ÉDITO - Retraites: "À droite, un chef, c'est fait pour cheffer"

  • l’année dernière
Aurélien Pradié a été démis samedi de ses fonctions de numéro 2 de LR par Eric Ciotti.
Transcript
00:00 du Hamel tenait absolument à donner des nouvelles à la République.
00:02 Absolument.
00:03 Parce que le patron de la LR, Éric Ciotti, a écrit aux adhérents pour justifier sa
00:06 décision de destituer, vous vous en souvenez, le numéro 2 Aurélien Pradié.
00:10 Quand la droite devient de gauche, c'est ce que dit Eric Ciotti, elle se fourvoie.
00:14 Il a raison ?
00:15 Oui, bien sûr, bien sûr, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution que cet acte d'autorité,
00:19 sans doute un peu tardif.
00:20 D'ailleurs, à droite, comme disait Chirac, un chef c'est fait pour.
00:24 Chefer et Aurélien Pradié mettaient méthodiquement à épreuve cet adage en faisant monter les
00:29 enchères avec le gouvernement sur la question des retraites et des carrières longues, en
00:32 se faisant carrément applaudir par la nupèce à l'Assemblée nationale.
00:35 Il fallait donc trancher dans le vif et essayer de maintenir un minimum de cohérence, déjà
00:39 bien entamée par les zigzags idéologiques de ces derniers jours.
00:41 Vous savez, LR, dans cette séquence, aurait pu transformer le plomb, c'est-à-dire sa
00:45 faiblesse politique actuelle, en or, apparaître comme un parti de gouvernement responsable.
00:50 Et la séquence actuelle a plutôt souligné ses fragilités.
00:52 Alors maintenant qu'Aurélien Pradié n'est plus numéro 2, ça devrait être plus clair
00:56 sur les retraites ?
00:57 Un peu plus, et ce pour deux raisons.
00:59 La première, c'est que maintenant, la trentaine de voix qui sont nécessaires côté LR pour
01:03 sécuriser le vote de cette réforme des retraites paraît à peu près assurée, sauf coup de
01:08 théâtre, notamment compte tenu des avancées annoncées par Elisabeth Ban la semaine dernière.
01:11 Ensuite, la droite va bénéficier à fond, vous savez, du contraste entre l'Assemblée
01:14 nationale et le Sénat.
01:15 La semaine dernière, c'était le chaos absolu à l'Assemblée nationale.
01:18 Là, au Sénat, ce sera beaucoup plus constructif.
01:20 Sans doute tout le texte pourra-t-il être examiné.
01:23 Et au Sénat, la droite a la majorité et elle est unie.
01:26 On aura même une sorte de paradoxe incroyable.
01:29 La droite sénatoriale aura tout loisir de critiquer et peut-être même de corriger
01:31 les excès dépensiers consentis par le gouvernement sous pression d'une partie des Républicains.
01:35 Attention Benjamin, derrière vous, il y a un homme en embuscade.
01:38 C'est Laurent Wauquiez, potentiel candidat pour 2027.
01:41 Il est d'ailleurs très très silencieux.
01:43 Ah oui, c'est incroyable.
01:44 Écoutez ce que dit Brice Hortefeux dans Le Figaro ce matin.
01:46 Il le qualifie, je cite, de "candidat naturel de la droite".
01:50 Bon, on n'a jamais vu un candidat naturel aussi discret.
01:52 Il soutient du bout des lèvres la réforme des retraites.
01:55 Dans le même temps, certains de ses proches au Parlement y sont opposés.
01:58 Il ne voulait pas être candidat à la présidentielle en 2022 parce que ce n'était pas le moment.
02:02 Il ne voulait pas reprendre sa famille politique parce que, là encore, ce n'était pas le moment.
02:05 Il est un petit peu guetté par le syndrome Annie Cordy.
02:08 La bonne du curé, je voudrais bien, mais je peux point.
02:10 On en revient à Jacques Chirac.
02:12 Oui, je parle sur le contrôle de Lorraine qui est effondré par cette référence culturelle.
02:15 On en revient à Jacques Chirac au fond.
02:17 Un chef, c'est fait pour cheffer.
02:18 Et dans un moment de trouble, comme chez les Républicains en ce moment,
02:21 une prise de parole pour remettre l'Église au milieu du village ne serait pas de trop.
02:25 - Merci, Benjamin.

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