• l’année dernière
Noémie Schulz, journaliste police-justice, est revenue sur la condamnation d’un père de famille de Roanne, qui s’était fait justice en frappant le mineur soupçonné d’avoir agressé sexuellement sa fille. 

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Transcription
00:00 Le tribunal de Rouen a rendu hier son jugement.
00:02 Ce père de famille a été condamné à huit mois de prison avec sursis.
00:05 C'est une peine qui est inférieure à celle qui avait été requise
00:08 en janvier dernier par le procureur de la République de Rouen,
00:11 qui avait demandé à l'encontre de cet homme de 28 ans,
00:13 par ailleurs déjà condamné pour des vols avec violence,
00:16 un refus d'obtempérer et des détentions de stupéfiants.
00:19 Il avait requis une peine de 18 mois de prison,
00:22 dont six à neuf mois avec sursis probatoires.
00:24 Il avait, ce procureur, évoqué un lynchage inacceptable.
00:26 Quand bien même le jeune serait coupable,
00:28 je vous le dis les yeux dans les yeux, vous n'aviez pas le droit de commettre
00:30 sur lui des faits de violence.
00:32 Seule l'autorité judiciaire peut dire si quelqu'un est coupable et le condamner.
00:36 Il a donc été condamné, ce père de famille, mais moins sévèrement,
00:39 huit mois de prison avec sursis.
00:40 Un de ses amis a lui été condamné à une peine de six mois ferme,
00:43 une peine donc plus sévère.
00:45 Et les deux derniers prévenus,
00:46 puisqu'ils étaient quatre à être renvoyés devant le tribunal,
00:49 ont été relaxés au bénéfice du doute.
00:51 Motivation du tribunal, Noemi, c'est important dans ce cas
00:55 qui a été très, très médiatisé.
00:57 Oui, et ce n'est pas toujours le cas.
00:58 D'ailleurs, hier, la présidente du tribunal a pris soin de motiver le jugement.
01:02 Elle a expliqué qu'elle avait tenu compte,
01:05 que les trois magistrats avaient tenu compte du contexte
01:07 pour justifier une peine relativement clémente par rapport aux réquisitions.
01:11 On vient de le voir, une peine de principe qui doit rappeler que même si
01:16 on pouvait comprendre l'état dans lequel se trouvait ce père de famille,
01:18 eh bien, les faits étaient bien constitutifs d'une infraction.
01:22 Ce père de famille qui, lors de l'audience à laquelle nous avions attendu,
01:25 avait dit "je ne me maîtrisais pas moi-même",
01:27 au moment des faits, ça fait 24 heures qu'il n'a pas dormi,
01:30 il a peur pour sa petite fille,
01:32 je ne le referai pas, ce n'est pas acceptable.
01:34 Il y a donc eu une forme de mensuétude à l'encontre de ce père de famille,
01:38 ce qui n'a pas été le cas pour un de ses amis,
01:42 qui a été condamné à cette peine de six mois ferme.
01:45 J'y viens.
01:46 D'abord parce qu'il était en état de récidive légale pour des faits de violence,
01:49 ce qui n'est pas le cas du père de famille,
01:50 qui avait un casier judiciaire, mais qui n'était pas en état de récidive légale.
01:53 Et puis surtout, le tribunal a fait une différence
01:56 entre celui dont la petite fille a été peut-être agressée,
02:00 et donc dont on peut comprendre l'émotion, la colère et donc la réaction démesurée,
02:05 et puis un ami qui, lui, le tribunal a estimé qu'il n'avait pas,
02:10 qu'il ne pouvait pas opposer de la même façon ses sentiments,
02:13 cette colère, comme pour le père de famille.
02:15 [Musique]

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