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00:00 - Je suis serveuse. - D'accord. Vous êtes serveuse, vous avez combien d'enfants ?
00:02 - Un. - Un enfant. Vous vous occupez de lui toute seule ?
00:05 - Toute seule. - Toute seule. Aujourd'hui, vous êtes serveuse,
00:07 vous travaillez combien d'heures par jour ?
00:09 - Oh... - Non mais à peu près, voilà. Vous travaillez...
00:11 - Au minimum, 7 heures. - 7 heures. Donc aujourd'hui,
00:14 - Au maximum, 14. - vous êtes seule avec un enfant,
00:17 vous travaillez, elle travaille, elle essaie de faire le maximum,
00:20 et aujourd'hui, vous vous en sortez pas. - Non, je suis encore chez mes parents.
00:22 - Voilà. Donc parce que vous pouvez pas, aujourd'hui...
00:24 - Parce que je peux pas me payer un appartement. - Voilà.
00:26 - Parce que même de la location, moi, je suis dans la banlieue parisienne, donc...
00:30 - C'est très cher. - J'espère, en tout cas, que vous savez
00:31 le prix d'un loyer moyen là-bas. - Bien sûr, oui.
00:33 - Je suis dans l'hôtel de soins enceinte. - Que même en HLM, étant donné que j'ai fait
00:35 ma demande d'HLM enceinte, qu'on m'a donné 5 ans d'attente.
00:38 - Ouais. - Donc c'est bien, une fois qu'il est à l'école,
00:40 - Et donc, vous, Carla, parce que je crois qu'il y a 2 problèmes.
00:45 En fait, je pense qu'il y a surtout le problème de la retraite,
00:48 mais c'est pas ça, le problème. C'est que si les Français sont dans la rue
00:51 aujourd'hui, si les Français sont dans la rue aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas que ça,
00:54 c'est l'accumulation. Aujourd'hui, Carla, je suis certain, bien sûr,
00:57 que ça compte pour elle, la réforme de la retraite.
00:59 Mais ce qui compte pour elle aujourd'hui, c'est qu'à l'instant T, aujourd'hui,
01:02 elle s'en sort pas et qu'elle se dit, aujourd'hui, j'aimerais bien qu'on s'occupe
01:06 de moi et qu'on essaie de m'aider et que moi, qui travaille tous les jours,
01:09 je dois m'en sortir. - Bah, c'est ça. J'ai 21 ans,
01:12 je suis avec mon fils seul et je suis chez mes parents.
01:13 - Voilà, exactement. - Donc, j'ai pas de vie personnelle,
01:15 j'ai pas de vie privée, j'ai rien parce que je... - Bah, Danielle Moreau,
01:18 elle a 80 ans aussi. - J'ai trouvé une colocatrice.
01:21 - C'est pareil. - J'ai trouvé un colocataire.
01:23 Voilà, tu m'as mis. - Non, mais Carla, on en rigole,
01:26 mais je pense que le fond du problème... Parce que, je vous dis, Shannon,
01:30 je vous jure, quand je vous parlais de timing tout à l'heure,
01:32 je pense que c'est vraiment... Et excusez-moi, Jordan,
01:35 vous y connaissez mieux que moi et vous aussi, Shannon,
01:37 mais je pense vraiment, pour avoir parlé énormément de français,
01:39 je pense aussi vraiment que c'est le gros problème.
01:42 C'est-à-dire que là, ils n'aient pas besoin de ça en plus.
01:44 Est-ce que c'est ça, Carla ? - Bah oui.
01:46 En plus, pour mon cas, un mois, qui est le cas de beaucoup,
01:49 c'est que j'ai pas un mauvais salaire. - C'est ça.
01:51 - Je n'ai pas un mauvais salaire. - Exactement.
01:53 Ça, c'est bien de le dire. - Je suis bien payée.
01:54 Mais même en étant bien payée, c'est pas possible.
01:58 Parce qu'entre le loyer, la voiture, l'assurance, les courses,
02:01 si vous avez ne serait-ce que... - L'essence.
02:02 - Même l'essence, la crèche, voilà, exactement. - Zéro aide.
02:06 - Ou alors un truc tout bête, mais même inscrire votre fils à la natation
02:09 pour qu'il fasse au moins une activité extrascolaire,
02:11 ça vous coûte, excusez-moi, mais une blinde.
02:13 - Mais Carla... - Et il n'a que deux ans.
02:14 - Mais Carla, ce que vous me dites, je le mesure, je le comprends.
02:17 Encore une fois, je suis élue à Rony-Soubant en Seine-Saint-Denis.
02:19 Vous n'êtes pas sans savoir que c'est un des départements
02:22 les plus pauvres de France métropolitaine.
02:23 Quand je vais sur le terrain tous les week-ends
02:25 et que je vais à la rencontre des habitants de ma ville et du département,
02:30 je sillonne le département, la Seine-Saint-Denis, je me rends compte.
02:33 Je le comprends. - Vous arrivez à être...
02:34 - Il y a un problème.
02:35 Il y a un problème de pouvoir d'achat, on le mesure.
02:37 - Vous savez, vous me parliez, Carla, et c'est un témoignage qui touche,
02:41 et qui touche, et je crois qu'on peut tous s'identifier à notre témoignage.
02:43 - Mais en fait, vous êtes une maman seule.
02:44 - C'est que je ne suis même pas là pour vous toucher.
02:45 Je veux juste vous dire une réalité.
02:47 - Je suis là pour vous comprendre, Carla.
02:48 - Je m'en fiche de vous toucher, d'avoir fait de la peine.
02:50 Je suis là pour vous dire, ah, la pauvre, je m'en fiche.
02:52 C'est pas ça, la question.
02:53 - Quand on fait de la politique, c'est pour résoudre les problèmes des gens
02:55 et c'est pour faire prendre un minimum d'empathie.
02:57 - Oui, mais il n'y a pas de problème qui se résolue, c'est le pire.
03:00 - Moi, ce que je veux vous dire, c'est que justement, on agit, Carla.
03:02 Le trimestre anti-inflation, est-ce que vous avez entendu parler
03:05 de ce trimestre anti-inflation ?
03:06 - Attendez, on en a entendu parler, mais on ne l'a pas trop vu.
03:09 - Oui, on est, voilà, voilà.
03:10 - C'est ça, c'est un peu le truc.
03:11 - Le trimestre anti-inflation, Carla, qui vient de démarrer il y a quelques jours.
03:14 - Alors, c'est quoi, ça ?
03:15 - On va s'arrêter dans quelques jours.
03:16 - Et bien, justement, Bruno Le Maire, qui est ministre de l'économie et des finances.
03:19 - Rien, Bruno Le Maire, zéro.
03:20 - Sa ministre déléguée, laissez-moi finir, M. Bardella.
03:22 - Bruno Le Maire.
03:23 - Avec Olivia Grégoire, qui est sa ministre déléguée
03:25 en charge des petites et des moyennes entreprises,
03:28 a fait le tour des grands distributeurs.
03:30 - Bruno Le Maire, je l'adore, mais la seule réforme que j'ai entendue,
03:32 moi, c'est qu'il a mis un col roulé.
03:33 - Qui a donc été faire le tour des opérateurs de la grande distribution
03:39 pour négocier, justement, une réduction des marges et un effort.
03:42 Laissez-moi finir, M. Bardella, qui a donc négocié, justement,
03:46 qu'il y ait une réduction sur certains prix du quotidien.
03:49 - On fait ce qu'on peut, Carla.
03:50 Soyez convaincue qu'on fait ce qu'on peut.
03:51 - Et je peux vous assurer, vous voulez.
03:52 - On ne fait pas ce qu'on peut.
03:53 - C'est complètement différent.
03:54 - Mais vous savez...
03:55 - Vous m'avez posé une question.
03:56 Vous m'avez dit, est-ce que je m'inquiète
03:57 pour la retraite de mon fils ?
03:58 Je m'inquiète pour la retraite de mon fils,
03:59 mais avant de m'inquiéter pour ça,
04:00 je m'inquiète déjà pour savoir s'il va manger,
04:01 s'il va avoir faim toute sa vie, s'il va avoir un travail.
04:02 - Bravo, c'est ça.
04:03 - Mais vous savez...
04:04 - Je vous jure, Shannon, Shannon, Shannon, Shannon,
04:05 je vous jure que c'est vrai qu'en une phrase,
04:15 elle a résumé, se pensent, 95 % des Français.
04:18 - Désolée, mais M. Hanouna...
04:19 - Elle pense à ce qu'elle va manger demain
04:20 et à ce que son fils va manger.
04:21 - M. Hanouna, la situation de Carla,
04:22 c'est celle d'une mère qui est...
04:23 - Mais non, arrêtez.
04:24 - Oui, mais j'ai des centaines et des milliers.
04:25 - J'ai perdu mon père.
04:26 Vous voulez que je vous dise quelque chose ?
04:27 M. Hanouna, j'ai perdu mon père il y a 3 ans.
04:30 Ma mère se retrouve seule, veuve, avec...
04:33 Elle est commerçante, elle est immigrée sur le sol français,
04:36 elle est commerçante et elle se retrouve tous les matins
04:37 à aller ouvrir son magasin où elle vend des costumes pourris
04:40 en cloaqueur de Paris.
04:41 - Vous voulez parler de commerçante ?
04:42 - Je vous assure que elle aussi, Carla, elle aussi,
04:44 elle a des difficultés à boucler les formes, mais elle tient
04:46 et elle reconnaît en tant que commerçante,
04:48 en tant que commerçante, le seul gouvernement
04:50 qui agit pour protéger le pouvoir d'achat de nos concitoyens
04:53 et nos entreprises avec le quoi qu'il en coûte,
04:55 avec le Fonds de solidarité, avec des envies
04:57 de très maigres interventions, c'est le gouvernement
04:59 d'Emmanuel Macron.
05:00 Je peux tout entendre, je peux tout entendre.
05:02 Je peux entendre vos difficultés, mais cracher sur la politique
05:05 qui a été celle de notre gouvernement pendant toutes ces années,
05:08 pendant le dernier quinquennat d'Emmanuel Macron
05:09 avec une barre de chômage.
05:11 On est désormais à moins de 3 millions de chômeurs
05:13 sur le sol français, 1,2 million d'emplois qui étaient créés.
05:16 - Oui.
05:17 - Nous n'avons jamais été aussi proches.
05:18 - Ce sont des Uber Jobs, ce sont des emplois précaires
05:19 que vous avez créés.
05:20 - On ne va pas rentrer là-dedans, je ne veux pas qu'on rentre là-dedans.
05:23 Juste passons sur la réforme des retraites et sur le sujet.
05:26 - Le sujet, c'est qu'en fait, on a le sentiment qu'on a
05:28 à la tête du pays des gens qui n'aiment pas les Français.
05:31 Et qu'en réalité, les gens se disent, mais est-ce qu'un jour,
05:34 on va avoir à la tête de l'État des gens qui nous aiment,
05:37 qui nous respectent, qui nous considèrent ?
05:38 Parce que quand vous avez un Français sur deux
05:41 qui est à 10 euros près quand il fait ses courses,
05:43 quand vous avez des gens aujourd'hui qui, dans les campagnes,
05:46 limitent leur déplacement parce que le carburant est trop cher.
05:48 Pourquoi ? Parce qu'il y a 60 % de taxes sur l'essence,
05:50 que vous refusez de baisser, notamment la TVA,
05:53 sur les carburants, sur l'énergie.
05:54 - Mais vous savez comme moi, M. Mandela, c'est une utopie.
05:55 - Les gens se disent, mais quand vous arrivez en face d'eux,
05:57 en leur disant, on a agi, on a fait le panier anti-inflation,
06:01 mais les gens se marrent parce qu'en réalité,
06:03 ce panier anti-inflation, c'est rien, c'est du vent.
06:05 Vous avez délégué la question du pouvoir d'achat
06:08 aux professionnels de l'agroalimentaire.
06:11 Le taux de marge de l'agroalimentaire, il est passé en un an de 30 à 45 %.
06:15 L'agroalimentaire fait des super profits de dingue
06:17 et vous refusez de les taxer.
06:19 Quand vous achetez, je dis aux gens, quand vous achetez un bidon
06:21 de lessive Ariel à 12 euros, vous avez 3 euros
06:24 qui partent immédiatement dans les super profits
06:26 et qui vont engraisser les actionnaires.
06:29 Ce sont des super profits induits.
06:30 Il faudra les taxer plutôt que de taxer toujours les mêmes.
06:33 Et il y a beaucoup de gens, notamment les classes populaires,
06:35 les classes moyennes qui bossent,
06:36 qui ont le sentiment qu'on tape toujours sur eux,
06:38 que c'est toujours à eux qu'on demande des comptes
06:40 et que ce sont toujours eux qui doivent payer pour le reste de la société.
06:42 - J'attends vos propositions, M. Bardella.
06:44 - Est-ce que vous soutenez ce programme ?
06:46 - Mais il y a des propositions.
06:48 - C'est délicite.
06:49 - On verra ça après.
06:50 - On n'est pas dans un débat politique là, s'il vous plaît.
06:53 - Un peu quand même.
06:54 - Là, je voudrais qu'on reste sur la réforme des retraites.
06:56 On ne va pas donner des idées.
06:57 Qui était pour la réforme des retraites ?
06:59 Il n'y en a pas un ?
07:01 - Moi.
07:02 - Non mais c'est bien, je redigne Tunis.
07:03 - Oui, parce qu'en fait, je ne comprends pas pourquoi
07:04 on travaille moins que globalement dans tous les autres pays européens.
07:07 En France.
07:08 Partout en fait.
07:09 En Italie, on prend la retraite beaucoup plus tard, il me semble.
07:12 - Oui, et en Allemagne, c'est vrai, vous avez raison.
07:14 Et en Allemagne, il y a deux fois plus de retraités pauvres.
07:16 [Musique]