«The Son», le nouveau film de Florian Zeller avec Hugh Jackman

Europe 1

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Transcript

00:00 - Votre indispensable ce matin Olivier, vous parlez du nouveau film de Florian Zeller,

00:04 qui s'appelle "The Son".

00:05 - Il ne faut pas que tu rates ça, vraiment.

00:07 Quand c'était une pièce de théâtre française qui se déroulait à Paris,

00:09 ça s'appelait "Le Fils" de Florian Zeller.

00:11 Maintenant que c'est un film tourné à New York avec Duke Jackman,

00:14 ça s'appelle "The Son", directed by Florian Zeller.

00:18 Donc Florian en anglais, Florian en français, en tout cas à 43 ans,

00:21 il est "the" dramaturge français.

00:23 C'est l'un des auteurs français de pièces de théâtre le plus connu,

00:25 il est joué partout dans le monde.

00:26 Le père, le premier volet de sa trilogie familiale était devenu "The Father"

00:30 avec Anthony Hopkins qui avait obtenu un Oscar de meilleur acteur

00:34 et Florian Zeller avait obtenu l'Oscar de la meilleure adaptation.

00:37 C'était pas mal, c'était même un coup de maître pour un premier film

00:40 et puis surtout pour une histoire poignante où un homme sombrait dans la démence

00:43 et sa mémoire se fissurait comme un puzzle.

00:45 Le film d'ailleurs était conçu comme un puzzle,

00:47 c'était extrêmement touchant, donc là il adapte sa deuxième pièce, "Le Fils".

00:51 - Le fils.

00:53 - Le fils, qu'est-ce que tu fais là ?

00:54 - Nicolas ne va plus en cours depuis presque un mois.

00:57 - Nicolas, c'est le fils, le fils de Peter.

01:02 - Attendez, je vous interromps juste un mot,

01:03 c'est un film américain mais vous avez la version française.

01:06 - Moi j'ai tout.

01:07 [Rires]

01:08 - Il a le moral au-dessus.

01:09 - Et la modéstie en prime.

01:11 - C'est moi le vieux pote de 40 ans, donc j'ai tout, tu veux quoi ?

01:14 C'est la version française, évidemment, il y a toujours une version française.

01:17 Donc Nicolas, "The Son", le fils, le fils de Peter,

01:20 Hugh Jackman qui a une belle situation,

01:23 qui vit dans un très bel appartement avec une très jolie jeune femme,

01:25 et surtout, ils viennent d'avoir un bébé.

01:27 Mais son passé vient de ressurgir.

01:29 Et vous l'avez entendu, son ex-femme vient lui rappeler qu'il a un fils

01:33 et que ce fils qu'il ne voit plus depuis des années

01:35 ne va plus au lycée et qu'il serait peut-être temps qu'il tienne son rôle de père

01:39 parce que bon sang, elle en a un peu marre de l'ado dépressif,

01:42 blanc comme un linge avec sa tête de fumeur de hachiche.

01:44 Ni une ni deux, qu'est-ce qu'il fait le père ?

01:46 Il renoue avec son fils, il va le chercher, il l'installe chez lui,

01:49 sa nouvelle copine fait bonne figure mais le gamin est tellement angoissant,

01:52 il a des comportements et des idées tellement noirs en mode scarification.

01:56 En plus, elle a l'impression que l'ado l'observe, la regarde, l'épie,

02:00 et elle a en même temps un peu peur pour son nouveau bébé.

02:03 Bref, on bascule dans le bien flippant et ça, c'est bien réussi.

02:07 - Qu'est-ce qui se passe ? Tu te drogues ?

02:09 Tu crois vraiment que tu peux vivre comme ça en faisant ce que tu as envie de faire ?

02:13 - Je ne comprends pas ce qui m'arrive.

02:16 - Alors que va-t-il lui arriver à cet ado ?

02:18 Comment va-t-il se comporter ?

02:20 Vous le saurez, mais vous ne le saurez pas ce matin,

02:22 je ne vais pas tout vous raconter quand même,

02:24 même si je suis le pote de 40 ans.

02:26 Et pour la deuxième fois, je trouve que Florian Zeller réussit son coup

02:29 parce que même si les événements qui s'enchaînent sont prévisibles,

02:32 vous êtes dans la position du voyeur qui observe sous une cloche

02:36 un huis clos où des gens éduqués se débattent

02:39 face à une situation psychiatrique qui dérape avec un ado.

02:42 Et voilà d'ailleurs comment décrivait ce matin Florian Zeller

02:45 lorsqu'il était l'invité de la matinale d'Europe.

02:47 - C'est très dur d'accompagner ces enfants qui traversent une dépression,

02:51 d'autant qu'on se pose toujours la question

02:53 "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Est-ce que je suis un bon père ?

02:54 Est-ce que je suis une bonne mère ?"

02:55 C'est-à-dire toutes ces questions qu'on ne se poserait pas

02:57 s'il s'agissait de santé physique.

02:59 - Bien sûr.

03:00 - Et qui soudain, dès qu'on touche à l'âme,

03:02 nous renvoient à cet endroit très difficile et trouble

03:05 de la culpabilité, de la honte, de la gêne.

03:07 Et donc c'est pour aller contre ça

03:09 que je voulais regarder cette histoire sans détourner les yeux.

03:12 - Voilà, ce sont des sujets quand même hyper d'actualité.

03:14 Je trouve que chaque jour, on apprend que des ados ont des comportements interloquants,

03:18 pour le moins, voire terribles, et que des parents sont désarmés.

03:21 - Tu fais toujours tes beaux sermons sur la vie,

03:23 et après tu nous abandonnes !

03:25 - J'ai le droit de refaire la vie !

03:27 - Ah ben ça, on verra bien dans le film.

03:30 Florian Zeller est maître de ce genre de récits,

03:32 mais il est aussi maître de la direction d'acteurs, je trouve,

03:34 avec un très beau casting international.

03:36 Laura Dern, vous connaissez, vous avez vu dans Sailor et Lula ou Twin Peaks.

03:39 Anthony Hopkins, pour un petit rôle, mais alors vraiment de père absolument odieux.

03:44 Il y a peu de scènes, mais c'est très bon.

03:45 Et puis Hugh Jackman, Wolverine, les griffes du box-office utilisées à contre-emploi d'Hollywood,

03:50 évidemment à sa demande d'ailleurs, puisque c'est lui qui a contacté Florian Zeller,

03:54 comme il le racontait à la Mostra de Venise, quand le film avait été présenté en avant-première.

03:59 - J'avoue, j'ai envoyé un e-mail à Florian en lui disant,

04:03 "Je ne sais pas si tu danses avec quelqu'un d'autre,

04:05 je ne suis pas le genre de personne à intervenir au milieu d'une danse,

04:08 mais si ce n'est pas le cas, j'aimerais jouer le rôle."

04:11 - Et effectivement, ils se sont bien parlé et après 8 minutes de vidéo,

04:15 Florian Zeller lui donnait le rôle, sans doute l'un des rôles les plus émouvants de sa carrière,

04:20 sans même avoir à sortir sa grosse griffe.

04:22 - C'est mon petit garçon, je ne peux pas le laisser tomber.

04:26 - Et à la fin, tu pleures, tu vois les trémolos là, le violon et tout ça.

04:34 - Oui, on était gens de pleurs.

04:35 - Alors vraiment, ça, ça n'arrange rien, c'est Hans Zimmer qui fait la musique.

04:37 - Par contre, il faut arrêter de regarder des films en français, c'est incroyable.

04:41 - Mais alors à la radio, si je passe de la VO, là, on est...

04:44 - On ne peut pas, sinon on aurait passé les sous-titres.

04:46 - On se rend bien compte justement à la radio, comment ce n'est pas beau quand c'est doublé en français.

04:50 - On est d'accord. Est-ce que ça vous a tenté, est-ce que le jeune papa que vous êtes

04:54 a été tenté par ce film de Son, "Le Fils" ?

04:56 - Pourquoi pas, en VO, sous-titré avec plaisir.

04:58 - Évidemment. Vous regardez quoi comme cinéma, vous ? Qu'est-ce que vous aimez ?

05:01 - J'aime les trucs qui sont bons.

05:04 - Alors, qu'appelez-vous bons ?

05:05 - Les derniers trucs qu'on m'a conseillé, que je vais voir et que je sais que ça va être bon,

05:09 c'est "Asbestas", c'est "La nuit du 12", c'est le dernier par Sean Hook,

05:13 et je sais que ça va être bon.

05:15 - "La nuit du 12", immense, multi récompensé au César.

05:18 - 6 César + 1 7, parce qu'il a eu le César des lycéens.

05:22 Une précision sur la VF, il y a 6 téléspectateurs,

05:25 6 spectateurs sur 10, voire 7 spectateurs qui disent

05:28 qu'ils voient les films en VF en France. Très important.

05:30 Ce n'est pas une majorité de gens.

05:32 - D'accord.

05:32 - Vous avez plein de cinémas qui ne proposent même pas de la VO.

05:36 Donc la VF, ce n'est pas anodin encore.

05:38 Ça change, c'est en train de changer, avec les plateformes notamment,

05:41 mais la VF, ça reste majoritaire sur les films.

05:43 - Vous restez avec nous, on va parler de séries.

05:45 On va voir si c'est de la VF ou de la VO avec Louise Goir.

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