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00:00 un parisien qui décide de se mettre au sauvetage en mer alors qu'il n'était jamais monté sur un bateau
00:03 pour partir en Méditerranée centrale, ça ne sentait quand même pas très bon.
00:07 J'ai été directeur de laboratoire en région parisienne pendant presque 15 ans
00:18 et du jour au lendemain, j'ai quitté mes fonctions de direction
00:22 et j'ai déménagé pour le Havre avec ma famille.
00:24 J'ai intégré la SNSM et puis j'ai franchi le pas en partant en Méditerranée centrale et en mer Aigée.
00:31 En 2015, on a eu un million de personnes qui ont traversé la Méditerranée, dont 800 000 réfugiés syriens.
00:36 Puis au bout d'un an, les états européens ne savaient toujours pas quoi faire
00:39 de tous les gens qui étaient ramenés par les ONG
00:41 et donc les états ont commencé à criminaliser l'action des sauveteurs en mer.
00:44 C'est là que j'ai décidé, d'une part que je refusais qu'on n'aille pas sauver des gens en Méditerranée,
00:50 des gens sauvent noix, c'était tout à fait logique pour moi qu'on aille les chercher.
00:53 Mais qu'en plus on empêche les sauveteurs d'y aller, ça me paraissait complètement fou.
00:58 Quand j'ai décidé de devenir sauveteur, ça me paraissait fou parce que j'avais presque 45 ans.
01:10 Ça faisait 15 ans que j'étais derrière un ordinateur dans des très beaux locaux
01:16 de grandes universités parisiennes prestigieuses.
01:18 C'était un petit peu à des années-lumières de ce que demande le sauvetage en mer,
01:24 surtout en Méditerranée centrale.
01:25 Mais c'est mon épouse qui m'a encouragé à franchir le pas.
01:28 Quand elle a vu à quel point c'était important pour moi de vraiment m'aligner avec mes valeurs
01:33 et de contribuer à quelque chose qui nous paraissait être une cause majeure,
01:38 j'ai passé mon permis bateau, j'ai passé tous les diplômes qu'il fallait.
01:44 J'ai intégré cette station du Havre et pendant un an je me suis formé pour devenir sauveteur embarqué.
01:48 De façon à être prêt pour ma première mission en Méditerranée qui est en 2019.
01:53 Lorsque j'arrive en juin 2019 pour ma première mission, j'étais préparé à ça.
01:57 Mais au final, rien ne vous prépare au premier contact avec une embarcation d'Etresse,
02:03 au petit matin avec des femmes, des enfants, des hommes qui sont complètement à gare.
02:08 C'est là que j'ai découvert aussi que le sauvetage en mer, contrairement à ce qu'on peut vivre ici,
02:12 ça n'est pas simplement une question de lutte contre les éléments.
02:14 Je pense que pour beaucoup de gens aujourd'hui, il y a un amalgame énorme
02:18 entre la question de la migration et la question de la préservation de la vie humaine.
02:23 Et ça, ça fait partie des choses qui moi m'ont poussé à m'engager en tant que citoyen
02:27 et pour lesquelles je suis aujourd'hui toujours très engagé.
02:30 La question migratoire est une question fondamentale de nos sociétés à la fois passées, actuelles et futures.
02:37 Ce n'est pas une question qu'on peut résoudre facilement.
02:41 Tous ceux qui prétendent avoir des solutions faciles sont des menteurs.
02:44 Et puis la question de la sauvegarde en mer, elle ne devrait pas être discutée.
02:48 C'est une obligation morale, c'est une obligation juridique.
02:50 Si j'avais un appel à lancer, ce serait qu'on arrête de toujours stigmatiser les plus vulnérables,
02:56 de toujours aller dans le sens de la promulgation de nouvelles lois,
03:00 appliquer les lois qui existent déjà.
03:01 Il y a énormément de lois, énormément de lois qui existent déjà et qui ne sont pas appliquées.
03:07 Et donc je pense que ça déjà, ça serait un énorme pas en avant.
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