Houria : rencontre avec Mounia Meddour, la réalisatrice

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Transcript
00:00 Oui, c'est vrai qu'à la suite de Papicha, en fait, moi, j'avais envie de continuer à explorer l'Algérie, le territoire algérien, la mémoire algérienne et puis surtout ces femmes actuelles aussi.
00:20 Et donc l'idée de ce film s'est faite de façon assez évidente et naturelle. Je me suis vraiment plongée dans ce deuxième film sans réfléchir à la difficulté du deuxième film.
00:32 Parce que tout le monde m'a dit "Ah oui, tu vas voir, le deuxième film, c'est quelque chose qui est assez délicat, qui est assez complexe".
00:37 Mais voilà, pour moi, ça a été assez naturel de continuer à travailler sur cette mémoire collective algérienne, sur ces femmes, sur cette force de vie, cette pulsion de vie.
00:48 Et donc ce deuxième projet est né vraiment de façon tout à fait naturelle et non pas préparée, calculée.
00:56 Donc là, j'ai plus d'idées. Donc je vais passer à un autre registre pour le troisième film.
01:02 J'ai déjà en tout cas exploré tout ce que je trouvais important à dire pour le moment, en tout cas sur la société algérienne.
01:16 La danse, en fait, c'est un élément fédérateur pour toutes ces femmes, d'une part, mais aussi pour l'héroïne.
01:22 C'est-à-dire qu'on a un personnage qui, à la suite d'un accident, va devoir transcender cet handicap pour être différente et trouver la force.
01:31 Et donc c'est vrai que le mouvement, la danse, c'est aussi quelque chose qui est très intéressant cinématographiquement, même si c'est un exercice difficile.
01:42 Filmer la danse, moi, j'ai trouvé que c'était quand même une démarche assez particulière, puisqu'un spectacle de danse, je trouve, c'est quelque chose qui se vit,
01:51 c'est quelque chose qui se ressent, c'est quelque chose d'immédiat aussi.
01:55 Le capter, le capturer, c'est accepter de lui enlever une part de lui-même.
02:01 Et donc la vraie problématique était de comment filmer cette danse pour transmettre quelque chose de juste.
02:11 Oui, c'était important de parler de ces repentis.
02:19 Malheureusement, cette situation est très dure pour les familles des victimes.
02:24 Mais pour moi, c'était important parce que je trouve que ça symbolise un peu ce fantôme du passé.
02:30 Cet agresseur, c'est un peu ce mal qui rôde, qui est toujours là, qui a finalement fragilisé la société, qui l'a blessé, qui est toujours présent.
02:39 Mais on a surtout une communauté de jeunes, mais de femmes, qui vont dépasser tout ça ensemble pour continuer à vivre et avoir de l'espoir.
02:48 Donc, c'est aussi pour montrer que la société est fragilisée, la société est blessée par ces gens qui ont été libérés dans la nature,
02:58 mais que la jeunesse est ici pour quand même continuer à vivre et à dépasser tout ça.
03:06 [Musique]
03:14 [SILENCE]