Pour le député PS de Seine-et-Marne, Olivier Faure, le président de la République a pris une lourde responsabilité en décidant d’actionner le 49-3 : «Le président de la République a pris une lourde responsabilité».
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00:00 Tout simplement, je pense que ça exprime l'exaspération des Françaises et des Français qui ne comprennent pas qu'après avoir manifesté pendant deux mois,
00:07 avoir mené un mouvement pacifique, un président passe outre à la fois la démocratie sociale et la démocratie parlementaire.
00:15 Ils sont là pour venir le dire. Il y a beaucoup de jeunes, y compris qui sont présents, qui affluent.
00:22 Ils savent que le départ plus tardif à la retraite, ça veut dire moins de boulot pour eux.
00:26 Et puis ils ont des parents, des grands-parents. Et ils savent aussi ce qu'il en coûte pour ceux qui ont des métiers pénibles et qui ne veulent pas deux années de plus.
00:34 — Ça va prendre de l'ampleur, là, cette manifestation, selon vous ? — Mais je le crois. Je pense que tout simplement, le président de la République a pris une lourde responsabilité.
00:43 Parce qu'on le sait bien, quand on est dans le déni démocratique comme il l'est actuellement, le risque, c'est le risque de dérapage de plus en plus violent
00:52 et des gens qui, exaspérés, en colère, finissent par agir différemment. Ce que je vois, c'est des gens qui disent :
00:58 « Mais à quoi ça sert de respecter les institutions, puisque les institutions ne nous respectent pas ? »
01:02 Et donc le précédent des Gilets jaunes, qui avait été d'abord pacifique, puis ensuite débordé par les Black Votes, avait obtenu des milliards.
01:11 Les gens se disent que finalement, ils ne comprennent rien. Et c'est ça, moi, ce que je regrette.
01:15 C'est qu'un président normalement constitué, qui aurait donc en tête l'intérêt général, que fait-il face à ces absences de majorité ?
01:25 Il dit « Je retire mon projet. Et puis je remets sur la table donc une discussion avec les partenaires sociaux, avec les partis politiques.
01:33 Et je cherche à réunir une majorité claire sur un projet qui puisse faire consensus ». Il fait tout l'inverse. Il fracture ce pays.
01:42 Il donne le sentiment que finalement, la volonté d'un seul peut s'imposer à tous. Et voilà. On en arrive aujourd'hui à une colère qui va monter, monter,
01:52 alors qu'elle n'est pas nécessaire sur un sujet comme celui-là. — Vous avez été reçu à l'Élysée avec Emmanuel Macron. Comment ça s'est passé ?
01:58 — Moi, je n'ai pas été reçu à l'Élysée depuis bien longtemps. Pas depuis en tout cas le mois de juin. Et non, on a un président qui s'est muré,
02:05 au contraire, qui a même refusé de recevoir les syndicalistes, alors même que c'était quand même la moindre des choses.
02:12 Vous avez des gens qui conduisent un mouvement pacifique depuis 2 mois. Et il ne veut même pas les recevoir, les écouter, les entendre
02:19 et comprendre aussi ce qu'ils ont à lui dire, à rapporter de ce qui se raconte dans les entreprises, dans les usines, dans les collectivités,
02:27 dans les services publics, où partout, les gens avancent les mêmes arguments. Ils savent qu'il existe d'autres façons de procéder,
02:36 qu'on n'est pas obligé de passer par des années de plus pour solder un éventuel déficit qui n'est même pas confirmé à cette heure.
02:42 Et donc voilà, c'est le problème d'un président qui a décidé de fermer les écoutilles, qui n'écoute que lui-même et qui ne comprend pas
02:50 son propre peuple. — On note l'absence lors de cette mobilisation ici à la Concorde d'une personnalité politique de votre parti, Anne Hidalgo.
02:56 Pourquoi n'est-elle pas à vos côtés ? — Bah écoutez, je ne sais pas sûr qu'Anne Hidalgo n'ait pas parlementaire. Donc là, on arrive directement
03:02 de l'Assemblée, où finalement, nous pensions avoir un débat pendant l'après-midi. Et nous sommes démobilisés, puisqu'il y a eu le 49-3 et que désormais,
03:11 nous n'avons plus qu'une seule chose à faire en attendant la motion de censure, c'est de venir à la rencontre de ceux qui manifestent,
03:16 nous expliquer avec eux, expliquer ce qui se passe, parce que beaucoup sont aussi en attente d'explications. Ils nous demandent
03:21 « Mais qu'est-ce que vous allez pouvoir faire maintenant ? Est-ce que vraiment, c'est fini ? ». Alors on leur dit « Non, c'est pas fini ».
03:25 Nous avons d'abord une motion de censure qui se discutera la semaine prochaine. Et puis il y aura ensuite un recours devant le Conseil constitutionnel,
03:31 parce que l'article 47-1 n'était pas fait pour porter une réforme des retraites. Et puis enfin, nous allons aussi faire en sorte qu'il y ait
03:38 un référendum d'initiative partagée qui permette de porter devant les Français le sujet et de faire en sorte qu'à la fin, ce soient les Français qui votent.
03:45 — On précise quand même qu'Anne Hidalgo effectivement soutient la grève des éboueurs ici à Paris. Vous parliez de la motion de censure.
03:51 Est-ce que vous, votre groupe, va voter celle du RN ? — Vous connaissez notre réponse. Nous ne votons jamais aucun amendement ni texte qui provienne du RN.
04:01 Donc nous allons avoir une motion vraisemblablement transpartisane. C'est celle-là que nous voterons, qui sera celle vraisemblablement portée
04:09 par le groupe Lyot, qui est un groupe qui est peut-être plus adapté pour aller capter les voix des Républicains.
04:18 (Générique)