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SportTranscription
00:00 Elle est Kilian ! Elle est parfois dans mes souvenirs !
00:03 C'est historique ! C'est meilleur !
00:05 C'est Kilian Mbappé !
00:07 L'histoire ! L'histoire !
00:09 Écrite par lui ! Par ce gamin !
00:12 De Bondy ! Chez lui !
00:14 Le Paris Saint-Germain !
00:15 Grâce à Kilian Mbappé !
00:17 Kilian !
00:19 Kilian !
00:20 - Kilian Mbappé, Éric Huet,
00:22 avez-vous vibré ? Avez-vous tremblé ?
00:24 Avez-vous hurlé, crié, comme Cyril de la Mourinerie
00:27 et Cédric Chasseur hier au Parc des Princes ?
00:30 Cette victoire contre Nantes avec le 201ème but
00:32 de Kilian Mbappé qui dépasse
00:34 Edinson Cavani.
00:36 Vous avez sans doute apprécié, en tout cas en expert,
00:38 en spécialiste, parce que ce que fait
00:40 ce gamin de Bondy,
00:42 comme l'on dit, est énorme.
00:44 - Oui, c'est unique, effectivement.
00:46 Pour moi, il est unique de par son don,
00:48 de par son travail,
00:50 puisqu'une fée s'est évidemment penchée
00:52 sur son berceau lorsqu'il était petit,
00:54 mais il a compris aussi que ce qui était
00:56 inné en lui ne suffisait pas,
00:58 qu'il fallait travailler, et il travaille
01:00 depuis son plus jeune âge.
01:02 Avant de faire ses premiers pas,
01:04 c'était contre Caen avec Monaco en Ligue 1,
01:06 avant d'entrer en jeu ce jour-là,
01:08 on entendait beaucoup, évidemment, de bien de ce gamin
01:10 qui marquait beaucoup de buts avec
01:12 les catégories de jeunes de Monaco, également avec la réserve,
01:14 et puis on a vu, effectivement, par la suite
01:16 ce qu'il est devenu. Déjà, je trouvais
01:18 que son explosion sur six mois, parce qu'en fait
01:20 avec Monaco, ça s'est passé sur six mois,
01:22 la deuxième partie de saison 2016-2017.
01:24 - Novembre à mai, oui.
01:26 - Et à partir du mois de février, ce déplacement
01:28 à Manchester, contre
01:30 Manchester City, et ce but qu'il met lors du 5-3,
01:32 la défaite, puis ensuite la qualification, on va pas refaire l'histoire,
01:34 mais sa période monégasque
01:36 de février à mai, nous permettait
01:38 de voir qu'effectivement on était face à un vrai prodige.
01:40 Donc, unique par ce don,
01:42 par ses qualités, parce qu'il a quand même quelque chose,
01:44 je trouve, détournissant dans son jeu,
01:46 il est capable, on le sait, j'invente rien
01:48 et je vous apprends rien, d'éclabousser une rencontre
01:50 de par son talent. On l'a vu,
01:52 son entrée contre le Bayern lors du
01:54 match aller, nous autorise à avoir
01:56 beaucoup d'espoir pour ce qui va arriver
01:58 mercredi prochain. Et puis, il est unique
02:00 par ses propos, dans ses prises de parole,
02:02 il n'a que 24 ans, mais c'est quelqu'un
02:04 de très mature, ça il l'a vraiment mis en avant.
02:06 Donc, jusqu'où va-t-il
02:08 aller ? Où va-t-il s'arrêter ? C'est la grande
02:10 question. Mais, pour
02:12 moi, je rejoins beaucoup de gens qui disent
02:14 que c'est le plus grand joueur actuellement
02:16 de tous les footballeurs, et
02:18 pour paraphraser Michel Denisseau, je dirais qu'effectivement
02:20 c'est le plus complet.
02:22 - C'est le plus complet ? - C'est ce que dit Michel Denisseau.
02:24 - Exactement. - D'accord. C'est pas une blague ?
02:26 - Non, non, non. - Parce que Michel Denisseau apprécie les blagues.
02:28 Donc, c'est pas le cas. - Je ne permettrai pas
02:30 de le paraphraser. - Il n'y a pas d'humour, mais vous pouvez.
02:32 Kylian Mbappé est très
02:34 impressionnant, en effet. On se demande
02:36 où est-ce qu'il peut s'arrêter, mais aujourd'hui
02:38 il a dépassé les plus grands, selon vous,
02:40 Grégory Schneider ? Par rapport à son
02:42 avance, par rapport à son âge,
02:44 par rapport à tout ce qu'il réalise, les records
02:46 qu'il est en train de faire tomber également. Et puis il a mis
02:48 peut-être les grands joueurs au pli. On a l'impression
02:50 parfois que Messi est à son service, plus que
02:52 l'inverse. - Je pense que lui,
02:54 de toute façon,
02:56 le voit comme ça. Je pense qu'il a aussi d'excellentes
02:58 raisons de le voir comme ça. Après tout, c'est
03:00 lui qui est sur le terrain.
03:02 Moi, il y a plusieurs choses qui...
03:04 Techniquement, ce que vous disent les joueurs
03:06 eux-mêmes ou les techniciens, son truc,
03:08 c'est la vitesse. C'est-à-dire que la vitesse avec le ballon,
03:10 la vitesse sans le ballon, il a quelque chose que personne n'a,
03:12 effectivement. Personne n'est jamais là aussi vite.
03:14 Et il a dans l'attitude, couplée à cette vitesse,
03:16 je trouve une agressivité balle aux pieds qui rappelle
03:18 un petit peu ce que Tostão
03:20 disait de Pelé, par exemple. Ça m'avait marqué, parce que j'avais fait la
03:22 nécrologie de Pelé.
03:24 Et Tostão disait que Pelé avait une agressivité
03:26 avec le ballon de défenseur, en fait.
03:28 C'est-à-dire qu'il allait chercher le mec,
03:30 il allait chercher son défenseur comme s'il voulait lui
03:32 casser la tête, sauf qu'il avait le ballon.
03:34 Mais il était tout de suite sur lui, il était tout de suite
03:36 à l'agresser, il était tout de suite à le passer.
03:38 On a l'impression de Bape à ce côté
03:40 de la prédation, en fait. Dès qu'il prend le ballon, c'est pour faire mal.
03:42 C'est pas pour...
03:44 Donc il y a ça, mais moi ce qui m'impressionne plus
03:46 c'est pas tant son jeu que
03:48 ce qu'il est capable de porter.
03:50 C'est-à-dire qu'il faut quand même
03:52 comprendre quelle est sa vie aujourd'hui. Il a monté
03:54 une boîte de prod', il a acheté les droits de l'NBA,
03:56 il est VRP de tel et tel,
03:58 il a sa fondation, il porte un club État.
04:00 Et on a l'impression que s'il n'avait pas
04:02 toutes ces responsabilités, ce serait plus compliqué
04:04 pour lui que s'il les a, en fait.
04:06 C'est-à-dire qu'il est
04:08 vraiment capable de porter
04:10 des choses que j'ai jamais vues un footballeur porter.
04:12 Porter la politique sportive du Paris Saint-Germain, on s'est tous dit ici
04:14 à un moment donné, tu vas
04:16 payer le prix ou...
04:18 Non, ce qui lui coûterait, c'est de ne pas le faire.
04:20 Et moi c'est dans cette...
04:22 C'est dans ce désir
04:24 à la fois de contrôle,
04:26 ce désir d'avoir
04:28 la main mise sur les choses,
04:30 pas que sur sa carrière, mais sur le destin sportif
04:32 de son club, sur le destin sportif
04:34 de son pays, parce qu'il y a quelque chose de très
04:36 patriotique, regardez le tweeter,
04:38 quand Ocon gagne, il fait un tweet,
04:40 quand Gasly gagne, il fait un tweet, il endosse
04:42 un peu tout ça. - Quand Noël Legret
04:44 critique Zidane, il fait un tweet ? - Il fait un tweet, parce qu'on
04:46 touche à Zidane, et pour lui, il est l'idée
04:48 qu'on se fait de l'excellence
04:50 sportive française, Zidane. C'est-à-dire qu'il a
04:52 une capacité à porter des trucs
04:54 que à ma
04:56 connaissance, que j'ai pas...
04:58 que j'ai jamais rencontré, ou même flairé,
05:00 chez un sportif.
05:02 Très franchement, j'ai même du mal
05:04 à comprendre, parce qu'on change de
05:06 paradigme un peu. - Par rapport
05:08 à la stratégie, par rapport à la politique que vous décrivez
05:10 très bien sur ce qu'on va appeler
05:12 la planète Mbappé, la dimension Mbappé,
05:14 ce n'est pas qu'un joueur de foot. - Ça va jusqu'à Emmanuel Macron,
05:16 parce qu'il dit tous les mots avec lui,
05:18 enfin, vous savez de quoi il parle,
05:20 Emmanuel Macron, il fait parler
05:22 Emmanuel Macron d'Angela Merkel, par exemple.
05:24 Parce qu'il est curieux de savoir qui est Merkel.
05:26 - Il sera président de la République un jour.
05:28 - Il y a quelque chose... - Mais je vous le dis, il sera
05:30 président de la République, on ressortira les bandes, il y a plus de bandes
05:32 aujourd'hui, mais on ressortira les bandes. - En tout cas,
05:34 on a l'impression qu'il est, où qu'on le mette,
05:36 il est à l'étroit. C'est-à-dire qu'il faut toujours
05:38 qu'il aille chercher le business, le
05:40 pays, le sentiment... - Tout est
05:42 censé chez lui, tout est censé, notamment la
05:44 déclaration de Grégory Schneider, très intéressante
05:46 après le match contre Nantes hier,
05:48 où il est content, il est félicité,
05:50 il remercie tout le monde, il fait
05:52 des bonnes réponses de footballeurs très intelligentes,
05:54 bien sûr, à la Mbappé, mais il dit aussi
05:56 "si j'avais tout misé sur la Ligue des Champions,
05:58 je serais parti très loin du Paris-Saint-Germain".
06:00 - Ce qui fait mal, c'est le "très loin".
06:02 - Non mais... - Ça veut dire
06:04 qu'il nous prépare peut-être déjà psychologiquement
06:06 à un échec, mais pour justifier
06:08 le fait qu'il s'est investi au PSG
06:10 sur le long terme, c'est ça
06:12 qui est intéressant. - Exactement,
06:14 c'est-à-dire que quelque part,
06:16 il a le sentiment de pouvoir
06:18 infléchir le destin de ce club-là,
06:20 et de forcer des portes
06:22 dont on n'a aucune raison de penser que le PSG peut
06:24 les forcer. Parce que jusqu'ici, depuis qu'il est là,
06:26 c'est quand même trois éliminations sur cinq au huitième de final du Ligue des Champions.
06:28 Donc c'est quand même un petit peu...
06:30 Mais lui, il dit "malgré ça,
06:32 quelque part, ça l'excite encore plus,
06:34 après, ils lui ont donné beaucoup de contrôle sur le besoin".
06:36 Mais c'est-à-dire qu'on a toujours l'impression
06:38 qu'il va chercher des trucs... - Il veut bâtir.
06:40 - En tout cas,
06:42 qu'il se sent de taille à aller chercher des trucs démesurés
06:44 ou pharaonesques, en fait.