Nathan Devers, agrégé de philosophie, sur l'émouvante danse du compagnon d'Agnès Lassalle, enseignante tuée en plein cours, mercredi 22 février, à Saint-Jean-de-Luz : «Cette image exprime une forme de dignité, de pudeur face au tragique».
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00:00 Oui, c'est une image extrêmement émouvante parce que depuis le début de cette affaire,
00:03 on a parlé énormément de l'enfant.
00:04 On a questionné sa psychologie, on a questionné ses motivations,
00:09 on a questionné son histoire.
00:10 On a parlé en fait extrêmement peu de cette victime,
00:13 de cette femme Agnès Lassalle, qui était professeure,
00:15 qui était passionnée de danse, qui est morte innocemment,
00:19 sans aucune raison, d'une mort absolument absurde
00:22 et qu'elle ne méritait naturellement absolument pas.
00:25 Et cette image est très forte parce qu'elle exprime une forme de dignité,
00:29 de pudeur face aux tragiques, en général en enterrement,
00:34 surtout dans l'Occident moderne, où la mort est quelque chose d'aseptisé,
00:37 qu'on refuse d'affronter en face.
00:38 Un enterrement est un moment, si vous voulez, presque de gêne aujourd'hui.
00:42 On refuse le spectacle, la vision de la mort.
00:44 Et cette image, je dirais presque un peu sud-américaine.
00:48 Il y a quelque chose de cette logique d'acceptation de la mort
00:51 et en même temps de confrontation face aux tragiques,
00:53 qui est en effet extrêmement émouvant.
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