Les Oiseaux de Walter Braunfels par le Choeur National du Rhin et l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Aziz Shokhakimov.
Peu connu du grand public, le compositeur allemand Walter Braunfels (1882-1954) est l’auteur de plusieurs opéras qui ont rencontré un grand succès en leur temps. Les Oiseaux est le plus remarquable d’entre eux. Commencée dès 1913 avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale qui mobilise son auteur sur le front, cette « comédie lyrique et fantastique » est créée à l’Opéra de Munich le 30 novembre 1920 sous la baguette de Bruno Walter, avant d’être jouée avec le même enthousiasme dans une dizaine d’autres villes en quelques années.
Les Oiseaux tire son origine d’une comédie satirique antique du poète athénien Aristophane (vers -445 / vers -385) composée à l’occasion des Grandes Dionysies de -414, grandes fêtes religieuses durant lesquelles Dionysos était honoré par des concours de théâtre. Délaissant le ton goguenard et sarcastique de la pièce d’Aristophane, abandonnant la plupart de ses jeux de mots et allusions à l’Athènes antique, la partition de Walter Braunfels exploite bien plutôt l’aspect fantastique et poétique de cette histoire confrontant les hommes aux oiseaux.
Dans un langage musical qui doit encore beaucoup au Romantisme, Braunfels écrit un opéra d’un lyrisme fiévreux, garni de quelques épisodes colorés (notamment l’entrée en scène de nombreux oiseaux s’exprimant par onomatopées) et tressé de plusieurs « thèmes conducteurs » (leitmotive), comme toute composition post-wagnérienne qui se respecte.
Les personnages principaux en sont Fidèlami et Bonespoir, deux citadins fatigués de la compagnie des hommes, qui décident de se réfugier dans le royaume des oiseaux situés entre ciel et terre. Là, ils convainquent les volatiles de construire une cité idéale afin de devenir les maîtres du ciel en interceptant les fumées des sacrifices que les hommes font aux dieux et en exigeant un tribut de ces derniers. Mais Zeus punit leur orgueil : il déclenche une violente tempête qui détruit la ville aérienne. Les deux humains, transformés par leur séjour chez les oiseaux, décident de retourner dans le monde des hommes.
S’il reste une œuvre rare, Les Oiseaux suscite un regain d’intérêt depuis le début des années 2000, avec près d’une dizaine de nouvelles mises en scène montées essentiellement dans le monde germanique. Il est présenté pour la première fois en France à l’Opéra national du Rhin, un peu plus de cent ans après sa création munichois.
Nommé cette saison au poste de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le chef ouzbek Aziz Shokhakimov fait ses débuts à l’Opéra national du Rhin avec la création française de ce chef d’œuvre méconnu.
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Peu connu du grand public, le compositeur allemand Walter Braunfels (1882-1954) est l’auteur de plusieurs opéras qui ont rencontré un grand succès en leur temps. Les Oiseaux est le plus remarquable d’entre eux. Commencée dès 1913 avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale qui mobilise son auteur sur le front, cette « comédie lyrique et fantastique » est créée à l’Opéra de Munich le 30 novembre 1920 sous la baguette de Bruno Walter, avant d’être jouée avec le même enthousiasme dans une dizaine d’autres villes en quelques années.
Les Oiseaux tire son origine d’une comédie satirique antique du poète athénien Aristophane (vers -445 / vers -385) composée à l’occasion des Grandes Dionysies de -414, grandes fêtes religieuses durant lesquelles Dionysos était honoré par des concours de théâtre. Délaissant le ton goguenard et sarcastique de la pièce d’Aristophane, abandonnant la plupart de ses jeux de mots et allusions à l’Athènes antique, la partition de Walter Braunfels exploite bien plutôt l’aspect fantastique et poétique de cette histoire confrontant les hommes aux oiseaux.
Dans un langage musical qui doit encore beaucoup au Romantisme, Braunfels écrit un opéra d’un lyrisme fiévreux, garni de quelques épisodes colorés (notamment l’entrée en scène de nombreux oiseaux s’exprimant par onomatopées) et tressé de plusieurs « thèmes conducteurs » (leitmotive), comme toute composition post-wagnérienne qui se respecte.
Les personnages principaux en sont Fidèlami et Bonespoir, deux citadins fatigués de la compagnie des hommes, qui décident de se réfugier dans le royaume des oiseaux situés entre ciel et terre. Là, ils convainquent les volatiles de construire une cité idéale afin de devenir les maîtres du ciel en interceptant les fumées des sacrifices que les hommes font aux dieux et en exigeant un tribut de ces derniers. Mais Zeus punit leur orgueil : il déclenche une violente tempête qui détruit la ville aérienne. Les deux humains, transformés par leur séjour chez les oiseaux, décident de retourner dans le monde des hommes.
S’il reste une œuvre rare, Les Oiseaux suscite un regain d’intérêt depuis le début des années 2000, avec près d’une dizaine de nouvelles mises en scène montées essentiellement dans le monde germanique. Il est présenté pour la première fois en France à l’Opéra national du Rhin, un peu plus de cent ans après sa création munichois.
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