Bonjour Dr Milhau du 11/03/2023

  • l’année dernière
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans La Santé expliqué à ma fille,
00:02 je vais répondre aux questions de Sacha sur l'andropause.
00:05 Est-elle vraiment l'équivalent de l'homéopause, mais chez les hommes ?
00:08 Les réponses dans un instant.
00:10 Puis avec le docteur Martin Blachier, nous reviendrons sur l'annonce
00:13 d'Emmanuel Macron sur la vaccination des garçons et des filles dès la cinquième
00:18 contre le papillomavirus.
00:19 Sacha, on s'intéresse aujourd'hui à l'andropause.
00:28 Alors, ce n'est pas une maladie, c'est quelque chose de physiologique,
00:32 de tout à fait normal.
00:33 C'est une période de la vie.
00:35 On le sait, les changements hormonaux font partie intégrante du vieillissement.
00:40 Et c'est bien de ça qu'il s'agit aujourd'hui.
00:42 Alors, est-ce qu'on peut dire que l'andropause, c'est en quelque sorte
00:45 la ménopause qu'ont les femmes, mais chez les hommes ?
00:48 Alors, effectivement, si on en reste au nom...
00:51 C'est un peu similaire, le nom.
00:52 C'était effectivement pour faire un parallèle avec la ménopause chez les femmes.
00:56 Mais on va voir que ce n'est pas un nom très bien choisi.
00:59 Je m'explique.
01:00 Le nom de ménopause correspond à peu près à la réalité.
01:03 Méno, ça veut dire règle, menstruation.
01:06 Et pause, ça veut dire arrêt.
01:08 Or, andropause, andro, ça veut dire hormone mâle.
01:12 Androgène, c'est le mâle.
01:14 Et pause, arrêt.
01:15 Or, chez les hommes, dans l'andropause, il n'y a pas du tout d'arrêt
01:19 des sécrétions des hormones mâles.
01:21 Donc, le nom est mal choisi.
01:22 C'est pour ça, d'ailleurs, que les scientifiques préfèrent l'appeler
01:25 soit le DALA, c'est assez joli, je trouve, DALA,
01:28 qui correspond mieux à la réalité.
01:31 DALA, ça veut dire déficit androgénique lié à l'âge.
01:35 Tu as ton DALA.
01:37 Ou alors SDT, syndrome de déficit en testostérone.
01:42 Donc, c'est vraiment un problème lié à la testostérone,
01:45 à l'hormone de la testostérone.
01:46 Oui, d'ailleurs, je crois qu'on va quand même continuer à l'appeler
01:48 andropause pendant l'émission.
01:51 Et du coup, la testostérone, à la base, à quoi elle sert ?
01:54 Pour comprendre après, qu'est-ce qui se passe quand il y a un problème
01:56 avec la testostérone ?
01:57 Tu as raison, c'est tout à fait lié à la testostérone,
01:59 la testostérone...
02:01 À l'âge et à la testostérone.
02:03 La testostérone, c'est l'hormone mâle par excellence, si tu veux.
02:08 Elle est sécrétée à 85% par des petites cellules
02:12 qui se trouvent dans les testicules,
02:14 que l'on appelle les cellules de Leidig.
02:17 Ces petites cellules, en fait, elles fabriquent pratiquement
02:20 la majeure partie de la testostérone chez l'homme.
02:24 Et il y a 15% qui sont fabriquées quand même par une petite glande
02:28 qui se trouve sur les reins, sur chaque rein, on en a deux,
02:31 ce qu'on appelle la surrénale.
02:33 Et c'est d'ailleurs ce qui explique que les femmes,
02:35 elles aussi, en moindre quantité,
02:38 mais elles ont aussi de la testostérone,
02:40 puisqu'elles ont aussi des surrénales qui fabriquent
02:42 un peu de testostérone.
02:44 Et la majeure partie, c'est sur les cellules de Leidig.
02:47 Donc chez les hommes.
02:48 Voilà.
02:49 Et la testostérone, elle a quoi comme action sur le corps humain ?
02:54 Elle a plein d'actions.
02:55 Elle a plein d'actions qui sont absolument...
02:57 On peut dire, pour résumer toutes les actions,
03:00 qu'elle va agir...
03:01 C'est l'hormone de l'énergie, mais de l'énergie physique
03:05 et de l'énergie mentale, psychique.
03:07 Elle agit sur pratiquement tout, comme on va le voir.
03:09 Sur le cerveau, tu vois, elle te donne le moral,
03:12 elle facilite la concentration, la mémorisation.
03:15 Elle agit sur les muscles, on le sait,
03:17 c'est ceux qui font du dopage, c'est la force musculaire,
03:20 et se font gonfler les muscles.
03:22 Elle agit aussi sur les os, et ça, on le sait moins,
03:25 alors que c'est très important.
03:27 La testostérone est très importante
03:29 pour avoir une bonne densité osseuse,
03:31 une bonne qualité osseuse, tu vois.
03:33 Elle agit aussi sur la moelle osseuse,
03:35 ça aussi, on le sait moins.
03:36 Elle fait fabriquer notamment les globules rouges.
03:39 Donc tu vois, quand je te dis que c'est vraiment
03:41 l'hormone de l'énergie,
03:42 et encore, on a mis les principaux effets,
03:43 il y en a d'autres.
03:44 Elle agit bien entendu sur la sexualité,
03:47 non seulement sur la qualité du sperme,
03:49 mais aussi sur les érections.
03:52 Dans le cerveau, j'ai oublié la libido aussi,
03:54 c'est là que ça se passe,
03:56 tout vient du boss de la sexualité,
03:59 c'est quand même le cerveau.
03:59 Le plus gros organe sexuel du corps, c'est le cerveau.
04:02 Et elle agit aussi sur la peau,
04:04 donc l'épaisseur de la peau, la pilosité aussi,
04:07 tu sais, à la puberté, quand la hormone,
04:09 quand la testostérone est fabriquée en grande quantité,
04:12 c'est là que tu vois aussi apparaître
04:14 caractères sexuels secondaires,
04:15 notamment les poils, la barbe, partout, etc.
04:18 Donc voilà les principaux effets de la testostérone.
04:21 Et ce qui est très bien fait,
04:23 c'est qu'en fait la testostérone,
04:24 tu sais que ce corps humain est incroyable,
04:26 elle est donc, je te disais, fabriquée à 85%
04:29 dans les petites cellules de l'ADD des testicules,
04:32 mais c'est pareil, l'ordre, il est donné dans le cerveau.
04:34 On a, enfin pardon, les hommes ont une espèce de thermostat
04:39 dans le cerveau qui va déclencher une hormone
04:42 qu'on appelle LH et qui va,
04:44 quand il en manque, la testostérone,
04:45 déclencher la production...
04:46 - Régulée.
04:47 - Voilà, régulée, exactement.
04:48 Quand il y en a trop, elle va se calmer
04:50 et quand il en manque, la production va être augmentée.
04:53 C'est quand même très bien fait.
04:55 - Et alors donc là, c'est ce que fait la testostérone.
04:58 On a vu que quand il y avait l'andropause,
05:00 il y avait un problème avec cette testostérone.
05:01 Alors pour expliquer plus simplement,
05:03 est-ce que tu peux expliquer les différences
05:05 entre l'aménopause chez la femme et l'andropause chez l'homme ?
05:09 Tu nous as dit déjà que ce n'était pas un arrêt net
05:11 de la production d'hormones,
05:12 mais il y a quoi d'autre comme différence ?
05:13 - Il y a pas mal de différences qui sont assez importantes,
05:15 effectivement, et c'est bien de les préciser.
05:17 Tu vois, par exemple, chez les hommes,
05:21 comme on vient de le dire,
05:22 tous les hommes ne sont pas touchés, on va y revenir.
05:25 Ça ne va pas toucher tous les hommes, contrairement à l'aménopause.
05:30 L'aménopause, on le rappelle, toutes les femmes passeront,
05:34 qui arrivent à un certain âge, bien sûr,
05:36 c'est en moyenne 50 ans, tu vois,
05:37 et toutes les femmes seront touchées,
05:39 que ce soit maman, soeur, fille, cousine, grand-mère,
05:44 toutes les femmes, contrairement aux hommes.
05:47 Chez les femmes, l'aménopause,
05:50 voilà, un arrêt total des sécrétions des hormones féminines,
05:54 les ovaires s'arrêtent de sécréter.
05:56 En revanche, chez les hommes, c'est une diminution
05:59 qui va être progressive de la testostérone,
06:01 c'est pour ça que pose le mot "immal choisie".
06:04 Et surtout, chez les femmes, quand elles sont ménopausées,
06:08 ça veut dire qu'elles ne peuvent plus faire d'enfants.
06:11 Elles ne peuvent plus jamais avoir d'enfants.
06:13 Alors que les hommes peuvent encore avoir un enfant.
06:16 Je rappelle quand même le record,
06:21 c'est un Indien de 96 ans qui a eu un enfant.
06:25 À 96 ans !
06:26 Mais la fertilité baisse quand même avec les années.
06:30 Les hommes ne sont pas...
06:31 Bien sûr, tu as tout à fait raison.
06:33 Ils sont de moins en moins fertiles quand même avec le temps.
06:36 Exactement, c'est vrai.
06:37 La fertilité, elle va diminuer,
06:39 mais on a encore des spermatozoïdes,
06:41 on peut encore procréer et ce record 96 ans.
06:45 Et tu nous as dit, les hommes,
06:47 que tous les hommes n'étaient pas touchés par l'andropause.
06:51 Alors, est-ce que c'est dû au hasard ?
06:54 Pourquoi certains hommes sont touchés et pas d'autres ?
06:57 Déjà, c'est quoi la fréquence ?
06:58 En fait, on ne sait pas.
07:00 C'est-à-dire qu'on estime.
07:03 En fait, la testostérone, elle va diminuer avec l'âge, avec le temps.
07:08 Comme on va le voir sur ce schéma.
07:09 On va dire que, allez,
07:11 pic de testostérone, c'est entre 30 et 40 ans,
07:13 où là, vraiment, c'est quasiment 100 %, tu vois.
07:16 Et avant, bien avant aussi.
07:18 Après, ça commence...
07:20 Certains chiffres disent qu'il y a un homme sur cinq,
07:23 c'est-à-dire quand même 20 % des hommes,
07:25 qui commencent à être touchés à 50 ans.
07:27 Et puis tu le vois, c'est la proportion de testostérone dans le corps.
07:31 On voit bien qu'au fil des années, il y en a quand même beaucoup moins.
07:35 Mais il y en a encore, tu vois.
07:37 Et on ne peut pas prévoir chez qui ça va diminuer.
07:40 Alors justement, il n'y a pas de profil type d'homme
07:43 qui vont être androposés ?
07:44 Alors si, il y a quand même des facteurs de risque
07:46 d'être plus androposé que quelqu'un.
07:49 D'avoir plus de risque d'être androposé.
07:51 Alors l'obésité.
07:52 Alors c'est peut-être un homme qui s'est mis du vernis à ongles,
07:55 je ne sais pas, sur les orteils.
07:56 Bon là, on parle toujours des hommes.
07:58 On parle toujours des hommes.
07:59 Donc il y a le surpoids qui est un facteur important.
08:01 Pourquoi ?
08:02 Parce qu'en fait, quand on est en surpoids,
08:05 la graisse, en fait, elle va transformer,
08:07 aider à transformer la testostérone en hormone féminine.
08:11 Et d'ailleurs, bien souvent, les personnes qui sont obèses
08:14 ont des signes un peu d'essein, ce qu'on appelle des gynécomasties.
08:17 Tu vois, pas du poids, mais dû à la transformation
08:20 de la testostérone en hormone féminine.
08:23 Donc l'obésité, le tabac, l'alcool, l'ascélentarité.
08:27 Quand tu ne bouges pas,
08:28 tes muscles, d'avoir une activité physique,
08:31 ça aide à fabriquer de la testostérone,
08:33 hypertension artérielle et certains médicaments,
08:36 notamment des chimiothérapies, des antidépresseurs, etc.,
08:39 qui peuvent avoir une influence.
08:41 Et alors, comment un homme va pouvoir savoir,
08:44 même s'il a certains de ces facteurs de risque,
08:48 va être sûr et va savoir qu'il a, qu'il fait une andropause ?
08:52 Est-ce qu'il y a des symptômes propres à l'andropause ?
08:55 Alors, pour résumer,
08:57 on va dire que lorsqu'un homme ressent
09:00 une espèce de coup de vieux, mais accéléré...
09:03 Il n'y a pas d'explication, tout à coup.
09:05 À partir de quel âge ?
09:06 À partir de... Il y en a, c'est 40 ans, il y en a, c'est 50 ans.
09:09 On va dire qu'en moyenne, les 20 % dont je te parlais tout à l'heure,
09:12 un homme sur 5, on dit que c'est à partir de 50 ans.
09:15 Un coup de vieux, c'est-à-dire ?
09:17 Mais certaines études disent que c'est un peu moins.
09:20 Ce n'est pas un homme sur 5, c'est...
09:22 Ah, un peu moins en fréquence, d'accord.
09:23 5 %, 6 %.
09:25 D'accord, donc les symptômes...
09:26 Donc les principaux symptômes, je te dis, un coup de vieux accéléré,
09:29 il va y avoir un peu tous les effets inverses de ce qu'on a vu pour la qualité.
09:33 Donc une baisse de la libido, des troubles érectiles.
09:36 Tu te sens fatigué, puisque comme je te le disais, c'est l'hormone de l'énergie.
09:40 Donc tu te sens fatigué,
09:42 mais tu te sens fatigué physiquement et moralement aussi.
09:45 Tu n'arrives pas à te concentrer, tu as des troubles de la mémoire.
09:47 Il y a des symptômes un peu similaires à ceux de la ménopause.
09:50 La fatigue...
09:51 Il y a même des bouffées de chaleur, on ne l'a pas mis là.
09:53 Certains hommes présentent aussi des bouffées de chaleur.
09:57 Une perte musculaire, une baisse de la pilosité,
10:01 les poils deviennent un petit peu plus fins, etc.
10:04 Donc voilà les principaux symptômes.
10:06 Mais je te dis, je crois que le plus simple, c'est de se dire
10:09 que quelqu'un qui ressent comme un coup de vieux un peu brutal, un peu accéléré,
10:14 doit se poser la question, tiens, est-ce que ce ne serait pas l'andropause ?
10:17 Et alors qu'est-ce qu'il fait s'il ressent ces symptômes
10:20 et qu'il se pose la question, il va voir qui, il fait quoi ?
10:23 Comme on le disait tout à l'heure, autant la ménopause est très connue,
10:27 autant l'andropause pas trop.
10:29 Il y a eu même des questions, mythe ou réalité,
10:32 est-ce qu'elle existe vraiment, etc.
10:34 Peut-être par certains hommes qui avaient peur de vieillir, je ne sais pas.
10:38 En tout cas, la question s'est posée sur l'existence réelle ou pas de cette andropause.
10:41 Est-ce qu'on peut être sûr qu'on a une andropause ?
10:44 Comment on sait ? Est-ce qu'il y a un test ?
10:46 Il faut oser en parler, donc il faut aller consulter.
10:49 Et ça c'est important, parce qu'autant une femme va consulter
10:53 quand elle sent qu'elle est ménopausée, en même temps elle a des symptômes assez visibles,
10:58 mais autant un homme a du mal.
10:59 Or, il ne faut pas hésiter à aller consulter votre médecin généraliste,
11:03 votre urologue, votre endocrinologue, les médecins des hormones.
11:07 Et comment il va savoir que c'est ça ?
11:09 Déjà, il va poser des questions, après il va faire un dosage.
11:13 Ça se dose la testostérone.
11:15 J'allais dire les testostérones,
11:16 parce qu'en fait on va doser deux formes de testostérone,
11:20 la totale et une qui est un peu plus active.
11:22 Donc on dose le taux de testostérone,
11:26 et comme ça on sait réellement s'il y a un problème ou pas.
11:30 Et s'il y a un problème et qu'il y a moins de testostérone,
11:33 est-ce qu'il y a des traitements qu'on peut prendre ?
11:34 Ou est-ce que c'est une fatalité ?
11:36 Ok, on est ménopausé du coup, et on ne peut rien y faire.
11:40 Alors justement, il y a des traitements, et c'est pour ça qu'on en parle aujourd'hui.
11:43 C'est justement pour informer, pour dire que ce n'est pas une fatalité.
11:47 Il existe des traitements.
11:48 Donc le médecin, il va déjà, en fonction du taux,
11:51 vous conseiller aussi des règles hygiéno-diététiques.
11:54 On l'a vu tout à l'heure, supprimer l'alcool, le tabac, perdre un peu de poids.
11:59 Et surtout, surtout, pratiquer une activité physique.
12:03 L'activité physique fait produire de la testostérone,
12:06 fait sécréter de la testostérone.
12:08 Donc ça c'est important.
12:09 Et sinon, si ça ne suffit pas, il peut vous donner des traitements de la testostérone.
12:16 C'est un traitement substitutif.
12:18 On va pallier le manque.
12:19 - Ça redonne la testostérone ?
12:21 - Voilà, on t'injecte soit en injectable, soit en gel, soit en capsule.
12:27 Le médecin peut vous proposer des traitements à base de testostérone.
12:31 J'en profite pour dire, on ne va pas acheter de la testostérone sur Internet,
12:35 parce qu'en fait, c'est un traitement qui doit être surveillé.
12:39 Il peut y avoir des contre-indications, hypertrophie de la prostate.
12:43 Il y a des contre-indications que le médecin connaît très bien,
12:46 et il va vous surveiller.
12:47 Le but du traitement, c'est quoi ?
12:49 C'est de redonner tout ça, de retrouver tout ce qu'on a perdu, exactement.
12:54 Et on y arrive.
12:55 Et surtout, on s'évite finalement.
12:57 C'est un traitement à visée diagnostique,
13:00 puisque si au bout de quelques semaines ou quelques mois, ça fonctionne,
13:03 c'est que c'était ça.
13:04 Donc voilà, et on continue toujours son traitement sous surveillance.
13:08 Et comme je te disais, ça existe sous plusieurs formes, les médicaments.
13:11 - Et est-ce que c'est...
13:12 Parce que là, il y a écrit "améliorer la qualité des érections",
13:14 est-ce que c'est les mêmes médicaments qu'on donne
13:16 quand on a des troubles de l'érection, ou ça n'a rien à voir ?
13:19 - Alors non, ce qu'il faut bien comprendre,
13:21 c'est que les traitements de l'andropause, la testostérone,
13:24 elle, elle va agir vraiment sur tout.
13:26 Elle va vous donner une énergie sur le bien-être physique,
13:30 sur le bien-être moral.
13:32 Elle va éviter l'ostéoporose.
13:34 Je rappelle quand même qu'un tiers des fractures du col du fémur,
13:39 c'est lié chez les hommes.
13:41 C'est lié à l'ostéoporose, une perte de la densité osseuse.
13:45 Donc elle va vous redonner tout ça.
13:46 Donc en plus, c'est de la prévention aussi.
13:48 - Plus la libido, etc.
13:49 - Alors que tous ces médicaments que tout le monde connaît maintenant,
13:53 le Viagra, le Cialis, le Levitra et le Spedra, il y en a quatre.
13:56 J'en profite pour dire, on ne les achète pas sur Internet, eux aussi, non plus.
14:00 Surtout pas.
14:01 C'est sur ordonnance.
14:03 Il y a des contre-indications.
14:04 Les quelques différences, on va dire que le Viagra, le Levitra, le Spedra,
14:08 ça va fonctionner pendant 3-4 heures.
14:10 Et la différence, c'est surtout avec le Cialis qui, lui, peut fonctionner jusqu'à 36 heures.
14:14 Voilà les principales différences.
14:16 - C'est pas le médicament de l'andropause.
14:17 - Non.
14:18 Il y a le testostérone, andropause et troubles de l'érection.
14:21 - Donc il y a des médicaments pour l'andropause.
14:23 - Et ça, c'est important.
14:24 C'est important de le dire.
14:25 Ce n'est pas une fatalité.
14:27 Autant les femmes, elles se font traiter, pas toutes,
14:31 mais elles peuvent se faire traiter pour la ménopause.
14:33 Eh bien, les hommes aussi.
14:34 Donc il ne faut pas hésiter à les consulter, à en parler.
14:37 - Ce n'est pas une fatalité.
14:38 - Ben voilà, ce n'est pas une fatalité, l'andropause.
14:40 - Docteur Martin Blachier, bienvenue.
14:48 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique, épidémiologiste.
14:51 Et aujourd'hui, vous vouliez réagir à l'annonce d'Emmanuel Macron concernant,
14:57 c'est pour la rentrée, je crois, la vaccination des élèves garçons et filles.
15:02 - Absolument.
15:03 - Dès la cinquième.
15:04 Donc contre le papillomavirus.
15:06 Déjà, un petit rappel sur ce qu'est le papillomavirus.
15:09 - Le papillomavirus, c'est un virus qui est partout dans notre environnement,
15:12 qui se transmet par voie sexuelle.
15:15 Et en fait, chez certaines personnes, l'infection par ce virus va pouvoir
15:20 faire débuter un processus de cancérisation de certaines zones du corps,
15:25 notamment chez la jeune fille, le col de l'utérus,
15:27 c'est-à-dire le tout début de l'utérus qui est au fond du vagin.
15:31 L'anus, chez les garçons et chez les filles.
15:33 Et ça peut aussi entraîner des cancers au fond de la gorge,
15:36 dans ce qu'on appelle l'oropharynx.
15:37 C'est un phénomène, évidemment, qui va prendre beaucoup de temps après l'infection.
15:41 Mais c'est une infection qui, de façon chronique,
15:43 peut entraîner des lésions précancéreuses.
15:45 Et après, si on ne les détecte pas et qu'on ne les traite pas,
15:48 un cancer, un cancer du col de l'utérus, un cancer de la marginale
15:52 ou un cancer de l'oropharynx.
15:53 - On va rappeler qu'il y a plusieurs familles.
15:55 On l'appelle aussi HPV, Human Papillomavirus.
16:00 On rappelle qu'il y a plusieurs souches.
16:03 En général, on peut s'en débarrasser tout seul,
16:04 mais parfois, effectivement, il reste.
16:08 Il ne faudrait pas non plus qu'on fasse peur aux gens.
16:12 C'est vraiment, on le surveille, mais ça ne va pas.
16:14 Ce n'est pas parce qu'on vous dit Papillomavirus
16:17 que tout de suite, il y a un souci.
16:19 - Vous faites bien dire déjà, il n'y a qu'un certain nombre de souches,
16:21 une dizaine qui peuvent entraîner un cancer.
16:23 Il y a plein d'autres souches qui sont des souches assez bénignes,
16:26 qui peuvent entraîner d'autres petites infections,
16:27 comme des condylomes, par exemple, qui sont...
16:29 - Ce qu'on appelle des crêtes de coque.
16:30 Vous voyez un coque, vous voyez la crête du coque,
16:31 ça ressemble à ça.
16:32 - Exactement, qui peuvent régresser.
16:34 Et puis, on peut se débarrasser nous-mêmes, d'ailleurs, de ce virus.
16:37 Il peut revenir.
16:38 Et donc, en fait, effectivement, c'est un virus qui circule.
16:41 Mais de protéger contre les quelques virus,
16:44 ces dix séreotypes de Papillomavirus qui peuvent entraîner des cancers,
16:48 peut vous éviter, dans de très rares cas, évidemment,
16:51 de développer ces cancers.
16:53 Et c'est une stratégie qui fonctionne et qui a fonctionné dans d'autres pays.
16:56 - Oui, parce que ce qu'on peut rappeler, c'est qu'en fait,
16:58 le vaccin, il existe depuis un moment.
17:00 - Absolument.
17:01 - Mais en France, ça n'a pas tellement fonctionné.
17:03 - Exactement. En fait, il n'y a pas de nouveauté.
17:04 On a l'impression qu'il y a une nouveauté.
17:05 Non, c'est un vaccin qui s'appelle le Gardasil ou le Cervaris,
17:08 qui protège contre ce Papillomavirus.
17:11 Et ça n'a jamais décollé en France parce que ça n'a jamais été organisé.
17:14 C'est-à-dire qu'en fait, les mères, essentiellement,
17:17 pouvaient faire vacciner leurs jeunes filles contre ce Papillomavirus.
17:21 - Les mères et les mamans.
17:22 - Les mamans, exactement.
17:24 On essaie de vacciner les jeunes filles avant les premiers rapports sexuels.
17:28 Ou les papas qui peuvent emmener leur fille, effectivement.
17:31 Je pense que c'était plus souvent les mamans.
17:33 - Vous avez raison.
17:34 - Mais qui peuvent emmener chez le médecin,
17:35 faire vacciner leur fille avant les premiers rapports sexuels.
17:38 Pourquoi ? Parce qu'on se contamine par voie sexuelle.
17:40 Donc, il vaut mieux être vacciné avant d'avoir été contaminé qu'après.
17:43 Même si vous vous vaccinez après les premiers rapports sexuels,
17:45 vous avez quand même une efficacité,
17:47 mais moindre que si c'est vraiment au tout début de l'activité sexuelle.
17:50 - Oui. Et en plus, en France, ça n'a pas tellement pris, comme vous disiez.
17:54 Ça a été peut-être un manque d'information, peut-être, je ne sais pas.
17:58 - Ça n'a pas été organisé.
18:00 Il y a deux types de vaccination.
18:01 Il y a la vaccination qu'on dit opportuniste,
18:03 c'est-à-dire que vous informez les gens, vous informez les parents essentiellement.
18:06 Et les parents vont chez leur médecin,
18:08 discutent avec le médecin et le médecin peut vacciner l'enfant.
18:11 Et puis ensuite, il y a les vaccinations qui sont organisées,
18:13 c'est-à-dire comme les vaccinations, par exemple, des jeunes enfants.
18:16 Toutes les femmes à la maternité, on leur dit,
18:18 vous allez chez le pédiatre et vous allez faire les différents vaccins.
18:20 Et donc là, vous êtes sur quelque chose de systématique.
18:22 Et ce n'est pas spontané, ce n'est pas vous qui prenez la décision.
18:26 Donc, on a décidé finalement d'organiser la vaccination contre le papillomavirus
18:30 de façon à ce que déjà, il y ait une égalité, que tout le monde soit vacciné
18:33 et puis de réussir au niveau des pays qui ont vraiment réussi la stratégie vaccinale,
18:38 comme l'Australie, comme l'Angleterre, comme l'Espagne,
18:41 où ils sont à des taux de vaccination qui sont autour de 80 %,
18:44 là où nous, on est deux fois inférieurs.
18:46 Tout à fait, le Portugal, la Suède, la Hongrie, donc ils sont tous autour de 80 %.
18:50 Et nous, on n'est plus deux fois inférieurs parce que eux...
18:52 - Ils sont tous organisés dans le milieu scolaire. - Ils sont en Europe, ils sont salariés, ils sont géographiques.
18:54 - Exactement. Et nous, on est restés sur cette vaccination spontanée.
18:57 Et l'idée, c'est de prendre le même mode de vaccination que ces pays-là,
19:00 de façon à avoir les mêmes résultats, c'est-à-dire avoir un nombre de femmes
19:03 infectées par le papillomavirus qui est autour de 1 % à la fin de l'adolescence
19:08 contre 30 à 40 %, 25 % quand vous n'avez pas ces taux très élevés de vaccination.
19:13 - Non, mais surtout en France, contrairement à d'autres pays,
19:17 on ne vaccinait que, on ne conseillait de vacciner que les jeunes filles.
19:21 - Exactement. - Et pas les garçons.
19:22 - Exactement. - Or, c'est sexuel, donc forcément,
19:25 on n'empêchait pas la circulation du virus.
19:26 - Alors, il y a deux raisons pour vacciner les jeunes garçons.
19:29 D'abord, un, les garçons peuvent avoir des cancers,
19:31 évidemment pas du col de l'utérus, mais de la marginale et de l'oropharynx.
19:34 Et ensuite, il y a évidemment la circulation puisque les garçons vont.
19:37 Et si, effectivement, les garçons se vaccinaient, vous auriez moins de portages.
19:41 Et donc, du coup, c'est aussi comme ça que vous réussissez à avoir l'efficacité vaccinale,
19:44 c'est-à-dire la baisse du nombre de cancers.
19:46 Et c'est considérable.
19:47 Les pays qui ont des taux de vaccination à 80 % ont réduit de 90 % leur nombre de cancers
19:53 et sont passés d'un portage qui est autour de 25 % à moins de 1 %.
19:59 Donc, c'est extrêmement efficace. - Donc, c'est efficace.
20:00 - C'est extrêmement efficace si vous arrivez à ce que la majorité des enfants
20:04 soient vaccinés avant les premiers rapports sexuels.
20:06 - Donc, à la rentrée, c'est prévu, donc, cette campagne de vaccination.
20:10 Ce n'est pas obligatoire. On va proposer ou pas ?
20:12 Il faut l'accord parental.
20:13 - Absolument. Organiser ne veut pas dire obligatoire.
20:16 Organiser, c'est-à-dire qu'on va systématiquement vous le proposer
20:18 après les parents gardent la liberté de le faire ou de ne pas le faire.
20:21 On rappelle que c'est entre 11 et 14 ans.
20:23 Donc, là, ce sera en classe de cinquième.
20:26 Mais les recommandations scientifiques, c'était entre 11 et 14 ans, c'est deux injections.
20:30 Si vous retardez un peu, c'est trois injections.
20:33 Et chez les jeunes hommes qui ont des relations avec d'autres jeunes hommes ou moins jeunes,
20:36 mais là, c'est jusqu'à 26 ans, c'est trois injections également.
20:38 Mais vous retardez la possibilité.
20:41 Voilà, ce n'est pas 19 ans, ça va jusqu'à 26 ans.
20:43 - D'accord. Donc ça, ça va être proposé dès la rentrée.
20:46 On le précise avec accord parental.
20:49 Là, c'est la vaccination.
20:50 Il y a aussi sûrement ce côté un petit peu anti-vax.
20:53 Il y a des effets secondaires à cette vaccination ?
20:55 - Il y a très peu d'effets secondaires.
20:56 Il y a eu à un moment des rumeurs sur certaines maladies
20:59 qui pouvaient être développées par ce vaccin qui a complètement été démenti par les données.
21:03 Donc, c'est un vaccin qui est très bien toléré,
21:05 comme les autres vaccins qu'on fait chez les enfants.
21:07 C'est un vaccin sur lequel on a beaucoup de recul.
21:09 Vous le disiez en début d'émission.
21:11 Et juste pour finir, rappelez qu'il y a la vaccination contre ce virus-là,
21:15 mais quand on faisait les frottis chez les jeunes femmes,
21:17 qu'on fait tous les deux ou trois ans,
21:19 toutes les femmes connaissent ça,
21:21 le but, c'était de dépister ces lésions précancéreuses.
21:23 - Bien sûr.
21:23 - Mais normalement, ces lésions précancéreuses seront beaucoup, beaucoup, beaucoup moins fréquentes
21:27 dans les cohortes de jeunes filles,
21:29 en tout cas sur ce cancer de colulithérus,
21:31 qui auront été vaccinées dans leur jeune âge.
21:33 - D'accord. On peut rappeler donc, l'un n'empêche pas l'autre.
21:36 Il y a la vaccination d'un côté.
21:38 - La vaccination prévient les lésions.
21:39 Le frottis les détecte à un stade précoce.
21:41 Et effectivement, l'objectif, c'est de faire un frottis tous les trois ans,
21:44 entre 25 et 30 ans.
21:45 Et ensuite, c'est tous les cinq ans, si les frottis sont normaux,
21:47 à partir de 30 ans jusqu'à 65 ans.
21:49 - Surtout qu'il y a énormément de jeunes filles qui n'ont pas été vaccinées.
21:53 Donc vraiment, le dépistage, il faut y aller,
21:55 faire un frottis régulièrement, c'est important.
21:58 Merci beaucoup, docteur Blachier.
21:59 Merci à vous de nous avoir suivis et resté en notre compagnie.
22:02 L'info, c'est sur CNews.

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