Jay / Jouve : «Partager ça, c'est extraordinaire» - Ski de fond - Mondiaux (H)
Médaillés de bronze du Team sprint ce dimanche lors des Mondiaux de Planica (Slovénie), Renaud Jay et Richard Jouve étaient satisfaits d'avoir réussi à mettre en application les consignes de leur entraîneur Thibaut Chêne.
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00:00 Bon, racontez-nous comment vous avez vécu ça,
00:01 parce que nous on a vibré comme des dingues.
00:03 Et cette médaille historique, c'est une première
00:06 dans ce format pour les championnats du monde en France.
00:08 Maintenant avec le recul,
00:09 maintenant que c'est un petit peu retombé,
00:10 j'imagine que vous devez être hyper fiers tous les deux.
00:12 Qui prend la main ?
00:13 Vas-y Ron.
00:16 Oui, c'est...
00:18 Ben c'est une journée incroyable.
00:21 Le plan c'était...
00:24 c'était de repartir avec une médaille.
00:26 On avait décidé d'une stratégie
00:30 et on a réussi malgré des conditions difficiles
00:33 parce qu'il a neigé dans la nuit et c'était hyper lent.
00:36 Donc c'était vraiment une course à l'usure.
00:40 Et voilà, on ramène cette médaille
00:44 et on est hyper fiers de ce qu'on a fait.
00:46 On peut savoir où ça reste entre bleus ?
00:50 Maintenant que c'est fini.
00:51 On n'a pas entendu.
00:53 La stratégie c'était quoi ?
00:54 Vous avez dit qu'on avait établi une stratégie,
00:55 maintenant que c'est fini, vous pouvez nous dire ?
00:57 La stratégie a été simple de toute manière.
01:01 Vu les conditions du jour qui étaient hyper lentes,
01:03 ça allait être une course à l'usure.
01:05 Il fallait essayer de garder l'esqui des Norvégiens
01:09 qui étaient les plus forts aujourd'hui.
01:12 Ne pas lâcher, vraiment se donner les relais
01:17 en étant aux avant-postes.
01:18 Rester toujours devant, courir devant
01:20 parce qu'on savait que ça allait s'user
01:24 et crémer par l'arrière.
01:25 J'en veux beaucoup à l'Italien quand même.
01:26 Je ne peux pas m'empêcher d'être frustré
01:28 parce que vous êtes deuxième quasiment tout le long
01:30 et puis vraiment sur la dernière ligne droite,
01:32 il vous passe devant.
01:33 Ça vous reste un tout petit peu à travers de la gorge
01:35 ou alors c'est oublié
01:36 et on se contente de la médaille de bronze ?
01:37 Non, ça va.
01:40 On prend la médaille donc ça va, c'est cool.
01:42 C'est vrai que ça aurait été plus sympa pour nous deux
01:46 et pour toute l'équipe d'aller chercher l'argent
01:49 mais je crois qu'aujourd'hui, on a fait quand même une belle course.
01:52 Les deux équipes devant étaient très très fortes.
01:55 Il n'y a pas à rougir.
01:57 Je pense qu'ils étaient plus forts.
02:00 Alban Goebert a commenté la course aux côtés de Guillaume Claret
02:02 et il a plein de questions lui aussi.
02:04 Plein de questions.
02:04 D'abord, je voulais vous féliciter les gars.
02:06 Bravo parce que c'est vrai qu'on a habilité
02:08 à beaucoup de médailles depuis un moment avec le biathlon
02:11 mais je pense qu'il faut souligner que pour le ski de fond,
02:14 ce n'est pas des habitudes qu'on a sur des grands championnats.
02:17 Donc bravo vraiment pour cette grosse course
02:19 et puis ce que vous montrez depuis le début.
02:22 Moi, je me tourne un peu vers le futur.
02:23 Est-ce que vous avez déjà une idée de qui rentre, qui reste,
02:26 qui va faire le relais ou pas du tout ?
02:28 Pour le moment, on reste tous les deux.
02:34 Et le relais n'est pas encore acté.
02:38 On va voir d'ici les prochains jours.
02:42 Ça va être une grosse partie des distanceurs,
02:45 voir que des distanceurs.
02:47 Donc on va voir si nous, on arrive à prendre part au relais ou pas.
02:52 Richard, j'ai peut-être une autre question sur la course,
02:55 sur la physionomie de course qu'on a vue là.
02:58 L'idée c'était de revenir, tu as fait l'effort et tu t'es dit
03:00 "je fais l'effort à chaque fois pour rester au contact avec Clébeu".
03:03 C'était dans la stratégie ou plutôt de se dire
03:08 peut-être qu'à un moment, on le laisse un peu partir
03:10 et on joue vraiment l'argent ?
03:11 Comment ça s'est fait ? Est-ce que c'était prévu d'avance ?
03:15 Au premier tour, j'ai senti qu'il était quand même vraiment fort.
03:20 Après, du coup, je me suis dit est-ce que je le laisse partir ou pas ?
03:24 Je n'ai pas pu faire mon ski comme habituel, comme d'hab.
03:30 Habituellement, j'arrive à mettre des accélérations assez franches
03:34 et à rentrer dans les skis.
03:35 Là, vu que l'on était très lents,
03:38 j'ai dû lisser mon effort sur toute la boucle.
03:41 Ce n'est pas vraiment à mon avantage,
03:43 mais j'ai réussi à le faire aujourd'hui.
03:46 Et après, l'objectif c'était vraiment de rentrer,
03:49 d'essayer de rentrer dans les skis de Klaébö
03:50 pour donner le relais à Renaud
03:53 qui part dans les skis de Golbert.
03:56 Lui, c'était vraiment son objectif de revenir aussi dans les skis.
04:00 Donc, il ne fallait quand même pas lâcher.
04:03 C'est quoi votre relation à tous les deux ?
04:05 C'est secret ou pas ?
04:07 Non, il n'y a pas de secret.
04:12 On est potes, on vit ensemble quasiment toute l'année
04:16 en stage, en compétition depuis déjà je ne sais même pas combien d'années.
04:20 Au moins 7-8 ans.
04:22 Ça commence à faire.
04:24 De toute façon, toute l'équipe de France,
04:29 c'est un groupe qui vit vraiment bien.
04:31 On est tous copains.
04:33 Et je pense que ce qu'il fait et qu'en ce moment,
04:35 le Skifond est récompensé par ces médailles
04:38 qu'on se donne les moyens d'aller chercher tous ensemble.