A l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes du 8 Mars Binder Média vous propose tous les jours des portraits de femmes inspirantes.
Aujourd’hui c’est Valerie Benaim qui nous raconte son parcours de femme animatrice TV.
Elle aborde avec nous sa vision sur les droits et les combats des femmes.
Aujourd’hui c’est Valerie Benaim qui nous raconte son parcours de femme animatrice TV.
Elle aborde avec nous sa vision sur les droits et les combats des femmes.
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00:00 Bonjour les Binder, c'est Valérie Benahim.
00:02 A l'occasion de la journée du droit des femmes,
00:04 eh bien on va parler des femmes.
00:06 Je pense qu'en France, c'est un énorme malentendu sur la journée des femmes,
00:13 parce qu'on dit justement journée des femmes.
00:14 Oh tiens, il y a une journée par an où il faut être gentil avec les femmes,
00:16 on va leur apporter une rose.
00:18 Qu'est-ce que je vous refous moi de ta rose en fait ?
00:20 C'est pas ça le truc.
00:21 C'est la journée des droits des femmes.
00:23 Et c'est mondial.
00:24 Parce qu'il y a encore énormément de choses à accomplir,
00:26 et dans le monde entier,
00:28 il y a des femmes qui ne peuvent pas aller à l'école,
00:30 il y a des femmes qui n'ont pas le droit à l'instruction,
00:31 il y a des femmes qui ne peuvent pas accéder à certains métiers,
00:33 il y a des femmes qui sont sous tutelle,
00:35 y compris au niveau familial, dans certains pays,
00:37 parce qu'elles n'ont pas le droit sur leurs enfants et autres.
00:39 Et puis il y a, plus prosaïquement ici en France,
00:42 des problèmes d'égalité salariale, des choses comme ça.
00:44 Donc il y a énormément de choses encore à faire,
00:46 des progrès colossaux qui ont été faits,
00:48 parce que quand on regarde les vidéos de Lina,
00:50 des années 50, 60, même 70,
00:52 on voit qu'il y a quand même énormément de choses qui ont été faites,
00:54 et un progrès incroyable.
00:56 Ça ne coule pas de source, il faut toujours être vigilante.
00:58 Mais je pense qu'on va évidemment dans le bon chemin.
01:02 Mais voilà, je pense qu'il y a un malentendu sur cette journée,
01:04 où on se dit "c'est limite la Saint-Valentin,
01:06 il faut faire plaisir, il faut offrir des fleurs".
01:08 C'est pas ça.
01:10 C'est vraiment les droits des femmes,
01:12 et cette égalité qu'on demande,
01:14 qui me semble la moindre des choses.
01:16 En termes de droit en France,
01:18 je pense que dans la Constitution,
01:21 et dans l'arsenal de législatif qui s'offre à nous,
01:24 les femmes, on est extrêmement bien lotis,
01:26 et je pense qu'il n'y a pas réellement énormément de choses à faire,
01:29 sur ce plan-là, législatif,
01:31 parce qu'on a le droit à l'avortement,
01:33 parce qu'on a normalement une obligation pour les employeurs
01:35 de payer à un niveau égal un homme ou une femme, etc.
01:38 Je dis "normalement" parce que dans les faits, encore une fois,
01:41 mais on parle de l'arsenal législatif.
01:43 Donc je crois qu'au niveau des droits, on est pas mal.
01:46 Évidemment, à l'international, c'est pas le cas.
01:49 Il y a encore de nombreux pays où là, malheureusement,
01:52 en matière de droit, qu'ils soient inscrits à la fois dans leur Constitution
01:55 ou dans les textes de loi, il y a du boulot encore.
01:58 À un moment, il y a eu une sorte de balancier
02:01 où justement on a balayé la féminité,
02:03 parce que le féminisme était presque plus fort,
02:05 et il fallait montrer que, moi je crois qu'on peut être féminine et féministe,
02:10 je crois qu'on peut être féministe et aimer les hommes,
02:14 et qu'on peut avancer ensemble.
02:16 Je suis de cette génération-là,
02:18 alors je suis 53 ans, peut-être qu'il y a des plus jeunes femmes
02:21 qui sont dans un autre mouvement de féminisme
02:24 et de volonté de montrer que les femmes sont là,
02:28 en écartant d'un revers de main les mecs,
02:31 mais moi je pense que c'est avec les mecs, c'est avec les hommes,
02:33 qu'on avance et qu'on fait justement à part égale,
02:37 et qu'on fait avancer le monde.
02:39 C'est ce féminisme-là, moi.
02:41 C'est celui d'Elisabeth Badinter, c'est celui de Gisèle Halimi,
02:44 parce que c'est peut-être aussi ma génération.
02:46 J'ai avancé avec elles, elles m'ont construite,
02:48 je les ai élues, je les ai regardées faire.
02:50 Moi j'ai cette chance, alors peut-être que parce que,
02:54 d'abord, si on me parle pas très bien, je réponds,
02:57 même si je suis très gentille et très sympathique.
02:59 Donc je pense que les interlocuteurs se rendent compte
03:02 à qui ils peuvent éventuellement mal parler,
03:05 ou en tout cas faire des réflexions qui sont,
03:07 de mon point de vue, inconvenantes.
03:09 Mais c'est vrai que parfois, au détour,
03:11 il y a ce que j'appelle une forme de sexisme ordinaire,
03:14 ou de petites choses un peu qui...
03:16 En plus, la personne ne voit pas mal,
03:18 mais, et on parlait du milieu de la télé,
03:21 on va demander par exemple à une femme,
03:23 "Tu veux pas te mettre en robe ?
03:25 "Ah mais tu veux faire l'émission en basket ?
03:27 "Tu veux pas mettre des talons ?"
03:29 Alors on te l'impose pas, on te le demande pas,
03:31 mais ça c'était vraiment à mes débuts,
03:33 c'était donc il y a 20 ans.
03:35 Mais c'est vrai que la télé, à l'époque encore,
03:38 il fallait que les femmes aient les atours
03:41 de ce que les hommes imaginaient être du féminin.
03:44 Donc effectivement, les talons, les robes, etc.
03:47 Moi, j'ai refusé, parce que mes premières télés,
03:49 j'étais en basket et en tailleur pantalon.
03:51 Donc si tu veux, je vais casser tout le truc.
03:53 Mais c'était même pas une volonté de m'affirmer,
03:55 c'était qui j'étais, donc je voulais pas me travestir
03:57 et me trahir.
03:58 Et puis, c'est arrivé après, il y a eu plein de femmes
04:00 avec plein de modèles différents
04:02 qui ont permis aussi aux petites filles de s'identifier.
04:04 Ça va de Valérie D'Amido à moi,
04:06 en passant par Carole Rousseau à l'époque.
04:08 Donc il y a eu plein de femmes,
04:11 ce qui montrait aussi que la femme, ça n'existe pas.
04:14 C'est comme l'homme, ça n'existe pas.
04:16 Il y a des femmes avec des identités différentes.
04:20 Une extrêmement féminine, une autre peut-être moins.
04:23 Voilà, et ça, c'était intéressant aussi de montrer ça à la télé.
04:26 Ciao les binders, bye bye, bonne soirée.
04:29 Et puis, soyez heureuses,
04:31 soyez heureux ensemble,
04:33 et puis girl power.
04:35 ♪ Régis ♪