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L’histoire folle d’une mère prête à tout pour son fils, même à réaliser ses rêves les plus absurdes alors qu’il se trouve dans un profond coma. C’est le rôle poignant qu’incarne Alexandra Lamy dans l’adaptation du livre « La chambre des merveilles » sur grand écran. Elle sera avec nous ce matin !

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Transcription
00:00 Nous avons le plaisir d'accueillir la comédienne Alexandra Lamy. Bonjour Alexandra.
00:04 Bonjour.
00:05 Merci d'être avec nous. Thomas, vous m'avez fait chialer.
00:08 Oui, toi aussi.
00:09 On a tous pleuré. Toute la rédaction de Télé Matin a pleuré devant ce magnifique film de Lisa Azuelos qui s'appelle La Chambre des Merveilles.
00:16 Donc, ça sera au cinéma mercredi. Vous jouez le rôle d'une mère célibataire un peu débordée, comme toutes les mamans j'ai envie de dire, absorbée par la routine et dont la vie va basculer tragiquement.
00:27 Je vous propose qu'on regarde la bande annonce et on parle du film ensuite.
00:31 Il est natin d'où aujourd'hui ?
00:32 12 en matin.
00:33 12 ? C'est pas génial.
00:35 Excuse-moi, c'est le Lolo.
00:37 Allô ?
00:40 Louis !
00:42 Votre fils est dans un coma induit. Son pronostic vital est engagé.
00:46 Ça fait six mois qu'on a vu tous les spécialistes et puis... et puis rien.
00:51 À réaliser avant la fin du monde parce que ça va peut-être arriver plus vite que prévu.
00:59 Tu crois vraiment que si tu réalises tout ce qu'elle attend, elle va se réveiller ?
01:02 Je ne sais pas, maman.
01:03 Mais tu trouves que je suis folle ?
01:04 Oui. Mais ça me plaît.
01:06 J'aurais tellement voulu partager tout ça avec toi.
01:10 Pourquoi tu m'en as jamais parlé ?
01:12 C'est parce que je te parle toujours de tes notes.
01:15 Je suis une maman, quoi.
01:16 On s'inquiète toujours.
01:18 Tu vois le petit pois là-bas ?
01:25 C'est moi.
01:26 Savoir qui est mon père et le rencontrer au moins une fois.
01:29 Ce type a le droit de savoir que son fils est dans le coma ?
01:31 Vous croyez que je me bats pour rien ? Non ? C'est pas fini ?
01:34 Alexandra, on a du mal à ne pas s'identifier à vous dans ce film, à la maman que vous êtes,
01:42 qu'on soit parent ou pas d'ailleurs.
01:43 Est-ce que vous, vous vous êtes identifiée quand vous avez accepté ce rôle ?
01:46 Oui, forcément. On se projette, évidemment.
01:49 Mais en fait, quand on a eu le scénario avec Lisa,
01:53 puisque c'est la première fois que Lisa Azuelos n'avait pas écrit le scénario,
01:56 puisque c'est un tiré adapté du livre de Julien Sandrel,
01:59 comme déjà le sujet était un petit peu difficile,
02:02 nous on avait envie d'apporter un peu de la lumière aussi,
02:04 et de se dire aussi que c'est une hymne à la vie, et une hymne à la mort.
02:08 A l'amour, pardon, plutôt qu'à la mort.
02:10 C'est pas une hymne à la psyche, c'est rien.
02:12 Et donc du coup, on a essayé d'amener le film sur quelque chose de beaucoup plus optimiste,
02:18 de beaucoup plus ouvert.
02:19 Ça pourrait être très très lourd, et en fait c'est une leçon de vie.
02:21 Oui, exactement. Et du coup, c'est un peu ce qui ressort.
02:23 On a été agréablement surpris quand on a fait un peu les tournées province,
02:27 en entendant rire dans la salle, parce que c'est vrai qu'on rit aussi.
02:29 Oui, évidemment.
02:30 On est émus, évidemment, mais parfois c'est des larmes qu'on aime bien avoir aussi.
02:33 Et donc c'est un film, je trouve, vraiment, où on se sent bien,
02:36 où on sort, qui filme même un peu la paix.
02:37 Un souffle de vie.
02:38 Un petit côté "tout n'est pas perdu".
02:40 Vous le disiez, ce livre est adapté d'un roman de Julien Sandrel, "La Chambre des Merveilles".
02:43 Vous l'aviez lu à l'époque, ce livre, ou pas ?
02:45 Non, on ne l'avait pas lu. Je l'ai lu après.
02:47 C'est marrant parce que ma mère m'en avait parlé en me disant "tu devrais lire ce livre,
02:50 je suis sûre que ça peut être un bon film".
02:51 Comme quoi, elle avait du nez.
02:52 J'aurais dû l'écouter avant.
02:54 Et on l'a lu après, et on ne voulait pas trop, parce qu'après c'est très difficile,
02:57 on n'a pas toujours envie de trahir un auteur.
03:00 Vous l'avez lu après le tournage ?
03:01 Oui, après.
03:02 Et alors ça collait ?
03:03 Oui, et puis après, les auteurs ont adapté.
03:06 Et puis sinon, on se sent bloqué, on ne veut pas trahir,
03:08 et du coup ça nous empêche une liberté.
03:10 Et là, les auteurs avaient travaillé dessus pour faire une adaptation.
03:13 Et puis même pour Julien, c'était chouette aussi de voir comment,
03:16 Julien sortait de l'auteur, de voir comment on allait l'adapter,
03:19 puis de le voir exister au cinéma.
03:22 Julien, le fameux Julien, il a une petite question pour vous, écoutez.
03:25 J'avais juste une petite question pour toi,
03:28 puisque ce film parle évidemment de liste de rêves,
03:32 et je voulais savoir quel était ton rêve d'enfant ?
03:35 Alors c'était quoi, Alexandra, votre rêve d'enfant ?
03:37 Eh bien mon rêve d'enfant, c'était d'être actrice.
03:39 Vraiment ?
03:40 Depuis toute petite ?
03:41 Oui, quand même, depuis assez petite, oui.
03:43 Vous aviez imaginé un succès pareil ?
03:44 Non, mais jamais de la vie.
03:45 Mais en plus, moi je viens d'un petit village, d'une petite ville, dans les Cévennes.
03:50 Et puis franchement, monter à Paris à l'époque, c'était énorme.
03:54 Il fallait monter à Paris, puis avec des parents qui forcément avaient peur,
03:58 parce que laisser sa fille dans une grande ville,
04:00 avec un métier qui est un peu…
04:01 On se dit "Ouh là là, mais comment tu vas t'en sortir ?"
04:03 Et c'est vrai que c'était un rêve.
04:04 Vous l'avez réalisé, donc c'était le rêve d'enfant, ça c'était…
04:06 C'est pour ça que je trouve que c'est assez joli aussi dans ce film-là.
04:09 Et d'ailleurs, pour faire des tournées province, encore une fois,
04:11 où les gens nous disent "Mais c'est vrai, on fait toujours des listes de rêves un peu rébarbatives,
04:15 qui sont de course, des trucs en fait qui sont toujours un peu…
04:18 Chiant.
04:19 Alors que là, c'est pas chiant du tout.
04:20 Et en fait, on se dit…
04:21 C'est vrai que parfois, de se dire que des rêves, c'est possible, ça peut même être un projet.
04:25 Et finalement, on regarde, on se dit "Bah ouais, mais j'en ai déjà fait quelques-uns,
04:28 pourquoi je ne prendrais pas…
04:29 Il y en a un d'autre, là, je ne sais pas, un voyageur…
04:31 Un buscard…
04:32 Non, non, dans votre métier, un rêve de…
04:34 Par exemple, j'avais un rêve, mais qui aurait été complètement fou, par exemple,
04:38 c'est de tourner un jour avec ma soeur et ma fille.
04:40 Et ça, c'est fait.
04:41 Et ça, c'est extraordinaire.
04:43 C'est des choses qui sont…
04:44 Alors, Thelma, dans le film, elle a du mal à allier sa vie professionnelle,
04:47 avant l'accident, sa vie professionnelle et sa vie familiale.
04:50 Quand on est comédien, quand on est comédienne, c'est pas toujours simple.
04:53 Écoutez ce qu'en disait Simone Signoret, c'était en 1964.
04:57 Je ne me suis jamais couronnée du nom de mère admirable,
05:01 parce qu'une actrice, ça ne peut pas être une mère admirable, c'est pas vrai.
05:04 Quand je joue, je ne pense qu'à moi.
05:05 Quand je joue, je suis un monstre.
05:07 Plus rien ne compte, ni la famille, ni les copains,
05:11 il n'y a plus que le film qui compte,
05:13 parce que c'est comme ça qu'on ne peut pas le faire autrement.
05:15 C'est étonnant, cette témoignage.
05:17 Ça a été compliqué pour vous de considérer,
05:19 quand je joue, je suis un monstre, il n'y a plus rien, il n'y a plus la famille ?
05:22 Non, mais je peux comprendre ce qu'elle dit.
05:23 C'est vrai que c'est…
05:24 Déjà, on a des métiers qui sont particuliers.
05:26 D'un coup, on part pendant deux mois ou trois mois,
05:29 donc on n'est pas toujours là.
05:30 Même par exemple, avec ce film-là, il y a quelque chose qui rentre.
05:34 C'est une rencontre entre l'acteur et le personnage,
05:38 donc forcément, on s'y projette, on se met dedans, on s'enferme un peu.
05:42 On n'a pas envie de sortir vraiment de là.
05:44 C'est difficile de se dire, je rentre à 19h et puis d'un coup,
05:47 ma vie quotidienne reprend.
05:48 Ça peut vous couper de votre famille avant de partir au cinéma ou pas ?
05:50 Oui, un peu.
05:51 C'est pour ça que les acteurs aiment bien tourner en province.
05:53 On aime bien être en dehors de chez nous,
05:55 pour être complètement dans l'histoire, dans le film,
05:58 parce qu'en fait, c'est assez court.
05:59 Ça dure deux mois, donc on est obligé de s'imbiber complètement de cette histoire.
06:02 Et si vous étiez avec vos familles, ça pourrait vous sortir du personnage
06:05 et vous culpabiliser de ne pas être avec eux, c'est ça ?
06:06 Mais complètement.
06:07 C'est vrai que je peux comprendre, c'est toujours un peu compliqué.
06:10 Ce film formidable s'appelle "La Chambre des Merveilles" sort demain mercredi au cinéma.

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