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00:00 qui ont passé la vitesse supérieure. Bonjour Wassim Nask.
00:02 Vous nous avez rejoint. D'abord, quel est le bilan de ces attaques ?
00:05 Le bilan officiel, vous l'avez dit, il est autour de 70 militaires tués.
00:10 D'après nos sources propres, on peut imaginer que très rapidement,
00:14 le bilan va passer au-delà de 100 militaires tués,
00:17 donc entre le 17 et l'attaque qui a eu lieu à la frontière malienne.
00:23 On a une carte pour voir où ça s'est passé exactement.
00:27 Et sur cette carte, on va voir que ce sont des zones où l'État islamique était déjà actif.
00:38 Par exemple, l'attaque qui a eu lieu entre Déhou et Oursy,
00:42 elle a été en septembre dernier. L'État islamique a manifesté une activité là-bas.
00:46 On sait qu'ils étaient présents là-bas.
00:48 Et donc sur cette carte qu'on voit à l'antenne,
00:51 il y a l'attaque Tinediar, exactement entre Déhou et Oursy,
00:55 et l'attaque de Tinakov qui était tout aussi meurtrière.
01:00 Et on sait même que l'armée s'est retirée de Tinakov vers Markoye qu'on voit aussi.
01:05 La troisième attaque, on n'a pas encore de bilan.
01:08 Et les deux attaques, c'était très probablement l'État islamique et pas Al-Qaïda.
01:12 Ce sont des zones à cheval.
01:13 C'est pour ça qu'on dit peut-être que c'est l'un ou l'autre,
01:15 mais très probablement, c'était l'État islamique.
01:18 L'attaque de Soleil, par contre, on n'a pas de bilan.
01:20 On sait que c'est un guet-apens qui a été préparé par Al-Qaïda.
01:23 Et tout ça s'est déroulé sur les derniers jours.
01:27 Il faut dire que ce seraient les attaques les plus meurtrières de l'État islamique au Burkina Faso.
01:32 Il y a d'autres actions qui avaient eu lieu dans les années passées.
01:35 Il y a par exemple l'attaque de Koutougou, 24 morts le 19 août 2019.
01:40 Il y a eu l'attaque de Ceba, 10 policiers tués en 2020.
01:43 Mais jamais l'État islamique n'a fait autant de victimes dans les rangs des militaires burkinabés
01:47 jusqu'à ces dernières attaques.
01:50 Ce sont des attaques qui n'ont pas été revendiquées.
01:52 Elles sont attribuées à l'État islamique.
01:54 Pour le moment, pas revendiquées.
01:55 Et l'armée burkinabée a essayé de réagir parce qu'ils ont acheté des drones turcs, donc Baryaktar.
02:01 On a des images des frappes de drones qui ont eu lieu le 17.
02:04 Et donc des frappes qui ont eu lieu aussi entre Dehouz et Oursi.
02:08 Sauf qu'on ne sait pas précisément qui a été frappé.
02:12 Est-ce que c'est l'État islamique ou est-ce que c'est Al-Qaïda ?
02:16 Selon des sources locales, elles affirment que les gens qui étaient frappés, c'était les gens d'Al-Qaïda.
02:21 Donc pas forcément les gens responsables de l'attaque qui a eu lieu et qui a causé autant de morts.
02:27 Mais jusqu'ici, Wassim, le Burkina était plutôt visé par Al-Qaïda.
02:30 Absolument. C'était un terrain où Al-Qaïda s'était beaucoup développé.
02:34 On a une carte pour voir les zones d'action de l'État islamique et les zones d'action d'Al-Qaïda.
02:39 Et là, c'est très visible. Ce qui est en jaune, c'est Al-Qaïda.
02:42 Ce qui est en vert, c'est l'État islamique.
02:44 Et là où il y a des triangles noirs, ce sont les zones d'affrontement entre les deux groupes.
02:47 Parce qu'il faut savoir que les deux groupes s'affrontent aussi.
02:51 Donc on voit l'étendue de l'activité d'Al-Qaïda en comparaison avec celle de l'État islamique.
02:59 D'ailleurs, Al-Qaïda a publié une vidéo consacrée au Burkina Faso il y a quelques jours.
03:06 Et on voit, on a quelques prises de cette vidéo,
03:09 on voit qu'il y a une reprise en main, si je puis dire, médiatique de la communication d'Al-Qaïda depuis le Burkina.
03:15 Qui était chaotique jusqu'à un moment.
03:17 Et là, on voit que dans cette nouvelle vidéo, si on peut voir une petite partie,
03:20 que tous les codes, en tout cas d'Al-Qaïda, sont dedans.
03:23 Et là, c'est le chef d'AQMI, donc Annabi, qui prend la parole dedans.
03:27 Plusieurs chefs djihadistes morts et vivants, on leur donne la parole.
03:30 On voit même Ahmadou Koufa, donc chef de la Katiba Massinah, prendre la parole en vidéo.
03:35 C'est des vidéos d'archives.
03:36 Mais c'est la construction médiatique, on va dire, d'Al-Qaïda.
03:39 Et il y a un grand absent, un très grand absent dans cette vidéo, qui est Jafar Diko.
03:45 Et donc Jafar Diko, c'est le frère de Madame Diko, le fondateur d'un salle d'islam au Burkina Faso.
03:50 Donc sur cette photo, c'est un des frères de Madame Diko.
03:53 Certaines sources disent que c'est Jafar Diko lui-même, d'autres disent que ce n'est pas lui,
03:57 mais c'est un des frères de Madame.
03:58 Et ce personnage, il faut s'arrêter dessus, donc le grand absent de cette vidéo,
04:03 parce que c'est la personne qui a structuré Al-Qaïda au Burkina Faso, après la mort de son frère,
04:08 qui a réussi à se maintenir son importance par rapport aux autres filiales au Mali,
04:12 ne pas être absorbée par les autres filiales, en fournissant armes, hommes,
04:17 en aidant l'effort de guerre, que ce soit contre le gouvernement au Mali,
04:20 mais aussi contre l'État islamique, parce que c'est un paramètre très important
04:23 dans le conflit entre les deux groupes.
04:25 C'est quelqu'un qui a la confiance d'Amadou Koufa,
04:27 donc le chef d'Al-Qaïda dans le centre du Mali, très proche de lui,
04:31 et qui est tellement important aujourd'hui, en termes stratégiques, on va dire,
04:35 qu'il a été nommé par Iyad al-Ghali, donc le chef d'Al-Qaïda au Sahel,
04:39 comme l'équivalent ou l'égal de Koufa.
04:41 Donc c'est l'émir du Burkina Faso, qui est aujourd'hui une zone très importante pour Al-Qaïda,
04:46 parce que c'est à partir du Burkina Faso qu'ils arrivent à étendre encore plus leurs actions,
04:52 et peut-être on peut revoir la carte qu'on a vue il y a quelques secondes
04:56 sur leur activité sur tout le Burkina, et on voit que l'activité touche le Togo,
05:01 le Ghana et le Bénin.
05:03 - Les pays voisins.
05:04 - On voit bien sur la carte, et c'est la valeur ajoutée de Jafar Dicot,
05:07 le grand absent de cette vidéo, mais en l'ombre d'une grande importance.
05:10 - Merci beaucoup Wassim Nass pour ces éléments.