Plusieurs fois interpellé par des activistes, le président a passé plus de dix heures dans les travées de la plus grande ferme de France qu’il a inaugurée.
Selfies, bains de foules mais aussi quelques moments de tensions ont accompagné le président dans sa longue déambulation où trônait l’égérie du salon, la vache Salers Ovalie. Au moment où certains redoutent un « mars rouge », qui verrait les prix alimentaires flamber encore davantage, Emmanuel Macron a d’abord adressé un message pour la grande distribution. « Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs », a-t-il lancé, estimant que les producteurs avaient fait leur part compte tenu de l’explosion de leurs coûts.
Dans sa besace, le président a aussi plaidé pour un « plan de sobriété pour l’eau » sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » lancé pour contenir les effets de la guerre en Ukraine, alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique cet hiver. « On sait qu’on sera confronté, comme on l’était l’été dernier, à des problèmes de raréfaction (d’eau) : plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça », a-t-il expliqué.
Mais très vite, plusieurs activistes se sont placés sur son chemin. D’abord le collectif Ibiza, venu brandir des pancartes contre la réforme des retraites et scandant « la retraite à soixante ans », très vite écarté par les services de sécurité.
Interrogé à ce sujet par les journalistes sur place, le président de la République a défendu sa réforme en ces termes : « on supprime les régimes spéciaux, c’est une réforme de justice aussi pour ça ». Sans renier le « mécontentement » qu’elle suscite « par ailleurs ». « Ça ne fait plaisir à personne de travailler un peu plus longtemps », a reconnu Emmanuel Macron, qui s’attend à « encore des contestations », mais qui estime que pour maintenir le « trésor » de la retraite par répartition, « il n’y a qu’une seule solution : travailler davantage ».
Ensuite, un vif accrochage a eu lieu avec un militant du collectif écologiste Dernière rénovation, dans les travées de la plus grande ferme de France. Arborant un T-shirt barré d’un « À quoi tu sers ? », le jeune homme a reproché à Emmanuel Macron son inaction sur le climat. « Je suis là pour vous dire qu’on n’arrêtera pas, parce qu’on n’en peut plus de demander gentiment », lui a-t-il lancé. « Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique », a répliqué le président. « Vous nous menez dans le gouffre, vous avez tous les rapports sur votre bureau », a insisté le militant qui disait être là pour « sa petite sœur » et les enfants présents au salon. « Ce n’est pas un débat on ne se laissera pas faire », a-t-il insisté avant de se voir répondre par Emmanuel Macron : « eh bien partez si ce n’est pas un débat ». Et le président d’en conclure « Ils font leur show », avant de reprendre sa déambulation.
Selfies, bains de foules mais aussi quelques moments de tensions ont accompagné le président dans sa longue déambulation où trônait l’égérie du salon, la vache Salers Ovalie. Au moment où certains redoutent un « mars rouge », qui verrait les prix alimentaires flamber encore davantage, Emmanuel Macron a d’abord adressé un message pour la grande distribution. « Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs », a-t-il lancé, estimant que les producteurs avaient fait leur part compte tenu de l’explosion de leurs coûts.
Dans sa besace, le président a aussi plaidé pour un « plan de sobriété pour l’eau » sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » lancé pour contenir les effets de la guerre en Ukraine, alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique cet hiver. « On sait qu’on sera confronté, comme on l’était l’été dernier, à des problèmes de raréfaction (d’eau) : plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça », a-t-il expliqué.
Mais très vite, plusieurs activistes se sont placés sur son chemin. D’abord le collectif Ibiza, venu brandir des pancartes contre la réforme des retraites et scandant « la retraite à soixante ans », très vite écarté par les services de sécurité.
Interrogé à ce sujet par les journalistes sur place, le président de la République a défendu sa réforme en ces termes : « on supprime les régimes spéciaux, c’est une réforme de justice aussi pour ça ». Sans renier le « mécontentement » qu’elle suscite « par ailleurs ». « Ça ne fait plaisir à personne de travailler un peu plus longtemps », a reconnu Emmanuel Macron, qui s’attend à « encore des contestations », mais qui estime que pour maintenir le « trésor » de la retraite par répartition, « il n’y a qu’une seule solution : travailler davantage ».
Ensuite, un vif accrochage a eu lieu avec un militant du collectif écologiste Dernière rénovation, dans les travées de la plus grande ferme de France. Arborant un T-shirt barré d’un « À quoi tu sers ? », le jeune homme a reproché à Emmanuel Macron son inaction sur le climat. « Je suis là pour vous dire qu’on n’arrêtera pas, parce qu’on n’en peut plus de demander gentiment », lui a-t-il lancé. « Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique », a répliqué le président. « Vous nous menez dans le gouffre, vous avez tous les rapports sur votre bureau », a insisté le militant qui disait être là pour « sa petite sœur » et les enfants présents au salon. « Ce n’est pas un débat on ne se laissera pas faire », a-t-il insisté avant de se voir répondre par Emmanuel Macron : « eh bien partez si ce n’est pas un débat ». Et le président d’en conclure « Ils font leur show », avant de reprendre sa déambulation.
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00:00 Vous nous poussez à bout. On a essayé les alertes, la Convention citoyenne pour le climat, tous les états illégaux, monsieur.
00:08 Mais ne dites pas ça, monsieur.
00:10 C'est pas un débat. C'est pas un débat, monsieur.
00:14 [Musique]
00:39 J'ai pas besoin d'être rassuré. Je sais que cette réforme, par ailleurs, elle crée du mécontentement chez d'autres.
00:44 Ça fait plaisir à personne de travailler un peu plus longtemps.
00:46 Donc je sais qu'il continuera à y avoir des contestations. Je dis aussi que c'est un chemin qui rapproche les situations.
00:51 C'est ce qu'il faut pour le pays. Voilà. Donc moi, je continue de convaincre et d'aller au contact, c'est tout.
00:56 [Musique]
01:02 Non, la Convention citoyenne pour le climat, elle a été balayée. Les dénims démocratiques s'enchaînent.
01:07 Si c'est vrai, et je suis pas venu là pour débattre, je suis venu là pour vous dire qu'on n'arrêtera pas.
01:11 Parce que là, on peut plus demander gentiment. C'est nos vies qui sont en jeu. On ne peut plus demander gentiment, monsieur.
01:15 Entendez ça. Sinon, ça va être terrible ce qui nous passe. Tous les rapports scientifiques vous le disent.
01:20 Pourquoi vous ne les écoutez pas ? Pourquoi ? Pourquoi ? Regardez ça.
01:23 Pourquoi vous... Non, vous ne faites pas avancer la société. Vous nous menez dans le gouffre des millions.
01:27 Si jamais vous ne faites rien, il y aura des gens qui iront en prison. On ne s'arrêtera pas. Il n'y aura rien qui nous arrêtera.
01:32 J'ai fini ce que j'avais à dire. On vous a déjà entendu, monsieur.
01:35 Vous êtes à démonstration. Vous êtes à démonstration d'une forme de violence civique.
01:40 Non, il n'y a pas de violence civique. Vous venez d'interpeller. Vous ne voulez pas parler.
01:44 Vous nous poussez à bout. On a essayé les alertes, la Convention citoyenne pour le climat.
01:49 Vous êtes à l'illégal, monsieur. Mais ne dites pas ça.
01:52 Vous êtes élus par le peuple français. Vous êtes élus par qui ?
01:55 Ce n'est pas un débat, monsieur. Ce n'est pas un débat.
01:57 C'est pour vous annoncer qu'on ne se laissera pas faire. On ne peut plus se laisser faire.
02:01 C'est nos vies qui sont en jeu, monsieur. C'est nos vies qui sont en jeu.
02:05 Vous n'avez pas le courage et la cohérence d'écouter une réponse, monsieur.
02:08 Ça vous ressemble. Voilà ce que c'est.
02:11 Et donc ça, ça ne sert à rien. Je peux vous le dire.
02:15 Vous voulez manger moins cher parce que vous dites que tout est trop cher dans la vie.
02:20 Vous voulez sortir de tout tout de suite et donc vous demandez de changer de toutes les pratiques.
02:24 Et donc on est en train d'avoir des agriculteurs qui sont dans l'angoisse, des suicides agricoles qui ne le font pas,
02:28 et de l'autre côté des jeunes qui arrivent et qui disent "tout va s'effondrer, vous ne faites rien".
02:32 Ça n'est pas sérieux. On ne peut pas faire avancer une société comme ça.
02:35 C'est ce que j'ai essayé de dire à ce jeune homme. Enfin, c'est quelqu'un qui n'est pas dans le débat.
02:38 On a réduit très fortement nos pesticides. On va encore continuer de le faire.
02:41 Mais on ne peut pas le faire à coups d'interdits, à coups de bousculades, à coups d'interpellations
02:46 et de silences qu'on oppose en disant "on va tous mourir".
02:49 Il y a des rapports scientifiques. Ils sont là. On les connaît. On les prend en compte.
02:53 Mais il y a des pratiques à changer. Et faire changer une société,
02:56 ce n'est pas simplement interpeller les gens, les insulter ou avoir des actions radicales.
03:00 C'est le faire dans le respect, dans le dialogue et dans l'ambition,
03:03 et dans l'investissement et l'accompagnement.
03:06 Merci.
03:08 Sous-titrage Société Radio-Canada
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03:12 [SILENCE]