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Le popcorn a commencé à être vendu dans les salles de cinéma en 1920 par Julia Braden. Son succès à poussé les autres cinéma de l'époque à l'imiter, si bien que 20 ans plus tard en 1940 la majorité des cinémas américains vendaient du popcorn. Les bénéfices de ses ventes vont permettent aux salles de cinéma d'évoluer en proposant au spectateurs une expérience très différente des salles du début du siècle.
Transcription
00:00 Sucrés, au caramel ou même salés pour ceux qui ont perdu le goût suite au covid,
00:03 on a tous déjà mangé du popcorn, et en particulier au cinéma.
00:06 Mais alors, qui s'est un jour dit que ce serait super cool de manger des grains de maïs exposés devant un film,
00:10 et qu'est-ce que ça a bien pu changer au cinéma ?
00:12 Installez-vous, bienvenue dans Kinéma !
00:28 Commençons par le commencement, qu'est-ce que le popcorn ?
00:30 Et promis, ça va être intéressant.
00:32 Les premières traces de consommation de popcorn datent de 5000 ans avant Jésus-Christ.
00:35 Elles ont été découvertes au Pérou, et on sait depuis le XVIIe siècle que des tribus amérindiennes en consommaient.
00:40 Petite info amusante, il existe deux formes de popcorn qui diffèrent selon les variétés.
00:44 La forme papillon, qui est éclatée, et la forme champignon, qui est plus ronde.
00:49 Ok, mais c'est quoi le rapport avec le cinéma ?
00:51 Eh ben, ça arrive.
00:52 Au début du XXe siècle, le cinéma s'est efforcé de copier les codes du théâtre.
00:55 Quand on y va, c'est en soirée, bien habillé, mais surtout à l'époque, les salles sont vraiment perçues comme des lieux de culture.
01:01 En clair, on n'y mange pas.
01:02 Ce serait mal poli, et puis ça salirait la salle.
01:04 Mais alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
01:06 Eh bien, dans les années 1920, une femme nommée Julia Braden a obtenu d'un exploitant de salle l'autorisation de vendre son popcorn dans son cinéma.
01:13 Inutile de dire que ça a giga grave marché.
01:15 10 ans plus tard, elle vendait son popcorn dans 4 cinémas différents, et gagnait l'équivalent de 300 000 dollars par an.
01:20 Les cinémas de l'époque vont regarder ça de loin, en se disant que ça fait quand même beaucoup de pognon à perdre pour éviter de salir les fauteuils et la moquette.
01:26 Voilà pourquoi dès 1940, la majorité des cinémas américains vendaient du popcorn.
01:31 Ça, ça va marquer un véritable tournant, parce que désormais, les cinémas américains vendent autre chose qu'une simple projection de films.
01:37 En réalité, c'était déjà un petit peu le cas avec la diffusion de publicité avant les films.
01:41 Une pratique qui a d'ailleurs été inventée en France en 1924 par Jean Mineur.
01:45 Ouais, c'est à cause de lui qu'on se tape 10 minutes de pub avant chaque film au cinéma.
01:50 Pas merci Jean !
01:51 Bref, les cinémas vont leur modèle économique changer en quelques années, et ce phénomène va être boosté par tout un tas de facteurs.
01:56 La grande dépression des années 30 qui a donné envie aux américains de se divertir pour pas cher,
02:01 la fin de la seconde guerre mondiale, plus tard la démocratisation de la voiture qui va pousser les salles à s'installer en dehors des centres-villes, etc.
02:07 Dès lors, il est facile de se demander si cette évolution commerciale n'a pas eu d'impact sur la distribution et la réalisation des films.
02:14 C'est en tout cas l'avis de Vincent Cassel.
02:17 Aujourd'hui, le cinéma, c'est vendre des popcorns, littéralement.
02:21 Il suffit de regarder comment ça se passe, la chaîne, la fin de la chaîne, c'est pas la qualité du film,
02:25 c'est combien de personnes vont venir le voir, et donc combien de litres de coca, combien de popcorns et combien de varibauds.
02:30 Ok ?
02:31 Quand ça vend moins, hop, et puis qu'il y a éventuellement une grosse daube qui va vendre plus, on dégage le bon film, voilà.
02:37 Donc on est...
02:39 Merci Vincent.
02:39 Alors, soyons clairs, il est très difficile d'affirmer que le popcorn a fait passer le cinéma d'un art noble à un divertissement de masse.
02:46 Déjà parce que c'est pas vrai, des films dits "artistiques", il y en a toujours eu, et il y en a toujours.
02:50 Mais ne soyons pas dupes pour autant.
02:52 En 2016, une étude a révélé que les ventes de confiseries représentaient 15% des chiffres d'affaires des cinémas français,
02:58 et c'était 40% pour les cinémas américains.
03:01 C'est beaucoup.
03:02 Et effectivement, il est facile de faire le constat qu'on a plus envie de manger du popcorn devant un Marvel que devant l'Alice de Schindler.
03:08 Pour autant, il n'y a quand même pas que des films d'action et des comédies à l'affiche.
03:11 Il y a même des salles de cinéma qui choisissent volontairement de ne pas projeter des films à succès,
03:14 en mettant à la place des films moins connus, qui ont peut-être plus d'intérêt culturel,
03:18 et même qui refusent de vendre des confiseries et des boissons.
03:20 Alors oui, en général c'est des petits cinémas, oui, il n'y en a pas partout, et oui, tout le monde n'y va pas, mais ça existe.
03:27 Et puis on peut se dire aussi que c'est peut-être une bonne chose que le cinéma soit super populaire,
03:31 et pas seulement réservé qu'à une catégorie de personnes.
03:33 Alors la prochaine fois que vous irez au cinéma et que votre voisin fera trop de bruit en mangeant son popcorn,
03:37 rappelez-vous que ces petits grains de maïs explosés ont au moins en partie bouleversé l'histoire de tout un art.
03:43 *bruit de bouche*
03:43 Merci à tous d'avoir regardé la vidéo, j'espère que ça vous a plu.
03:47 Dites-moi ce que vous en avez pensé dans les commentaires.
03:49 N'hésitez pas à vous abonner, vous êtes déjà presque 100 à l'avoir fait, c'est pas beaucoup, mais ça me fait très plaisir.
03:54 En plus des vidéos longues, je fais aussi des formats plus courts sur TikTok, Instagram et dans les shorts sur Youtube.
04:00 Ça marche super bien sur TikTok, quand j'ai commencé cette chaîne je voulais devenir Youtuber,
04:03 bah je suis plus TikToker que Youtuber à l'heure actuelle.
04:05 Bien sûr j'ai des vidéos en préparation, vous inquiétez pas, ça arrive.
04:09 D'ici là je vous remercie encore pour votre attention, et à très vite !
04:12 [Générique de fin]
04:14 [SILENCE]