Pour la mathématicienne, Clotilde Fermanian Kammerer, la France commencerait à connaître une certaine désaffection pour la science : «On a l’impression que la France connaît une certaine désaffection pour la science».
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00:00 - Alors effectivement, on manque de scientifiques.
00:02 On a l'impression que notre pays connaît une certaine désaffection pour les sciences.
00:06 Et dans les métiers que vous citez, il y a les mathématiques qui sont en fond sous-jacentes.
00:11 - C'est le tronc commun. - C'est le tronc commun.
00:13 Voilà. Les mathématiques servent pour les autres sciences.
00:16 - Et alors si on manque d'ingénieurs, c'est parce qu'en fait, on manque de gens qui font des mathématiques ?
00:20 - Oui, oui, on manque de jeunes qui se dirigent vers ces filières scientifiques en général.
00:27 Et il y a une certaine inquiétude aussi qui en est moins qu'avant. Donc voilà, c'est un petit peu le...
00:34 - Vous, en tant que prof, vous le constatez ?
00:36 - En tant que prof, nos enfies sont pleines.
00:40 - Elles ne sont pas forcément. Quand il y a eu la réforme blancaire,
00:45 elle avait provoqué une baisse drastique des heures de mathématiques enseignées au lycée.
00:49 Je vous avais invité sur Europe 1 à ce moment-là, à l'époque, pour pousser un cri d'alarme.
00:54 Vous avez été entendu, puisque la réforme a été ensuite corrigée.
00:58 Est-ce que l'enseignement des maths dans le secondaire est revenu à la normale ?
01:02 - Alors, revenu à la normale, on ne peut pas encore dire.
01:05 - Non, c'est toujours moins qu'avant.
01:06 - Disons qu'il y a eu une heure et demie de plus en maths, essentiellement en seconde ou en première.
01:11 En première plutôt. Au moment où ça se sépare en première, où les jeunes choisissent leur spécialité.
01:18 Donc c'est là où il y a une heure et demie de maths qui a été remise dans le tronc commun.
01:22 - Ce n'est toujours pas énorme.
01:23 - Donc il faudra faire le bilan dans un an. On verra ce que ça donne.
01:28 - On manque de professeurs de maths. Pourquoi ?
01:31 - Alors, on manque de professeurs de maths depuis...
01:34 En fait, c'est quelque chose qu'on arrive à bien identifier au niveau de l'université.
01:38 Il y a un moment où on a vu nos promotions de gens qui préparaient le CAPES fondre.
01:43 Et c'est le moment où il y a eu une réforme du CAPES qui s'appelle la masterisation.
01:48 C'est-à-dire qu'avant, on préparait sa licence, donc trois ans d'université.
01:52 Et ensuite, on décidait, est-ce que je vais faire une maîtrise de maths
01:54 et ensuite peut-être faire un DESS d'ingénierie
01:57 ou est-ce que je vais directement préparer le CAPES et travailler et gagner ma vie ?
02:00 - Et devenir prof.
02:01 - Voilà, et gagner sa vie.
02:03 Aujourd'hui, à la fin de la licence, on se demande, je vais faire quel master je peux me diriger ?
02:09 Et donc les jeunes ont beaucoup de propositions, dont l'enseignement,
02:12 mais aussi tous ces masters qui amènent vers des métiers d'ingénierie.
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