faut pas se lever comme ça, en basculant les jambes tout de suite, non.
13:07 On met d'abord les jambes, ensuite on reste assis sur le lit,
13:09 et ensuite, on se lève.
13:11 Et oui, mais... Si, si, c'est important.
13:14 Tu vois, tu n'as jamais vraiment souffert du dos.
13:16 - Non, pas encore.
13:17 - Quand tu veux enfiler tes chaussettes, tes collants, tes bas, ce que tu veux,
13:21 assieds-toi, ne le fais pas comme ça, sur une jambe et sur l'autre.
13:24 Ne pas, évidemment, porter de charges trop lourdes, répartir le poids.
13:28 Pas trop longtemps de talons hauts, de plus de 5 cm.
13:31 - Ah, ça, c'est mauvais pour la colonne.
13:33 - Et tu le disais tout à l'heure, effectivement, perdre du poids.
13:35 - Ah oui, il faut soulager son dos.
13:37 - Et tout faire.
13:38 Tu vois, il y a plein de petits conseils à faire,
13:40 mais ce qui est essentiel, c'est de bouger et de penser à soutenir,
13:43 comme ça, cette colonne vertébrale.
13:45 C'est ça, le plus important.
13:47 Et de savoir aussi d'être rassuré, parce que même si c'est très douloureux,
13:50 dans 90% des cas, ça passe.
13:53 [Générique]
13:57 - Docteur Martin Blachy, bienvenue.
14:00 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique, épidémiologiste.
14:03 Aujourd'hui, on s'intéresse à un fléau qui fait des ravages.
14:07 Enfin, on s'intéresse à deux fléaux.
14:09 La consommation de cocaïne qui a augmenté,
14:12 la consommation de cannabis,
14:14 donc les deux drogues les plus consommées en France.
14:17 Alors, cette consommation de cocaïne dont on parle beaucoup,
14:20 elle a augmenté pour quelle raison, aussi vite ?
14:23 - Elle a totalement explosé, vous avez raison de le dire.
14:25 Si on regarde par rapport aux années 2000,
14:27 elle a été multipliée par 10 avec les dernières données qu'on a.
14:30 Et entre 2021 et 2020, on estime que ça a quasiment doublé.
14:33 Donc, on a vraiment une consommation exponentielle de cocaïne en France,
14:36 mais dans à peu près tous les pays développés.
14:39 Cocaïne qui se consomme de toutes les formes.
14:41 Ça peut se sniffer, ça peut se fumer, ça peut s'injecter, ça peut se transformer.
14:45 Donc, c'est vraiment quelque chose qui est utilisé
14:47 de façon beaucoup plus démocratique que c'était le cas avant.
14:50 C'était une drogue qui était réservée aux gens déjà qui avaient de l'argent.
14:53 Et puis, il y a des milieux très festifs, il y a des milieux un petit peu VIP.
14:56 On ne va pas dire ça, mais c'est vrai.
14:57 Et puis, ça s'est complètement démocratisé.
14:59 Aujourd'hui, c'est très, très répandu dans les milieux étudiants.
15:02 - Parce que c'est moins cher ?
15:03 - Parce que c'est moins cher et aussi parce que c'est livré la plupart du temps
15:07 avec des applications, vous pouvez quasiment le commander sur Internet.
15:09 - De clics et vous en avez quoi.
15:10 - Exactement. Donc, vous n'avez plus besoin d'aller vous fournir dans les quartiers.
15:14 Donc, vous pouvez vous faire livrer directement.
15:16 Et donc, ça a complètement explosé dans notre environnement.
15:21 Et c'est un phénomène qui est très inquiétant parce que les conséquences
15:23 de la cocaïne sont assez nombreuses et les gens ne le savent pas forcément.
15:26 - Mais justement, elle a été banalisée et on a l'impression,
15:30 vous parliez des étudiants, etc.
15:32 On a l'impression que pour eux, c'est récréatif, c'est festif, mais ce n'est pas grave.
15:37 Ils ne sont pas conscients des dangers que ça peut représenter.
15:39 - Oui, tout à fait.
15:40 Alors, la cocaïne, surtout si on vient dépendant, c'est comme toutes les drogues.
15:43 En fait, vous avez le risque à la phase aiguë.
15:46 Donc, pour la cocaïne, vous pouvez faire un infarctus.
15:48 Vous pouvez mourir en consommant de la cocaïne et même pas forcément une grande quantité.
15:51 Ça dépend vraiment du terrain.
15:53 0,2 g, on dit que vous pouvez faire un accident cardiaque.
15:57 - Il y avait un jeune homme de 28 ans, première prise de cocaïne, il est décédé.
16:02 C'est imprévisible.
16:03 - C'est la première cause d'infarctus chez le jeune.
16:05 C'est la cocaïne.
16:06 Et puis après, il y a les causes quand vous commencez à devenir dépendant
16:08 parce que la cocaïne, ça vous rend extrêmement euphorique pendant quelques minutes,
16:11 soit à peu près une heure.
16:13 Et ensuite, vous avez la descente.
16:14 Et ensuite, vous êtes à la recherche systématiquement de cette sensation.
16:18 Quand vous êtes dépendant à la cocaïne, c'est comme toutes les drogues,
16:21 ça va complètement envahir votre vie.
16:22 Quand vous n'allez plus être sous l'effet de la cocaïne, vous allez devenir extrêmement irritable.
16:25 - On va rappeler les effets de la cocaïne rapidement.
16:29 D'abord, ils sont très rapides.
16:30 - Alors, c'est des effets qui sont quasi instantanés.
16:32 Donc, vous êtes euphorique.
16:33 Vous avez un contact extrêmement facile avec les gens.
16:35 Donc, c'est vraiment la drogue de la soirée.
16:38 Vous avez l'impression que tout est possible.
16:40 Vous êtes un peu un super-vous.
16:41 - Super-héros.
16:42 - Et puis ensuite, vous avez une descente.
16:43 Et donc là, c'est l'inverse.
16:44 Vous êtes totalement déprimé.
16:46 Vous avez l'impression que la vie est moins intéressante, que l'intérêt retombe.
16:50 Et à ce moment-là, parfois, des gens vont même consommer des drogues
16:54 pour compenser cette descente de l'effet de la cocaïne.
16:56 Et ensuite, quand vous commencez à être addict, à consommer très fréquemment…
17:01 - On est vite addict.
17:02 - Vous êtes vite addict, absolument.
17:03 C'est très, très addictogène.
17:04 Et puis, vous avez des effets neurologiques.
17:05 On a vu des études qui montrent que les gens qui consomment fréquemment de la cocaïne
17:09 ont un cerveau qui vieillit beaucoup plus rapidement.
17:11 On voit des images.
17:12 Donc, ça veut dire que ça accélère le vieillissement cérébral.
17:15 Vous avez une perte cognitive.
17:17 C'est-à-dire que vous devenez moins capable d'avoir de l'attention, de vous concentrer.
17:21 Et puis même, vous êtes moins intelligent.
17:23 Et puis, vous avez tous les problèmes comportementaux.
17:25 Et ça, c'est extrêmement important.
17:26 C'est-à-dire que vous allez devenir plus violent, vous allez devenir plus irritable.
17:29 Et vous allez petit à petit casser les relations que vous avez
17:32 et perdre votre lien social à cause de cette consommation dépendante de cocaïne.
17:35 Mais vous avez parlé des risques cardiovasculaires avec l'infarctus et l'accident vasculaire cérébral.
17:40 Maintenant, quand une personne arrive et a fait un infarctus ou un accident vasculaire cérébral,
17:45 la première chose que l'on fait, c'est de doser la cocaïne.
17:49 Si la personne est jeune, absolument.
17:50 Si vous êtes jeune, il n'y a aucune raison de faire un infarctus.
17:52 Donc, c'est vrai que la cocaïne est devenue la première cause.
17:54 Elle multiplie le risque par 25 dans l'heure qui suit la prochaine.
17:56 Chez les jeunes, ça fait un effet vasoconstricteur.
17:58 Et donc, en fait, ce sont des infarctus par vasoconstriction de vos vaisseaux coronaires.
18:01 Et on ne l'a pas mis là.
18:02 Vous ne l'avez pas mis là, mais il y a tout ce qui est de la sphère ORL.
18:06 En plus, évidemment, pour les gens qui sniffent la cocaïne, vous pouvez avoir des trous dans la cloison nasale,
18:10 vous pouvez avoir des infections ORL à répétition.
18:13 Et donc, ça peut devenir extrêmement gênant.
18:14 Vous êtes aussi plus sensibles aux infections que quand vous êtes un consommateur fréquent de cocaïne.
18:18 Il y a parfois des perforations du nez dans le palais à la bouche.
18:21 Oui, tout à fait.
18:22 En fait, c'est cette vasoconstriction qu'on parlait, qui va faire des trous dans votre cartilage.
18:29 Donc, on le dit, on le répète, même une première fois, on ne sait pas ce qui peut arriver.
18:35 Ce n'est pas prévisible.
18:36 Donc, en fait, le seul maître mot, puisqu'on n'arrive pas à la soigner, c'est très...
18:40 On y arrive, mais c'est très difficile.
18:42 C'est extrêmement difficile de sortir de la dépendance.
18:44 Et ça va entraîner en plus des complications.
18:46 Vous pouvez tout à fait faire des dépressions à la suite.
18:48 Donc, ne tombez pas dans la cocaïne.
18:50 Et on y tombe beaucoup plus facilement qu'on ne croit.
18:52 On va passer au cannabis.
18:54 Alors, le cannabis, en termes de volume, c'est encore autre chose que la cocaïne.
18:59 C'est absolument incroyable.
19:00 Il y a un Français sur deux, à peu près, qui a expérimenté le cannabis dans sa vie.
19:04 Ça n'a pas explosé.
19:06 Le cannabis, ça a toujours été haut.
19:07 En France, on est vraiment des champions du cannabis.
19:09 C'est-à-dire que pendant longtemps, on a été les numéros un européens en termes de consommation de cannabis.
19:14 Il y a la République tchèque aujourd'hui qui est juste devant.
19:16 Mais on est au-dessus de tous les autres pays d'Europe.
19:19 Et surtout, la consommation chez les jeunes en France est particulièrement problématique.
19:22 Pour vous donner un exemple de grandeur, chez les moins de 18 ans, on est deux fois à la moyenne européenne.
19:27 Donc, on est vraiment un pays extrêmement consommateur de cannabis.
19:31 Et chez les jeunes, c'est embêtant parce que vous savez que pour toutes les drogues, et notamment pour le cannabis,
19:35 si vous commencez avant 15 ans, en fait, vous avez une immaturité cérébrale.
19:38 Et cette immaturité cérébrale fait que le risque de devenir dépendant au cannabis augmente de façon très importante.
19:44 Et il y a une dépendance au cannabis.
19:46 Certaines personnes disent qu'il n'y a pas de dépendance au cannabis.
19:48 Si, il y a une dépendance psychique au cannabis.
19:51 Les gens qui vont arrêter de consommer du cannabis, par exemple, vont avoir des gros problèmes de sommeil.
19:56 Ils vont se mettre à fumer des joints pour s'endormir.
19:58 Et ils ont énormément de mal à sortir de ce cercle vicieux de la dépendance au cannabis.
20:03 En plus, on a des nouvelles études qui montrent que c'est plus dangereux que la cigarette sur le cancer du coudon.
20:07 Et des cancers plus précoces.
20:09 Qui arrivent à 50 ans au lieu de 65 ans.
20:11 Exactement. Donc, c'est pire que la cigarette.
20:13 Et vous avez effectivement des effets cognitifs.
20:15 Alors ça, il faut le dire, quand on fume du cannabis, on est bête.
20:18 On le sait, le QI diminue.
20:20 Et donc, quand vous avez des jeunes qui sont dans des parcours scolaires, en fait, c'est des échecs scolaires.
20:23 Donc, quand on vous dit que le QI diminue, on a vraiment étudié les questions intellectuelles ?
20:26 Oui, il y a une perte cognitive quand vous fumez du cannabis.
20:29 La grande question scientifique, ça a été de savoir si c'était réversible.
20:31 Si les gros fumeurs de cannabis sortaient de leurs bêtises et récupéraient leur capacité intellectuelle, a priori, oui.
20:37 Mais si vous fumez pendant toute la durée de vos études, et ça, ça a été montré, vous avez des échecs scolaires à la clé.
20:42 C'est quand même dommage de rater sa vie uniquement parce que vous avez fumé du cannabis.
20:45 Et ça, on devrait communiquer un petit peu plus là-dessus.
20:48 Je pense que personne n'a envie d'être débile.
20:51 Oui, absolument. On est bête quand on fume du cannabis.
20:53 Et quand on est bête, on a du mal à faire ses études.
20:55 Et donc, forcément, après, vous n'arrivez plus à rattraper le choc.
20:58 On va terminer quand même sur les risques aussi en voiture.
21:01 Absolument. Alors, l'alcool reste effectivement le plus impliqué avec 30 % des accidents qui sont liés à la consommation d'alcool.
21:08 Les stupéfiants sont juste derrière avec le cannabis et avec la cocaïne.
21:12 Les deux sont liés à une suraccidentologie.
21:14 Et quand vous prenez les deux, c'est un risque qui est multiplié par 29.
21:17 Et donc, ça, c'est un vrai problème de santé publique.
21:20 Si on arrêtait ces consommations d'alcool et de stupéfiants au volant, on diminuerait drastiquement les morts sur la route.
21:26 Tout ça est très révélateur d'un réel mal-être.
21:29 Merci beaucoup, Dr Blachier, pour toutes ces précisions.
21:32 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
21:35 L'info continue sur CNews.

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