Joe Biden en Ukraine : "Un symbole extrêmement puissant du soutien continu de l'Ouest"

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Transcript
00:00 Bonjour à vous Roland Frodenstein, merci d'être en direction France 24.
00:03 Vous êtes le vice-président du think tank Globe Sec à Bruxelles.
00:07 Sur cette visite de Joe Biden à Kiev, on a eu droit à des belles images,
00:12 un beau discours. Pourquoi faire concrètement ? Ça vous inspire quoi ?
00:16 C'est un symbole extrêmement puissant
00:20 du soutien continu de l'Ouest pour l'Ukraine.
00:24 C'est aussi, il faut se rappeler
00:28 que Joe Biden était le dernier des grands leaders de l'Ouest à visiter.
00:35 Donc avant lui, c'était Walsh, Stragy, Macron et des autres.
00:40 Et dernièrement, je trouve que c'est aussi un bon signe de la capacité
00:46 des forces aériennes ukrainiennes
00:50 de sécuriser cette visite.
00:54 Donc l'espace aérien sur l'Ukraine n'est pas aussi contesté qu'il semblait.
00:59 C'est vrai que cette visite a été risquée pour le président américain.
01:04 Et là, visiblement, tout s'est bien passé.
01:08 Exactement.
01:09 On a bien compris qu'on était à un moment décisif sur le terrain.
01:13 Est-ce que vous pensez que les combats actuels pourraient fixer
01:17 le rapport de force pendant un certain temps ?
01:21 Et c'est pour ça que les Occidentaux accentuent et renforcent leur aide à l'Ukraine ?
01:26 Bon, d'abord, je pense qu'il y a une très bonne chance
01:30 que le président Poutine sera très déçu
01:33 de ne voir aucun progrès décisif,
01:37 même dans le Donbass,
01:40 ne pas mentionnant d'autres parties du front.
01:44 Donc voilà, il n'y a pas un grand mouvement là.
01:50 Et avec les livraisons d'armes, par exemple les chars modernes
01:55 et d'autres systèmes aussi, l'artillerie à longue portée,
02:00 je pense que l'Ukraine a une très bonne chance
02:05 de renverser encore une fois
02:09 les actions et de reconquérir
02:13 encore plus de terrain occupé par la Russie en ce moment-là.
02:18 Mais ça peut se jouer dans les prochains mois ?
02:20 Ça peut se jouer dans les prochains mois ?
02:22 Oui, mars-avril, oui.
02:24 En tout cas, Joe Biden n'a pas précisé les armes
02:29 qu'il compte donner aux Ukrainiens.
02:33 En tout cas, il n'a pas fait mention des avions de chasse, les fameux F-16.
02:38 Pourquoi tergiverser ? C'est trop tôt ? C'est trop risqué ?
02:42 Bon, et premièrement, c'est très compliqué.
02:47 C'est ça le facteur le plus important ici.
02:49 Donc il faut des chaînes logistiques très, très compliquées, très sophistiquées.
02:55 Et deuxièmement, je trouve qu'il y a un peu trop de concentration
03:00 sur ce sujet d'avions de chasse.
03:03 Ce n'est pas ça dont l'Ukraine a besoin en ce moment-là.
03:07 Pas premièrement.
03:09 C'est plutôt les munitions d'artillerie,
03:13 ce sont les systèmes anti-chars, c'est l'artillerie par missile
03:17 qui est beaucoup plus nécessaire que les avions de chasse.
03:21 Donc voilà, c'est un peu...
03:23 C'est une discussion un peu symbolique là.
03:26 Aussi des chars, bien sûr, sont nécessaires maintenant,
03:29 mais comme un des éléments indispensables
03:32 pour le combat inter-armes.
03:35 On attend maintenant la visite du ministre chinois
03:40 des Affaires étrangères qui doit se rendre à Moscou aujourd'hui.
03:43 La Chine fait parler beaucoup d'elle depuis le week-end dernier.
03:46 Elle a été accusée de jouer un double jeu vis-à-vis de la Russie.
03:49 Les Américains craignent que Pékin livre des armes à la Russie.
03:53 Le positionnement de la Chine sur le long terme, ça sera crucial ?
03:59 Oui, mais je ne crois pas vraiment qu'il y a beaucoup d'espace
04:05 de manœuvre pour la Chine en ce moment-là.
04:07 Le Parti communiste est très clair.
04:10 Il y a une interdépendance mutuelle maintenant,
04:14 ou plutôt une dépendance de la Russie envers la Chine.
04:18 Mais si Poutine perd cette guerre,
04:22 c'est aussi le Parti communiste chinois qui va souffrir.
04:27 Donc ils veulent bien aider Poutine,
04:31 mais ils savent en même temps que
04:33 les États-Unis ont bien découvert les activités
04:38 ou les préparations de livraison d'armes chinoises pour la Russie.
04:44 Donc là, il y a un certain dilemme.
04:47 Mais au fond, je ne crois pas que la Chine va laisser tomber Poutine.
04:53 Ce n'est pas dans l'intérêt du Parti communiste.
04:56 Merci beaucoup Roland Frodenstein.

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