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00:00 J'étais là le premier jour où il a commencé sur scène,
00:04 et je l'ai emmené du point-virgule un an après au Palais des Glaces,
00:08 un an après, trois semaines, la guichette fermée à l'Olympia.
00:11 18, 19, 20 ans.
00:13 Donc c'est violent, très violent.
00:17 Il faisait la classe en même temps.
00:19 - Est-ce que tu as été surpris de ce qui lui est arrivé ou pas du tout ?
00:22 - Franchement, je savais que ça n'allait pas bien.
00:27 J'ai un peu fait comme Jean-Marie qui vous disait l'autre jour,
00:30 Jean-Marie Bigard, qui a un moment, les routes se séparent.
00:35 Et en plus, moi, je n'ai pas de leçon de morale à donner à Pierre Palmade,
00:38 puisque j'ai connu les problèmes qu'il rencontre.
00:42 Mais j'ai eu un moment où j'ai pris le chemin pour arrêter ces histoires,
00:48 et tu t'en rappelles sûrement.
00:50 - Bien sûr, c'est ça.
00:51 - Il n'en prenait pas.
00:53 - Aujourd'hui, tu trouves, toi, qu'il y a un lynchage médiatique autour de lui ?
00:56 - Alors, ça, c'est insupportable.
00:58 D'abord, le préambule, il est simple.
01:01 Il y a un coupable et des victimes.
01:05 C'est clair et on n'interprète pas ce que je vais dire.
01:08 J'ai déjà reçu plein de SMS ou sur Facebook,
01:12 parce que je venais en me disant "oh là là, oh là là".
01:15 Donc, je suis vraiment en pleine compassion du côté des victimes,
01:20 mais je trouve qu'on en fait trop et que ça fait encore deux autres victimes.
01:25 Le trop, je parle du trop médiatique.
01:28 Imaginez-vous la famille qui vient de vivre ce drame
01:31 et qui ne peut pas ouvrir la télévision sur n'importe quelle chaîne
01:36 sans qu'on lui refoute ce drame dans la gueule.
01:38 Donc ça, c'est une chose.
01:40 La deuxième chose, et c'est là où je voulais en venir,
01:42 c'est que je pense qu'il n'a rien à faire en détention provisoire.
01:47 Je vais vous dire pourquoi.
01:48 - En prison, vous pensez qu'il ne doit pas aller en prison ?
01:50 - Non, non, de toute façon, on verra.
01:52 Mais en tout cas, actuellement, non.
01:53 Il doit être hospitalisé, enfermé,
01:57 à un hôpital sous écrou, mais dans un vrai hôpital,
02:01 pas dans un hôpital de la santé, pas dans un hôpital de freine,
02:05 où tout le monde sait que c'est un hôpital sans moyens.
02:08 Déjà, l'hôpital normal n'a pas beaucoup de moyens.
02:11 Et ensuite, je vais vous dire pourquoi.
02:13 Parce que si on veut qu'il y ait un procès,
02:16 il faudrait qu'il y ait tous les combattants autour de la table.
02:21 Et j'ai très peur connaissant...
02:23 Vous savez, quand je l'ai rencontré à 18 ans,
02:26 il était toujours meurtri par la disparition de son papa.
02:30 Il était très entouré par sa maman.
02:33 Son premier spectacle s'appelle "Ma mère aime beaucoup ce que je fais".
02:36 Et tout dernièrement, il a sorti un livre,
02:38 vous vous rendez compte, 30 ans après,
02:40 "Dites pas à mon père que je suis célèbre", enfin un truc comme ça.
02:43 C'est-à-dire qu'il n'a toujours pas bouclé le problème.
02:46 Est-ce que j'ai peur ? Vraiment et sincèrement.
02:50 Parce que j'ai de la tendresse pour lui. On pourra pas me l'enlever.
02:53 Mais ce que j'ai peur, c'est qu'il soit pas là,
02:57 sur le ring, le jour du match.
02:59 Et bien sûr, s'il est soigné, et si c'est dans 2 ans,
03:03 il sera obligatoirement dans une forme meilleure.
03:06 Et là, il devra répondre de ses actes.
03:08 Mais qu'on se calme.
03:11 Et monsieur le procureur de Mollins, pourtant, vous avez été...
03:14 C'est une très belle ville, Mollins. Tout le monde s'aime.
03:16 Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a Mollins et Meaulotres.
03:19 - C'est pas mal. - C'est sympa.
03:23 - Non mais c'est vrai. - Je suis comique.
03:25 - Moi, j'en avais une autre. - Vas-y.
03:27 - Non, je la ferais pas.
03:29 Non, je te la ferai à la fin de l'émission.
03:31 Juste, Claude, est-ce qu'il avait...
03:35 Tu étais en train de nous dire que pour toi, il a des tendances suicidaires.
03:37 Donc il faut vraiment qu'il se soigne avant, sinon...
03:39 - Moi, je pense qu'il y a le risque.
03:42 Qui peut prendre ce risque-là ?
03:45 Attention, je le défends pas.
03:48 Mais remettons-le en forme pour que le moment venu,
03:51 il puisse être là pour répondre de ses actes.
03:54 Sinon, vous vous rendez compte ? La triple peine pour la famille.
03:57 Pas de procès.
03:59 - Aujourd'hui, toi, tu penses que c'était inévitable,
04:04 qu'il allait arriver un drame ou pas ?
04:06 - L'accident, j'en savais rien. - Non, bien sûr. Non, mais un...
04:09 - Un drame du style...
04:11 Comme le style AVC samedi.
04:13 Ça, j'ai toujours pensé que ça arriverait un jour.
04:15 - Ah ouais ?
04:17 - Quand tu prends des quantités pareilles, il y a un moment...
04:21 - Toi, t'as déjà eu des...
04:23 - Bah, moi, je suis en... - T'as déjà fait des soirées comme ça ?
04:25 Dis-nous la vérité.
04:27 - Pas... Mais... Qu'aime-sexe, je sais pas comment vous dites.
04:29 - Et toi, t'as pris quoi ? - Moi, je prenais de la coke.
04:31 - Ah ouais ? À fond ?
04:33 - J'ai bien pris, oui. - Ah ouais ?
04:35 - J'ai fait un livre, regardez qui ça...
04:37 Il est plus en vente, donc je suis prêt là pour le vendre.
04:39 Je l'ai sorti en 2007.
04:41 Il s'appelle "Lignes brisées".
04:43 La ligne de coke et la ligne de la vie.
04:45 Les deux vont pas ensemble.
04:47 - Pierre, c'est ce que tu dis, il a eu une vie brisée à cause de la cocaïne ?
04:49 - De toute façon, sa vie, elle est brisée.
04:51 - Ouais.
04:53 - Qui va... Qui va aller le voir en ce moment ?
04:55 Quel théâtre va l'engager ?
04:57 - Juste, toi, toi qui l'as produit,
04:59 t'étais son producteur historique,
05:01 tu te me dis, tu l'as connue à 19 ans, ça ?
05:03 - Pardon ?
05:05 - Tu l'as connue à quel âge ? - 18 ans et demi, un truc comme ça.
05:07 - À quel moment il a basculé dans la...
05:09 - Alors moi, je l'ai su au bout d'un an,
05:11 un peu plus d'un an.
05:13 On était au Festival de Cannes,
05:15 et on mangeait avec des journalistes, Pierre,
05:17 et d'autres artistes, et puis...
05:19 Moi, je m'en rendais pas compte,
05:21 parce que je parle beaucoup,
05:23 et il y a un journaliste, il me dit à un moment,
05:25 "Il va souvent au chiotte, ton...
05:27 ton artiste." - Ah.
05:29 - Au toilette, pardon. - Ah, bah, c'est pas grave.
05:31 - Toi, au chiotte, quoi. - Ouais, on s'en fout, on a compris.
05:33 - Alors moi, je suis allé...
05:35 Je suis allé voir ce qui se passait en bas,
05:37 et la porte était pas fermée,
05:39 et je lui dis, "Bah, qu'est-ce que tu fais, là ?"
05:41 Et puis, après, j'avais 30 ans, et je savais pas...
05:43 La cote, c'était...
05:45 C'était même pas...
05:47 d'actualité, et je savais même pas que ça existait, en gros.
05:49 J'en avais entendu parler, mais c'est tout.
05:51 Mais je me suis rattrapé.
05:53 Malheureusement. - Hum.
05:55 - Parce que c'est vraiment de la merde. - Bah, dis-le, ça, c'est bien que tu le dis.
05:57 - Non, non, mais je viens pas vendre la drogue.
05:59 - Ah, bah, je sais, bah, oui.
06:01 - Non, non, mais j'en ai pas sur moi, en plus, alors.
06:03 - Non, mais t'emmerdes pas avec ça, hein.
06:05 Non, non, mais c'est vrai. - Donc, il avait 19 ans,
06:07 quand il a commencé avec vous, en fait.
06:09 - Alors, moi, à mon avis, il a commencé vers 19 ans et demi.
06:11 - C'est ça qui est incroyable.
06:13 - 19 ans et demi, il a joué à... - Pour moi, il en prenait pas.
06:15 - Il a jamais arrêté.
06:17 - 34 ans de con.
06:19 - Au Palais des Glaces, il en prenait. Donc, un an après.
06:21 - Ah ouais ? - Et moi, je me suis rendu compte,
06:23 c'était au mois de septembre.
06:25 Je l'ai appris au mois de juin.
06:27 Au festival de Cannes, quoi.
06:29 - Donc...
06:33 - Mais il faut le laisser...
06:35 - Mais attendez, moi, je le connais, hein.
06:37 C'est pas pour le dédouaner, encore.
06:39 Mais je voudrais pas être à sa place dans sa tête.
06:41 - Bien sûr, ouais.
06:43 Encore heureux.
06:45 - Je comprends l'attitude de Muriel Robé, en fait, moi aussi.
06:47 - Hum-hum.
06:49 - Et si j'ai accepté de venir... - Ouais ?
06:51 - Vous m'avez appelé 3 fois en 10 jours.
06:53 - Déjà, c'est mon pote, Claude. Enfin, c'était mon producteur.
06:55 - Il m'a appelé il y a 10 jours,
06:57 il m'a rappelé la semaine dernière,
06:59 et il m'a rappelé ce matin.
07:01 Il m'a dit que vous en aviez parlé.
07:03 Et ce matin, j'étais en forme.
07:05 J'avais rien appris, non, c'est une blague.
07:07 Euh... - Évite les blagues, hein.
07:09 (rires)
07:11 Reste sur le récit, t'emmerde pas.
07:13 - Non, et donc, ce matin,
07:15 j'ai dit "ouais, je suis en forme, allez, banco, on y va."
07:17 - D'accord.
07:19 Bon, alors, aujourd'hui, qu'est-ce que t'auras à lui dire, toi, Pierre Palman ?
07:21 - Soigne-toi. - Parce qu'en vrai, Claude,
07:23 on va pas se mentir, on se dit...
07:25 On a envie que tous ses proches lui disent...
07:27 Pourquoi tu l'as pas dit, à un moment, quand tu le voyais à 19 ans ?
07:29 Tu lui as rien dit ?
07:31 - Moi, j'étais un tout jeune producteur.
07:33 - Ouais, je sais.
07:35 - J'avais l'ancien Didier Gustin qui marchait très fort.
07:37 C'était mon 2e artiste.
07:39 Moi, j'étais pas producteur, je suis devenu producteur.
07:41 - Donc tu ne deviais pas lui dire "arrêtez avec ces conneries".
07:43 - Je...
07:45 Tu te rends pas compte,
07:47 la pression qu'on a vécue,
07:49 les télés, les journalistes, le machin et tout,
07:51 les salles bourrées, bourrées.
07:53 - Ouais, ça, bourrées.
07:55 - Donc, non, et puis j'avais pas...
07:57 Et puis, est-ce qu'il m'aurait écouté ?
07:59 - Ouais, ouais, c'est ça, ouais.
08:01 - Non, il faut qu'il se reprenne en main,
08:03 qu'il assume ses responsabilités,
08:05 il sera puni,
08:07 mais je trouve qu'il s'appellerait pas Pierre Palmade,
08:09 il serait traité un peu différemment.
08:11 Ça serait un détenu lambda.
08:13 Il y a à peu près 600 morts comme ça par an.
08:15 - 700 ?
08:17 - Les 600 familles de victimes, elles veulent se dire.
08:19 J'aimerais bien qu'on parle de mon cas aussi.
08:21 [Musique]