la saga de Gisèle Picaud, une des premières femmes à travailler dans le BTP

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Tous les jours, du lundi au vendredi dans Saga, Charlotte Barriquand retrace la saga d'une entreprise française.

Retrouvez "Saga" sur : http://www.europe1.fr/emissions/ca-va-bien-pour-eux
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Transcript
00:00 - Europe 1 - La France bouge
00:02 Elisabeth Assaillac
00:04 Et je peux vous dire que ça rit dans le studio, ça fait du bien, oui, parce qu'aujourd'hui La France Bouge célèbre la femme,
00:09 c'est une journée spéciale. Aujourd'hui on a la joie d'être avec vous Gwendoline Kazna, vous êtes la directrice générale du groupe Eurostar.
00:16 On avance plutôt bien en France, on l'a dit depuis le début de l'émission, vous vous l'avez dit à l'instant, c'est une phrase choc,
00:23 vous êtes un quota, vous l'avez dit. On va retourner, si vous le voulez bien, toutes les trois, dans les années 60,
00:29 avec une femme, une femme singulière, c'est l'une des toutes premières à travailler dans le BTP et Solène Godin, bonjour.
00:37 - Bonjour Elisabeth. - Vous allez nous raconter son histoire.
00:40 La France bouge, la saga du jour.
00:45 C'était une pionnière, Gisèle Picot, c'est une des premières femmes ingénieure dans les travaux publics,
00:52 elle est aujourd'hui âgée de 81 ans, elle a accepté de vous raconter son aventure professionnelle, Solène.
00:59 Oui, une femme sur un chantier du jamais vu dans les années 60.
01:04 J'avais l'impression d'être un numéro tout à fait à part. Je me suis retrouvée seule femme, diplômée, autrement c'était des hommes qui bossaient,
01:15 et que j'ai fait bosser après pour moi.
01:18 Pour mettre les chefs de chantier et les ouvriers dans sa poche, elle n'hésite pas à troquer sa jupe et ses talons pour un pantalon et des bottes.
01:25 Elle vise son casque de chantier sur sa mise en pli impeccable, elle descend dans les sous-sols, grimpe sur les échafaudages,
01:31 elle se bâtit une réputation en béton au prix de quelques comérages.
01:37 Les gens discutaient autour de moi. Un midi je déjeunais avec les hommes au restaurant, on disait "tiens, aujourd'hui elle déjeune avec un tel,
01:47 aujourd'hui c'est un tel". Il y avait quand même de la jalousie, c'est que la femme n'avait pas sa place à l'époque.
01:54 Pour lutter contre les préjugés, la méthode Picot, c'est ça.
01:57 Franchement, alors là, j'ai pas fait attention. J'avais rien d'autre à faire qu'à continuer.
02:03 Donc elle a continué, c'est son secret à elle, Gisèle Picot a persévéré grâce à un homme.
02:08 Grâce à son patron, un pilier pour la jeune ingénieure. Entre eux, les bilans se faisaient dans un endroit pas banal.
02:15 Dans l'ascenseur, quelquefois ils me posaient des questions pour essayer de bien m'installer dans l'entreprise.
02:22 Alors ils me demandaient si ça allait bien, si on m'embêtait pas trop. Il y a des gars qui n'osaient pas me toucher parce qu'ils savaient que Francis Boué faisait attention.
02:32 Mais Gisèle Picot ne doit pas sa détermination qu'à ce seul soutien.
02:37 Gisèle est une enfant de la guerre. À 12 ans, elle perd sa famille dans le bombardement de Châlons-sur-Saône le 25 août 1944.
02:45 Cet événement funeste est l'architecte de sa pugnacité. Dans la torpeur, elle comprend qu'elle ne pourra compter que sur elle-même et sur l'école.
02:54 En pensionnat, elle redouble d'efforts, décroche ses diplômes, gravit les échelons sans jamais reculer.
03:01 Alors quand on lui demande aujourd'hui quel conseil elle donnerait aux jeunes femmes qui hésitent à se lancer, Gisèle répond
03:07 "Mais il faut y aller, il faut y aller !"
03:10 Merci Solène Godin.
03:13 On était en train de sourire autour de la table de la France Bouge, Gwendolyn Cazeneuve.
03:18 Vous l'avez entendu, Gisèle Picot doit toute cette carrière à un homme.
03:23 Je suis d'accord en l'écoutant.
03:27 Quand je me retourne sur mon parcours, je crois que je parlais de mes menteurs tout à l'heure, toute ma carrière je le dois à des hommes qui ont cru en moi plus que je n'y croyais moi-même.
03:41 Je la dois à mon mari qui m'a toujours poussée, qui a toujours cru en moi et qui m'a toujours dit "Si on n'y arrive pas, c'est pas grave, on trouvera des solutions."
03:50 Et puis une étude montre que les femmes qui ont réussi ont souvent été très portées, supportées au sens anglo-saxon du terme, par leur père.
04:00 Encouragées par leur père.
04:02 Et donc oui, je crois que nous devant toutes, enfin je ne sais pas pour vous mesdames, mais on doit beaucoup, beaucoup, beaucoup aux hommes.
04:11 Et donc la journée des femmes, ce n'est pas une journée contre les hommes, bien au contraire.
04:18 Je ne sais pas si on doit tout à des hommes, en tout cas je pense qu'il y a des alliances qui sont importantes.
04:23 Moi j'ai un associé qui est formidable, Thibault Marty, et je pense que c'est hyper important, je ne sais pas pour toi Lauren, mais j'ai la chance d'avoir un associé qui me laisse la place.
04:32 Et vous la prenez.
04:34 Et je la prends, et ce serait un sujet pour les femmes de savoir prendre sa place, d'oser d'y aller et d'aller au combat.
04:40 Laure Cohen.
04:42 Je partage ces deux constats.
04:46 Portée et admirée par, je mets aussi l'admiration dedans par sa famille, poussée par son mari, par, tu parlais de nos parents, enfin de notre père.
04:59 Mais je pense que c'est vrai que ça, ça aussi, ça m'a contribué à me lancer.
05:05 Quand j'entendais toute la journée "mais t'es capable, mais t'es incroyable, mais regarde ton caractère, mais vas-y".
05:11 Et donc ça, ce sont des mots qui résonnent encore dans ma tête.
05:14 Et effectivement, l'association, tu parles de complémentarité, je pense que c'est important, donc tu as osé prendre ta place, et on t'a permis de prendre ta place aussi.
05:25 Et je pense que ça, ce sont deux arguments qui montrent que oui, c'est la journée de la femme, mais l'homme a largement sa place.
05:33 Heureusement, et heureusement.
05:35 - Allez, on va terminer. Gwendolyn Cazenave, quels conseils pourriez-vous donner aux femmes qui vous ont écouté, aux jeunes femmes,
05:42 là aujourd'hui dans la France Bouge, vous en tant que patronne d'un groupe comme Eurostar, elles veulent se lancer, il faut quoi ?
05:49 - De l'énergie, ne jamais rien lâcher, y croire, trouver des alliés, trouver des femmes, puisque maintenant nous sommes nombreuses à être là, à m'entourer.
05:59 Donc voilà, se faire des alliés, des gens qui croient en nous, et ne jamais, jamais, jamais lâcher.
06:05 - Voilà le conseil.
06:07 - Merci à vous, c'est déjà la fin de votre émission.
06:10 Merci à Géraldine Martinez, vous êtes la cofondatrice d'Otto, merci à vous Laure Cohen, cofondatrice de CertiDeal,
06:16 et merci à Gwendolyn Cazenave, merci d'être venue aujourd'hui dans la France Bouge pour cette journée si particulière.
06:22 Vous êtes la directrice générale du groupe Eurostar.
06:25 Merci à vous aussi Solène Godin pour cette très belle saga du jour, au tour de Gisèle Picot.
06:29 A demain, mercredi, pour une nouvelle France Bouge, restez sur Europe 1 et retrouvez la Europe 1 soir, chaque jour de 19h à 20h,
06:38 présentée par Raphaël Delvolvé, avec un tour complet de l'actualité du jour, des invités et des témoignages d'auditeurs.
06:44 Parlons-nous ! Tiens, passez-nous un coup d'huile, donnez-nous votre avis, vous pouvez dès maintenant laisser vos coordonnées au 3921,
06:51 et Europe 1 vous rappellera.
06:52 A demain, dans un instant, le flash suivi de Christophe Mondlat.
06:56 [Musique]

Recommandée