Chaque mois, le JDD Magazine dévoile « La Fabrique de l’enquête », un reportage vidéo qui donne la parole au journaliste de notre grande investigation mensuelle. L’enquête « Les services secrets à la recherche de nouvelles espionnes » a été réalisée par Anne Vidalie.
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00:00 Je m'appelle Anne Vidali, je suis journaliste
00:02 et j'ai réalisé cette enquête sur les femmes de la DGSE
00:07 pour le JDD Magazine.
00:08 Je me suis rendue compte en fait en travaillant ce sujet
00:16 que c'était encore plus intéressant que ce que je pensais
00:19 parce que j'ai compris que la DGSE avait une vraie problématique de recrutement.
00:23 Ils ont recruté 900 personnes l'année dernière,
00:26 ils doivent en recruter encore 900 cette année.
00:28 Donc ils ont un vrai besoin de recrutement
00:31 et quand on a besoin d'embaucher, on a besoin d'embaucher des femmes aussi.
00:35 Ce qui était passionnant dans cette enquête que j'ai menée,
00:42 c'est que j'ai rencontré des femmes très différentes.
00:45 J'ai rencontré une femme qui est couturière
00:48 et qui est entrée à la DGSE par une petite annonce.
00:51 Et son métier c'est d'intégrer dans des vêtements ou dans des sacs
00:55 des dispositifs d'écoute ou des petites caméras.
01:00 Il y a des agents qui sont en poste à l'étranger sous couverture diplomatique
01:09 et qui vont être diplomates.
01:12 Mais en vrai, son vrai métier c'est agent traitant de la DGSE.
01:16 À côté de ça, il y a ce qu'on voit dans le bureau des légendes,
01:20 ce sont justement les clandestins.
01:22 Ce ne sont pas des postes justement,
01:23 ce sont des agents qui travaillent pour la DGSE à l'étranger,
01:27 dans des pays où il y a des tensions particulières,
01:31 ou des pays en guerre, ou des pays de conflits.
01:33 Et ils ont ce qu'on appelle une légende,
01:35 c'est-à-dire toute une histoire,
01:37 une fausse histoire évidemment, qui se sont construites.
01:40 Ils ont un faux nom, ils ont une fausse famille,
01:43 ils ont une fausse page Facebook,
01:45 ils ont un faux métier,
01:47 ce qu'on voit très bien dans le bureau des légendes.
01:49 [Musique]
01:53 J'ai rencontré une femme qui est partie à l'étranger plusieurs années,
01:58 qui avait un enfant quand elle est partie elle,
02:00 on a eu un deuxième là-bas,
02:01 donc oui, on peut mener une vie normale.
02:05 Pour les clandestins, c'est une autre affaire,
02:07 puisqu'ils ont une fausse vie.
02:09 Et la DGSE essaie aujourd'hui,
02:11 justement pour recruter davantage de femmes,
02:14 de proposer, comme le font beaucoup d'entreprises,
02:17 une meilleure conciliation, une meilleure possibilité de conciliation
02:20 entre la vie privée et la vie professionnelle.
02:23 Dans les nouveaux bâtiments de la DGSE
02:26 qui sont en projet au fort de Vincennes,
02:29 il y aura une crèche par exemple.
02:31 Donc oui, on peut mener une vie normale, presque.
02:35 [Musique]
02:39 À partir du moment où ils m'ont répondu oui,
02:41 ça a été assez fluide.
02:43 Ils ont lancé un appel à candidature en interne,
02:46 un appel aux bonnes volontés,
02:48 aux femmes qui avaient envie de me répondre,
02:49 ce qui est très bien, parce que c'est toujours plus facile
02:51 d'avoir affaire à des volontaires qu'à des volontaires désignés.
02:54 Je pense que ça s'est d'autant mieux passé
02:56 que la DGSE ayant besoin, envie de recruter,
03:02 elle est obligée de communiquer davantage.
03:05 Et d'ailleurs, maintenant, il y a un site qui est assez récent.
03:09 D'ailleurs, la DGSE a un très beau site internet.
03:12 Il communique sur des plateformes de recrutement
03:14 comme « Welcome to the Jungle ».
03:16 Voilà, quand on veut recruter, il faut aussi se montrer un petit peu
03:20 et donner envie aux gens susceptibles de vous rejoindre
03:23 de faire la démarche.
03:24 [SILENCE]