Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur l'actualité.
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00:00 par santé. Avec le lancement aujourd'hui de l'opération "Une jonquille contrôle
00:03 cancer". Vous savez c'est la grande campagne de l'Institut Curie pour
00:06 soutenir la recherche, l'innovation, développer des traitements et sauver
00:09 toujours plus de patients. On en parle avec vous, Margot de Frouville, chef du
00:13 service santé de BFMTV. On est très content de vous retrouver. Sauver
00:16 davantage de patients, ça passe notamment par le dépistage précoce, en
00:20 particulier pour le cancer du poumon. Vous étiez justement hier à l'Institut
00:24 Curie. Les données le prouvent puisque dans plus de 60% des cas, ce cancer du
00:27 poumon est totalement asymptomatique. Dans la moitié des diagnostics, il
00:32 est déjà à un stade avancé, un stade métastatique et donc beaucoup plus
00:35 compliqué à guérir. Il faut savoir que le cancer du poumon,
00:38 c'est chaque année dans notre pays plus de 46 000 nouveaux cas et plus de 33 000
00:42 décès. C'est la première cause de décès par cancer. C'est pour cette raison que
00:46 de nombreux médecins comme le professeur Girard militent pour un dépistage
00:50 précoce organisé comme pour le cancer du sein.
00:54 Le dépistage du cancer du poumon, ça marche. Ça a été montré dans des
00:58 études qui ont étudié des milliers de personnes qui se sont soumis à ce
01:01 dépistage et ont réduit le risque de mourir d'un cancer du poumon de l'ordre
01:06 de 20 à 30 voire 40 % dans certaines cohortes. Donc faire un dépistage du
01:11 cancer du poumon, c'est aujourd'hui un enjeu de santé publique pour justement
01:15 améliorer la survie des personnes qui ont un cancer du poumon en le
01:20 diagnostiquant de façon très précoce. Alors justement ce diagnostic, ce
01:24 dépistage précoce, comment ça fonctionne concrètement ? Alors pour l'instant c'est
01:27 vrai qu'il n'y a pas de dépistage organisé, c'est un dépistage individuel et ça
01:31 consiste en fait à réaliser une imagerie, un scanner de façon régulière pour les
01:34 personnes les plus à risque. Et les personnes les plus à risque pour les
01:37 médecins, ce sont bien sûr les personnes qui ont fumé, les personnes de plus de
01:41 50 ans qui ont consommé du tabac pendant au moins 25 ans.
01:44 Il faut rappeler que dans 80 % des cas, le cancer est dû au tabac.
01:49 80 % des cas, mais ça veut dire donc que dans 20 % des cas, on peut n'avoir jamais
01:53 fumé de sa vie et avoir quand même les poumons touchés. Et c'est le cas de la
01:56 patiente qu'on a rencontrée hier, elle s'appelle Natasha, elle a 49 ans, elle est
02:00 expert comptable commissaire au compte et le diagnostic est tombé pour elle à
02:04 l'été 2021 à l'occasion d'un contrôle de routine. Écoutez, si on m'avait posé la
02:09 question, moi j'aurais parié pour un cancer du sein parce que j'ai eu des
02:12 tantes maternelles, deux tantes maternelles qui ont eu un cancer du sein.
02:15 J'étais extrêmement surprise que ce soit un... d'avoir un cancer du poumon.
02:20 D'autant que j'ai jamais tenu une cigarette de ma vie.
02:25 Ça montre à quel point quand même, Margot, c'est compliqué de dépister en priorité.
02:29 Oui et c'est beaucoup plus compliqué par exemple que pour le cancer du sein où
02:32 il y a juste un critère d'âge. Là ça suppose que chacun s'auto-évalue pour
02:36 savoir quel est son risque et c'est pour cela que des expériences pilotes sont
02:39 menées un peu partout pour savoir quelle est la meilleure façon d'organiser ce
02:42 diagnostic. L'objectif c'est qu'il soit mis en place d'ici 2030.
02:45 Merci Margot et c'est pour ça que c'est important de soutenir évidemment l'Institut Curie.