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Musique
Transcription
00:00 Salut à tous, c'est Gobain, Gobain CS.
00:06 On est en direct de Mali-le-Roi où on joue ce soir.
00:10 On se prépare pour 9 concerts en 10 jours, un petit marathon.
00:13 Mais quand même en ce jour de réforme des retraites qui a été adopté par la force
00:19 via le 49.3, j'avais envie quand même de vous chanter ma petite lettre à M. le Président.
00:27 M. le Président, je prends la plume aujourd'hui, comme on fait Boris Juhans et Renaud après
00:39 lui.
00:40 J'ai l'espoir qu'une lettre sera peut-être lue, quand le bruit sous vos fenêtres, vous
00:46 ne l'entendez plus.
00:47 M. le Président, seriez-vous dur d'oreille pour bafouer si longtemps un boucan sans paraître.
00:54 C'est le peuple qui gronde, qui occupe vos boulevards, pendant que la bête immonde se
01:00 rapproche du pouvoir.
01:02 M. le Président, je ne viens pas en guerre, déserteur également, mais surtout en colère,
01:09 quand fleurit l'injustice, les propos indécents, quand on voit la police cogner des innocents.
01:16 M. le Président, refusez-vous de voir, ceux qui vous ont un temps choisis dans l'isoloir.
01:26 C'est l'infirmière de garde, qui ne compte plus ses pleurs, chaque nuit quand elle regarde
01:32 l'hôpital qui se meurt.
01:33 M. le Président, admirez les banderoles, au bras des enseignants qui se saignent aux
01:40 écoles.
01:41 Qu'y a-t-il de plus beau qu'un gamin qui apprend, qui monte sur l'escabeau pour devenir
01:47 plus grand ?
01:48 M. le Président, si j'ose ces quelques vers, peut-être impertinents, c'est qu'on marche
01:54 de travers.
01:55 Oubliez l'arrogance, au fond de votre planche, on ne dirige pas la France comme on dirige
02:02 une banque.
02:03 M. le Président, remarquez ceux qui plongent, ouvriers, artisans, tour à tour, jettent
02:12 l'éponge.
02:13 Et les rires en pagaille, ils ne résonnent plus.
02:16 Quand une usine se taille, quand un père s'est pendu.
02:20 M. le Président, notre belle maison brûle, il est fini le temps des magouilles, des calculs.
02:27 Admirez nos montagnes, l'océan, les oiseaux.
02:31 Il est temps que l'on soigne la terre de nos marmots.
02:34 M. le Président, et sous votre respect, vous offensez grandement votre poste au sommet.
02:42 Faut être à la hauteur du berceau des Lumières, des poètes, des auteurs, des femmes qui se
02:48 libèrent.
02:49 M. le Président, tout en haut de l'échelle, je vous l'accorde pourtant, la vue doit être
02:58 belle.
02:59 Mais descendez d'un cran, et mesurez la peine, de millions de braves gens que vos lois ne
03:05 comprennent.
03:06 M. le Président, passez-moi les menottes, faites-moi taire sur le champ, interrogez
03:13 mes potes.
03:14 Je ne fais que chanter la résistance, la vie, l'amour, la liberté que le monde nous
03:20 envie.
03:21 M. le Président, peut-être m'avez voulu, vous n'avez guère le temps, et d'ailleurs
03:27 moi non plus, j'ai le cœur à combattre, l'absurdité humaine, armée d'une feuille
03:33 à quatre.
03:34 Alors à une prochaine.
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