« J’ai perdu quelqu’un » : Michaël Gregorio revient sur les attentats du Bataclan et son envie d’y retourner - Vidéo Dailymotion

« J’ai perdu quelqu’un » : Michaël Gregorio revient sur les attentats du Bataclan et son envie d’y retourner

Transcript

00:00 Vous avez beaucoup joué au Bataclan, avant et après les événements.

00:04 Quand vous jouez après, c'est spécial pour vous ?

00:06 Vous y allez pourquoi ? Parce que vous pourriez changer de salle.

00:08 Oui, ça retourner, rejouer au Bataclan, c'était important pour moi.

00:13 Je crois que j'ai joué plus de 110 fois là-bas.

00:15 C'est ma maison.

00:18 Là, j'ai perdu quelqu'un le soir des attentats.

00:25 Et donc, ça s'est fait en plusieurs fois, l'envie de rejouer.

00:29 La première fois, il y a un documentaire sur le Bataclan, sur la salle de spectacle.

00:34 Il y a plein d'artistes qui sont interrogés sur leurs souvenirs du Bataclan.

00:40 Et moi, j'y vais vraiment le cœur léger, très heureux de pouvoir en parler.

00:45 Et j'arrive pour l'interview sur le bar à côté,

00:49 le bar avec les petits tonneaux qui s'appelle la Perroque.

00:53 Et en fait, là, je suis saisi, je n'arrive plus du tout à parler.

00:55 Je me rends compte que la dernière fois que j'ai vu ma pote, c'était dans ce bar.

00:58 Donc, j'ai la gorge nouée, j'ai vraiment du mal à faire l'interview.

01:03 Puis, je rentre chez moi, le temps passe.

01:05 Et puis, c'est vrai qu'avec l'équipe, on se dit quand même,

01:08 on n'aimerait pas laisser cette salle.

01:10 On a envie de reprendre un peu possession des lieux.

01:13 Donc, on en parle tous entre nous.

01:15 Ça fait vraiment l'unanimité dans l'équipe.

01:18 Et là, je sais que j'y retourne.

01:21 Je n'y retourne pas du tout le cœur léger.

01:22 Je me dis, oh là là, c'est un spectacle anniversaire, c'est une fête.

01:25 Comment ça va être pris?

01:27 Sauf qu'en fait, j'arrive, je pousse la porte

01:29 et je retrouve des techniciens du Bataclan, on se prend dans les bras.

01:32 Il y a le gardien, il y a Manu, il y a tout le monde.

01:34 Je me dis, putain, c'est chez moi, en fait.

01:36 Et le spectacle commence avec une vidéo.

01:38 Et là, j'entends le premier rire dans la salle, un rire qui est puissant.

01:42 Et d'entendre rire, en fait, dans cette salle,

01:44 je ne savais pas qu'un rire pouvait être aussi bouleversant.