La parole aux Français Week-End du 05/03/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

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00:00:00 Bonjour, bienvenue à tous dans La Parole au français avec moi pour m'accompagner pendant une heure et demie.
00:00:05 Jonathan Cixous, bonjour. Bonjour Elodie. Journaliste chez Causer et Christian Proutot, bonjour.
00:00:10 Bonjour. Fondateur du GIGN.
00:00:12 Au sommaire de votre émission aujourd'hui, évidemment, la réforme des retraites.
00:00:17 Le texte poursuit son examen. Au Sénat, les sénateurs ont adopté l'article 1 alors que les syndicats comptent bien bloquer le pays mardi.
00:00:25 Selon un sondage IFOP, 32% des Français se disent favorables à la réforme des retraites. C'est 4 points de plus qu'en février.
00:00:31 Un pourcentage qui revient au même niveau du mois de janvier.
00:00:34 Les Français sont-ils résignés ? Les syndicats comptent-ils vraiment faire plier ?
00:00:38 Le gouvernement en débattra avec mes invités. On parlera aussi des féminicides.
00:00:43 La femme tuée vendredi par son ex-conjoint avait déjà porté plainte deux fois, le 5 et le 23 février dernier.
00:00:50 Le gendarme semble ne pas avoir saisi la dangerosité de la situation.
00:00:53 Gérald Darmanin a demandé une enquête de l'inspection générale de la gendarmerie nationale.
00:00:58 Alors que 111 femmes ont été tuées l'an dernier sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints, comment peut-on voir encore de telles situations ?
00:01:05 Et puis tout autre sujet, les trottinettes en ville. Clément Beaune, ministre des Transports, prévient dans les colonnes du JDD, le laxisme a maintenant trop duré.
00:01:13 Il envisage d'interdire les engins pour les moins de 14 ou 16 ans et de durcir les sanctions pour ceux qui circulent à deux.
00:01:19 Mais tout de suite, c'est le rappel de l'actualité avec Mikaël Dos Santos.
00:01:24 Surpris, le Sénat majoritairement a droit à voter hier la fin des régimes spéciaux.
00:01:34 Parmi les salariés concernés, ceux de DF, d'ENGIE ou encore la RATP.
00:01:39 Cette décision intervient avant la grande journée de mobilisation de mardi contre la réforme des retraites.
00:01:44 Les élèves de primaire, victimes d'un accident de bus scolaire hier matin en Isère, sont rentrés sains et saufs.
00:01:50 Dans la soirée, les enfants ont pu retrouver leurs parents à Sceaux, en banlieue parisienne.
00:01:54 Une vingtaine d'entre eux ont été légèrement blessés, trois adultes sont plus sérieusement touchés.
00:01:59 Selon les premiers éléments, le bus aurait plongé dans un ravin après un possible malaise du chauffeur.
00:02:04 Nicolas Sarkozy est en deuil, son père Pâle est décédé hier à l'âge de 94 ans.
00:02:10 L'annonce a été faite par l'épouse de l'ancien président sur son compte Instagram.
00:02:14 Artiste peintre, il était né à Budapest avant de rejoindre Paris dans les années 50.
00:02:19 Enfin, Kylian Mbappé est devenu le meilleur buteur de l'histoire du PSG.
00:02:23 Après avoir marqué hier soir face à Nantes, l'attaquant de 24 ans a inscrit 201 buts, un de plus qu'Edinson Cavani.
00:02:29 En fin de rencontre, Kylian Mbappé a reçu l'hommage du club et des supporters parisiens.
00:02:34 On va commencer donc, je vous le disais, avec la réforme des retraites.
00:02:38 Cette nuit, les sénateurs ont adopté l'article 1er.
00:02:42 Jonathan Cixous, les sénateurs qui ont très envie d'aller au bout du texte, est-ce que vous êtes optimiste là ?
00:02:47 Il ne reste plus qu'une semaine de débat, on est toujours à l'article 1er, enfin la suite de l'article 1er.
00:02:51 Je ne sais pas si je suis optimiste et le dire.
00:02:53 En revanche, je suis davantage confiant de savoir que le travail parlementaire est désormais entre les mains des sénateurs.
00:03:01 On a vu le cirque complet à l'Assemblée, on a vu les blocages quasiment antidémocratiques se répéter au fil des semaines.
00:03:11 Et effectivement, on ne peut que souhaiter ardemment que les sénateurs aillent jusqu'au bout.
00:03:16 Ensuite, c'est vrai qu'ils vont avoir relativement peu de temps eux aussi pour étudier l'ensemble des articles.
00:03:21 Mais c'est arrivé chez eux il y a quelques jours, on voit qu'ils ont déjà voté le premier article qui n'est pas une mince affaire.
00:03:29 Et donc, je pense qu'on peut légitimement penser qu'ils vont pouvoir arriver à travailler, ce ne sera pas la première fois.
00:03:36 Malheureusement, les sénateurs nous prouvent qu'ils peuvent être beaucoup plus sérieux et beaucoup plus efficaces que les députés à l'Assemblée.
00:03:42 Christian Proutot, ce qu'on entendait beaucoup aussi dans les couloirs du Sénat cette semaine,
00:03:46 c'est des élus qui disent qu'ils ont envie un peu de redorer leur blason, qu'ils ont envie de montrer que ce n'est pas du tout le même spectacle qu'à l'Assemblée.
00:03:52 C'est aussi une bonne occasion pour le Sénat de montrer, même si on en parle moins habituellement,
00:03:56 que c'est peut-être une chambre plus sage, plus responsable que leurs collègues députés ?
00:04:00 C'est toute la force du Sénat qui a toujours, souvent d'ailleurs, joué ce côté expérience politique avec le problème qu'on avait évoqué à une certaine époque,
00:04:15 puisque le Sénat avait été considéré comme de Gaulle, comme étant, on se rappelle de ce référendum, quelque chose qui ne devait pas exister.
00:04:23 Mais bon, on voit du coup l'utilité d'avoir ces deux chambres, une chambre un peu plus paisible.
00:04:28 Mais il faut dire qu'effectivement, comme ça a été dit, quand on voit le désastre, la manière dont les textes ont été traités,
00:04:38 la manière dont certains élus se sont comportés durant une période qui était importante, après tout, même si on n'est pas d'accord,
00:04:48 on pouvait améliorer les textes. Or, tout a consisté à, au contraire, faire une opposition parlementaire de notre âge,
00:04:56 qui effectivement explique peut-être pourquoi beaucoup de Français, tout d'un coup, se posent des questions sur la réalité des arguments qu'on oppose aux textes.
00:05:08 Et c'est du coup contre-productif. Et ça amènera forcément les gens à dire qu'effectivement, c'est une réforme qui est nécessaire,
00:05:18 et que comme elle est nécessaire, ce n'est pas simplement un problème.
00:05:23 Ça sera forcément un problème social, alors que c'est présenté comme un problème antisocial.
00:05:28 Alors, moi, je suis plutôt positif, optimiste, pardon, sur l'évolution de ce texte et l'avenir du texte.
00:05:36 Alors, on va être un peu moins optimiste. J'ai entendu que vous vouliez réagir.
00:05:38 Oui, les sénateurs apportent une autre chose qui est plus que nécessaire par les temps qui courent, c'est de la sérénité.
00:05:44 Oui, on voit des débats quand même relativement, même très calmes.
00:05:48 Ce sont des débats, oui, parfois très très calmes, effectivement.
00:05:50 Très longs, du coup, mais bon.
00:05:51 Mais c'est aussi ça, la vie politique, la vie parlementaire, j'entends. C'est aussi par là que passe la sérénité.
00:05:57 Et les scènes dignes de la fin de l'Empire romain, auxquelles on a assisté au Palais Bourbon,
00:06:02 sont contrebalancées par, justement, l'expérience dont parle Christian.
00:06:06 Et je reviens à ce terme de sérénité parce qu'on voit que nous sommes à un moment précis
00:06:11 et à deux jours de mouvements d'importance vraisemblablement, où tout peut s'emballer,
00:06:15 où tout peut partir en roue libre.
00:06:17 Et c'est très rassurant, encore une fois, de voir que la sérénité est encore de ce monde politique français.
00:06:24 Je rappelle aussi, et pour mes mots, que le Sénat nous avait déjà fait une brillante démonstration de sa capacité de sagesse.
00:06:31 C'est le propre de cette chambre.
00:06:33 Lors de l'affaire Benalla, il y avait une commission d'enquête à l'Assemblée qui avait littéralement explosé en vol.
00:06:37 Et le Sénat, par ses commissions exemplaires, c'était M. Lebas, je crois qu'il l'a...
00:06:42 Philippe Bas.
00:06:43 Philippe Bas, qui l'a présidé à l'époque, a démontré qu'on pouvait avoir un véritable travail d'enquête parlementaire fait, encore une fois, sereinement.
00:06:51 Justement, vous parliez de la mobilisation, puisque, effectivement, les syndicats veulent bloquer massivement le pays.
00:06:56 Mardi prochain, contre cette réforme, le mot d'ordre des opposants, c'est de mettre la France à l'arrêt.
00:07:01 De son côté, le gouvernement invite le maximum de Français à télétravailler.
00:07:05 Mais jusqu'où les Français vont-ils tenir ? Les réponses de Laurent Cellerier, Laura Lestrade et Inès Alikhan.
00:07:11 C'est une semaine très compliquée qui s'annonce.
00:07:14 Certains Français soutiennent le mouvement et se disent même prêts à subir les conséquences d'une grève prolongée.
00:07:20 Pour autant qu'ils veulent, tant que ça sert.
00:07:22 Ça fait très longtemps.
00:07:24 On n'aura rien sans rien. Il faut des sacrifices, si on veut quelque chose.
00:07:28 Je les soutiens pleinement dans ce qu'ils font et dans les procédures.
00:07:32 De toute façon, je crois qu'il n'y a pas d'autre manière de se faire entendre.
00:07:35 Effectivement, je n'étais pas jusqu'à présent touché par ça, mais là, oui, franchement, ça commence à bien faire.
00:07:41 Et puis, le gouvernement reste complètement fermé sur ce qui se passe autour.
00:07:46 Donc, je dis, la seule solution, c'est de bloquer.
00:07:49 D'autres ne pourront pas participer à la mobilisation, mais comprennent les revendications.
00:07:54 Mes collègues, ils ne veulent pas faire grève parce qu'ils ont besoin de gagner de l'argent aussi.
00:07:57 Moi aussi, donc je n'ai pas le moyen de faire grève.
00:08:00 Mais je pense que ceux qui ont moyen de pouvoir faire grève, on les attend avec rigueur.
00:08:04 Si plusieurs perturbations sont à prévoir dans les transports en commun, le gouvernement invite au télétravail.
00:08:10 Mais certains Français sont déjà lassés par ces journées de mobilisation.
00:08:14 Je comprends la méthode, je la trouve fatigante quand même, à l'usure, parce qu'en fait, on se sent un peu pris en otage à chaque fois.
00:08:21 C'est toujours les utilisateurs des transports en commun, notamment, qui subissent.
00:08:25 Que tout soit bloqué tout le temps, c'est quand même agaçant.
00:08:28 Parce que la vie à côté, ce n'est déjà pas facile.
00:08:31 Donc, en plus, les grèves, pfff.
00:08:33 Selon les renseignements, plus d'un million de manifestants sont attendus en France ce mardi.
00:08:38 Et pour compléter ce reportage, on va regarder ensemble ce sondage IFOP pour le JDD.
00:08:43 32% des Français sont favorables à la réforme, 68% sont défavorables.
00:08:48 Il y a quand même une légère augmentation sur les personnes qui sont favorables.
00:08:52 Christian Proutot, dans ce reportage, on entend deux choses.
00:08:54 D'un côté, les gens qui disent "il faut la manière forte", mais de l'autre aussi, ceux qui rappellent que faire grève, ça coûte cher.
00:08:59 Et c'est aussi ce qu'on rappelle, c'est-à-dire que les syndicats, en appelant de plus en plus et de plus souvent à la grève,
00:09:04 il y a aussi pour certains salariés l'impossibilité de perdre autant de gens qui travaillent.
00:09:08 Oui, c'est d'autant plus vrai, cette réaction des gens est compréhensible,
00:09:13 qu'on se rend bien compte que, dans le fond, les syndicats, ils jouent leur jeu, ils jouent une carte d'existence.
00:09:20 Tout d'un coup, ils ont le hochet qui leur permet, alors qu'ils étaient très en recul depuis des années,
00:09:26 tout d'un coup de réapparaître comme les sauveurs de la société, en particulier.
00:09:30 Unis pour une fois, ce qui n'était pas arrivé.
00:09:32 Et ce côté prétexte, à mon avis, peut faire changer l'opinion publique,
00:09:38 si tant est que l'opinion publique, on arrive à véritablement la cerner,
00:09:42 mais au moins faire réagir ceux qui, tout compte fait, sont les victimes d'un débat
00:09:48 qui, de toute façon, ne concerne pour certains que leur visibilité.
00:09:53 Parce que, qu'est-ce qu'ils ont apporté à la Chambre ?
00:09:56 Quand on regarde bien, c'est du on ou off, pour ou on est contre.
00:10:00 Mais ce n'était pas ça le problème.
00:10:02 Le problème, c'était de partir sur un texte et peut-être de faire en sorte que ce texte
00:10:07 aille vers quelque chose, à défaut d'être complètement ce qu'il y avait,
00:10:12 d'être mieux, d'avoir des avancées.
00:10:15 Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.
00:10:17 C'était systématiquement non.
00:10:19 Et si vous n'êtes pas, et c'est le contraire du principe démocratique,
00:10:24 on a une Chambre élue, mais je n'ai pas d'avis sur cette Chambre et la décision du texte.
00:10:30 Mais j'imagine qu'ils ne l'ont pas fait pour se faire plaisir.
00:10:32 Soit le texte est utile, soit il ne l'est pas.
00:10:35 Or, la réalité de l'utilité de ce texte, elle a été calculée, c'est des chiffres.
00:10:42 Il faut bien se dire qu'il y a plus assez de gens qui travaillent
00:10:46 par rapport aux gens qui sont à la retraite et qu'il faut recréer cet équilibre.
00:10:51 C'est ça que je trouve surprenant.
00:10:53 Et ce n'est pas en cassant la machine économique qu'on a eu du mal à maintenir en place,
00:10:58 malgré ce qui se passe en Ukraine, malgré le prix de l'énergie,
00:11:02 qui va changer grand-chose.
00:11:04 C'est jusqu'auboutiste.
00:11:06 Ce sont les gens qui ont besoin des transports en commun,
00:11:09 qui ne peuvent pas être en télétravail.
00:11:13 Donc, en fait, ceux qui sont le plus dépendants d'un système social important,
00:11:19 qui est un système qui permet justement d'utiliser des transports en commun,
00:11:23 de pouvoir se rendre à son travail,
00:11:25 qui vont en pâtir par rapport à des gens qui, de tout coup, vont décider que
00:11:30 ça les concerne directement et qu'ils vont empêcher tout le monde de travailler.
00:11:35 Et je trouve que le terme qui avait été employé,
00:11:38 "mettre la France à genoux", je sais pas comment, je trouve ça scandaleux.
00:11:42 Un autre enseignement de ce sondage.
00:11:44 Regardez, 66% des Français pensent que la réforme va être votée et appliquée,
00:11:48 mais il y a quand même 34% des Français qui pensent qu'elle sera retirée.
00:11:52 Jonathan, six ouux, c'est de l'optimisme démesuré.
00:11:55 Est-ce qu'on pense vraiment que la réforme puisse un jour ne pas être appliquée,
00:11:59 que le gouvernement se dise finalement "on arrête".
00:12:02 Ça, je découvre ces chiffres à l'instant.
00:12:06 C'est pas si étonnant que ça quand on voit le mécontentement le plus superficiel.
00:12:14 Vu qu'il n'y a pas eu d'explications claires, même médiatiquement parlant,
00:12:18 des textes et de ce qu'il permettrait ou non d'apporter comme réforme nécessaire et utile aux retraites,
00:12:25 en gros, il y a un mécontentement général et populaire
00:12:28 qui pourrait se ressembler dans ces 34%, peut-être que ces 34%-là,
00:12:33 s'il y avait davantage du terme de pédagogie,
00:12:37 peut-être qu'il y aurait un peu, dans quelques-uns d'entre eux,
00:12:41 qui iraient vers les 66%, qui ne sont pas des résignés, pour le coup,
00:12:45 qui acceptent la loi démocratique de notre pays.
00:12:49 Christian l'a très bien dit, la CGT est ravie de revenir devant la scène.
00:12:54 Elle n'est plus, et depuis les dernières élections syndicales, le premier syndicat de France.
00:12:58 Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis quoi ?
00:13:01 Depuis les Gilets jaunes, rappelez-vous qu'elle revient de loin quand même, la CGT.
00:13:04 Donc là, il y a beau jeu d'être au premier rang de toutes les photos,
00:13:09 de dire par ses responsables qu'elle veut mettre l'économie française à genoux,
00:13:13 qu'elle veut bloquer le pays.
00:13:14 Ce sont des propos irresponsables, qui ne sont pas pénalement attaquables,
00:13:22 mais qui sont ahurissants, encore une fois, dans le contexte dans lequel nous vivons,
00:13:25 d'entendre des responsables syndicaux tenir ces propos-là.
00:13:28 De tels propos ne sont pas des propos d'alliés avec lesquels le pouvoir,
00:13:34 quel qu'il soit, peut collaborer.
00:13:36 Ce ne sont absolument pas des partenaires sociaux.
00:13:38 Ce sont des opposants sociaux au sens le plus lourd du terme, je pense.
00:13:41 Et encore une fois, dans ce contexte d'inflation et vraiment de crainte
00:13:46 concernant l'avenir du travail en général, au plus près de là,
00:13:50 l'avenir de, pour certains, la fin du mois même,
00:13:53 le terme de chaque mois pour remplir son caddie et faire ses courses en général, etc.
00:13:57 Je pense qu'une majorité, même des 34%, ne peut pas se permettre le luxe
00:14:02 d'un blocage et d'une grève sur le long terme.
00:14:06 Les syndicats, surtout la CGT, très bien organisés pour avoir des caisses
00:14:10 afin de payer ces membres qui font des blocages.
00:14:14 Il y a la France Insoumise aussi qui a fait l'enfui de cagnottes.
00:14:17 Parlons peut-être aussi des propos tenus par Mélenchon avant-hier devant des étudiants.
00:14:21 C'est un appel à la surextion, il n'y a pas d'autre mot.
00:14:25 Ce sont des propos qui frisent le délire pathologique, me semble-t-il,
00:14:30 tant que ça n'a pas d'accroche avec même une réalité politique.
00:14:36 Il est totalement hors-sol et il appelle les jeunes à...
00:14:40 C'est même plus de l'expression, je ne suis pas le seul à l'utiliser,
00:14:42 c'est même plus "foutre le bordel".
00:14:44 C'est vraiment "retourner le pays" et c'est ahurissant d'entendre cela
00:14:49 de la part d'un responsable politique, effectivement.
00:14:51 Et de l'autre côté, justement, le gouvernement défend plus que jamais sa réforme ce matin.
00:14:55 C'est justement Olivier Dissopte, le ministre du Travail,
00:14:58 qui colle dans les colonnes du Parisien et le ministre dit ceci,
00:15:02 "c'est une réforme de gauche qui aurait pu être portée par un gouvernement social-démocrate".
00:15:07 Une réforme de gauche ?
00:15:09 Plus c'est gros, plus ça passe ?
00:15:11 Il faut bien...
00:15:12 Ou vous posez la question comme ça ?
00:15:13 Non, je crois qu'effectivement la phrase est un peu osée.
00:15:18 Je crois que simplement il se ramène, il ramène ça à une partie de la loi ou du texte,
00:15:25 la proposition de loi, pardon, qui était sur le fait de remonter les petites retraites.
00:15:31 Voilà. Alors tout le monde a dit, on s'est bien rendu compte que le calcul n'était pas aussi simple
00:15:36 que le gouvernement l'avait annoncé sur les minimas à 1200 euros, je crois.
00:15:42 Mais c'est vrai que c'est quand même plutôt dans cet esprit-là qu'il faut voir aussi le texte.
00:15:48 Alors qui joue là-dessus pour dire que c'est une réforme de gauche ?
00:15:52 C'est un peu gros par rapport au reste, on est d'accord,
00:15:55 mais dans le fond, que quelqu'un se soit penché sur l'égalité des retraites
00:16:00 et sur le fait d'avoir un minimum social pour toute personne qui a travaillé
00:16:05 me paraît malgré tout une mesure sociale, qu'on le veuille ou non,
00:16:09 même si elle ne concerne pas tous les gens qui seront en dessous d'un certain minimum.
00:16:14 D'un côté donc le gouvernement et de l'autre les syndicats, on parlait de Philippe Martinez.
00:16:18 Il y a un instant justement, il a été interrogé dans les colonnes du JDD.
00:16:22 Regardez le résumé de ce qu'il dit, on passe à la vitesse supérieure, dit-il,
00:16:26 résumé par Augustin Donadieu.
00:16:28 Philippe Martinez qui dit pour nous, il n'est pas question de laisser tomber
00:16:32 même si Emmanuel Macron s'entête, une loi même votée n'est pas forcément appliquée.
00:16:37 Souvenez-vous du CPE, effectivement le CPE, le contrat de première embauche,
00:16:40 qui je vous le rappelle n'a jamais été appliqué du fait d'une grosse mobilisation des jeunes.
00:16:45 Alors interrogé sur les propos d'Olivier Véran, qui avait dit que ce blocage reviendrait
00:16:49 à prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole et sanitaire.
00:16:53 Philippe Martinez répond,
00:16:55 Alors il poursuit en parlant d'une forme d'amateurisme et de dissimulation
00:17:12 à propos du minimum contributif de 1200 euros.
00:17:16 L'Elysée pensait que son arnaque passerait comme une lettre à la poste.
00:17:19 Ils n'ont pas très bien préparé leur dossier.
00:17:21 Les ministres vont devenir champions d'Aveyron tellement ils râment.
00:17:25 Alors pour Philippe Martinez, le match il est déjà plié.
00:17:28 On a dépassé le cap de la pédagogie, ils ont perdu.
00:17:31 Il y a une forme de dédain de la part du gouvernement
00:17:34 et c'est le cas depuis le premier quinquennat.
00:17:37 Comme ils n'ont pas les deux pieds dans la réalité, ils sous-estiment la colère.
00:17:42 Philippe Martinez qui joue un peu son batout.
00:17:44 On le rappelait en front syndical uni, ça n'a pas été le cas depuis des années.
00:17:48 Mais on sent bien aussi que plus on va aller vers des actions radicales,
00:17:52 plus il y a le risque que d'autres syndicats comme par exemple la CFDT
00:17:54 ne soient pas forcément pour des grèves, des blocages reconductibles.
00:17:57 Bien sûr, d'autant qu'au sein même de la CGT, c'est un peu la course à l'échalote
00:18:00 parce que Philippe Martinez, je n'ai plus en tête la date du scrutin,
00:18:04 mais va devoir remettre en jeu son poste de secrétaire général.
00:18:08 On voit par les voix de particulièrement extrémistes qu'on entend ces jours-ci
00:18:13 qu'il y a plus radical que lui sous la bannière de la CGT.
00:18:18 Il est dans son rôle et il ne fait que confirmer une chose,
00:18:24 c'est qu'il n'y a pas plus conservateur, voire réac, qu'un cégétiste finalement.
00:18:28 Pas touche à mes intérêts, pas touche à mes acquis et je ne partage pas ce que j'ai.
00:18:32 Justement une autre réaction de la part du gouvernement, celle de Gabriel Attal,
00:18:36 le ministre des Comptes publics, qui réagissait à cette volonté de bloquer le pays mardi prochain.
00:18:40 Écoutez-le.
00:18:41 Moi je respecte le droit de grève, le droit syndical qui est constitutionnel.
00:18:46 Maintenant j'appelle à deux choses.
00:18:48 J'appelle à la responsabilité et j'appelle aussi à sortir de l'hypocrisie ou d'une forme d'hypocrisie.
00:18:54 Quand j'entends des responsables expliquer qu'ils veulent bloquer la France,
00:18:58 en réalité c'est les Français qui vont bloquer.
00:19:00 Quand j'entends certains qui disent qu'ils veulent mettre l'économie à genoux,
00:19:03 c'est les travailleurs qui vont mettre à genoux.
00:19:05 Et surtout c'est toujours ceux qui sont les plus en difficulté.
00:19:10 Ceux qui trinquent en général c'est ceux qui triment.
00:19:13 C'est-à-dire les Français qui doivent se lever le matin,
00:19:15 prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler.
00:19:18 Les cols blancs, en général ils peuvent télétravailler.
00:19:20 Il n'a pas tort Christian Proutot, quand on appelle à télétravailler,
00:19:24 ce ne sont pas les ouvriers dans les usines, les femmes de ménage dans les entreprises
00:19:27 qui peuvent télétravailler.
00:19:28 Ceux qui vont être les premiers bloqués ne sont vraiment pas les personnes les plus favorisées.
00:19:32 Oui, c'est ce qu'on évoquait tout à l'heure.
00:19:34 À partir du moment où vous bloquez la France et que dans les transports en commun
00:19:38 on trouve que tous les gens qui n'ont pas forcément,
00:19:40 et la plupart du temps n'ont pas les plus gros revenus,
00:19:44 c'est eux qui ne pourront pas aller travailler.
00:19:46 Leurs employeurs, qu'est-ce qu'ils leur diront ?
00:19:47 Vous n'êtes pas venu travailler.
00:19:49 Vous croyez qu'ils vont les rembourser au titre de la grève ?
00:19:52 Pas du tout.
00:19:53 Ou qu'ils vont leur payer la journée perdue.
00:19:55 Donc on connaît tous autour de nous,
00:19:57 tout un tas de gens qui ont besoin de cet outil indispensable pour se rendre à leur travail,
00:20:02 qui ne pourront pas, qui vont subir la loi d'une minorité.
00:20:07 Parce que tout ce qui sont syndiqués autour des transports,
00:20:12 on les connaît, ils ont toujours eu le même mode de réaction et opérationnel,
00:20:19 qui en fait n'est que dans le sens de ce que la réforme les gêne.
00:20:24 C'est tout.
00:20:25 C'est-à-dire par rapport à eux, et par rapport à leurs précarés,
00:20:29 ils embêtent tout le monde.
00:20:30 Et ça c'est insupportable.
00:20:32 D'autant que l'argumentaire, on l'a vu,
00:20:34 on l'a tous les deux avec Jonathan évoqué, et vous aussi,
00:20:38 l'argumentaire est quand même incroyable.
00:20:40 Dire qu'on va mettre la France à genoux,
00:20:42 compte tenu de ce que l'on vit au niveau de l'inflation,
00:20:45 de ce que l'on vit au niveau économique,
00:20:48 ça me paraît complètement irresponsable.
00:20:51 On va parler d'autres mobilisations, celle des médecins.
00:20:54 Alors que les négociations sur le tarif de la consultation médicale
00:20:57 entre syndicats et assurances maladie a échoué,
00:20:59 des médecins généralistes réfléchissent à couper les ponts
00:21:02 avec la sécurité sociale.
00:21:04 Ces 3 et 4 mars, ils assistent aux assises du déconventionnement.
00:21:07 Alors quels enjeux et quels impacts ?
00:21:09 On voit ça avec Maxime Lavandier.
00:21:11 Ils se sentent incompris et délaissés par un gouvernement
00:21:15 qui juge responsable des dysfonctionnements de la médecine en général.
00:21:18 Face à ce constat, certains médecins envisageraient de se déconventionner.
00:21:22 Ce que nous sommes devant une médecine qui est sinistrée,
00:21:25 devant un hôpital qui va mal et une médecine de ville qui s'effondre totalement,
00:21:29 c'est la chronique de l'échec de toutes les négociations précédentes et de celle-là.
00:21:32 Il faut vraiment que l'on mette en place un bras de levier extrêmement important
00:21:36 pour forcer en quelque sorte le politique à prendre en considération la médecine en général.
00:21:41 Quitter l'assurance maladie permet aux médecins de fixer eux-mêmes leur prix
00:21:45 et ainsi arriver à un tarif de la consultation à 50 euros comme ils le demandent.
00:21:49 Une solution qui impacte cependant les patients qui verront leur consultation non remboursée.
00:21:53 Si on se déconventionne tout seul dans son coin,
00:21:56 les patients, beaucoup de patients vont essayer d'aller voir ailleurs parce que ce sera moins cher.
00:22:00 Nous avons surtout peur de laisser des patients sur le bord de la route
00:22:03 puisque tout le monde n'aura pas les moyens de payer une consultation à 50, 60 ou 70 euros.
00:22:09 Pour l'heure en France, moins d'un pour cent des praticiens sont non conventionnés.
00:22:13 - Christian Proutot, pendant la diffusion de ce sujet, vous disiez "chiche".
00:22:16 - Oui, parce que je suis persuadé que c'est un argument en l'air, que c'est juste pour faire des menaces
00:22:24 et que les patients, d'abord il faudra bien qu'ils l'affichent "non conventionné", ça c'est important
00:22:31 parce que sinon ils auraient tromperie, si j'ose dire, sur la marchandise.
00:22:35 Et je pense que les patients, ils pensent d'abord, bien sûr ils sont attachés à leur médecin pour beaucoup et tout,
00:22:42 mais quid de leur porte-monnaie ?
00:22:46 - Oui, bien sûr.
00:22:47 - Alors tout le monde n'a pas peut-être la mutuelle qui va bien, si tant est que les mutuelles le prennent vraiment en compte.
00:22:53 Donc tout ça me paraît être un bras de fer qui ne correspond pas à une vraie réalité,
00:22:59 c'est que la plupart des médecins, il ne faut pas qu'ils l'oublient,
00:23:02 ils sont payés par les impôts et par la sécurité sociale.
00:23:06 D'autant qu'on a vu plusieurs reportages où on se rend compte qu'elle a à cœur,
00:23:12 parce que des règles ont été mises en place à leur demande d'ailleurs,
00:23:15 tout à fait justement, à les rembourser très rapidement pour pas qu'ils aient des problèmes de trésorerie.
00:23:20 Donc je crois que l'État fait de son côté ce qu'il doit faire pour que cette médecine,
00:23:26 qui est une médecine générale à la portée de tous, puisse le rester.
00:23:30 Alors je dis ce que je disais pendant le jeudi, chiche, moi je n'y crois pas.
00:23:35 J'attends, six sous, ça va aussi être une plaie dans les déserts médicaux,
00:23:39 parce qu'en fait quand vous serez dans un désert médical que vous n'arrivez pas à trouver de médecin,
00:23:43 oui parfois vous allez aller payer les 50 euros parce que ça sera saori,
00:23:46 de toute façon ils vont jouer aussi un peu là-dessus les médecins.
00:23:48 Exactement, c'est ce que disait le témoignage du dernier médecin qu'on a entendu.
00:23:53 C'est une médecine, ça serait une médecine à deux vitesses,
00:23:56 ceux qui peuvent payer 40, 50, 70 euros la consultation et ceux qui ne le peuvent pas,
00:24:01 et qui font quoi ? Soit font des sacrifices énormes pour pouvoir se payer une consultation à ce prix,
00:24:05 ou bien attendre six mois, huit mois pour avoir un rendez-vous dans un cabinet non,
00:24:11 dans un cabinet conventionné.
00:24:13 Il est une évidence que 25 euros pour une consultation, c'est pas assez payé.
00:24:19 En revanche, c'est vrai que ce sont les Français qui paient l'impôt,
00:24:22 qui devront supporter une hausse de la consultation,
00:24:26 donc là ça se mord un peu la queue.
00:24:28 Juste une chose, peut-être que comme Christian dit, c'est chiche,
00:24:31 ils étaient quand même plus de 2000 aux assises des médecins non conventionnés ce week-end,
00:24:34 alors qu'il n'y a en France qu'à peine 800 médecins non conventionnés.
00:24:37 Donc ça montre qu'il y a un intérêt quand même.
00:24:39 Il y a un intérêt pour ça.
00:24:40 On marque une courte pause et on se retrouve avec mes invités dans un instant
00:24:43 dans la suite de La Parole aux Français.
00:24:45 De retour pour la deuxième partie de La Parole aux Français.
00:24:51 Les débats continuent dans un instant,
00:24:53 mais tout de suite le point sur le reste de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:24:57 Le ministre du Travail Olivier Dussopt veut changer les règles du RSA.
00:25:03 Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien,
00:25:06 Olivier Dussopt a annoncé que le gouvernement souhaiterait inscrire à Pôle emploi
00:25:10 tous les allocataires du RSA.
00:25:12 Cette mesure sera examinée cet été lors du prochain projet de loi sur l'emploi.
00:25:16 Fin 2021, près de 2 millions de foyers percevaient le RSA.
00:25:20 Le géant de l'agroalimentaire Carrefour prête à soulager leurs clients de l'inflation.
00:25:25 Dès le 15 mars, 200 produits aux prix moyens de 2 euros
00:25:28 verront le jour dans les magasins de l'enseigne.
00:25:30 Yaourt, œufs, légumes frais, lait ou encore céréales.
00:25:33 Ces produits abordables seront disponibles durant 3 mois jusqu'au 15 juin prochain.
00:25:37 De violents heurts ont éclaté entre policiers et manifestants à Athènes
00:25:42 lors d'un rassemblement de protestations après la catastrophe ferroviaire en Grèce
00:25:46 qui a fait 57 morts mardi soir.
00:25:48 Poubelles brûlées, jets de cocktails Molotov,
00:25:50 les 12 000 manifestants placés devant le Parlement athénien
00:25:53 ont finalement été dispersés par la police.
00:25:56 On va parler maintenant des féminicides.
00:26:00 En 2022, 111 femmes ont été tuées par leurs compagnons ou ex-compagnons.
00:26:04 L'année précédente, en 2021, on voyait déjà une augmentation de 20%.
00:26:08 Pourtant, les violences contre les femmes sont censées être la grande cause du quinquennat.
00:26:12 Et pourtant, encore vendredi, un homme a tué son ex-compagne.
00:26:16 Avant de mettre fin à ses jours, il avait déjà été condamné en 2005
00:26:20 et la victime avait porté plainte deux fois contre lui ces dernières semaines.
00:26:24 Ecoutez les explications de Maxime Lavandier.
00:26:26 Les faits ont eu lieu à Saint-Laurent-d'Ars en Gironde ce vendredi.
00:26:30 Une femme d'une cinquantaine d'années a été tuée à l'arme blanche par son ex-conjoint.
00:26:34 L'homme, âgé de 62 ans, s'est donné la mort par pendaison
00:26:37 et a été retrouvé dans un garage verrouillé.
00:26:40 Le couple s'était séparé en janvier dernier.
00:26:42 Peu de temps après, la quincagénaire a déposé une plainte à deux reprises.
00:26:45 Une le 5 février et une autre le 23 février dans lequel elle dénonce
00:26:49 des violences sans incapacité totale de travail de la part de son compagnon
00:26:53 ainsi que la diffusion d'images portant atteinte à son intimité.
00:26:56 Le sexagénaire, connu défavorablement des forces de l'ordre,
00:26:59 a été condamné en 2005 à 20 ans de prison pour tentative d'assassinat sur une ancienne conjointe.
00:27:04 Il faisait l'objet d'une mesure de réduction conditionnelle par le juge de l'application des peines
00:27:09 et résidait sur la commune de Montandre, en Charente-Maritime,
00:27:12 avec interdiction d'entrer en relation avec cette ancienne compagne.
00:27:15 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé l'ouverture d'une enquête administrative
00:27:19 de l'inspection générale de la Gendarmerie nationale.
00:27:22 Jonathan Cixous, ce n'est pas la première fois qu'on voit les chiffres en 2020.
00:27:26 Une victime de féminicide sur cinq avait déjà porté plainte.
00:27:30 Ça ne sert à rien de porter plainte puisque de toute évidence, il n'y a pas eu de suite.
00:27:33 Alors certes, c'était le mois dernier, mais en tout cas, ces deux plaintes n'ont pas été jugées.
00:27:37 Visiblement, c'est crédible. En tout cas, il y a eu un trou dans la raquette quelque part.
00:27:40 Il y a eu un trou dans la raquette, mais non, je vous détrompe sur ce point, Élodie.
00:27:44 Il faut porter plainte et il ne faut surtout pas laisser de côté et revenir dix ans plus tard
00:27:50 en disant j'ai été victime de violences quelconques.
00:27:54 Il faut aller porter plainte à chaque fois que cela est nécessaire.
00:27:58 Il y a vraisemblablement, de toute évidence, eu ce que vous appelez un trou dans la raquette.
00:28:03 Attendons de voir les conclusions de cette enquête.
00:28:06 Il y a aussi, mise en évidence par cette affaire, notre système judiciaire
00:28:10 qui laisse un homme en prison condamné à 20 ans, ce qui est une peine considérable dans notre droit.
00:28:17 C'est aussi dans cette direction-là qu'il faut regarder les dysfonctionnements
00:28:21 parce que malheureusement, ce drame, celui-ci aussi, aurait pu être évité.
00:28:25 Christian Proutot, c'est vrai que Gérald Darmanin, ce n'est pas la première fois non plus,
00:28:29 il demande une enquête sur ce qui s'est passé.
00:28:31 C'est important aussi de voir quelles ont été les failles et important aussi peut-être
00:28:35 de mettre des sanctions à la clé si manifestement, il y a eu vraiment une erreur humaine
00:28:40 qui est à l'origine de ce drame ?
00:28:42 Oui, tout à fait, mais il ne faut pas oublier que cela a déjà été fait
00:28:45 puisqu'il y avait eu une enquête, je crois, du côté de Bordeaux, après un féminicide.
00:28:49 À la fin de l'année.
00:28:51 En plus, celui qui n'avait pas pris la plainte, c'était même pire,
00:28:55 il n'avait pas voulu la prendre la plainte, il me semble.
00:28:58 Tout cela est compliqué.
00:29:00 En fait, on se trouve face à des problèmes de société que l'on ne peut pas résoudre
00:29:06 systématiquement à partir du moment où il y a des pots de plainte,
00:29:10 par une protection, comme c'est le cas, je crois, en Espagne,
00:29:14 où ils arrivent à mettre en place, je ne sais pas comment ils font au niveau des personnels,
00:29:18 apparemment ça fonctionne, des protections, des surveillances, des patrouilles.
00:29:23 Là, on se rend compte qu'il y a dans cette affaire, de la part de celui qui a pris la plainte,
00:29:28 peut-être une erreur de jugement, ou par rapport à la réalité du danger,
00:29:35 du fait qu'il y avait déjà eu une plainte précédente, avec deux choses qui étaient confondues,
00:29:42 soit des menaces, soit des...
00:29:44 Et il faut se dire également que pour les personnels,
00:29:47 imaginer qu'il peut y avoir un passage à l'acte, pose problème,
00:29:52 parce que ça peut être souvent un conflit, et ça arrive souvent, un conflit,
00:29:58 comme il y en a souvent, trop souvent peut-être, dans des familles,
00:30:02 où il n'y a pas forcément de passage à l'acte, simplement parce que les gens ne sont pas d'accord,
00:30:06 une séparation ne se passe pas bien, et heureusement, il n'y a pas de suite gravissime.
00:30:13 Mais il y a une prise de conscience qui a été faite par les services de police et de gendarmerie,
00:30:19 avec une préparation des personnels, des textes qui obligent à transmettre l'information dès qu'ils l'ont,
00:30:27 une féminisation du personnel, ce qui joue pas mal au moment de la prise de la plainte en particulier,
00:30:34 qui permet de mieux percevoir quand c'est une femme qui écoute une femme,
00:30:38 c'est peut-être, c'est souvent plus facile,
00:30:41 mais il y a également un aspect que l'on méconnaît, que l'on a du mal à cerner,
00:30:47 c'est le problème des suicidaires.
00:30:49 Et on le voit dans ce cas, comme dans beaucoup, on a toujours affaire à des suicidaires,
00:30:55 que ce soit à travers le terrorisme, à travers les forcenés, à travers les séquestrations d'enfants,
00:31:01 il y a souvent dans ce type de drame familial, des suicidaires.
00:31:07 - Des personnes qu'on ne peut pas raisonner, donc, a priori.
00:31:10 - Voilà, et au moment où ils passent à l'acte, avant, tout le monde pensait que c'était quelqu'un de normal.
00:31:16 Et d'ailleurs, j'ai lu des témoignages autour de cette affaire,
00:31:20 qui disaient que bon, on n'a pas l'impression de quelqu'un d'extrêmement violent.
00:31:24 Sauf que quand le lien est rompu, et que, comme on dit dans notre jargon,
00:31:30 il passe de l'autre côté du miroir, comme vous avez le mépris de votre propre vie,
00:31:34 la vie des autres, surtout de quelqu'un, d'une manière irraisonnée
00:31:39 auquel on est attaché au point de ne pas supporter qu'il s'en aille,
00:31:42 eh bien, s'il veut partir, il ne partira pas.
00:31:46 Donc, pour ne pas partir, moi, je partirai, je me suicide, mais je ne pars pas tout seul.
00:31:51 - Oui, il part avec. - Voilà.
00:31:52 - On va maintenant rejoindre Clément Auberlin, qui nous attend en liaison.
00:31:57 Il est délégué secteur unité SGP Police 75.
00:32:01 Bonjour, justement. Sur cette affaire et sur d'autres,
00:32:04 on voit souvent qu'il y a des failles, des plaintes déposées, qui ne donnent pas forcément de suite.
00:32:08 Comment vous l'expliquez ? Est-ce que ce sont des erreurs humaines ?
00:32:11 Est-ce qu'il y a un manque de moyens ? Est-ce qu'il y a un manque, peut-être,
00:32:13 aussi de formation de la part des personnels qui se retrouvent face à ces victimes ?
00:32:18 - Alors, je n'ai pas connaissance exactement de tout ce qui s'est passé sur cette enquête,
00:32:23 au niveau police. De toute façon, il y a toujours une enquête qui sera menée.
00:32:26 Moi, ce que je sais, c'est que malgré une mise en place de nombreux dispositifs,
00:32:29 il y a eu une mise en place de nombreux dispositifs ces dernières années
00:32:32 qui visaient à protéger davantage les victimes de violences conjugales.
00:32:35 Le phénomène, on se rend compte qu'il n'a pas faibli.
00:32:39 Vous vous doutez bien qu'on ne peut pas mettre un policier derrière chaque individu
00:32:42 auteur de violences conjugales, sachant que parfois, la victime,
00:32:46 elle n'a même parfois pas signalé l'effet.
00:32:49 On sait qu'il y a eu le grenelle de violences conjugales en 2019,
00:32:53 et suite à cela, il y a eu de nombreux dispositifs qui ont été déployés
00:32:57 pour tenter d'éradiquer ce phénomène.
00:33:00 Il y a eu une augmentation considérable des effectifs de police en brégade locale du Pôle famille,
00:33:06 et ces collègues, ces fonctionnaires de police ont eu des formations approfondies.
00:33:11 Ils ont été sensibilisés sur cette prise de plainte, sur l'enquête menée par la suite.
00:33:18 Il y a eu une formation aussi des fonctionnaires de police primo-intervenants,
00:33:21 donc sur ces missions de police secours, lorsqu'ils interviennent sur ces missions de violence intrafamiliale.
00:33:26 Une prise en charge discrète et rapide au sein des commissariats
00:33:30 concernant les victimes de violences conjugales.
00:33:33 Donc vraiment énormément de choses ont été mises en œuvre.
00:33:36 Il y a eu le déploiement des plaintes à domicile.
00:33:38 Maintenant, les fonctionnaires de police peuvent se rendre à domicile ou dans un lieu tiers,
00:33:42 si ça peut permettre à la personne d'être dans un endroit sécurisé.
00:33:48 L'ouverture, je sais que maintenant il y a eu une ouverture sur Paris.
00:33:50 Je ne sais pas d'un point de vue national, mais je sais que sur Paris,
00:33:52 il y a l'ouverture de centres pluridisciplinaires appelés « Maisons des femmes » dans certains hôpitaux
00:33:57 pour faciliter les dépôts de plaintes.
00:34:01 Il y a eu le déplacement aussi des bracelets anti-rapprochement,
00:34:04 le téléphone grave danger qui permet à la victime de maintenir un bouton
00:34:11 pour le déplacement des forces de l'ordre immédiate.
00:34:16 Il y a eu énormément de mises en place de dispositifs sur ce problème.
00:34:21 Vous parliez de formations, justement, il y a quelques minutes.
00:34:24 Ces formations, elles se passent comment ?
00:34:25 C'est mieux écouter la parole des femmes ?
00:34:27 C'est mieux de décerner rapidement quand il peut y avoir un vrai passage à l'aide,
00:34:31 comme nous le disait à l'instant Christian Proutot ?
00:34:33 Oui, il y a un gros travail sur l'aspect psychologique, rassurer la victime.
00:34:40 Ce qu'il faut prendre aussi en compte, c'est dans ce dispositif-là que je vous expliquais,
00:34:45 lorsque la personne vient déposer plainte, elle est aussi prise en charge
00:34:48 par la psychologue et par l'assistante sociale.
00:34:51 Ça, c'est aussi un gros plus.
00:34:53 Ce sont des mesures qui ont permis aux collègues d'être plus attentifs
00:35:01 sur les victimes de violences conjugales.
00:35:03 On se rend compte que malgré toutes ces mesures,
00:35:06 il y a toujours plus en plus de procédures de violences conjugales,
00:35:10 notamment grâce à la libération de la parole de la femme.
00:35:14 Mais on se rend compte aussi qu'il n'y a pas assez d'effectifs,
00:35:16 pas assez d'enquêteurs pour traiter toutes ces procédures.
00:35:19 Merci beaucoup d'avoir été avec nous pour nous expliquer un petit peu plus
00:35:23 comment les choses se passent de votre côté.
00:35:25 Christian Pronto, ce qu'on se disait aussi pendant la pause,
00:35:27 c'est que quand éventuellement les forces de l'ordre sont amenées à intervenir
00:35:30 face à des personnes dont vous parliez, qui sont suicidaires, forcenées,
00:35:34 c'est aussi la difficulté d'intervenir face à des personnes extrêmement déterminées.
00:35:39 Oui, tout à fait. Le passage à l'acte lorsqu'il y a lieu pour les personnes suicidaires,
00:35:43 c'est après moi le déluge, pour résumer ce qui se passe dans leur tête.
00:35:48 Et je crois que ce que le policier nous a expliqué,
00:35:55 c'est qu'effectivement on a mis en place tout un tas de procédures
00:35:59 pour accompagner la personne menacée.
00:36:02 Mais moi, ce que j'attendrai, c'est qu'il y ait une prise en compte
00:36:07 du caractère psychologique de celui qui est l'agresseur, de celui qui est un suivi.
00:36:14 Parce que si c'est pour dire qu'on va mettre une espèce de rempart autour de la personne qui est menacée,
00:36:20 surtout qu'en l'occurrence, à travers le cas que l'on évoquait, ils étaient séparés déjà.
00:36:25 Donc ça veut dire qu'il faudrait mettre une protection,
00:36:28 où dès qu'elle le voit arriver, on puisse penser qu'il y a la voiture de police qui peut arriver à tous deux.
00:36:34 Ce n'est pas suffisant. Moi, je pense que le vrai travail doit se faire
00:36:38 par rapport à celui que j'évoquais tout à l'heure à travers ces étapes suicidaires,
00:36:43 qui est malade. Ce sont des malades.
00:36:47 Sinon, si on considère qu'effectivement, il y a tout d'un coup des gens qui peuvent aller tuer quelqu'un d'autre
00:36:52 sans prendre en considération le fait qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien
00:36:56 et ne pas le traiter, on ne résoudra jamais le problème.
00:36:59 Parce que le temps jouant, il finira toujours par trouver un moment où il y a,
00:37:03 comme on l'évoquait tout à l'heure, un trou à défaut de la raquette dans le système.
00:37:08 On va regarder quelques-unes des solutions proposées par le gouvernement.
00:37:12 Ils ont annoncé le lancement d'une expérimentation à aider les femmes victimes de violences conjugales.
00:37:20 La ministre Isabelle Rohm a inauguré dans le Val d'Oise le Pacte Nouveau Départ.
00:37:24 C'est un pacte plutôt bien accueilli par les associations, mais qui ne va pas assez loin.
00:37:28 On vous explique ce que comprend ce fameux pacte avec Valérie Labonne et Sarah Varni.
00:37:33 Le Pacte Nouveau Départ sera testé pendant 12 semaines dans le département du Val d'Oise
00:37:38 avant d'être généralisé dans tout le pays en 2025.
00:37:41 La ministre propose aux femmes victimes de violences conjugales de s'adresser à un seul référent
00:37:45 pour s'extraire d'une situation difficile.
00:37:48 C'est un dispositif destiné à aider les femmes qui se sentent en situation de danger,
00:37:52 pour leur simplifier la vie et pour faire en sorte que ce parcours qu'elles peuvent imaginer extrêmement compliqué
00:37:57 et qui est souvent très compliqué, soit plus facile.
00:38:00 Ce référent, qui dépendra de la caisse familiale, pourra lever tous les leviers possibles
00:38:04 pour actionner les aides financières et sociales.
00:38:06 Ces femmes pourront échapper à leurs agresseurs en trouvant par exemple un nouveau logement,
00:38:10 ou pour les associations, ce pacte répond aux situations d'urgence,
00:38:13 mais ne s'attaque pas aux principales problèmes.
00:38:16 "Mais c'est vrai que oui, dans la logique des choses,
00:38:19 pourquoi finalement les femmes devraient subir l'éloignement de leur domicile ?
00:38:24 C'est quand même un gros problème et je pense qu'il y a quand même un gros travail à faire
00:38:30 sur la prise en charge de toute façon des auteurs."
00:38:33 Elle rappelle que de nombreux outils existent déjà, mais qu'ils sont difficilement mis en œuvre.
00:38:38 Les manques de moyens d'effectifs et de formations sont pointés du doigt.
00:38:41 Il faut dire que les chiffres sont sans appel.
00:38:44 26 féminicides ont eu lieu depuis le début de l'année, un chiffre en hausse par rapport à 2022.
00:38:49 "Jonathan Cixous, l'idée de ce pacte, c'est un seul référent par département,
00:38:53 une femme qui peut aller parler à la mairie, au commissariat, dans une association
00:38:57 et donc qui débloque les aides, notamment financières.
00:39:00 Est-ce que c'est une bonne solution ou est-ce qu'on se dit que c'est un petit peu gadget ?"
00:39:04 Après tout ce qu'on a entendu et les situations extrêmes que Christian nous a très bien décrites,
00:39:09 ça paraît un peu gadget effectivement, d'autant qu'il me semble ne pas trop m'avancer
00:39:14 en disant que ces sortes d'approches des femmes victimes de violences existent déjà.
00:39:20 Donc on peut les rassembler certes dans un pacte, mais c'est un pacte gadget effectivement.
00:39:25 Il y a les cas extrêmes et puis d'extrêmes violences aussi.
00:39:30 C'est vrai que c'est utile de pouvoir être entouré, encadré, aidé et soutenu même psychologiquement.
00:39:35 Oui, de ne pas avoir les contraintes administratives en tête.
00:39:37 Exactement, c'est nécessaire et tant mieux que ça existe.
00:39:41 Mais en cas de violences directes, sérieuses, ce fameux pacte ne nous donne aucune solution.
00:39:46 Si ce mari violent qui ne devait pas être dans l'environnement de son ex-épouse
00:39:51 avait pu être empêché d'être en contact.
00:39:54 Oui, ils étaient déjà séparés de toute façon.
00:39:56 Exactement, donc c'est un peu galère. On revient toujours sur ce point comme sur tant d'autres
00:40:01 au problème d'effectifs, au problème de formation parallèlement.
00:40:05 Je voudrais aussi faire cette remarque très personnelle,
00:40:09 mais qui montre, qui entretient je pense, certaines confusions.
00:40:13 C'est cette invention très récente du terme de féminicide.
00:40:16 Parce qu'il est très intéressant de voir que les professionnels,
00:40:19 tels que ce policier, parlent à juste titre de violences conjugales.
00:40:23 Alors les femmes, et c'est dramatique, je ne légitime en rien évidemment,
00:40:26 ce n'est pas mon propos, vous l'imaginez bien,
00:40:28 quelque violence que ce soit sous le toit d'un couple.
00:40:32 Mais une violence conjugale veut bien dire ce que ça veut dire.
00:40:35 Et qu'une femme qui est battue ou une femme qui est tuée,
00:40:37 malheureusement elle ne l'est pas parce qu'elle est femme,
00:40:39 elle l'est en tant que conjoint, conjointeux.
00:40:42 Et vous voyez, c'est déjà par la définition même,
00:40:45 trouver une sorte de route supplémentaire qui alimente une certaine confusion,
00:40:50 qui vide un peu de son sens.
00:40:52 Ce que veut dire une violence conjugale,
00:40:54 et qui embraye indirectement, involontairement, inconsciemment,
00:40:59 vers une sorte de remarque un peu plus obtue
00:41:03 sur une violence faite à une femme parce qu'elle est une femme.
00:41:06 Or, ce n'est pas par définition strictement une violence conjugale.
00:41:09 Et je ne joue pas sur les mots en disant ça.
00:41:11 Je pense que si on se concentrait davantage sur ce qu'est une violence conjugale,
00:41:15 avec les tenants et les aboutissants, les différents acteurs
00:41:17 qui constituent une violence conjugale,
00:41:19 et ceux qui pourraient l'empêcher en étant à l'extérieur du domicile,
00:41:22 les policiers, les psychiatres, les psychanalystes,
00:41:24 les associations et autres,
00:41:26 peut-être qu'il y aurait des résultats un peu plus probants,
00:41:30 plus efficaces aussi, parce qu'on irait immédiatement à la racine du mal,
00:41:34 on ne ferait pas un détour par des mots en CIDE
00:41:36 avant de s'attaquer à cette violence.
00:41:39 Malheureusement, il faut aussi reconnaître,
00:41:41 comme l'a toujours dit tout à l'heure Christian,
00:41:44 quand on est face à un forcené qui veut t'en finir,
00:41:47 il est quasiment impossible de l'en empêcher.
00:41:49 Christian Proutot, c'est la bonne méthode, la bonne approche,
00:41:52 ce que propose notamment l'ami chargé du droit des femmes, Isabelle Rohm ?
00:41:55 Non mais, c'est une méthode, c'est une approche importante
00:42:01 qu'il faut faire, on est d'accord, mais on est toujours en amal.
00:42:04 C'est-à-dire, on tente de mettre autour de la victime
00:42:07 un certain nombre de mesures, la victime potentielle,
00:42:10 qui a déjà eu violence,
00:42:13 une espèce de paravent, de rempart pour la protéger.
00:42:19 Mais on ne fait rien en amont par rapport à l'agresseur potentiel.
00:42:22 Oui, d'ailleurs, c'est elle qui se retrouve à quitter le domicile,
00:42:25 c'est elle qui part.
00:42:27 Tout à fait, c'est elle qui part, mais on l'a vu dans le cas
00:42:29 que l'on évoquait en préambule, qui a ouvert cette discussion,
00:42:33 que là, en l'occurrence, ils étaient séparés,
00:42:36 ils ne vivaient plus là.
00:42:38 Donc, il aurait fallu mettre en place soit des mesures d'éloignement,
00:42:41 ce qui n'a pas été fait.
00:42:43 C'est une obligation d'éloignement, avec effectivement ce bracelet
00:42:47 anti-rapprochement, qui fait que la personne ne peut pas s'approcher
00:42:52 à plus de telles distances.
00:42:54 Mais c'est surtout traiter le mal.
00:42:56 Or, le mal, on le sait, il est d'origine qu'on maîtrise mal,
00:43:01 une origine qui est suicidaire, puisque ça se finit souvent
00:43:06 par le suicide de l'agresseur, et qu'il faut le traiter.
00:43:10 Et on connaît toute la difficulté en France de la psychiatrie,
00:43:13 et de devoir traiter des cas dont on sait très bien que même après,
00:43:17 on aura du mal à les juger, parce que comme on rentre dans le domaine
00:43:21 psychiatrique, on va devoir poser le problème du jugement.
00:43:24 Est-ce que la personne avait son libre arbitre ?
00:43:28 Donc, vous voyez, tout ça est très compliqué, et selon moi,
00:43:32 si on ne prend pas le problème du danger qui est l'agresseur en compte,
00:43:37 ce n'est pas en tentant de protéger avec des moyens que l'on sait
00:43:40 que l'on n'a pas, et avec des mesurettes qu'on résoudra le problème.
00:43:44 On va continuer à parler de ce sujet avec maintenant les boîtes de nuit.
00:43:47 Un tiers des boîtes de nuit parisiennes ont signé une charte
00:43:49 de bonne conduite sous la houlette de la mairie de Paris.
00:43:52 En fait, ça recense les lieux où sortir dans la capitale
00:43:55 en toute sécurité pour les femmes.
00:43:57 Certains résidents et associations doutent de son efficacité,
00:44:00 mais le groupe de femmes qu'a suivi notre journaliste
00:44:03 est juste que l'initiative est rassurante puisqu'elles ont vécu
00:44:06 des situations délicates plus d'une fois dans leur vie
00:44:08 lors de ce genre de sorties.
00:44:10 Clémence Barbier et Laurent Sélarier.
00:44:12 En juin dernier, Alice, qui souhaite rester anonyme,
00:44:15 a été victime d'une violente agression.
00:44:18 J'ai été traînée sur plusieurs mètres par un individu,
00:44:22 dans une voiture. J'ai été traînée par les cheveux,
00:44:26 et cet individu m'a jetée au sol.
00:44:29 Comme elle, Julie ne se sent plus en sécurité,
00:44:32 même dans les quartiers les plus huppés de la capitale.
00:44:35 Un soir, il y a deux ans, elle a eu la peur de sa vie.
00:44:38 Je me suis fait agresser par six hommes,
00:44:41 six personnes qui m'ont encerclée.
00:44:44 Ils ont cherché à m'intimider, il n'y avait personne.
00:44:47 Ils m'ont lancé des bouteilles vides.
00:44:50 Dans les bars également, le danger est présent.
00:44:53 Drogue, attouchements, viols.
00:44:55 Pour lutter contre ces nuisances, la mairie de Paris
00:44:58 a instauré une charte des boîtes de nuit bienveillantes.
00:45:01 Une initiative saluée par ces jeunes femmes.
00:45:04 Il ne faut pas se fier aux apparences.
00:45:06 Parfois, c'est dans des bars peut-être moins huppés,
00:45:09 mais plus sécurisés, qui ont un videur qui est là
00:45:12 et qui vient faire respecter la loi.
00:45:15 L'an dernier, neuf victimes d'outrages sexistes
00:45:18 sur dix étaient des femmes.
00:45:20 - Ça peut être une bonne idée.
00:45:22 On va regarder la carte des clubs parisiens
00:45:25 qui ont signé cette charte de bonne conduite.
00:45:28 Beaucoup plus de rives droites, moins de rives gauches.
00:45:31 Est-ce une bonne idée ?
00:45:33 On se dit que c'est désolant d'en arriver là,
00:45:36 d'avoir des établissements qui sont obligés
00:45:39 de signer une charte de bonne conduite
00:45:42 pour que les femmes se sentent en sécurité.
00:45:45 - C'est incroyable de se dire qu'un lieu
00:45:48 où on accueille du public pour faire la fête,
00:45:51 il faut amener les gens à prendre en considération
00:45:54 le fait qu'ils ont une responsabilité
00:45:57 et qu'il semblerait plus facile de faire
00:46:00 un contrôle d'accès avec le videur de service
00:46:03 pour ne pas faire rentrer ce qu'on ne souhaite pas voir
00:46:06 à l'intérieur de la boîte.
00:46:08 Mais ce qui se passe dans la boîte
00:46:10 est de la responsabilité de celui qui organise l'événement
00:46:13 ou du moins qui accueille du public.
00:46:16 Or, cette responsabilité d'accueil du public,
00:46:19 si la charte leur permet de réaliser
00:46:22 qu'ils ont cette responsabilité,
00:46:25 qu'ils ont à l'intérieur de leur établissement
00:46:28 des gens dont ils doivent s'assurer
00:46:31 qu'ils sont en sécurité,
00:46:34 pour ne serait-ce que l'image de leur boîte
00:46:37 ne soit pas dévalorisée, c'est une bonne chose.
00:46:40 Mais ce n'est pas suffisant.
00:46:42 Il me semble qu'il faut aller un peu plus loin
00:46:45 et dire que la responsabilité peut être engagée,
00:46:48 même si on sait qu'elle le sera s'il se passe quelque chose,
00:46:51 mais leur faire sentir.
00:46:53 Est-ce que ça peut être une bonne initiative ?
00:46:56 Ça ne fait pas de mal.
00:46:58 On parlait de gadget politique tout à l'heure.
00:47:01 Ça ne change rien.
00:47:03 La majorité des témoignages qu'on a écoutés
00:47:06 font état d'agression dans la rue,
00:47:09 aux abords de clubs et non dans les clubs eux-mêmes.
00:47:12 Ensuite, dans un club que vous ayez affaire
00:47:15 à un dragueur un peu lourdingue,
00:47:18 à des mains baladeuses, etc.
00:47:21 On a parlé des boîtes parisiennes,
00:47:24 mais ce n'était pas sous l'égide de la mairie
00:47:27 qui garantissait qu'il n'y aurait pas de regard interlope
00:47:30 qui serait croisé dans ces murs.
00:47:33 On peut transformer les boîtes de nuit
00:47:36 en thé dansant et en goûter d'anniversaire.
00:47:39 Il y a dans le rapport même de la boîte de nuit,
00:47:42 qu'on le veuille ou non,
00:47:45 un rapport qui est un peu complexe.
00:47:48 Je ne justifie pas les violences qui peuvent en découler,
00:47:51 mais quand on n'a pas 12 ans et demi,
00:47:54 on peut comprendre que quand on va en boîte,
00:47:57 c'est pour rencontrer des gens et pourquoi pas
00:48:00 pour cette moiselle de se faire draguer.
00:48:03 - On se retrouve juste après la pause dans La Parole aux Français.
00:48:06 On parlera notamment du problème des trottinettes en ville.
00:48:09 A tout de suite.
00:48:12 - On est de retour pour la dernière partie de La Parole aux Français.
00:48:15 Dans un instant, on va parler des trottinettes en ville.
00:48:18 Mais tout de suite, le reste de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:48:22 - Le Sénat a tranché.
00:48:25 C'est la fin des régimes spéciaux pour les futurs embauchés.
00:48:28 Parmi les salariés concernés, ceux d'EDF, d'ENGIE
00:48:31 ou encore de la RATP, le vote a été acquis par 233 voix pour
00:48:34 et 99 contre.
00:48:37 Il est donc prévu que les agents recrutés à compter de septembre 2023
00:48:40 soient affiliés au régime de droit commun pour l'assurance-vieillesse.
00:48:43 Dès ce soir, certains routiers pourraient se mettre en grève
00:48:46 contre la réforme des retraites, de multiples actions
00:48:49 sur l'ensemble du territoire dès lundi matin devraient avoir lieu
00:48:52 avec notamment des blocages de plateformes logistiques
00:48:55 et de zones industrielles dans les Hauts-de-France
00:48:58 et en région parisienne.
00:49:01 Nicolas Sarkozy est en deuil.
00:49:04 Son père Pâle est décédé hier à l'âge de 94 ans.
00:49:07 L'annonce a été faite par l'épouse de l'ancien président
00:49:10 sur son compte Instagram.
00:49:13 Artiste peintre, il était né à Budapest avant de rejoindre Paris
00:49:16 et sa femme Mégane Markel ont été invitées au couronnement
00:49:19 de Charles III qui se déroulera le 6 mai prochain.
00:49:22 Après de nombreux événements intrafamiliaux, Harry et Mégane
00:49:25 étaient partis vivre aux Etats-Unis en 2020.
00:49:28 Pour le moment, le couple princier n'a pas encore fait savoir
00:49:31 s'il se rendrait ou non au couronnement du roi Charles.
00:49:34 On va parler maintenant des trottinettes électriques.
00:49:37 Le laxisme a trop duré, c'est ce que dit Clément Beaune,
00:49:40 le ministre des Transports, dans une interview.
00:49:43 Le ministre veut frapper fort et prévoir de nouvelles sanctions
00:49:46 pour les personnes qui ne respectent pas les règles sur les trottinettes.
00:49:49 Nous sommes en ligne avec Arnaud Kielbasa,
00:49:52 vice-président d'Apacovis, une association de victimes
00:49:55 notamment d'accidents de trottinettes.
00:49:58 D'abord, vous avez sans doute lu ce que disait le ministre des Transports.
00:50:01 Plus de sanctions, interdire les trottinettes aux jeunes
00:50:04 de moins de 14 ou 16 ans, plus de contraventions
00:50:07 pour les personnes qui sont à deux sur les trottinettes.
00:50:10 Est-ce que selon vous, tout ça va dans le bon sens ?
00:50:13 Est-ce que c'est suffisant ?
00:50:16 Bonjour à tous d'abord.
00:50:19 Ca ressemble à nouveau à du marketing politique,
00:50:22 c'est-à-dire qu'il y a des effets d'annonce.
00:50:25 On sait depuis des années, depuis l'arrivée des trottinettes
00:50:28 sur le domaine public, que ça pose des problèmes
00:50:31 de cohabitation avec les piétons.
00:50:34 Ca provoque énormément d'accidents, des morts, beaucoup de blessés.
00:50:37 Il y a eu des enquêtes documentées, des études, des enquêtes journalistiques.
00:50:40 Donc le ministre doit bouger, doit dire quelque chose.
00:50:43 Mais je rappelle que cet environnement,
00:50:46 cette situation de laxisme,
00:50:49 elle est due à son prédécesseur,
00:50:52 pas M.Jébaril, mais Mme Borne
00:50:55 qui occupait son poste il y a quelques années,
00:50:58 qui a fait une loi en 2019, une loi sur les mobilités
00:51:01 qui est totalement passée à côté
00:51:04 de l'objectif, puisqu'en fait
00:51:07 elle ne permet absolument pas d'identifier les trottinettes,
00:51:10 elle ne permet absolument pas de réguler
00:51:13 l'utilisation de ces trottinettes.
00:51:16 Donc Clément Borne fait de la politique,
00:51:19 il fait des annonces,
00:51:22 on n'y croit plus.
00:51:25 Et quelles sont vos revendications ?
00:51:28 Est-ce que, comme certains, vous voulez qu'il y ait des plaques d'immatriculation
00:51:31 pour les trottinettes par exemple, pour retrouver
00:51:34 plus facilement les personnes qui causent des accidents ?
00:51:37 Ça serait impréalable. La plaque d'immatriculation,
00:51:40 effectivement, c'est impréalable pour pouvoir commencer
00:51:43 à tracer, identifier
00:51:46 les auteurs d'infractions.
00:51:49 Le ministre, dans l'interview, parle
00:51:52 d'identification. Alors je ne sais pas s'il n'a pas trouvé
00:51:55 le bon terme, parce que "immatriculation" ça aurait été plutôt simple
00:51:58 de prononcer. Ou bien alors, en parlant d'identification,
00:52:01 il pense à un gadget qui ne permettra pas aux forces de l'ordre,
00:52:04 qui ne permettra pas juridiquement de confronter les auteurs
00:52:07 d'infractions en cas de problème,
00:52:10 en cas d'accident grave, avec délit de fuite,
00:52:13 pourquoi pas. Donc identification, je ne sais pas ce que ça veut dire
00:52:16 d'un point de vue juridique, d'un point de vue légal,
00:52:19 d'un point de vue réglementation. Immatriculation,
00:52:22 j'aurais aimé entendre ce terme-là, le fait
00:52:25 que le ministre se garde de l'utiliser
00:52:28 peut nous laisser penser qu'il y a
00:52:31 une entourloupe derrière.
00:52:34 Et au-delà de la potentielle immatriculation, on a compris
00:52:37 l'importance du mot, est-ce que vous avez d'autres revendications ?
00:52:40 Par exemple, on voit que lui, pour l'instant, le port du casque,
00:52:43 il ne l'envisage pas. Est-ce que vous, vous avez un autre panel,
00:52:46 notamment de solutions pour faire que les personnes
00:52:49 qui sont à trottinette soient moins potentiellement des victimes
00:52:52 et justement fassent moins de victimes aussi sur la route ?
00:52:55 Oui, tout à fait. Alors, la loi
00:52:58 existe, l'arsenal législatif, il ne l'est pas à créer.
00:53:01 Donc le ministre, plutôt que de créer
00:53:04 une nouvelle loi, de créer un nouveau plan,
00:53:07 il faudrait qu'il tape du poing sur la table et qu'il fasse
00:53:10 appliquer la loi. La loi, elle est très claire.
00:53:13 Sur la circulation sur un trottoir, c'est 135 euros d'amende.
00:53:16 Voilà. Par contre, ce qu'il faut,
00:53:19 c'est l'exemple, l'exemplarité, c'est-à-dire qu'il faut
00:53:22 créer, renforcer les verbalisations
00:53:25 qui, aujourd'hui, n'existent pas. Tournez-vous autour
00:53:28 de vous, avez-vous déjà vu le moindre trottinettiste
00:53:31 être verbalisé à la suite
00:53:34 d'un comportement verbalisable ? Non.
00:53:37 Ça n'existe pas. Pourquoi ? Parce que les forces de police
00:53:40 n'ont pas le temps, parce qu'il n'y a pas d'immatriculation
00:53:43 dont ça ne permet pas d'identifier et de repérer
00:53:46 les véhicules
00:53:49 qui se sont mis en infraction. Donc,
00:53:52 la loi existe, il faut l'appliquer. Nous, c'est ce qu'on réclame
00:53:55 tout simplement, plutôt que de faire de nouveaux plans.
00:53:58 Ça serait
00:54:01 la première chose à faire.
00:54:04 Je parlais de valeur d'exemple, en fait, je pense au fait
00:54:07 qu'aujourd'hui, on assiste à quelques
00:54:10 opérations ponctuelles
00:54:13 pour faire de la communication.
00:54:16 On fait venir les médias et puis on dit "voyez, à telle carrefour,
00:54:19 on a verbalisé telle ou telle personne qui a grillé le feu
00:54:22 avec sa trottinette ou avec son vélo". Nous, ce qu'on réclame, c'est
00:54:25 des vraies instructions de fond qui impliqueraient à ce moment-là
00:54:28 le ministère de l'Intérieur et les polices municipales
00:54:31 parce que n'oublions pas que les villes sont
00:54:34 très responsables
00:54:37 sur cette problématique de régulation de trottinettes,
00:54:40 d'utilisation de trottinettes électriques.
00:54:43 Il faudrait que ce soit en concertation avec ces gens-là.
00:54:46 Le ministère des Transports, lui, il peut toujours
00:54:49 faire des vœux pieux.
00:54:52 Ça ne reste que des vœux pieux.
00:54:55 Merci beaucoup, en tout cas, Arnaud Kielbassa d'avoir été avec nous.
00:54:58 Je voudrais vous faire réagir aux deux annonces du ministre des Transports.
00:55:01 La première, notamment, sur l'âge des usagers. Il est fixé à 12 ans.
00:55:04 Actuellement, certaines collectivités vont plus loin. Il doit être
00:55:07 d'au moins 14 ou 16 ans. C'est une bonne piste, ça Jonathan Sixsou,
00:55:10 de se dire qu'on évite de mettre des gens trop jeunes sur ces trottinettes ?
00:55:13 Ce sont les trois pistes à suivre.
00:55:16 Malheureusement, comme vient de le dire votre témoin,
00:55:19 ce sont des vœux pieux de la part d'un ministre.
00:55:22 On va parler d'Adil Dalgaux parce que c'est entre ses mains.
00:55:25 Les trois piliers sur cette question, c'est
00:55:28 l'âge minimum d'un utilisateur.
00:55:31 Il me paraît assez convenable
00:55:34 de le permettre à des mineurs de plus de 16 ans
00:55:37 et pas de moins de 16 ans. Le casque obligatoire
00:55:40 et également une immatriculation
00:55:43 de l'engin, de la trottinette, qui permet
00:55:46 de la retrouver, qui permet de conditionner également l'allocation
00:55:49 de la trottinette en fonction de l'âge de l'utilisateur.
00:55:52 On peut ajouter un quatrième point qui serait l'obligation
00:55:55 pour la personne qui s'empare d'une trottinette,
00:55:58 d'avoir une assurance en règle.
00:56:01 Et là, vous pouvez avoir un maillage assez précis
00:56:04 pour pouvoir responsabiliser le conducteur de trottinette électrique
00:56:07 et le cas échéant, malheureusement, parce qu'il y en a des dizaines
00:56:10 par jour d'accident, et bien responsabiliser
00:56:13 l'auteur de l'accident et le poursuivre
00:56:16 s'il y a, comme ça a été très bien dit, un délit de fuite.
00:56:19 Tout appartient à Adil Dalgaux
00:56:22 qui, le 2 avril prochain, lance une votation
00:56:25 aux Parisiens pour ou contre la reconduction
00:56:28 des trottinettes électriques, tout en nous disant
00:56:31 qu'elle, elle votera contre. C'est assez ahurissant.
00:56:34 Souvenez-vous qu'il y a quelques années, elle avait d'autorité,
00:56:37 comme elle en avait parfaitement le droit, mis fin à la concession
00:56:40 des Autolib, ces voitures électriques du groupe Bolloré d'ailleurs,
00:56:43 qui avaient rencontré un succès public, un succès technique.
00:56:46 C'était une réussite que la mairie Hidalgo a cassée.
00:56:49 Là, elle n'a pas le courage politique
00:56:52 de dire "je mets fin aux trottinettes",
00:56:55 elle va lancer cette votation le 2 avril,
00:56:58 qui n'est même pas un vote qui est ouvert aux votes électroniques.
00:57:01 Donc imaginez, la mobilisation sera plus que relative, je pense,
00:57:04 pour mobiliser les gens à aller mettre un bulletin de vote
00:57:07 dans un centre de vote, je ne sais où, à cette occasion.
00:57:10 La mairie de Paris arrose comme jamais
00:57:13 les automobilistes de PV, dans des proportions inédites.
00:57:16 Les vélos et les trottinettes passent
00:57:19 entre les nombreux trous de la raquette, pour le coup.
00:57:22 C'est une situation à laquelle il faut mettre absolument fin.
00:57:25 Et autre idée lancée par le ministre des Transports ce matin,
00:57:28 être à deux sur une trottinette c'est interdit,
00:57:31 et la cause d'un accident grave sur cinq,
00:57:34 et il veut notamment augmenter les contraventions.
00:57:37 Aujourd'hui, c'est juste de 35 euros.
00:57:40 Ce sont des bonnes pistes, ça, Christian Prouto,
00:57:43 qui sont énoncées par Clément Beaune ?
00:57:46 On est sur la gestion du passif.
00:57:49 On a rebattu les oreilles avec ça sur la mobilité douce.
00:57:52 Quand on voit le résultat, elle n'est pas si douce que ça.
00:57:55 D'abord parce que c'est mathématique.
00:57:58 Plus vous mettez de gens sur le circuit,
00:58:01 sur un vélo, sur une trottinette, ou ce que vous voulez,
00:58:04 plus il y a statistiquement de malchances d'avoir des accidents.
00:58:07 Mais en plus, on n'a pas mis en place
00:58:10 ce qu'il fallait, regardez toutes les autorisations
00:58:13 qu'il y a pour les vélos qui peuvent franchir les feux.
00:58:16 - Le rouge, oui.
00:58:19 - Je suis désolé, les trottinettes aussi, électriques ou pas.
00:58:22 Ce qui fait que, je voudrais revenir sur ce que disait le monsieur tout à l'heure,
00:58:28 moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec son a priori sur l'identification.
00:58:34 Tout ça est électrique maintenant.
00:58:37 Donc mettre un identifiant électrique sur une mobilette,
00:58:40 ça sera à mon avis beaucoup plus efficace
00:58:43 que de mettre une plaque dont on le sait très bien
00:58:46 qu'elle pourra ou disparaître ou être illisible.
00:58:49 Alors qu'un identifiant électronique, on aura toujours quelqu'un dans le coin
00:58:52 qui aura un portable, qui aura enregistré l'identifiant.
00:58:55 - Et on va se rendre maintenant à Montmartre,
00:58:58 puisque le plus vieux club de bullies de la ville est menacé d'expulsion.
00:59:01 Les membres du CLAP, c'est le club le pic à Besse-Pétanque,
00:59:04 est installé là-bas depuis plus de 50 ans sur des terrains de l'avenue Junot.
00:59:07 Ils ont reçu une mise en demeure de quitter les lieux au 28 février.
00:59:11 Et justement, nous sommes en ligne avec Max,
00:59:14 le responsable communication du CLAP.
00:59:17 Alors racontez-nous pourquoi on tient aujourd'hui à vous expulser.
00:59:20 - On tient à nous expulser parce qu'il y a un opérateur privé
00:59:23 qui veut prendre possession des lieux pour faire une opération mercantile.
00:59:26 Alors que nous, on est là depuis 50 ans,
00:59:29 qu'on n'avait pas de convention avec la mairie
00:59:32 qui ne nous a jamais demandé de convention pour occuper le terrain.
00:59:35 C'est même elle qui nous a installés sur les lieux.
00:59:38 Et aujourd'hui, il y a un opérateur privé qui s'est manifesté.
00:59:41 Et donc, la mairie a été obligée de lancer un appel
00:59:44 à manifestation d'intérêts concurrents,
00:59:47 auquel le CLAP a répondu avec son propre projet qui est associatif et sportif.
00:59:50 - Oui, parce qu'effectivement, rappelez-nous aussi,
00:59:53 vous proposez, je crois, des cours de pétanque,
00:59:56 vous êtes en lien avec des associations, vous participez,
00:59:59 on l'imagine bien, depuis 50 ans maintenant à cette vie de quartier.
01:00:02 - Oui, le CLAP, il fait partie de Montmartre, c'est une institution de Montmartre.
01:00:05 On a toujours été là,
01:00:08 on est un vecteur d'omnicité sociale,
01:00:11 comme il y en a très peu à Paris.
01:00:14 Et aujourd'hui, on se bat pour préserver cet endroit,
01:00:17 parce qu'on ne veut surtout pas qu'un opérateur privé prenne possession des lieux
01:00:20 et fasse du business.
01:00:23 - Vous avez vous-même participé à l'appel à projet.
01:00:26 Est-ce que vous avez un petit espoir de le remporter
01:00:29 ou est-ce que vous vous dites concrètement que les choses sont faites
01:00:32 comme elles sont faites ?
01:00:35 - On pense qu'il faut que la raison l'emporte,
01:00:38 et la raison c'est de laisser le CLAP dans les lieux,
01:00:41 parce qu'on est une association, on est 280 membres.
01:00:44 On n'est pas le plus vieux club de Paris,
01:00:47 mais par contre on est le plus gros en termes de nombre de licenciés.
01:00:50 On est 280, il y a 3000 licenciés à Paris,
01:00:53 donc si on nous expulse, ça fait un peu plus de 10%
01:00:56 de joueurs de boule en moins à la fédération.
01:00:59 Mais on nous supporte et nous on a répondu à l'appel à projet
01:01:02 pour qu'on reste dans les lieux.
01:01:05 Il est beau notre projet, il est associatif, sportif,
01:01:08 et préservation du maquis, parce qu'ici on n'est pas n'importe où,
01:01:11 on est sur le maquis de Montmartre,
01:01:14 qui est un espace protégé, classé, on ne peut pas faire n'importe quoi.
01:01:17 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:01:20 Merci aussi à Laurence Ellarié qui a pu assurer ce duplex.
01:01:23 Merci Jonathan Cixous, merci Christian Proutot d'avoir été mes invités.
01:01:26 L'information, les débats continuent évidemment sur CNews.
01:01:29 Tout de suite, vous retrouvez Lionel Rousseau dans 90 minutes info.
01:01:32 ...

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