Comment réalise-t-on un portrait robot ? Claire est fonctionnaire de police technique et scientifique. Une de ses missions et d’élaborer des portraits robots sur des affaires de viol principalement. Elle nous dit tout sur son métier
Category
🤖
TechnologieTranscription
00:00 Pour la réalisation du portrait robot, il faut compter environ trois heures.
00:03 Ce n'est pas toujours évident pour la victime.
00:06 Le but de mes questions, c'est de faire ressurgir
00:09 les souvenirs dont elle n'a même pas conscience.
00:11 Je ne suis pas une artiste.
00:13 Non.
00:13 On est amené à se déplacer sur des vols à main armée,
00:21 des séquestrations, des tentatives d'homicide, des homicides.
00:25 L'une des missions également, c'est la réalisation des portraits robots.
00:29 Principalement sur des affaires de viol.
00:32 Quand on subit un choc relativement important,
00:35 les souvenirs sont confus.
00:36 Idéalement, il faut que le portrait robot soit réalisé
00:39 entre trois et cinq jours après l'effet,
00:42 pour laisser le temps à la mémoire de faire son travail.
00:45 On ne commence jamais un portrait robot en présentant un visage.
00:50 On part d'un élément neutre pour éviter d'influencer le témoin.
00:54 Il va garder principalement en mémoire
00:57 la forme du visage et les cheveux.
00:59 Toute la difficulté, c'est d'arriver à faire décrire
01:02 la forme des yeux, le nez, la bouche, les oreilles.
01:06 Quand on me dit "il avait un nez plutôt normal",
01:10 alors qu'est-ce qu'un nez normal ?
01:12 Les questions que je vais poser vont se situer autour de l'environnement
01:17 dans lequel se trouvait la victime.
01:19 Est-ce qu'il faisait jour ? Est-ce qu'il faisait nuit ?
01:20 La température qu'il pouvait faire,
01:22 est-ce que c'était en extérieur, en intérieur ?
01:25 Dans quel état d'esprit elle se trouvait ?
01:27 En fait, le but de mes questions,
01:29 c'est de faire ressurgir les souvenirs dont elle n'a même pas conscience.
01:33 Pour la réalisation du portrait robot,
01:35 il faut compter environ trois heures.
01:37 Ce n'est pas toujours évident pour la victime.
01:39 On va insister sur des moments particuliers de l'agression.
01:42 On se rend compte que plus le facteur stress est important au moment des faits,
01:48 plus le souvenir est conservé et présent au niveau de la mémoire.
01:52 À l'issue du portrait robot, la victime ou le témoin doit attribuer une note au portrait
01:58 dans le but de noter la ressemblance du portrait robot.
02:01 Ce n'est pas une photographie.
02:03 Le portrait robot n'est qu'un élément à l'enquête
02:06 et non pas une preuve scientifique en elle-même.
02:09 Je prends pour exemple l'affaire Guy-Georges.
02:11 Les enquêteurs n'avaient que peu d'éléments d'enquête
02:14 et ils sont partis dans une direction complètement opposée,
02:17 notamment le type ethnique qui n'était pas du tout le bon.
02:20 Les portraits robots ne sont pas réalisés pour toutes les affaires.
02:23 La limite, c'est principalement l'âge.
02:25 Les enfants qui restent dans un schéma très scolaire et qui ont envie de faire plaisir
02:29 et les personnes âgées.
02:31 Avec l'âge, on le sait, il y a des pertes de mémoire importantes.
02:35 Au début du XXe siècle, les portraits étaient réalisés par des dessinateurs.
02:39 Aujourd'hui, on n'a pas besoin d'être doué en dessin pour réaliser des portraits robots.
02:45 Je ne suis pas une artiste. Non.
02:48 Sous-titrage ST' 501
02:50 *Musique*