Le discours d'ouverture de Jamel Debbouze - César 2023 - CANAL+

  • l’année dernière
Meilleurs moments de la 48e cérémonie des César 2023 
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Transcript
00:00 Mesdames et messieurs, merci d'accueillir le premier maître de cérémonie de cette 48e édition des Césars,
00:07 Monsieur Jamel Debbouze.
00:10 (Musique)
00:33 Bonsoir à tous.
00:35 Je suis très honoré et très flatté d'être avec vous ce soir pour la 48e cérémonie des Césars.
00:39 Merci à Maxime Saada, Véronique Cayla, toute l'académie des Césars de m'avoir proposé d'ouvrir cette cérémonie.
00:44 Merci beaucoup.
00:46 (Applaudissements)
00:53 Comme vous le savez, cette année nous avons décidé d'opter pour une coprésentation.
00:58 Pourquoi une coprésentation ?
01:01 Pour l'unité, le partage, la cohésion.
01:05 Mais c'est surtout parce que personne ne voulait le présenter tout seul.
01:09 Quand Monsieur Maxime Saada, le patron de Canal+ est venu me voir, il m'a dit
01:14 "Tu sais Jamel, tu es la première personne à qui j'ai pensé pour présenter les Césars."
01:18 Ah, tu sais Jamel, je savais tout de suite qu'il mentait.
01:22 J'ai appris qu'il avait proposé à cinq personnes avant.
01:25 Ils ont tous refusé. "Cheh, bien fait pour ta gueule."
01:29 Si, il y a Corinne Mazero qui s'est proposé volontairement.
01:33 Mais l'académie était un peu sceptique.
01:36 C'est quand même une soirée habillée, faut pas déconner.
01:39 "T'imagines, tous à poil." Non, non, non.
01:42 Non, c'est pas le thème.
01:44 Ceci dit, la vérité, je comprends mes collègues, je comprends leur refus.
01:48 Ça devient dangereux de présenter ce genre de cérémonie.
01:52 T'es pas à l'abri d'une Will Smith.
01:55 Tu vois, un mec vénère qui monte sur scène, il met une grande claque dans la gueule.
02:00 C'est pour ça que je surveille, on sait jamais si...
02:03 C'est qui l'équivalent de Will Smith dans la salle pour nous ?
02:06 Denis Minochet.
02:08 T'imagines, Denis Minochet, il arrive, il est vénère, il met une grande claque dans la gueule.
02:13 (Acclamations)
02:15 Oh, putain.
02:17 (Applaudissements)
02:20 Oh, putain. Il te met une claque, tu parles chinois tout de suite.
02:24 "Non, non, M. Minochet, je vais pas faire de vanne sur vous.
02:27 "Je vais pas prendre de risques ce soir.
02:29 "Au maximum, je ferai des petites vannes sur Pierre Haninet.
02:32 "Lui, il est prenable." Non, sérieux.
02:34 Mais malgré les dangers, mesdames, messieurs,
02:36 j'ai accepté avec plaisir et désavoutur de présenter cette cérémonie.
02:40 Franchement, ça me fait kiffer. Merci infiniment de m'avoir fait confiance.
02:44 (Applaudissements)
02:51 Néanmoins, j'ai imposé une condition sine qua non.
02:56 Je voulais être le premier à fouler cette scène.
02:59 Non pas par vanité ou égo démesuré, bien que.
03:04 Mais parce que c'est le meilleur moment de la soirée, mesdames, messieurs.
03:08 Je sais pas si vous vous rendez compte, c'est le moment où tout le monde est content,
03:12 tout le monde est détendu, tout le monde est plein d'espoir.
03:15 Tu vois, Virginie Firas dit "Inch'Allah, je l'ai".
03:19 (Rires)
03:20 Je te le souhaite, cousine. Je te le souhaite du fond du coeur.
03:23 Je te le jure. Moi, j'adore ce moment.
03:26 C'est vrai, c'est le moment le plus touchant.
03:30 Faites du bruit pour le meilleur moment de la soirée, mesdames, messieurs.
03:33 Allez-y. Du bruit, je vous entends.
03:36 (Applaudissements)
03:38 Du bruit !
03:40 (Applaudissements)
03:46 C'est génial. C'est génial, tout le monde est content.
03:49 Tu vois, Vincent McCain, il est équipé.
03:51 Fais un plan sur Vincent McCain, comment il est content.
03:53 Regarde comment il kiffe sa race.
03:55 Rigole, rigole, j'aimerais bien voir ta gueule à 22h quand on va ouvrir l'enveloppe.
03:59 Ça sera encore Belom Ajimel qui va la voir.
04:01 (Rires)
04:03 Non, sans déconner, profitez de ce moment à fond.
04:06 Surtout les nommés, surtout les nommés.
04:09 Ici, c'est vrai, parce qu'au fur et à mesure de la soirée, au fil des Césars,
04:13 il y en a qui vont être déçus.
04:16 Ça, c'est pas nous, c'est mathématique.
04:18 Pour un César, un heureux, quatre déçus.
04:21 Pour deux Césars, deux heureux, huit déçus.
04:24 (Rires)
04:25 Pour trois Césars, trois heureux.
04:27 Pio Marmaille, trois Césars, trois heureux.
04:29 (Rires)
04:30 J'en étais sûr, il sait pas compter, lui.
04:32 (Rires)
04:33 Hey, Portos !
04:34 T'aurais dû aller à l'école au lieu de faire du discrim, toi.
04:37 (Rires)
04:38 D'ailleurs, j'ai une pensée émue pour tous ceux qui vont pas la voir.
04:41 (Silence)
04:43 Je suis passé par là.
04:45 (Rires)
04:46 C'est horrible, comme sensation.
04:48 (Rires)
04:50 Oh là, on se sent agarre,
04:52 diminu, inutile.
04:55 Tu marches dans la rue, tu parles tout seul.
04:58 (Rires)
04:59 Mais attention pour ceux qui vont pas la voir, vous êtes filmés.
05:02 (Rires)
05:03 Non mais sérieux.
05:05 Il faut être bon perdant, faut pas...
05:08 Non parce que d'après les statistiques,
05:10 les gens regardent plus ceux qui l'ont pas que ceux qui l'ont.
05:13 (Rires)
05:14 C'est important ce que je vous dis, restez dignes, restez dignes.
05:17 (Rires)
05:18 Et c'est dur à jouer la dignité, tout le monde n'y arrive pas.
05:22 D'ailleurs, monsieur et madame de l'académie,
05:24 on devrait créer un César pour ça.
05:26 Le César de celui qui l'a pas
05:28 et qui fait le mieux semblant d'être content pour celui qui l'a.
05:31 (Rires)
05:32 Et moi, attends, attends, moi...
05:34 (Rires)
05:35 (Applaudissements)
05:36 Attends, moi...
05:38 Moi ce César...
05:40 Attends...
05:41 Ce César, je l'attribuerai sans hésiter à Gilles Lelouch.
05:44 (Rires)
05:46 Comment il fait bien celui qui l'a pas.
05:49 Il est dégoûté, ça se voit jamais, ça se voit pas.
05:52 Il a envie de mourir à l'intérieur.
05:54 Mais c'est impassible, on voit rien.
05:56 Gilles, si tu nous écoutes, on te kiffe, comprends-mat.
05:59 (Applaudissements)
06:00 Tu nous manques.
06:02 (Applaudissements)
06:05 Mais trêve de balivernes.
06:07 (Rires)
06:09 Comme disait Truffaut.
06:11 (Rires)
06:12 Je sais aussi que si on a fait appel à moi, c'est pour faire des blagues.
06:15 Et pour éviter de dire la vérité.
06:17 (Rires)
06:18 Mais madame la ministre...
06:20 D'abord, ça va, la baisse ?
06:22 (Rires)
06:23 Tchah, t'es avec le ministère.
06:25 Madame la ministre, le cinéma souffre.
06:28 (Rires)
06:32 Ouais, il paraît qu'il serait mis à mal par des Netflix, Amazon, Paramount,
06:37 Disney, HBO ou autres ULU.
06:40 (Rires)
06:42 Et ils sont nombreux ces bâtards.
06:44 (Rires)
06:45 Mais qu'est-ce qu'ils ont de plus que nous ?
06:47 Hein ?
06:48 Alors oui, c'est vrai, pour 9 euros, t'as un accès illimité à des très très bons films.
06:53 (Rires)
06:54 Oui, avec Martin Scorsese, Spike Lee, Claude Sauté, David Fincher, c'est vrai.
06:58 Oui, c'est vrai, pour 9 euros, t'as des acteurs incroyables comme DiCaprio,
07:03 Depardieu, Meryl Streep ou encore Sandra Bullock.
07:07 Je l'adore, Sandra Bullock.
07:09 Comment ils ont fait pour l'avoir pour 9 euros, elles ?
07:12 (Rires)
07:13 Non mais sérieux, ils sont forts, quand même.
07:15 Oui, c'est vrai, pour 9 euros, tu peux regarder des films confortablement dans ton salon
07:18 ou avec ta femme dans ton lit.
07:20 Tu peux mettre pause, aller chercher un yaourt, te revenir.
07:24 Et tout ça pour la maudite somme du 9 euros, hein !
07:27 Par mois !
07:29 Les bâtards, putain.
07:32 Alors oui, c'est vrai, mesdames, messieurs, cette offre est exceptionnelle
07:34 et on est dans la merde.
07:36 (Rires)
07:38 (Applaudissements)
07:40 Mais !
07:42 Mais !
07:44 On est le cinéma.
07:46 On est le cinéma ou on n'est pas le cinéma ?
07:49 (Rires)
07:50 On est le cinéma !
07:52 Et on est le meilleur cinéma d'Europe, même !
07:55 (Rires)
07:57 Oui !
07:58 Attends, attends.
07:59 Et je sais comment le rester, moi.
08:01 J'ai des solutions concrètes pour ça.
08:03 Le prix des places, par exemple.
08:06 C'est un sujet.
08:07 Oui, c'est vrai, c'est cher.
08:09 Pour un couple, si tu additionnes le prix de deux places,
08:13 plus le popcorn, plus la nounou,
08:16 ça fait 60 euros minimum, c'est cher.
08:19 Mais j'ai une solution.
08:21 Il faut baisser le prix de la nounou.
08:23 (Rires)
08:25 Ou alors, il faut baisser...
08:26 Mais elles se gavent !
08:27 Elles se gavent !
08:28 (Rires)
08:30 Elles sont assises sur le canapé pendant que les enfants dorment.
08:33 Et qu'est-ce qu'elles font, elles ?
08:34 Elles regardent Netflix !
08:36 (Rires)
08:37 Vous vous rendez compte ou pas, vous ?
08:39 (Applaudissements)
08:41 La tête de ma mère, elle regarde Netflix et elle mange mes yaourts !
08:45 (Rires)
08:46 Non, c'est un scandale.
08:47 C'est les nounous, le souci.
08:49 (Rires)
08:50 Je déconne, je déconne.
08:51 C'est du second degré.
08:53 J'ai pas envie d'avoir de problèmes avec les nounous.
08:54 T'imagines, toi ?
08:56 Une nounou vénère qui monte sur scène
08:57 et qui me jette du lactose dans les yeux ou un truc comme ça ?
09:00 Non.
09:01 Autre proposition.
09:02 Qu'est-ce qui marche en ce moment au cinéma ?
09:04 Avatar, Astérix, Top Gun.
09:07 Les cascades, des effets spéciaux.
09:09 J'ai regardé nos films d'auteurs.
09:12 (Rires)
09:17 Pas une cascade, pas un effet spécial.
09:19 (Rires)
09:20 C'est normal, ça ?
09:21 Non mais sérieusement, vous voulez faire des entrées ou pas, franchement ?
09:24 Il faut booster nos scénarios.
09:26 Il faut être plus créatif.
09:28 Je sais pas, mettre un Aïs de moustique dans un avion de chasse,
09:31 elle fait la même taille que Tom Cruise, c'est sûr, ça passe.
09:34 (Rires)
09:35 Ou on n'a qu'à inventer un avatar à la française, tu vois ?
09:38 C'est des hommes en bleu de travail.
09:41 (Rires)
09:43 Et au lieu de se battre pour sauver la nature,
09:44 ils se battent pour sauver leur retraite, eux, tu vois ?
09:47 On a les sujets, on les a.
09:49 (Rires)
09:50 On les a, les sujets.
09:51 (Applaudissements)
09:52 Y a qu'à piocher.
09:53 (Applaudissements)
09:54 Ça ne tient qu'à vous, hein.
09:55 (Applaudissements)
09:56 Et attends, et si on n'a pas le budget pour les avatars ou pour des avions de chasse,
10:00 mettez des ninjas, ça coûte pas cher, des ninjas.
10:04 Mais dès le scénario, il faut les mettre, tu vois ?
10:06 Parce que quand je lis, je suis désolé,
10:08 "Vincent Lindon marche langoureusement vers Juliette Binoche",
10:12 à "Langoureusement", on a vidé la salle.
10:15 (Rires)
10:16 Si tu remplaces "Langoureusement" par des ninjas,
10:18 sur la vie de ma mère, c'est pas le même film.
10:21 T'imagines, Vincent Lindon, il marche comme ça,
10:23 "Langoureusement" vers Juliette Binoche,
10:25 il se fait attaquer par des ninjas de part et d'autre.
10:28 Là, il se passe quelque chose, là, oui, là, on fait des entrées.
10:32 Moi, je vous fais le décl...
10:33 (Rires)
10:37 Juliette ?
10:38 Oui, c'est vrai.
10:40 Mais...
10:41 Je m'attendais pas à cette intervention.
10:43 (Rires)
10:45 (Applaudissements)
10:51 J'ajoute des ninjas, Juliette, sur la vie de ma mère, on fait un malheur.
10:55 (Rires)
10:56 Je l'ai vu, le film, bien sûr.
11:00 Mais qu'est-ce qui lui arrive à elle ?
11:02 (Rires)
11:03 Vous lui avez écrit ça, comme texte ?
11:05 Si on est là ce soir, c'est pourquoi,
11:07 c'est parce qu'on croit au cinéma et qu'on l'aime.
11:09 Et c'est un endroit où tout est possible,
11:11 j'en suis la preuve vivante, Juliette.
11:14 C'est un endroit qui permet de rêver, d'être n'importe qui.
11:17 On peut rentrer dans la vie de n'importe quel personnage.
11:20 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:22 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:24 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:26 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:28 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:30 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:32 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:34 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:36 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:38 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:40 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:42 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:44 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:46 On peut rentrer dans la vie de n'importe qui.
11:48 Une nomination, bravo Dominique Molle, bravo.
11:50 (Applaudissements)
11:52 (Applaudissements)
11:54 Pour La Nuit du 12,
11:56 Benoit Majimel qui joua en commissaire de la République.
11:58 Bravo l'ami, fantastique prestation.
12:00 (Rires)
12:02 (Applaudissements)
12:04 Magnifique frère.
12:06 J'ai adoré pour de vrai, pacification.
12:08 Pacifiction.
12:10 D'Albercera, 9 nominations.
12:12 Waouh, vous avez décroché la timbale.
12:14 (Applaudissements)
12:16 Bravo à Cédric Clapiche, mon poteau.
12:18 Il est où Cédric ?
12:20 Yo Cédric, 9 nominations pour encore.
12:22 (Applaudissements)
12:24 (Applaudissements)
12:26 Et un double bravo pour Valéria Brunet-Edesquie
12:28 Et un double bravo pour Valéria Brunet-Edesquie
12:30 et Cédric Giménez pour leurs 7 nominations respectives.
12:32 (Applaudissements)
12:34 Novembre et les Amandiers.
12:36 Bravo, bravo, bravo, bravo.
12:38 Et surtout un grand bravo à James Huth
12:40 Et surtout un grand bravo à James Huth
12:42 pour ses 0 nominations
12:44 pour le nouveau jouet.
12:46 Ça, ça m'a...
12:48 Ça m'a énervé, ça.
12:50 Et ça m'a touché aussi.
12:52 Non, sérieusement, mesdames, messieurs,
12:54 et après je m'en vais, je voulais vous dire
12:56 que moi qui viens du spectacle vivant,
12:58 je peux vous dire que là où personne
13:00 ne pourra jamais rivaliser avec nous,
13:02 c'est sur l'expérience de salle.
13:04 Parce qu'il n'y a rien de plus fort que la communion d'un public.
13:06 Voir un film, partager des rires,
13:08 des émotions ensemble, ça,
13:10 personne ne pourra jamais nous le prendre.
13:12 C'est sûr. Et quand je regarde cette salle,
13:14 Juliette,
13:16 quand je te vois, toi,
13:18 et que je vois tous par terre,
13:20 quand je pense à notre cinéma,
13:22 à tous ces talents, ces acteurs, ces actrices,
13:24 les réalisateurs, les réalisatrices, les techniciens,
13:26 les machinaux,
13:28 quand je pense à ça et quand je vous vois,
13:30 je me dis que c'est vous la solution, en fait.
13:32 Alors,
13:34 ayez confiance en vous et vive le cinéma.
13:36 (Applaudissements)
13:38 (Applaudissements)
13:40 Merci.
13:42 (Applaudissements)
13:44 [SILENCE]

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