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00:00 Le 49-3, ce que je veux rappeler ici sur ce plateau ce soir et devant nos concitoyens qui nous écoutent, c'est que c'est un outil qui est constitutionnel.
00:07 Alors justement, c'est la deuxième question qu'on va se poser parce que c'est constitutionnel, mais est-ce que c'est antidémocratique ?
00:14 Ça, ça encore une fois, c'est un autre débat. Mais on a activé le 49-3 parce que le président de la République, parce que sa première ministre,
00:21 parce que le gouvernement a estimé que cette réforme des retraites était nécessaire.
00:26 Parce que nous allons avoir un système des retraites qui sera déficitaire dans quelques années.
00:31 Et face à cela, on a un président de la République qui a fait campagne avec une promesse.
00:35 - M. Shannon, je vais vous donner mon sentiment et le sentiment que je sens un petit peu en parlant avec énormément de Français.
00:44 Est-ce que le timing était le bon ? Déjà, bien sûr, il y a un problème avec cette réforme, mais aussi le timing.
00:51 On sait qu'en ce moment, l'inflation est très, très importante. On parle tous d'un mars rouge.
00:57 Voilà. Et qu'aujourd'hui, les Français, ils ont du mal à aller faire leurs courses, à manger à leur faim, à donner à manger à leurs enfants.
01:02 Il y a même des parents qui viennent ici sur le plateau qui disent qu'on ne peut pas manger parce qu'on veut nourrir nos enfants.
01:07 Et qu'on travaille tous les deux de 8 heures du matin à 19 heures et on n'arrive pas à les nourrir.
01:11 Donc il y a ce problème-là. Il y a le problème de l'Ukraine. Il y a le problème des centrales nucléaires.
01:16 Il y a le problème de l'électricité. Donc il y a énormément de problèmes cumulés. Est-ce qu'il ne fallait pas peut-être laisser passer un petit peu tout ça
01:25 et peut-être essayer de revenir après ? Mais là, est-ce que ça ne met pas de la tension sur de la tension ?
01:32 Mais vous savez, il n'y a jamais de bon moment pour engager une réforme.
01:34 Là, pour le coup, ce n'était pas le bon moment. Excusez-moi.
01:37 Il y a un pire moment.
01:39 Il n'y a jamais de bon moment. Et je crois que je ne suis pas le président de la République.
01:43 Nous ne sommes pas ici collectivement le président de la République et le gouvernement pour décider quel est le bon moment pour entamer une réforme.
01:48 Ce que je veux dire, c'est que on peut tout à fait, et vous avez tout à fait raison, on peut donner notre avis.
01:53 En revanche, c'est le bon moment qu'on voit ce qu'il y a dans la rue.
01:56 Quand on est aux responsabilités, il faut savoir faire preuve de courage, d'anticipation et de flexibilité.
02:02 Mais elle ne reste pas du tout à dire que vous prenez des responsabilités sur des problèmes qui n'y a pas.
02:06 Le texte que nous avons proposé...
02:11 Laissez-moi au moins vous expliquer le cheminement de notre pensée.
02:15 Le président de la République, quand il s'est présenté pour sa réélection au mois de mai dernier ou en avril dernier,
02:20 il a proposé noir sur blanc et s'était inscrit noir sur blanc cette réforme-là des retraites avec, je le rappelle, un âge légal de départ à la retraite à 65 ans.
02:29 Nous avons mené des concertations avec les présidents des groupes politiques, avec les syndicats, sous l'égide de notre ministre du Travail Olivier Dussopt,
02:38 pour justement essayer d'assouplir ce texte.
02:40 Le texte qui a été débattu pendant 175 heures, je le rappelle, au sein de l'Assemblée nationale,
02:46 qui est passé en première lecture à l'Assemblée nationale, qui a été voté au Sénat,
02:51 est le fruit d'un compromis qui tient compte des sensibilités politiques de tous les partis politiques de notre gouvernement.
02:59 Est-ce qu'il y avait vraiment urgence ?
03:00 Mais les Français, non.
03:01 Il y avait urgence.
03:02 Il n'y avait pas urgence.
03:03 On ne joue pas avec les finances publiques.
03:07 On ne joue pas avec les finances publiques de notre gouvernement.
03:10 Nous avons encore une fois, si vous souhaitez protéger la retraite de vos enfants, madame,
03:15 dans quelques années, nous devons penser dès à présent à protéger ce système de retraite par répartition,
03:20 qui sera encore une fois, je le rappelle, déficitaire.
03:23 Mais juste, Shannon, je voulais vous dire juste un petit truc.
03:26 Bien sûr qu'elle veut protéger la retraite de ses enfants et que tout le monde veut protéger la retraite de ses enfants ici.
03:31 Mais je pense sincèrement qu'en ce moment, à l'instant T, il y a des problèmes beaucoup plus urgents à régler que la réforme des retraites.
03:40 Excusez-moi de vous dire ça, je suis désolé.
03:42 Mais vous avez raison.
03:43 Là, on parle d'un truc qui va arriver.
03:45 Je suis désolé, Shannon.
03:46 Là, en ce moment, il y a une urgence pour que les gens puissent manger à leur faim et puissent terminer leur mois et puissent habiter un logement digne.
03:53 Vous avez absolument raison, mais l'un n'empêche pas l'autre.
03:55 Non, je veux dire, l'un n'empêche l'autre parce que vu ce qui se passe actuellement dans les rues, je pense que justement l'un empêche l'autre.
04:03 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
04:04 Moi, j'ai le sentiment, on ne va pas revenir sur le fond de la réforme parce que 80% des Français sont contre et ils ont raison d'être contre.
04:10 Mais juste, je trouve qu'il y a un truc très malsain dans la politique du gouvernement.
04:13 C'est-à-dire que là, on est dans une situation où les gens commencent l'année avec un carburant à 2 euros, avec une hausse des tarifs de l'électricité.
04:20 Des artisans boulangers, là, en ce moment même, qui connaissent des faillites en cascade parce que leur facture a été multipliée par 3, 4, 5, 6, 7, 8.
04:27 Deux tiers des Français qui disent dans toutes les enquêtes, on ne mange plus à notre faim parce qu'on n'a plus suffisamment d'argent et que l'alimentation est trop haute.
04:35 Et on a un gouvernement qui passe en force sur une réforme que personne ne veut et qui passe en force.
04:41 Je veux dire, ce qu'a fait Mme Borne, c'est un bras d'honneur au peuple français et à la représentation nationale.
04:45 Elle arrive avec un texte de loi que les Français ne veulent pas.
04:49 Quelle est la courage, bon, vous allez le faire.
04:51 Je pense qu'il n'y a rien de courageux à dire à une caissière, à un artisan boulanger, à un électricien, à un maçon, vous allez travailler jusqu'à 64 ans.
05:00 Parce qu'on sait très bien ce qui va se passer. Il y a beaucoup de gens qui sont usés par des métiers de plus en plus pénibles et qui partiront avant de 64 ans et qui partiront avec une décote.
05:08 Le but de cette réforme, c'est de faire des économies sur les pensions.
05:12 J'ai envie de dire quelque chose, Jordan Bardella.
05:14 Le problème qu'on a, c'est qu'aujourd'hui, des maçons de 40 ans ou de 50 ans, ils ne pensent même pas à travailler jusqu'à 64 ans.
05:19 Ils pensent déjà s'ils vont avoir du travail dans un mois parce qu'avec ce qui se passe actuellement, je vous dis, c'est...
05:23 Je vous lis des gens même qui gagnent assez bien leur vie, qui sont deux à travailler dans leur foyer, dans un foyer, et avec l'électricité, avec l'inflation, avec...
05:32 Ils ne s'en sortent pas.
05:34 – Mais c'est extrêmement malsain parce qu'on a le sentiment qu'Emmanuel Macron prend plaisir à voir les gens dans la...
05:39 – Non, mais ça, je ne peux pas le croire.
05:41 – Mais attendez, il a fait ça pendant toute la crise des Gilets jaunes.
05:44 Vous ne pouvez pas être Premier ministre, avoir un texte en disant, écoutez, la majorité, les députés de l'Assemblée qui sont censés voter la loi ne veulent pas de ce texte.
05:52 Les Français ne veulent pas de ce texte.
05:54 Les syndicats ne veulent pas de ce texte.
05:56 Les partis politiques ne veulent pas de ce texte.
05:58 Et vous venez avec votre texte de loi dire que vous allez l'avoir quand même.
06:00 – Mais M. Bardella, c'est bien d'être au compte.
06:02 – Mais moi, je pense que la Macronie se fout des gens.
06:04 Je pense qu'ils se foutent des Français.
06:06 Et en vérité, ils ne voient pas un peuple français, ils voient une population.
06:09 Quand on parle de retraite, ils ne parlent pas de la vie des gens.
06:11 Ils parlent de statistiques et de comptabilité.
06:13 – Juste, s'il vous plaît.
06:14 – Et c'est là la grande différence entre le fossé qui est en train de se créer,
06:17 entre le peuple, c'est-à-dire celui sur qui s'exerce le pouvoir,
06:20 et des gens au pouvoir qui sont complètement déconnectés de la réalité.
06:23 – On va en parler dans un instant.
06:24 Je voudrais parler avec Richie.
06:26 Richie Thibault, vous êtes un manifestant en colère.
06:28 Vous avez quel âge, Richie ?
06:29 – 18 ans.
06:30 – Est-ce que vous êtes politisé ?
06:32 – Non mais je ne sais pas ce que vous insinuez par politisé.
06:34 Mais juste pour dire que c'est toujours aussi relou d'écouter des politocards.
06:38 Il ne faut pas s'étonner que les jeunes ne vont pas voter quand on écoute les deux personnes.
06:42 – Non mais ça, il ne faut pas.
06:44 – Mais juste sur l'essentiel du sujet, c'est très important,
06:46 sur cette réforme des retraites, pour l'utilisation du 49-3,
06:48 pour moi elle est très révélatrice et ça ne m'étonne pas du tout.
06:51 Parce que votre gouvernement, madame, parce que monsieur Macron,
06:54 quand il est minoritaire, et il est ultra minoritaire,
06:56 la seule chose qu'il sait faire, c'est utiliser la brutalité, la violence.
07:00 Les gens n'acceptent pas de se faire condamner à se faire casser le dos
07:04 deux ans au travail, parce qu'à 50 ans, et je vous parle de la vie de mon oncle,
07:08 de celle de ma grand-mère, de mon grand-père,
07:10 ils n'en peuvent plus, ils ont déjà les corps usés.
07:12 Et vous, vous allez leur dire, vous avez le culot, madame,
07:14 de leur dire qu'il faut qu'ils travaillent jusqu'à 64 ans,
07:16 mais vous êtes insolente, vous êtes violente, comme monsieur Macron.
07:19 Et mon appel, et je le lance solennellement ce soir, j'en ai pour 30 secondes,
07:23 c'est d'appeler tous les Français, toutes les Françaises,
07:26 à descendre devant leur préfecture, devant leur mairie, ce soir même,
07:29 place de la Concorde, en face de l'Assemblée Nationale,
07:31 parce que face à des politiciens qui nous mettent à genoux,
07:34 qui se foutent de vos gueules, aux gens qui sont autour du plateau là,
07:37 qui se foutent de nos vies, qui ont plus d'intérêt pour l'argent
07:40 que pour la vie des gens, eh bien il faut se bouger,
07:42 il faut se faire entendre, il faut se révolter,
07:44 il ne faut plus accepter de se faire marcher dessus,
07:46 il faut être debout, il faut s'inscrire dans l'héritage
07:48 des révolutionnaires, des communards, des maquisards, de toutes celles et ceux qui en font partie.
07:52 - Vous ne pouvez pas appeler à la violence.
07:54 Vous ne pouvez pas appeler au chaos.
07:57 Vous ne pouvez pas appeler au chaos.
07:58 - Monsieur, à l'insurrection.
07:59 - Voilà, exactement.
08:00 - Vous me laissez arrêter, j'appelle à l'autodé...
08:02 - Est-ce que vous êtes politisé ?
08:03 - Non, les mots ont un sens.
08:04 - Est-ce que vous êtes politisé ?
08:05 - Je peux terminer, j'appelle à l'autodé...
08:07 - Le sang de la LFI.
08:08 - J'appelle à l'autodé...
08:09 - Le sang de la LFI.
08:10 - Non mais, il faut ouvrir un dictionnaire.
08:11 - Le sang de la LFI.
08:12 - L'autodéfense populaire.
08:14 - Ça sent la LFI.
08:15 - Une dernière chose.
08:16 - Est-ce que vous êtes politisé ?
08:17 - Une dernière chose.
08:18 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
08:19 - Répondez.
08:20 - Non, moi je suis un gars qui a été formé à 14 ans par les gilets jaunes.
08:21 - Non, non.
08:22 - Parce que c'est un des milieux où mes parents n'ont jamais voté,
08:23 n'ont jamais fait de politique, n'ont jamais été syndiqués.
08:46 - Non mais, je suis un gars qui a été formé à 14 ans par les gilets jaunes.
09:06 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:07 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:08 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:09 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:10 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:11 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:12 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:13 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:14 - Non mais, est-ce que vous êtes politisé ?
09:15 -Non, mais justement...
09:16 Juste, on essaie de représenter tous les courants, forcément.
09:20 -Vous avez entendu, là ? -Oui.
09:22 -Qu'est-ce qu'il a dit ? -Vous inquiétez pas,
09:24 on s'occupera de votre camp. -Le fascisme est une menace à éradiquer.
09:28 (Propos inaudibles)
09:30 -Non, une dernière chose. -La crise...
09:33 -Parlez-nous de votre famille, de tout ça, oui, d'accord,
09:35 mais pas de violence et pas d'appel à l'insurgency.
09:40 -Une dernière chose, madame. -C'est cette violence-là, monsieur ?
09:43 -Laissez parler Shannon, s'il vous plaît.
09:44 -Vos comportements,
09:46 ce sont vos comportements, jeune homme,
09:49 qui empêchent nos jeunes de prendre place
09:52 et de prendre part au débat politique.
09:54 Mais vous vous rendez compte que ce soir, sur ce plateau,
09:56 devant une chaîne publiquée,
09:58 regardez, les millions de spectateurs,
10:00 vous êtes en train de cautionner le message.
10:02 -Moi, j'ai... -Non, non, juste.
10:04 -Stop, stop, stop !
10:07 -J'entends ces revendications, mais je ne demande qu'une chose,
10:09 c'est de pouvoir avoir derrière cela un droit de réponse,
10:12 écouter ces revendications,
10:14 exposer face à cela nos propositions et avancer.
10:17 Comment voulez-vous qu'on avance dans ce contexte ?
10:19 -Non, mais, juge Shannon...
10:21 -Excusez-moi, monsieur le député.
10:22 -Excusez-la, monsieur le député. -Laissez finir, Shannon.
10:25 -Quand on regarde de par ailleurs, vous m'excuserez,
10:27 l'obstruction parlementaire...
10:30 L'obstruction parlementaire...
10:31 Je termine juste sur ce point.
10:33 L'obstruction parlementaire à laquelle on a assisté
10:36 au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
10:38 c'est exactement les scènes de chaos
10:39 auxquelles on est en train d'assister dans la rue.
10:42 Et malheureusement, on ne pourra pas avancer comme ça.
10:44 Nous sommes prêts à dialoguer,
10:45 nous sommes prêts à faire les comptes...
10:46 -Vous avez mouillé quand ?
10:48 -Mais attendez, madame...
10:49 -Vous êtes prêts à dialoguer, et le truc, il est passé.
10:51 -Juste Carla...
10:52 Je voudrais parler à Carla deux petites secondes
10:53 pour qu'on comprenne bien Carla,
10:56 parce que c'est donc une...
10:59 Voilà, Carla, elle a des difficultés,
11:01 comme la plupart des Français, c'est une maman seule
11:03 qui est dans une situation précaire.
11:05 Carla, vous faites quoi dans la vie ?
11:07 -Je suis serveuse.
11:08 -D'accord, vous êtes serveuse, vous avez combien d'enfants ?
11:10 -Un. -Un enfant.
11:11 Vous vous occupez de lui toute seule ?
11:12 -Toute seule. -Toute seule.
11:13 Aujourd'hui, vous êtes serveuse,
11:14 vous travaillez combien d'heures par jour ?
11:16 -Oh... -Non, mais à peu près, voilà.
11:18 Vous travaillez... -Au minimum, 7 heures.
11:20 -7 heures. Donc aujourd'hui, vous êtes seule avec un enfant.
11:22 -Au maximum, 14. -Vous êtes seule avec un enfant,
11:24 vous travaillez, elle travaille.
11:26 Elle essaie de faire le maximum,
11:27 et aujourd'hui, vous vous en sortez pas.
11:29 -Non, je suis encore chez mes parents.
11:30 -Voilà, donc parce que vous pouvez pas...
11:31 -Parce que je peux pas me payer un appartement.
11:33 -Voilà. -Parce que même de la location,
11:34 moi, je suis dans la banlieue parisienne,
11:36 donc je pense que vous devez pas...
11:37 -C'est très cher. -J'espère, en tout cas,
11:38 que vous savez le prix d'un loyer moyen là-bas.
11:40 -Bien sûr, ouais.
11:41 -Même en HLM, étant donné que j'ai fait ma demande d'HLM enceinte,
11:44 qu'on m'a donné 5 ans d'attente.
11:46 Donc c'est bien, une fois qu'il est à l'école,
11:48 ce sera pas... -Et donc, vous, Carla,
11:50 parce que je crois qu'il y a 2 problèmes.
11:52 En fait, je pense qu'il y a surtout le problème de la retraite,
11:55 mais c'est pas ça, le problème.
11:56 C'est que si les Français sont dans la rue aujourd'hui...
11:59 Si les Français sont dans la rue aujourd'hui,
12:01 c'est qu'il y a pas que ça, c'est l'accumulation.
12:03 Aujourd'hui, Carla, je suis certain, bien sûr,
12:04 que ça compte pour elle, la réforme de la retraite.
12:07 Mais ce qui compte pour elle aujourd'hui,
12:08 c'est qu'à l'instant T, aujourd'hui, elle s'en sort pas
12:10 et qu'elle se dit "Aujourd'hui, j'aimerais bien qu'on s'occupe de moi
12:13 et qu'on essaie de m'aider,
12:15 et que moi, qui travaille tous les jours,
12:16 je dois m'en sortir."
12:18 -C'est ça. J'ai 21 ans, je suis avec mon fils seul,
12:20 et je suis chez mes parents. -Voilà, exactement.
12:21 -Donc j'ai pas de vie personnelle, j'ai pas de vie privée,
12:24 j'ai rien, parce que je... -Danielle Moreau, elle a 80 ans aussi.
12:28 -J'ai trouvé une colocatrice.
12:29 Je trouve un colocataire.
12:31 Si vous voulez...
12:32 -Non mais Carla, on en rigole, mais je pense que le fond du problème...
12:35 Parce que, je vous dis, Shannon,
12:37 je vous jure que quand je vous parlais de timing tout à l'heure,
12:40 je pense que c'est vraiment...
12:41 Excusez-moi, Jordan, vous y connaissez mieux que moi,
12:43 et vous aussi, Shannon, mais je pense vraiment,
12:45 pour avoir parlé énormément de français,
12:47 je pense aussi vraiment que c'est le gros problème.
12:49 C'est-à-dire que là, il n'aille pas besoin de ça, en plus.
12:52 Est-ce que c'est ça, Carla ? -Bah oui.
12:53 En plus, pour mon cas, un moi qui est le cas de beaucoup,
12:56 c'est que j'ai pas un mauvais salaire.
12:58 -C'est ça. -Je n'ai pas un mauvais salaire.
13:00 -Exactement. -Je suis bien payée.
13:02 Mais même en étant bien payée, c'est pas possible.
13:05 Parce qu'entre le loyer, la voiture, l'assurance, les courses,
13:08 si vous avez ne serait-ce que...
13:09 Même l'essence, la crèche, voilà, exactement.
13:13 Ou alors un truc tout bête,
13:14 mais même inscrire votre fils à la natation
13:16 pour qu'il fasse au moins une activité extra-scolaire,
13:18 ça vous coûte, excusez-moi, mais une blinde.
13:20 Et il a que 2 ans.
13:22 -Carla, ce que vous me dites, je le mesure, je le comprends.
13:25 Encore une fois, je suis élue à Rony-Souban, en Seine-Saint-Denis.
13:27 Vous n'êtes pas sans savoir que c'est un des départements
13:29 les plus pauvres de France métropolitaine.
13:30 Quand je vais sur le terrain tous les week-ends
13:32 et que je vais à la rencontre des habitants de ma ville
13:36 et du département,
13:37 je sillonne le département, la Seine-Saint-Denis,
13:39 je me rends compte, je le comprends...
13:41 -Et vous arrivez à être... -Il y a un problème.
13:42 Il y a un problème de pouvoir d'achat, on le mesure.
13:45 Vous savez, vous me parliez, Carla,
13:46 et c'est un témoignage qui touche et qui touche.
13:48 Et je crois qu'on peut tous s'identifier à votre témoignage.
13:50 -Mais en fait, vous êtes une maman seule.
13:52 -Je suis même pas là pour vous toucher.
13:53 Je suis là juste pour vous dire une réalité.
13:54 -Je suis là pour vous comprendre, Carla.
13:55 -Je m'en fiche de vous toucher, de vous avoir fait de la peine.
13:57 Je suis sûre que vous allez vous dire "la pauvre".
13:59 Je m'en fiche, c'est pas ça, la question.
14:00 -Quand on fait de la politique,
14:01 c'est pour résoudre les problèmes des gens
14:03 et c'est pour faire croire qu'il y a un minimum d'empathie.
14:04 -Mais il n'y a pas de problème qui se résolue,
14:07 c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:09 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:11 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:13 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:15 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:17 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:20 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:22 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:24 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:26 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:28 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:31 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:33 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:35 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:37 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:39 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:42 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:44 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:46 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:48 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:50 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:53 -Et c'est le minimum d'empathie qui se résolue.
14:55 -C'est un prix du quotidien. On fait ce qu'on peut, Carla.
14:57 -Soyez convaincue qu'on fait ce qu'on peut.
14:59 -Je peux vous assurer, vous voulez. C'est complètement différent.
15:01 -Vous m'avez posé une question.
15:03 Vous m'avez dit "Est-ce que je m'inquiète pour la retraite de mon fils ?"
15:06 Je m'inquiète pour la retraite de mon fils, mais avant de m'inquiéter pour ça.
15:08 Je m'inquiète déjà pour savoir s'il va manger,
15:10 s'il va avoir faim toute sa vie, s'il va avoir un travail.
15:12 -C'est ça.
15:14 (Applaudissements)
15:17 Je vous jure, Shannon, Shannon...
15:19 Shannon, Shannon, je vous jure que c'est vrai
15:21 qu'en une phrase, elle a résumé, je pense, 95 % des Français.
15:25 -Mais monsieur Hanouna... -Elle pense à ce qu'elle va manger demain
15:27 et à ce qu'il va manger. Elle pense pas à sa retraite.
15:30 -L'articulation de Carla, c'est celle d'une mère qui est...
15:32 -Mais non ! -Mais arrêtez !
15:34 -J'ai perdu mon père. Vous pouvez me dire quelque chose ?
15:36 J'ai perdu mon père il y a 3 ans. Ma mère se retrouve seule, veuve,
15:39 avec... Elle est commerçante.
15:42 Elle est immigrée sur le sol français. Elle est commerçante
15:44 et elle se retrouve tous les matins à aller ouvrir son magasin
15:46 où elle vend des costumes pour rimes en cloaquant de Paris.
15:48 -C'est vrai que elle aussi, Carla, elle aussi, elle a des difficultés
15:51 à boucler les femmes. -D'accord.
15:54 -Mais elle tient et elle reconnaît en tant que commerçante
15:56 le seul gouvernement qui a agi pour protéger le pouvoir d'achat
15:59 de nos concitoyens et nos entreprises avec le Quoi qu'il en coûte,
16:01 avec le Fonds de solidarité, avec des hommes qui ont très maigre
16:05 des impressions, c'est le gouvernement d'Emmanuel Macron.
16:08 Je peux tout entendre. Je peux entendre vos difficultés.
16:11 Mais cracher sur la politique qui a été celle de notre gouvernement
16:14 pendant toutes ces années, pendant le dernier quinquennat
16:16 avec Emmanuel Macron, avec une barre de chômage.
16:18 On est désormais à moins de 3 millions de chômeurs
16:21 sur le sol français. 1,2 million d'emplois qui étaient créés.
16:24 Nous n'avons jamais été aussi proches.
16:26 -Ce sont des Uber Jobs, c'est des emplois précaires.
16:28 -On va pas rentrer là-dedans. Je vois pas comment on rentre là-dedans.
16:30 -Mais non, mais c'est pas... -Passe-t-on sur la réforme
16:33 du retraite et sur le sujet. -Le sujet, c'est qu'en fait,
16:35 on a le sentiment qu'on a à la tête du pays
16:37 des gens qui n'aiment pas les Français.
16:39 Et qu'en réalité, les gens se disent "Mais est-ce qu'un jour,
16:42 on va avoir à la tête de l'Etat des gens qui nous aiment,
16:44 qui nous respectent, qui nous considèrent ?"
16:46 Parce que quand vous avez un Français sur deux
16:48 qui est à 10 euros près quand il fait ses courses,
16:50 quand vous avez des gens aujourd'hui qui, dans les campagnes,
16:53 limitent leurs déplacements parce que le carburant est trop cher,
16:55 pourquoi ? Parce qu'il y a 60 % de taxes sur l'essence,
16:58 que vous refusez de baisser, notamment la TVA,
17:00 sur les carburants, sur l'énergie.
17:02 Les gens se disent "Mais quand vous arrivez en face d'eux,
17:04 en leur disant "On a agi, on a fait le panier anti-inflation",
17:08 mais les gens se marrent parce qu'en réalité, ce panier anti-inflation,
17:11 c'est rien, c'est du vent. Vous avez délégué la question
17:13 du pouvoir d'achat aux professionnels de l'agroalimentaire.
17:18 Le taux de marge de l'agroalimentaire, il est passé en un an de 30 à 45 %.
17:22 L'agroalimentaire fait des super profits de dingue,
17:24 et vous refusez de les taxer. Quand vous achetez, je dis aux gens,
17:27 quand vous achetez un bidon de lessive Ariel à 12 euros,
17:30 vous avez 3 euros qui partent immédiatement dans les super profits
17:34 et qui vont engraisser les actionnaires.
17:36 Ce sont des super profits induits. Il faudrait les taxer,
17:38 plutôt que de taxer toujours les mêmes.
17:41 Il y a beaucoup de gens, notamment les classes moyennes qui bossent,
17:43 qui ont le sentiment qu'on tape toujours sur eux,
17:46 que c'est toujours à eux qu'on demande des comptes,
17:48 et que ce sont toujours eux qui doivent payer pour le reste de la société.
17:50 -J'attends vos propositions, M. Bardella.
17:52 -Qu'est-ce que vous voulez ?
17:54 -Il y a des propositions. -C'est délicite.
17:57 -On verra ça après. On n'est pas dans un débat politique, s'il vous plaît.
18:00 -Un peu, quand même. -Là, je voudrais qu'on reste
18:02 sur la réforme des retraites. On ne va pas donner des idées.
18:04 Qui était pour la réforme des retraites ?
18:06 Il n'y en a pas un ? -Moi.
18:09 -C'est bien, Géraldine, que tu le dises.
18:11 -Je ne comprends pas pourquoi on travaille moins
18:13 que dans tous les autres pays européens.
18:15 En Italie, on prend la retraite beaucoup plus tard, il me semble.
18:19 -Vous avez raison. En Allemagne, il y a deux fois plus de retraités pauvres.
18:23 Et en Suède, par exemple, il y a un mois,
18:26 le directeur général de la Sécurité sociale en Suède
18:28 qui a mis en place la réforme des retraites à 65 ans en Suède,
18:31 il a fait une interview à BFMTV et il dit "Emmanuel Macron, ne faites pas ça.
18:34 Ne faites pas cette réforme, on l'a fait en Suède."
18:37 Ça a amené à la baisse des pensions de retraite
18:39 pour 70 % des femmes et 90 % des hommes.
18:41 Pourquoi ? Pour une raison très simple.
18:43 L'espérance de vie en bonne santé stagde dans notre pays.
18:46 Quand on repousse l'âge de départ à la retraite,
18:49 des gens ne peuvent pas se tuer à la tâche
18:51 et vont partir plus tôt, avec une décote.
18:53 C'est ça, l'objectif de cette réforme,
18:55 c'est d'aller faire des économies sur les pensions de retraite.
18:58 L'Allemagne, c'est bien, 67 ans.
19:01 -C'est faux. En Italie, en Espagne...
19:03 -Qu'est-ce qu'elle vous fait pour financer le déficit du système des retraites ?
19:06 -C'est une question tangible. -Quel déficit ?
19:08 -Vous avez fait tellement de concessions
19:10 que vous nous dites qu'il faut refaire une réforme dans 5 ans.
19:14 -Vous n'avez aucune réponse claire.
19:16 -J'ai une question à M. Bardella.
19:18 D'abord, Macron est arrivé premier, c'était à moins d'un an,
19:21 les élections présidentielles. Marine Le Pen était 2e, Mélenchon 3e.
19:24 Vous étiez derrière Macron. -Il y a eu une élection entre-deux.
19:28 -Il n'a pas eu la majorité. -Il a eu une meilleure majorité.
19:31 -La preuve que non. -Il était quand même au-dessus.
19:34 -Il n'a pas la majorité pour mettre en place son projet.
19:37 -Expliquez-moi d'un point de vue psychanalytique
19:40 pourquoi, si la réforme est si catastrophique,
19:44 ils veulent absolument la faire.
19:46 -C'est ça qu'on a envie de savoir.
19:48 -Est-ce que... -Ils répondent.
19:50 -Pourquoi être aussi impopulaire, aussi détesté ?
19:53 Il n'a rien à gagner. Il ne peut rien faire.
19:57 -Je pense que c'est une affaire d'ego.
19:59 -Il y a tout un gouvernement qui est derrière lui en ego,
20:02 qui est aveuglé et débile. -Emmanuel Macron a un ego
20:05 surdimensionné. -Que pour le disperdé.
20:08 -C'est la seule mesure qu'il a promis dans son projet présidentiel,
20:12 de repousser l'âge de départ à la retraite.
20:15 Il se fout des gens. Quand les Gilets jaunes arrivent
20:18 sur la scène politique, en 2018, il ne connaît pas ces gens.
20:22 Des gens qui gagnent 1200 euros et qui lui disent
20:25 qu'ils n'arrivent plus à mettre de l'essence dans la voiture.
20:29 Je ne lui en veux pas d'avoir eu un parcours universitaire brillant,
20:33 d'avoir été un banquier brillant.
20:35 Mais il y a des réalités concrètes de la vie des gens
20:38 qui lui échappent. Vous vous souvenez qu'en 2019,
20:41 il avait dit qu'il ne repousserait pas l'âge de départ à la retraite.
20:46 Il dit pourquoi. Il dit qu'il ne pouvait pas arriver.
20:49 Il y a des gens qui, à 62 ans, n'arrivent plus
20:52 à aller au bout de leur année. Pourquoi a-t-il changé d'avis ?
20:55 -Il y a une autre raison, c'est que c'est une exigence
20:58 de la Commission européenne. -Merci.
21:01 Le complotisme du ramassement national n'est pas français.
21:04 -J'en termine. -C'est hallucinant.
21:07 -Interview de Clément Beaune, en septembre 2020,
21:10 dans West France. Il est ministre des Transports.
21:13 Il était en charge des affaires européennes.
21:16 Il dit à un de vos confrères, un journaliste,
21:19 "Quelles seront les contreparties du plan de relance
21:22 "pour la relance Covid ?" Et il dit qu'une des contreparties
21:25 de la Commission européenne, c'est la réforme des retraites.
21:29 Elle est là, la réalité. Et s'il va au bout,
21:32 c'est parce qu'il a la Commission européenne qui le presse
21:35 et qui, depuis 10 ans, dans toutes les réclamations
21:38 qu'elle fait à l'Etat français, il y a la réforme des retraites.
21:42 -Shanon, vous étiez pour cette réforme des retraites ?
21:45 Vous êtes obligée de suivre le mouvement.
21:48 -Je ne suis aucun mouvement. Si je viens ce soir ici,
21:51 je suis née à Banu-Lé en Seine-Saint-Denis,
21:54 mais je suis intimement convaincue
21:56 du bien fondé de cette réforme.
21:58 Quand on regarde les chiffres...
22:01 -J'ai compris la fin des réunions.
22:03 -M. Bardella et Marine Le Pen, le RN, n'aiment pas les chiffres.
22:07 -Vous avez fait 600 milliards d'euros en 5 ans.
22:09 -Vous n'êtes à l'aise avec les chiffres
22:12 quand il s'agit de faire des emprunts
22:14 pour financer des campagnes présidentielles.
22:17 Aujourd'hui, on a un système des retraites déficitaire.
22:21 -Je pensais que j'allais répondre.
22:23 -On aura un système de retraite déficitaire
22:25 de plus de 150 milliards d'euros.
22:27 -Il faut refaire une réforme en 5 ans.
22:30 -M. Hanouna, laissez-moi terminer sur ce point-ci.
22:33 On ne pourra pas verser de pensions à nos retraités
22:36 et à nos jeunes dans les prochaines années.
22:39 -Pourquoi vous les cifleriez en disant que c'est l'apocalypse ?
22:43 -Je vais vous dire, je m'en rappelle.
22:45 Il nous disait ça il y a 20 ans.
22:48 Il disait en 2023...
22:49 -Ca va être l'apocalypse.
22:51 -C'est ce qu'on nous disait en 2003.
22:54 En 2023, ça va être l'apocalypse.
22:56 Plus personne ne pourra avoir de retraite.
22:59 Pourquoi ce n'est pas réglé ?
23:01 -M. Hanouna, j'ai une question à vous poser.
23:04 Individuellement et sur le plateau collectivement,
23:07 vous qui êtes ici également.
23:09 Prendrons-nous le risque d'actionner un 49-3,
23:12 une réforme si impopulaire ?
23:14 Prendrons-nous un risque tel si cette réforme n'était pas nécessaire ?
23:18 -Sincèrement.
23:19 -Si l'état de la France était génial...
23:22 Si l'état du pays était génial,
23:24 si les gens allaient bien, il n'y avait plus de chômage,
23:28 ils avaient réglé le déficit, 600 milliards de dettes en 5 ans,
23:32 les services publics, on dirait que ces mecs-là sont des cadors
23:36 et on veut bien les croire.
23:38 Mais ce n'est pas le cas.
23:40 -C'est facile de critiquer M. Darrier.
23:42 -Vous pensez que les Français sont bêtes ?
23:45 -Le timing est...
23:47 -80 % des gens veulent pas de la réforme.
23:49 -M. Bardella, les Français ne sont pas dupes
23:52 et nous sommes bien conscients des difficultés
23:55 de nos concitoyens.
23:57 Mais on doit faire preuve de responsabilité et de courage.
24:01 Ce même courage, M. Bardella, que vous n'avez pas,
24:04 en proposant... Votre mutisme était assourdissant.
24:07 Avouez que votre mutisme était assourdissant
24:10 au sein de l'hémicycle de l'Assemblée.
24:13 -Je suis député au Parlement, donc vous m'avez pas beaucoup entendue.
24:16 -Vous avez pas de réaction au sein de l'hémicycle
24:19 quand il s'agissait de débattre autour de cette réforme.
24:23 -On a des citoyens autour de la table.
24:25 Pourquoi vous êtes contre cette réforme ?
24:28 -C'est une question de timing.
24:30 On ne peut pas... -C'est ce que j'ai dit.
24:33 -On ne peut pas, pour moi, imposer...
24:36 -T'es pour, mais c'est le timing.
24:38 -Je suis contre parce que le timing n'est pas bon.
24:41 Pour moi, les retraites n'étaient pas le sujet.
24:45 -Vous parlez de courage.
24:47 Est-ce que ça ne confère pas à l'aveuglement ?
24:50 Vous avez contre vous l'hémicycle,
24:52 tous les partis politiques, les syndicats,
24:55 tous les Français dans la rue.
24:57 On regrette les débordements, mais les gens manifestent.
25:01 Pourquoi vous avez voulu imposer ça ?
25:03 Est-ce que vous n'avez pas commis une erreur stratégique ?
25:07 Vous ne la regrettez pas ?
25:09 -Parce qu'ils sont déconnectés.
25:11 Le président Macron est déconnecté.
25:13 -Laissez répondre Chanone.
25:15 -Vous vous méprenez.
25:17 Quand vous regardez aujourd'hui les passés professionnels
25:21 des députés de notre groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
25:25 -Vous êtes déconnecté de la rue.
25:27 -Un grand nombre viennent de la société civile
25:31 et sont tous les week-ends sur le terrain,
25:33 comme je le suis en tant qu'élue, à la rencontre des habitants.
25:37 -Ils n'ont pas faim, ce soir.
25:39 -Moi, ce que je veux vous dire,
25:42 c'est qu'on a fait le choix d'un 49.3,
25:44 parce que nous jugeons que c'est indispensable.
25:47 On ne regrette pas ce 49.3.
25:49 Le gouvernement assume sa responsabilité,
25:52 a pris sa responsabilité,
25:54 et c'est ça que d'être aux responsabilités
25:58 et qu'être à la tête d'un pays comme la France,
26:01 nous verrons ce qu'il adviendra.
26:04 -Vous voyez l'état du pays, ce soir ?
26:06 -Je le regrette.
26:08 -On entend beaucoup parler de motion de censure.
26:11 L'opposition est une arme dont ils comptent se servir.
26:15 J'aimerais savoir ce que ça veut dire,
26:17 ce que ça implique pour les Français.
26:20 -49.3.
26:21 Le gouvernement fait passer le texte
26:24 en engageant sa responsabilité.
26:26 Le texte passe donc d'office.
26:29 Sauf si une motion de censure,
26:31 c'est-à-dire la censure du gouvernement,
26:34 est votée par la moitié de l'Assemblée nationale.
26:37 Si la moitié des députés s'accordent
26:40 sur une motion de censure,
26:42 le texte ne passe pas,
26:44 et le gouvernement est contraint de démissionner.
26:47 Je vais vous dire...
26:49 -C'est possible ?
26:50 -Je pense que c'est possible.
26:53 Je vais vous dire quelque chose.
26:55 L'ensemble des mouvements d'opposition
26:58 doivent faire passer l'intérêt des Français,
27:01 l'intérêt de la France,
27:03 l'intérêt du modèle social des Français
27:06 avant l'intérêt des partis politiques.
27:09 Ils hésitent aujourd'hui.
27:11 J'ai envie de dire à ces députés courageux
27:14 qui hésitent chez LR
27:16 d'avoir le courage de résister aux pressions.
27:19 En cas de dissolution de l'Assemblée nationale,
27:22 le RN ne présentera pas de candidats
27:25 dans les circonscriptions
27:27 où les députés des Républicains
27:30 voteraient avec nous la motion de censure.
27:33 -Vous achetez les voix, là ?
27:35 -Vous achetez les voix, là ?
27:37 -Je n'achète pas les voix.
27:39 -Vous ne vous achetez pas tous en même temps.
27:43 -Je dis arrêtons le secteur.
27:45 80 % des Français ne veulent pas de cette réforme.
27:48 Une fois, on peut mettre de côté les étiquettes politiques ?
27:52 On peut mettre de côté l'intérêt de nos partis,
27:55 de notre boutique, et se mettre autour de la table ?
27:59 -Vous voyez une brèche.
28:01 -Cette brèche est fondamentale.
28:03 C'est un choix de société qui se pose.
28:06 -Mais pourquoi ?
28:08 -Je n'ai pas à dire ce vendredi soir sur votre motion de censure.
28:12 -Beaucoup disent que c'est possible dès lundi.
28:15 -On peut faire tous les calculs.
28:17 Je n'irai pas sur ce terrain-là.
28:20 -Sur le comptage, vous êtes à quoi ?
28:22 -C'est impossible de le dire.
28:25 Il y a quelques jours, tous les ministres disaient
28:28 qu'il n'y aurait pas de 49.3.
28:30 Quelques heures avant le vote,
28:32 ils se sont aperçus qu'il n'y en avait pas.
28:36 -On a dit qu'il faut arrêter le sectarisme.
28:39 Si on se met autour de la table, cette réforme ne passe pas.
28:43 -Vous marchandez.
28:44 Il manque 30 voix des Républicains.
28:47 Vous venez leur dire de voter ensemble.
28:50 -Attention au sondage.
28:51 -J'ai suffisamment confiance aux groupes des Républicains
28:55 pour qu'ils fassent preuve de cohérence.
28:58 -Tout le monde vient de rager les Républicains.
29:02 -Si vous l'aviez confiance, on serait allés au vote.
29:05 -Il y a un esprit de responsabilité.
29:08 Aujourd'hui, les Républicains, et comme vous,
29:11 j'en appelle à la responsabilité des élus du groupe républicain.
29:15 Avec Valérie Pécresse, ils ont défendu une réforme de la retraite
29:19 avec un âge légal de départ à la retraite à 65 ans.
29:23 -Il n'y avait pas l'Ukraine, pas la guerre.
29:26 -Avec des heures de débats au sein de l'hémicycle de l'Assemblée,
29:30 on a révisé cet âge légal de départ à la retraite
29:34 à 65 ans, faisant preuve d'un minimum de bon sens et de cohérence.
29:38 Si les députés républicains veulent pouvoir regarder leurs élus
29:42 droit dans les yeux, je les invite à ne pas voter cette motion.
29:46 Je crois, si vous me permettez... -Allez-y, Shannon.
29:49 -Qu'on assiste à un grand moment de vérité sur votre plateau.
29:53 M. Bardella nous dit qu'il n'a aucune ligne politique
29:57 et qu'il est prêt à s'allier avec l'extrême-gauche
30:00 pour voter cette motion.
30:03 Vous faites preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle
30:06 en ne vous alliant pas à l'extrême-gauche.
30:09 -Je vous parle de LR.
30:11 -Carla, s'il vous plaît, je veux revenir sur un truc.
30:14 Vous parlez que vous passez des heures à pondre des trucs
30:18 qui font chier tout le monde.
30:21 Sauf que la question... -C'est joliment dit.
30:24 -Oui, toujours. Je suis la fille de ma mère.
30:27 Ce que vous êtes en train de me vendre,
30:30 c'est que je vais travailler jusqu'à 63 ans.
30:33 J'ai de la chance, j'ai commencé à 20 ans.
30:36 Je suis serveuse, donc à 63 ans, je vais me taper
30:40 les 26 services en haut, en bas, en haut, en bas,
30:43 avec mon plateau dans les mains.
30:45 Ca sera super, ça sera un peu moins vendeur,
30:48 mais c'est pas grave.
30:50 Et je vais avoir une paye de merde,
30:53 car la bouffe va me coûter plus cher, l'essence, c'est pas fini.
30:57 J'ai une vie de merde jusqu'à 63 ans.
31:00 Parce qu'en fait, reculer la retraite et me promettre
31:03 mes monts et merveilles, j'aurais pas galéré
31:07 pour acheter des pâtes de marque.
31:09 Je veux bien aller jusqu'à 63 ans.
31:12 Si je sais que pendant ces 63 années-là,
31:15 je pourrai aller boire un verre avec une copine,
31:18 sans me poser la question de si ça va perturber mon frigo,
31:22 et de pouvoir me barrer chez mes parents.
31:26 Vous me promettez que des choses...
31:28 -Vous ne serez pas sereine.
31:30 -Je l'espère, sauf que c'est pareil.
31:33 Il faut faire des études, mais une fois un bac,
31:36 c'est un autre débat.
31:38 Mais c'est aussi vous.
31:40 -Chanon et Jordan Bardella,
31:42 est-ce qu'aujourd'hui,
31:45 parce que c'est la grande question que tout le monde se pose,
31:49 on est en direct,
31:50 est-ce qu'aujourd'hui, dès lundi,
31:53 il y aura un gouvernement qui sauterait ?
31:56 Est-ce que c'est possible ou de l'ordre de l'utopie ?
32:00 -Si la motion de censure est votée,
32:02 le gouvernement...
32:04 -Les Républicains n'iront pas contre le...
32:07 -Je leur dis de ne pas avoir peur.
32:10 Il n'y a pas de fatalité.
32:12 Si le gouvernement ne tombe pas,
32:14 il y aura d'autres élections.
32:17 Et il restera une arme aux gens, le bulletin de vote.
32:21 -Les députés LR qui ont été élus
32:23 ne vont pas se dire qu'on va sauter derrière.
32:26 -C'est pour ça qu'il leur promet de présenter de candidats.
32:30 -Par ailleurs, Soti a dit qu'il ne voterait pas la motion de censure.
32:34 Mais 50 secondes après,
32:36 des dissidents ont commencé à dire qu'il ne sauterait pas.
32:40 -Pour que les gens comprennent,
32:43 la moitié des électeurs de LR est partagée
32:46 entre pour la réforme et contre la réforme.
32:49 Il y a une majorité, dans le dernier sondage,
32:52 53 % des électeurs des Républicains,
32:55 qui souhaitent que les députés votent la motion de censure.
32:59 Il y a une partie des gens de LR qui rêvent d'être ministre de Macron.
33:04 Ils veulent être plus macronistes que Macron.
33:07 Ils disent que Macron est génial, il faut réformer, etc.
33:11 Mais beaucoup d'électeurs de LR sont un peu perdus
33:14 et se disent que c'est le mauvais timing.
33:17 -Vous les draguez il y a 5 minutes.
33:20 -Je vous disais que LR est coupée en 2.
33:23 -Vous êtes en train de dire que...
33:25 -Pour vous, Shannon, est-ce que c'est possible ?
33:29 -Je suis plutôt confiante, mais je ne suis pas dans les chiffres.
33:33 -On sait à peu près.
33:35 -La question qui se pose derrière tout ça,
33:38 c'est de pouvoir faire en sorte de rétablir de la sérénité.
33:42 Est-ce que vous avez vu les scènes auxquelles on assiste ?
33:46 -Les scènes de chaos.
33:48 -Excusez-moi, mais regardez.
33:50 -C'est inadmissible.
33:52 C'est inadmissible, mais on ne peut pas empêcher les gens
33:56 d'aller dans la rue.
33:58 -Vous pensez que ça fait avancer le débat ?
34:01 -On ne peut pas empêcher les gens de manifester.
34:04 -Le débat, vous l'avez dit 49 fois.
34:07 -C'est des gens sur qui vous prenez tout ce qu'ils ont
34:11 ou ce qu'ils pourraient avoir.
34:13 -C'est des gens qui sont étonnés qui finissent par faire des trucs
34:17 un peu bêtes.
34:19 -Cette réforme des retraites, on ne comprend pas.
34:22 C'est l'occasion de revoir de fond en comble un système de retraite
34:27 par répartition qui est un besoin précieux.
34:30 -Chanone, je veux dire, ce que voient les Français,
34:33 ils ne voient pas la retraite et le système de répartition.
34:37 Ils se disent que demain, ils n'ont pas de travail.
34:41 -C'est pour ça qu'ils font les retraites.
34:44 -C'était le référendum.
34:46 -La motion de censure de lundi permettra de savoir
34:49 qui est pour et qui contre.
34:51 -On avait proposé le retrait du texte ou le référendum.
34:55 Pourquoi on ne consulte pas les Français par référendum ?
35:00 -Les Français ont été consultés lors des élections présidentielles
35:04 et législatives.
35:05 -Les législatives ne vous ont pas donné de majorité.
35:09 -Ca ne vous fait pas plaisir et ce n'est pas agréable
35:12 à vivre au quotidien.
35:14 On a un président de la République, Emmanuel Macron,
35:17 qui a été élu légitimement.
35:20 On a un candidat aux élections législatives.
35:23 - Merci beaucoup. - Merci beaucoup.
35:24 [Musique]

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