Eric Zemmour s'exprime dans TPMP !

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00:00 Franchement, vous aviez une vie formidable, vous cartonniez sur Céluze, Figaro, les livres, des chroniques partout,
00:06 puis vous avez décidé de vous lancer dans la politique.
00:09 Donc je suis sûr que vous gagnez beaucoup moins d'argent maintenant qu'avant.
00:12 – Ça c'est sûr, si vous voulez me dire que j'ai fait des sacrifices, c'est sûr, mais bon…
00:16 – Vous êtes heureux comme ça, vous avez fait le bon choix ?
00:19 – Je pense que oui, je vais vous dire, si vous voulez, vous savez, je vais vous raconter une histoire.
00:27 – Vous oui, pas Jean-Marie Bigard, vous n'inquiétez pas.
00:30 – Non, non, mais pas une histoire drôle, je n'ai pas ce talent moi.
00:32 Non, non, je vais vous dire, parce qu'en fait, la question que vous posez c'est pourquoi vous y êtes allé ?
00:38 – C'est ça, non, parce qu'on se dit, franchement, vous réussissez, vous cartonnez, vous donnez des…
00:45 en plus vous étiez un petit peu, vous pouviez donner des leçons,
00:48 vous pouvez dire voilà, ça c'est bien, ça c'est pas bien, et à un moment on y va, on se lance dans la bataille.
00:52 – C'est incontestable que j'ai fait des sacrifices, je vous répète,
00:54 mais je vais vous expliquer par une histoire.
00:58 Quelques mois avant cette décision, je lis une biographie d'un grand historien, journaliste,
01:04 que j'admirais beaucoup, vous savez quand on admire, on s'identifie un peu,
01:09 qui avait vécu dans les années d'entre-deux-guerres, il y a un siècle à peu près,
01:15 et qui s'appelait Jacques Bainville.
01:17 Et j'ai découvert à l'occasion de cette lecture que cet homme, à la fin de sa vie,
01:22 juste avant sa mort, avait dit à son fils qu'il regrettait en fait,
01:27 de ne jamais avoir osé franchir le Rubicon, avoir osé rentrer en politique active,
01:34 s'être engagé, être resté un observateur, un journaliste, un historien,
01:38 et qui vendait énormément de livres, qui avaient beaucoup de succès,
01:40 qui étaient renommés, qui étaient influents,
01:43 qui avaient une influence même sur les hommes politiques de l'époque, etc.
01:46 Et je vous avoue que ça m'a fait réfléchir.
01:48 – Vous vous êtes dit "je ne vais pas faire la même erreur".
01:49 – Exactement.
01:50 – Donc vous vous êtes dit "je ne sais pas ce que vous écriviez des livres".
01:52 – Parce que si vous voulez, il y a des limites à l'influence même…
01:56 Vous avez raison, je vendais beaucoup de livres, j'avais des très bonnes audiences.
01:59 – Vous vous êtes certainé, plus d'un million.
02:01 – Absolument, j'avais une influence, mais il y a une limite.
02:03 Si vous voulez, on s'engage dans… comment vous dire ?
02:06 On est dans le rôle de Cassandre.
02:08 Vous savez, Cassandre, elle annonce le malheur aux Grecs,
02:11 et les Grecs ne l'écoutent jamais.
02:12 Et bien c'est exactement ce qui m'arrivait.
02:14 Et donc, je me suis dit, puisque personne ne m'écoute dans la classe politique,
02:18 puisque personne ne voit la catastrophe qui arrive,
02:23 et n'ose engager ce combat pour éviter la mort de la France,
02:28 et bien moi, il faut que j'y aille.
02:29 – On va en reparler dans un instant, on va vous mettre face à l'actu,
02:31 parce qu'il se passe énormément de choses, bien entendu, actuellement.
02:34 Mais pour l'instant, on va parler du livre.
02:35 Je n'ai pas dit mon dernier mot.
02:37 Votre nouveau livre, le titre est clair.
02:39 Je n'ai pas dit mon dernier mot,
02:40 c'est parce que vous allez participer à "Qui veut gagner des millions" ?
02:42 [Rires]
02:44 Ou vous allez continuer et vous représenter ?
02:46 – Non, évidemment, je continue le combat politique.
02:50 En fait, vous savez, j'ai découvert après avoir écrit ce livre,
02:53 parce que les gens croient toujours qu'on sait d'avance ce qu'on pense
02:58 quand on écrit un livre.
02:59 En fait, c'est l'inverse.
03:00 On comprend ce qu'on pense quand on a écrit.
03:04 Et là, j'ai compris quelque chose.
03:06 En fait, j'avais toujours fait la même chose.
03:08 C'est-à-dire que je mène toujours le même combat,
03:11 depuis on peut dire 20 ans, 30 ans, mais avec des armes différentes.
03:14 Alors au début, c'était le journalisme politique classique, écrit.
03:19 Après, ça a été le journaliste radio, télé, les livres.
03:22 Et aujourd'hui, je rajoute à cela un parti politique.
03:25 Mais je pense que c'est toujours le même combat.
03:27 Je pense que, vous savez, les journalistes m'ont beaucoup bassiné avec
03:31 "il n'a pas fait sa mue", "il n'a pas fait sa mue".
03:33 Je vais vous dire la vérité, je crois que c'était grotesque.
03:36 Il n'y a pas de mue à faire.
03:38 On mène un combat, on fait de la politique.
03:41 Il y a beaucoup de gens qui font de la politique sans l'avouer.
03:43 - Le problème qu'on a avec les journalistes,
03:44 c'est qu'il y en a un qui dit quelque chose, les autres suivent derrière.
03:46 - Ça, c'est le côté moutonnier.
03:48 Vous savez, Régis Debray disait "qu'est-ce qu'un journaliste ?
03:50 C'est quelqu'un qui lit les autres journalistes".
03:52 - Après, il y en a qui sont bien, mais c'est vrai que la plupart, voilà, ils traînent.
03:55 - Vous avez vu que dans mon livre, je fais une analyse globale et complète,
04:01 je crois, des médias.
04:02 - Justement, on va en parler dans un instant.
04:05 2027, vous serez candidat ?
04:07 - On verra, mais je n'exclus pas d'être candidat.
04:10 - Si vous continuez votre parti politique ?
04:11 - Si je continue, on verra, il y a d'autres échéances avant.
04:15 - Bien sûr.
04:16 Vous a fait mal la défaite ou pas ?
04:17 Parce que quand vous êtes monté à 18 %, moi, je me rappelle d'ici,
04:21 j'avais Jordan Bardella qui était là.
04:24 Et je lui ai dit, vous étiez à 18 % dans les sondages,
04:26 je lui ai dit "vous n'avez pas l'impression qu'Éric Zemmour va manger Marine Le Pen".
04:30 À ce moment-là, est-ce que vous n'êtes pas dit à 18 %,
04:34 je vais être au deuxième tour, je vais être face à Emmanuel Macron ?
04:38 - Ah, c'est sûr. Je me le suis dit même deux fois, vous savez.
04:40 J'ai été dans les sondages au second tour en octobre et j'ai été de nouveau en février.
04:45 Oui, c'est sûr que je vais vous faire une confidence.
04:48 Je préparais mon débat avec Emmanuel Macron, c'est dans ma tête.
04:52 - Est-ce que vous avez des regrets ?
04:54 Est-ce qu'à un moment, c'est vrai qu'à un moment, moi, tous les soirs,
04:59 je faisais un sujet sur vous.
05:00 D'ailleurs, on me l'a reproché, vous avez vu, on me l'a dit, je parlais trop de vous.
05:03 Forcément, parce que vous étiez le seul candidat à faire parler de vous.
05:06 Parce qu'à un moment, Mélenchon, il est rentré très tard dans la campagne.
05:09 Mélenchon, à un moment, il était inexistant jusqu'à la fin, comme d'habitude.
05:12 Il fait toujours des remontadas, mais il est toujours porte de la finale.
05:17 Marine Le Pen, c'est vrai qu'à un moment, vous avez pris toute la place.
05:22 Et c'est vrai qu'à un moment, moi, je parlais de vous tous les jours.
05:25 Et c'est vrai que c'est monté, monté, monté, monté.
05:28 Deux questions.
05:29 Un, est-ce que vous avez des regrets ?
05:30 Et est-ce que je sais qu'une élection, c'est un marathon ?
05:34 Et c'est vrai que j'avais parlé de nombreux spécialistes qui m'ont dit
05:38 peut-être qu'Éric Zemmour est parti trop vite et qu'il a fait un 100 m alors que c'est un marathon.
05:44 Est-ce que vous vous dites, parce que c'était la première fois,
05:46 peut-être que vous n'allez pas faire la même erreur la prochaine fois ?
05:49 – En plus, vos spécialistes que vous avez consultés ont tout à fait raison.
05:52 Mais je pense que j'étais obligé.
05:54 Parce que je n'avais pas d'histoire politique.
05:57 Les gens que vous avez cités, ils ont un parti depuis 20 ans, 30 ans.
06:01 Ils sont dans la politique depuis 30 ans, 40 ans.
06:04 Moi, non.
06:05 Donc les gens, vous savez, j'étais connu, certes, mais pas autant qu'eux.
06:11 Donc il fallait me faire encore plus connaître,
06:13 il fallait me faire accepter comme candidat, ce n'était pas évident.
06:18 Et donc il a fallu que je parte très fort, très vite, vous avez tout à fait raison.
06:21 – Mais c'est vrai que vous avez…
06:23 – Et oui, la campagne a été longue.
06:25 – Vous avez une notoriété.
06:26 Moi, je me rappelle, je vais vous raconter une autre anecdote.
06:28 J'ai fait un rendez-vous avec Valérie Pécresse, puisqu'elle devait faire mon émission.
06:32 Et Valérie Pécresse me disait toujours,
06:34 "Oui, mais moi, je veux débattre avec Emmanuel Macron, etc."
06:37 Et je lui ai dit, "Tu es face à quatre monstres de notoriété,
06:41 Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour."
06:45 Parce que même Éric Zemmour, même si ce n'est pas un homme politique,
06:48 en notoriété, c'est un monstre.
06:50 Je lui ai dit, "La première chose que tu as à faire,
06:51 c'est d'abord de gagner de la notoriété.
06:54 Tu dois être à 30% de notoriété quand eux sont à 90.
06:57 Donc déjà, il faut que tu…
06:59 Et c'est vrai que vous, vous partiez avec cet avantage,
07:02 mais à un moment, est-ce qu'il y a une phrase ou une sortie dans une interview
07:09 où vous vous êtes dit, "Celle-là, j'aurais peut-être pas dû la faire
07:11 et ça fait que peut-être, voilà, ça s'est étiolé derrière."
07:14 – Oui, j'aurais.
07:16 Je vais vous dire, je pense que, vous avez vu,
07:17 il y a un chapitre qui s'appelle "Méa culpa", donc je liste mes erreurs.
07:21 Vous avez parlé de Valérie Pécresse, je pense que j'ai mal réagi dans le débat
07:25 où elle a voulu pourrir le débat et j'ai bêtement suivi.
07:30 C'est-à-dire que je me suis énervé bêtement.
07:32 Même chez vous, avec Mélenchon, il a invectivé tout le temps
07:36 et j'ai fini par m'énerver.
07:37 C'est des erreurs, j'aurais pas dû.
07:39 Des phrases, sans doute, je me suis très mal expliquées sur les réfugiés ukrainiens.
07:46 Je pense qu'on a pris pour de la dureté alors que ça se voulait de la pédagogie.
07:49 C'est-à-dire que moi, spontanément, j'avais envie de dire,
07:53 "Eh bien très bien, ce sont des Européens, des femmes et des enfants,
07:57 donc on les accueille en plus provisoirement",
07:59 puisque l'idée était de repartir.
08:01 Et je me suis dit, "Oui, mais on va me dire pourquoi vous n'accueillez pas,
08:04 par exemple, les Syriens, les Afghans, etc."
08:07 Et du coup, je me suis moi-même dit, "Bah non, on n'accueille personne."
08:10 Ça n'a pas été compris du tout.
08:12 Même chez moi, il y a des gens qui n'ont pas compris.
08:14 – Il y a des choses que vous auriez pu repréciser,
08:16 il y a eu d'autres sorties.
08:20 À quel moment vous vous êtes dit, "Oui, là peut-être, je sens que voilà,
08:24 il y a une sorte de...
08:25 – Les enfants handicapés, les enfants handicapés, les...
08:27 – Alors là, c'est une très bonne...
08:30 Si vous me permettez, vraiment, parce que c'est une très bonne interrogation.
08:33 – On va rappeler ce qu'il avait dit.
08:35 – Oui, justement, permettez-moi de rappeler,
08:37 parce que je vais être vraiment, vous allez voir, le plus honnête possible.
08:43 Je suis à une réunion avec des professeurs,
08:47 des enseignants qui sont là, qui m'expliquent,
08:50 il y a une dizaine d'enseignants qui me disent leurs problèmes,
08:53 et on parle pendant une heure, essentiellement, si vous voulez,
08:56 de la baisse du niveau scolaire, et je leur dis mes diagnostics,
09:02 et je leur dis mes solutions.
09:03 En gros, pour aller vite, parce qu'on ne va pas refaire le débat d'une heure
09:07 que j'ai eu avec eux, en gros, je leur dis,
09:10 le problème, c'est le collège unique,
09:12 c'est qu'on mélange des enfants de niveaux très différents,
09:15 et ça empêche les bons d'être bons, parce qu'ils s'ennuient,
09:20 et les mauvais, en vérité, n'arrivent pas à suivre le niveau.
09:24 Bref, vous avez compris, et je dis, c'est l'obsession de l'inclusion
09:28 qui est le problème de l'école actuelle.
09:30 Et à la fin, je vous dis vraiment à l'extrême fin,
09:32 c'est-à-dire, j'allais me lever, il y a une professeure qui dit,
09:36 "Ah, mais moi, vous savez, j'ai vraiment des problèmes,
09:40 on me met dans ma classe des enfants handicapés,
09:42 et c'est un vrai problème, je n'ai pas été formé pour ça,
09:44 les pauvres gosses, ils ont un mal fou à suivre,
09:47 moi, je n'arrive pas, je ne peux pas m'occuper de tout le monde,
09:50 et, puisque c'était la fin,
09:52 je conclue d'une formule un peu rapide, et je dis,
09:55 "Vous voyez, madame, c'est ce que j'ai dit,
09:57 c'est l'obsession de l'inclusion, ces pauvres enfants,
09:59 tout le monde souffre dans cette histoire."
10:02 Et par une polémique monstreleuse,
10:05 on me dit que je suis un monstre,
10:07 voilà, on me dit que je veux sortir les handicapés de l'école,
10:12 mais Conn-Bendit ira jusqu'à dire que je suis pire qu'Hitler,
10:14 parce qu'au moins, Hitler n'a pas tué les handicapés
10:17 sous pression de l'Église. Vous voyez jusqu'où c'est monté.
10:19 Et là, j'ai fini.
10:21 Le journal de France 2 fait trois minutes
10:25 dans laquelle il montre ma phrase sortie de tout contexte,
10:28 et il invite la ministre de handicap Sophie Cluzel,
10:31 qui se met à pleurer en disant,
10:33 "C'est scandaleux ce qu'il a dit, c'est un monstre,
10:35 moi j'ai une enfant handicapée, on veut la sortir de l'école, etc."
10:39 Mes équipes appellent le journal de France 2 en disant,
10:42 "On peut, un droit de réponse."
10:45 Vous savez la réponse des équipes de France 2 ?
10:47 "Ah ben non, on ne va quand même pas parler du handicap toute la semaine."
10:51 Donc si vous voulez, ça c'est...
10:53 Je le raconte dans mon premier chapitre sur les médias.
10:55 C'est ça l'histoire.
10:56 Je vous assure, j'ai reçu des milliers de lettres ou de mails
11:00 de parents me disant, "Vous avez eu tout à fait raison."
11:03 En fait, vous savez ce que c'est que cette histoire ?
11:05 Et on n'en parlera plus, on va s'arrêter là.
11:07 C'est une combine pour ne pas ouvrir des écoles spécialisées
11:12 pour les enfants handicapés qui en ont vraiment besoin.
11:14 Parce qu'il y a des enfants handicapés qui peuvent aller à l'école avec les autres,
11:17 mais il y a des enfants qui ne peuvent pas, les pauvres.
11:19 Et eux, comme ça coûte beaucoup plus cher,
11:21 vous savez ce qu'ils font ? Ils vont en Belgique.
11:24 Voilà, c'est ça la France aujourd'hui, et c'est ça le procès qu'on m'a fait.
11:27 J'avais eu Sophie Cluzel après cette affaire.
11:30 Elle l'avait vraiment pris pour...
11:31 C'est vrai qu'elle avait une enfant handicapée.
11:32 Oui, mais bien sûr.
11:33 Mais parce qu'ils lui ont vendu le truc.
11:36 Voilà, d'une façon à ce qu'elle...
11:37 Sophie, ça l'a vraiment touchée.
11:39 Et c'est quelqu'un d'assez sincère, elle est de bonne sincère, Sophie.
11:41 Et c'est vrai qu'elle est dans son combat à fond et on ne peut pas l'enlever.
11:44 Mais c'est vrai qu'ils lui ont vendu d'une telle façon
11:45 que c'est vrai que ça l'a énormément touchée.
11:48 On va revenir sur votre livre et sur les passages, choc du livre.
11:52 Vous revenez donc sur ce qui a motivé petit à petit votre candidature.
11:54 On en a parlé il y a un instant.
11:55 On me demande souvent quel fut l'événement
11:59 qui a entraîné ma décision de me présenter.
12:01 Mes interlocuteurs ne me croient pas quand je leur réponds qu'il n'y en a pas.
12:04 Je dis pourtant la vérité.
12:05 Il n'y a pas eu d'événement fondateur.
12:07 Il y en a eu une multitude.
12:08 Petit à petit, la décision s'est imposée.
12:10 Je me suis progressivement mis dans l'impossibilité de reculer.
12:13 Parce que c'est vrai qu'on a eu le sentiment
12:16 que vous donniez énormément votre avis,
12:18 tous les soirs, tous les matins, à la radio, à la télévision.
12:22 Et à un moment, on a l'impression que c'est vraiment les journalistes,
12:26 le peuple qui vous a dit "bon, peut-être qu'il faut que tu te présentes".
12:30 C'est-à-dire qu'ils vous ont limite donné l'idée.
12:32 Est-ce que vous l'aviez au départ ou même pas ?
12:34 Non, pas du tout.
12:35 Je n'avais pas du tout cette idée.
12:37 Je raconte que c'est une longue évolution.
12:39 À partir du succès de mon livre "Le suicide français",
12:41 vous vous souvenez, en 2014, on a commencé à me le dire.
12:45 Et puis ça a été allé en montant, en montant, en montant.
12:47 Et je vous le dis, moi en fait, ce qui m'a décidé,
12:50 c'est que depuis des années,
12:53 et on va en parler librement et tranquillement d'ailleurs,
12:56 je crains pour la disparition de la France.
12:59 Je pèse mes mots.
13:00 Et je me dis, il va y avoir un politique
13:03 qui va se lever et qui va prendre ce flambeau.
13:05 Et je n'en trouve jamais.
13:07 Donc à la fin, je me suis dit, je ne peux pas me regarder en face.
13:10 Je ne peux pas laisser à mes enfants cette angoisse-là.
13:15 Il faut que je prenne ça sur moi.
13:17 Et j'ai fini par me lancer.
13:19 Vous dites justement l'apostrophe sur le ton de l'évidence de mon fils.
13:21 Papa, le constat, tu l'as fait, il faut maintenant passer à l'action.
13:24 Le travail inlassable de Sarah Knafo,
13:27 la foule des soutiens qui affluaient,
13:28 le nombre de plus en plus d'importants français qui espéraient en moi,
13:31 la décision du CSA qui m'expulsait de la télévision,
13:33 les craintes du Figaro qui me forçaient à quitter le journal,
13:35 Albin Michel qui refusait de me publier.
13:37 On me jetait dans le vide, mais on me reprochait de sauter.
13:41 Donc voilà.
13:42 – Vous avez remarqué que tous ces événements se sont déroulés
13:46 avant même que je me présente à l'élection présidentielle.
13:50 C'est-à-dire qu'il y avait vraiment un…
13:53 Si vous voulez, en gros, il y a eu une campagne pendant les six mois
13:56 qui ont précédé parce que, vu mes audiences sur CNews,
13:58 vous vous souvenez, etc.
13:59 Mais vous avez connu ça comme moi.
14:02 C'était, il faut le faire taire, il faut le faire taire,
14:04 il faut comptabiliser son temps de parole, etc.
14:06 Et donc, évidemment, à la fin, mais vous avez connu ça comme moi,
14:10 vous avez le CSA sur le dos, vous avez les journaux qui vous disent
14:13 "non mais là, on ne peut plus te garder",
14:14 vous avez, y compris au Figaro, la société des rédacteurs
14:19 et les syndicats qui me tapent dessus tous les jours.
14:22 Vous voyez, c'est un enchaînement.
14:23 L'éditeur qui me dit "ah ben non, on ne peut pas te publier
14:26 parce que c'est pour te lancer à la présidentielle",
14:27 je lui dis "ben alors, je ne comprends pas".
14:29 Il y a cinq ans, tu as publié Fillon avec un livre,
14:31 il ne se présentait pas à la présidentielle, lui.
14:34 Vous voyez ? Et c'est un engrenage inexorable.
14:37 On se dit "bon ben, puisqu'il va falloir que j'y aille, j'y aille".
14:40 – 7% vous étiez déçus ou pas ? – Ah oui.
14:42 – Vraiment ? – Vous savez, quand on est monté,
14:44 je vous dis deux fois, les sondeurs m'ont expliqué
14:46 que c'était du jamais vu.
14:48 Jusqu'à 18, 19, qu'on est au second tour à deux reprises.
14:51 Évidemment que je suis déçu.
14:53 Vous savez, moi, je suis un sportif, j'aime gagner, je déteste perdre.
14:59 J'ai vu la tête de Mbappé après la finale de la Coupe du Monde,
15:02 ça m'a fait plaisir, je me suis dit voilà un combattant,
15:05 un type qui déteste la défaite, moi aussi je déteste la défaite.
15:09 Je me suis battu, j'ai perdu, franchement, je n'étais pas heureux.
15:12 – Alors, vous réglez vos comptes aussi avec la droite dans ce livre,
15:16 notamment avec Robert Ménard.
15:17 Chaque fois qu'on me communique une déclaration, le maire de Béziers,
15:19 chaque fois qu'on me communique une déclaration de Robert Ménard à mon propos,
15:22 j'entends aussitôt la voix rocailleuse et goguenarde de Charles Pasquois
15:24 qui me souffre de l'au-delà.
15:25 Avec des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis.
15:27 Robert Ménard incarna ainsi la figure pure et parfaite du traître,
15:31 celle qu'on trouve tout au long de l'histoire de France.
15:33 – Vous savez pourquoi j'ai écrit quelques pages sur Ménard ?
15:37 Ce n'est pas pour la personne de Ménard, c'est pour ce qu'il incarne.
15:40 C'est-à-dire, il a passé son temps à expliquer que je n'étais pas gentil,
15:45 que j'étais méchant, que j'étais brutal.
15:47 Ce qui m'intéresse là-dedans, c'est comment les médias utilisent le sentiment,
15:55 la personnalisation, le psychologisme fou,
15:59 pour délégitimer, pour dénigrer des idées et un projet pour la France.
16:04 On passe par le personnel, et Ménard s'est laissé instrumentaliser avec joie,
16:10 pour dire "ah ben non, il est méchant", c'est comme si vous savez,
16:12 on serait… je ne me compare pas, je vous préviens d'avance,
16:14 mais imaginez tous les jours, on dirait "le général de Gaulle est méchant",
16:18 "le général de Gaulle n'aime pas ceci", "le général de Gaulle n'aime pas les gens",
16:21 et vous voyez, etc.
16:22 Encore une fois, je ne me compare pas au général de Gaulle.
16:24 Mais c'est pour vous dire l'ambiance.
16:26 On utilise le personnel, le sentiment, pour ne pas combattre les idées,
16:31 mais pour délégitimer la personne qui les porte.
16:34 – Et vous en voulez aux médias pour ça ?
16:36 – Ah, c'est une des méthodes, vous avez vu, je les liste dans mon livre,
16:40 je ne vais pas tout refaire, mais c'est une des méthodes utilisées par les médias
16:44 pour délégitimer un candidat et pour choisir, en vérité, ce que j'ai compris,
16:48 je l'avais déjà compris d'ailleurs avec François Fillon.
16:51 Les médias, non seulement, choisissent les candidats qui doivent plaire aux Français,
16:57 mais en plus, maintenant, ils veulent même choisir le thème.
17:00 C'est-à-dire que comme moi…
17:01 – Ils ont fait, les médias, ils vous ont fait.
17:03 – Attendez.
17:03 – Attendez, attendez, attendez.
17:04 – Oui, je vais répondre à ça.
17:06 – Non mais ils vous ont fait parce qu'ils vous ont…
17:07 Je vais vous dire la vérité, Eric.
17:09 Eric, je vous dis la vérité, arrêtez de dire les médias…
17:12 – C'est ce que j'allais répondre à Valérie Benay.
17:13 – Arrêtez de dire les médias de fait.
17:14 – Ils m'ont fait, vous avez raison, mais parce que je les ai fait.
17:17 – Ça les a rangés.
17:17 – Eric, à chaque fois que vous passiez quelque part,
17:19 vous faisiez des records d'audience.
17:20 Arrêtez de nous prendre pour des connemans.
17:22 Donc les médias vous ont fait, les médias l'ont fait.
17:24 – Je suis d'accord.
17:25 – Mais je vais te dire, les médias, ce qu'ils faisaient…
17:27 – On ne peut pas taper en disant que son mot de vie…
17:28 – Oui, oui, non, non, mais oui.
17:29 – … a contribué à votre existence.
17:30 – Vous avez raison Valérie, attendez, je vais vous répondre.
17:32 D'abord, je vais vous répondre comme un nouna,
17:34 qu'effectivement, c'est parce que je faisais de l'audience.
17:37 Mais, là, il y a un point important quand même.
17:40 À partir du moment où je suis arrivé, parce qu'au début, j'étais rien.
17:44 Je veux dire, mon premier sondage, je fais 3%, honnête.
17:47 Et je monte, je monte, je monte.
17:49 À partir du moment où je monte à 18, 19 et que je suis au second tour,
17:54 l'attitude des médias change.
17:55 Et comme vous avez tout à fait raison, ils sont moutonniers,
17:58 évidemment, tout le monde se rue sur moi.
18:01 Donc, vous avez raison et j'ai raison.
18:03 Ils m'ont fait et ensuite ils m'ont défait.
18:05 Et surtout, ce qui est important, c'est pour ça que j'insiste,
18:08 c'est qu'ils ont voulu m'arracher mon thème.
18:11 C'est-à-dire qu'ils ont voulu montrer, je le développe dans le livre,
18:14 que le grand remplacement n'était pas le sujet majeur
18:17 qui s'opposait aux Français.
18:19 Et que donc, l'important, c'était le pouvoir d'achat
18:21 et que donc, je n'avais rien à faire dans cette présidentielle.
18:24 C'est ce que je veux dire.
18:25 Les médias veulent choisir non seulement le candidat,
18:27 mais aussi le thème qui s'impose aux Français.
18:31 – Mais vous connaissiez ça puisque vous êtes vous-même issu des médias.
18:34 – Alors, je vais vous dire Valérie Benayik, vous avez raison,
18:36 j'ai plus de 30 ans de journalisme politique, donc je suis inexcusable.
18:40 Mais j'ai encore sous-estimé la puissance de feu.
18:44 Je pensais, vous savez, que les gens résisteraient mieux.
18:48 Je me suis rendu compte que, en fait, les gens sont assez crédules
18:52 et qu'ils sont assez paradoxaux d'ailleurs.
18:54 Ils détestent les journalistes et en même temps,
18:57 ils répètent mot à mot ce que les journalistes…
18:59 – Non mais ce n'est pas de la faute des gens.
19:01 – Non, je suis d'accord.
19:01 Il y a un bourrage primé.
19:02 – Un moment, un moment, s'il vous plaît.
19:03 – Il y a une puissance de feu médiatique phénoménale.
19:05 – Quand il y a une musique comme ça, qui dit toujours la même chose,
19:08 je veux dire, on en est victime nous aussi.
19:09 Enfin, victime, on n'en est pas victime,
19:11 parce que plus les journalistes parlent de nous.
19:12 Après, nous, c'est certain, il ne faut pas mettre tous les journalistes
19:15 aussi dans le même sac.
19:16 – Non mais…
19:17 – Mais je vais vous dire, voilà, moi je prends souvent l'exemple de France Inter.
19:20 France Inter, c'est vrai que si vous écoutez toute la journée France Inter,
19:24 vous allez être endoctriné et vous allez avoir une pensée unique
19:27 et vous allez avoir la pensée de France Inter qui, du matin au soir,
19:31 vont vous faire croire des choses et vont taper sur les Gilets jaunes
19:34 et vont taper sur les antivax, vont taper sur Didier Raoult qui est méchant
19:37 et qui est une mauvaise personne, vont taper sur Éric Zemmour,
19:40 vont taper sur toujours les mêmes.
19:41 Donc forcément, c'est vrai qu'il y a des médias comme ça
19:44 où il n'y a pas de contradiction.
19:45 – Je vais vous dire, vous avez raison, je veux dire que ce n'est pas
19:47 une question individuelle.
19:48 En vérité, ce n'est pas une question de journalisme.
19:51 C'est pour ça que je parle de système.
19:52 C'est-à-dire qu'il y a une pression, une pression collective
19:56 qui commence à l'école de journalisme.
19:59 J'ai l'autre jour dîné avec un ami dont le fils était à l'école de journalisme.
20:03 Il cache qu'il a voté pour moi.
20:06 Il me dit "mais sinon je suis mort".
20:08 Et ça continue dans les rédactions.
20:10 Dans les rédactions, c'est la même pression.
20:12 Et ça, j'ai connu, ça en revanche, je le savais.
20:14 C'est-à-dire qu'il y a une pression.
20:16 Moi, quand j'étais jeune, il fallait suivre la ligne du monde et de libération,
20:20 quand j'étais jeune journaliste.
20:21 Et aujourd'hui, ils ont BFM en boucle et ils doivent suivre obligatoirement
20:25 la ligne de BFM.
20:26 Il y a une pression collective qui est très forte et auquel peu résistent.
20:31 – Oui mais par rapport à ce que M. Zemmour vient de dire juste,
20:35 est-ce que vous n'êtes pas trompé justement ?
20:36 Parce que vous dites "oui, les médias, ils ont voulu absolument parler du pouvoir d'achat",
20:40 alors que moi, mon cheval de bataille, c'était le grand remplacement.
20:43 Mais les événements d'aujourd'hui prouvent que peut-être que les médias avaient raison
20:46 de parler finalement du pouvoir d'achat et pas du grand remplacement.
20:48 – Non, non, non, non, non, non, non, les médias…
20:50 – C'est ce que M. Zemmour a dit.
20:52 – Je vais vous répondre.
20:53 – C'est ce que vous avez dit ?
20:54 – Oui, oui, je vais vous répondre, je vais vous répondre.
20:55 – Justement, moi, je suis désolé, non, je ne suis pas d'accord.
20:58 Les médias, ils ne parlaient que du grand remplacement
21:00 parce que ça faisait plus de buzz que le pouvoir d'achat, je suis désolé.
21:03 – Donc M. Zemmour s'est trompé ?
21:04 – Non.
21:05 – Ah !
21:05 – Ah bah…
21:06 – Vous savez, il y a différentes temporalités.
21:12 Le pouvoir d'achat, c'est un sujet à la fois d'actualité et de toujours.
21:18 – C'est la priorité.
21:19 – Voilà, les gens ont des problèmes de fin de mois,
21:22 ils n'ont pas toujours des grosses payes,
21:24 en plus, je pense que nous sommes un pays qui s'appauvrit, mais on en reparlera.
21:27 Donc, évidemment que le pouvoir d'achat, c'est un problème quotidien
21:31 et en l'occurrence là, il y avait un moment avec l'inflation,
21:34 avec la guerre en Ukraine qui a aggravé cela, etc.
21:37 Mais l'élection présidentielle, c'est le destin de la France qui se joue.
21:42 Le général De Gaulle l'a voulu ainsi.
21:44 Ce ne sont pas seulement des questions matérielles
21:47 qui ont leur importance, évidemment.
21:49 Moi, j'ai voulu mettre l'accent sur le destin de la France,
21:54 c'est-à-dire à 10 ans, à 15 ans.
21:55 C'est ça, normalement, la fonction de l'élection présidentielle.
21:58 Alors, oui, il y a des problèmes de pouvoir d'achat,
22:01 il y a aussi des problèmes économiques.
22:02 D'ailleurs, j'en ai parlé énormément, contrairement à ce qu'on a raconté.
22:05 Vous savez, j'ai fait 7 discours sur l'économie.
22:08 J'ai fait 2 ou 3 discours uniquement sur le pouvoir d'achat.
22:11 Donc, j'avais des solutions et qui étaient, d'ailleurs,
22:13 beaucoup plus efficaces que celles qui ont été présentées.
22:16 Parce que celles qui ont été présentées,
22:17 c'était une course démagogique à toujours faire des chèques.
22:20 Moi, je faisais un vrai programme de production.
22:25 Et de baisse des charges pour que les gens aient moins de charges et de taxes à payer.
22:30 Vous voyez, donc, j'avais un programme aussi.
22:32 Mais ma priorité de la priorité, c'était le destin de la France.
22:38 Parce que le pouvoir d'achat, c'est important.
22:40 Mais quand le pays aura une toute autre nature,
22:44 quand il sera islamisé, quand on n'aura plus la même nature du pays,
22:50 on peut en parler tranquillement.
22:53 On va en parler.
22:55 Et là, ça sera important, le pouvoir d'achat, toujours.
22:58 Mais ça ne sera plus le même pays.
23:00 – Eric Zemmour, vous voyez, elle a dit que vous avez mis 15 minutes à parler de l'islam.
23:04 Est-ce que vous ne pensez pas que ce n'est pas ça qui vous a coûté aussi
23:07 les 10 points que vous avez perdus ?
23:08 – Ah, vous savez, alors là, je ne pense pas.
23:11 Je pense que, vous savez, je suis monté.
23:12 Vous avez dit, je suis monté à 18-19 en septembre-octobre.
23:16 C'est là où je n'ai parlé, et c'était volontaire,
23:18 parce que je voulais imposer mon sujet,
23:20 que du grand emplacement et d'islam et d'immigration.
23:23 C'est après que j'ai parlé d'autre chose.
23:25 Donc ce n'est pas ça qui m'a fait descendre.
23:27 – Après, je pense que vous étiez toujours là-dessus.
23:31 Est-ce qu'il n'y avait pas un renouvellement ?
23:33 – Je viens de vous répondre.
23:34 Je n'étais pas toujours là-dessus.
23:35 À partir de janvier, j'ai parlé d'autre chose.
23:37 J'ai parlé d'économie, j'ai parlé de ruralité,
23:41 j'ai parlé de défense nationale, j'ai parlé de politique étrangère.
23:45 Vous voyez, j'ai parlé de beaucoup d'autres sujets.
23:46 Mais là où vous avez raison,
23:48 et on en revient toujours à notre discussion d'origine,
23:50 c'est que les médias n'en parlaient pas.
23:51 – Vous êtes une victime alors ?
23:53 – Comment ?
23:54 – Vous êtes une victime des médias ?
23:56 – Non, non, victime non, mais en tout cas,
23:58 je pense que les médias ont été mon adversaire principal.
24:00 – C'est votre position, non ?
24:01 Vous êtes en train de nous dire que c'est de la faute des médias ?
24:03 – Je pense que les médias m'ont battu et abattu, volontairement.
24:08 – Éric Zemmour, je pense aussi qu'il y a des sujets,
24:12 et je le pense aussi pour les médias,
24:15 je vous le dis, Éric Zemmour qui fait une sortie sur le grand remplacement de l'islam,
24:19 forcément, moi c'est ça que j'aimerais,
24:22 j'aimerais qu'ils le disent franchement, qu'ils le disent à un moment,
24:25 les médias, oui on veut faire de l'audience,
24:26 oui on veut faire du buzz,
24:27 oui on veut qu'il y ait le plus de monde qui nous regarde.
24:30 Je suis désolé, il y a une hypocrisie autour de vous aussi,
24:34 les gens ne prenaient que ce sujet, je le dis,
24:36 parce qu'ils savent très bien qu'Éric Zemmour qui parle de l'inflation
24:39 ou Éric Zemmour qui parle d'autre chose que de l'islamisation
24:43 ou du grand remplacement, ça ne marche pas.
24:45 Je suis désolé les mecs, et on l'a fait, et on est les premiers à l'avoir fait.
24:49 – Bien sûr, mais ça marche dans les deux sens,
24:50 ça marche pour les médias,
24:51 mais ça marche aussi pour Éric Zemmour qui s'en sert.
24:52 – Oui, oui, mais bien sûr.
24:53 – C'est dans les deux sens, tout le monde se fait le marché.
24:56 – Et Éric Zemmour, je vais vous dire, à un moment,
24:58 tout le monde voulait Éric Zemmour sur son plateau,
25:01 moi je m'en rappelle, ils ont même fait des décomptes nous,
25:04 comme quoi on a trop parlé de vous,
25:06 mais je vais vous dire, Éric Zemmour tous les jours,
25:08 il était partout, tous les médias recevaient Éric Zemmour,
25:10 et à chaque fois que vous receviez Éric Zemmour,
25:11 c'était des records d'audience.
25:13 Donc à un moment, il faut arrêter aussi l'hypocrisie autour d'Éric Zemmour,
25:16 voilà, on veut l'inviter, mais on ne veut pas l'inviter,
25:18 mais on l'invite parce que ça fait de l'audience.
25:19 – Le suffrage universel.
25:20 – Il faut arrêter à un moment.
25:21 Voilà, juste, vous parlez de Marine Le Pen aussi,
25:24 dans le livre, vous dites "Marine Le Pen a tant subi la marginalisation,
25:28 la caricature, la vie de paria, le rejet dès l'enfance,
25:30 autant de choses que je n'ai pas connues,
25:32 que pour se faire adouber, elle est prête à tout.
25:34 Cela explique aussi que Marine Le Pen a mis tant d'énergie à reproduire contre moi
25:37 ce qu'elle avait elle-même subi toute sa vie,
25:40 elle s'est opposée à moi comme le système s'était opposé à elle."
25:44 Vous lui avez fait peur, vous pensez, au début ?
25:47 – Oui, je pense, beaucoup, oui.
25:48 J'ai découvert d'ailleurs que certains voulaient aller la voir
25:51 pour lui dire de se retirer si elle continuait à baisser.
25:54 Oui, je pense qu'elle a eu peur,
25:55 et que d'ailleurs, ce qui explique beaucoup son comportement vis-à-vis de moi.
25:59 Alors que, je vais vous dire, au départ,
26:00 moi, je ne voulais pas d'une primaire contre Marine Le Pen.
26:07 Là encore, ce sont les médias qui ont voulu inventer
26:10 une primaire dite d'extrême-droite.
26:13 – Et vous voulez l'union des droites ?
26:14 – Moi, non, moi, je voulais, si vous voulez,
26:16 moi, je suis, vous savez, je suis de tradition gaulliste,
26:20 gaullo-bonapartiste, pour être savant.
26:22 J'ai écrit quatre livres sur le RPR, la droite, Jacques Chirac.
26:27 Je n'ai pas écrit un seul livre sur le Front National.
26:29 Ce n'est pas ma famille.
26:31 Moi, ma famille, c'est la droite gaulliste.
26:34 Et quand j'ai commencé d'ailleurs la campagne,
26:35 j'ai dit simplement, Marine Le Pen ne peut pas gagner,
26:38 tout le monde le sait, il faut arrêter l'hypocrisie.
26:40 C'est d'ailleurs ce qui s'est passé.
26:41 Mais en revanche, il faut, dans mon premier discours de Villepinte,
26:46 je ne parle pas de Marine Le Pen.
26:48 Je parle de Valérie Pécresse
26:50 et des trahisons de la droite chiracienne depuis 20 ans.
26:53 Pardon, c'est même ma spécialité de journaliste politique.
26:55 – Eric Zemmour, c'est ça, ce que vous disiez.
26:58 Vous n'auriez pas pu être le candidat de la droite traditionnelle ?
27:01 – Mais j'ai même songé, cher Cyril Hanouna, à me présenter à la primaire LR.
27:05 – Voilà, bah oui, parce que je pense que ça aurait été plus simple.
27:07 – Mais bien sûr, sauf que vous avez raison, j'y ai pensé.
27:10 – Oui, mais à un moment, il y a deux, trois sorties qui ont fait
27:12 qu'ils ne pouvaient pas vous accepter plus.
27:13 – Mais non, c'est des prétextes, Cyril Hanouna.
27:15 – Siotti, voulez-vous être épargné ?
27:16 – Ils ont tellement eu peur que je gagne,
27:18 parce que je vous rappelle quand même que Eric Siotti…
27:20 Ah, mais attendez, Eric Siotti a fait 40 %, il me l'a dit lui-même,
27:24 uniquement en me citant pendant tous ses meetings
27:29 et en disant qu'il me soutiendrait au second tour de la présidentielle si j'y étais.
27:33 Il me l'a dit lui-même, il fait 40 %, donc je pense que oui,
27:38 j'aurais gagné la primaire de LR, mais ils ont bloqué mon arrivée.
27:42 Ils ont trouvé des prétextes, des trucs juridictionnels à la noix,
27:47 Larcher a fait ce qu'il fallait…
27:49 – Gérard Larcher.
27:50 – Voilà, pardon, Gérard Larcher, président du Sénat.
27:52 Donc voilà, je n'ai pas pu me présenter, mais au départ, c'était ma famille politique
27:56 et depuis 20 ans, depuis 30 ans, le livre dont je vous parle,
28:00 le livre Nord de la droite, il date de 1997, c'est vous dire,
28:03 où déjà je décortique et je déconstruis les trahisons de la droite chiraquienne
28:08 et pourquoi ils vont à la mort.
28:11 Donc c'est maintenant ce qui arrive d'ailleurs.
28:12 – Vous avez passé votre temps à taper sur eux, c'est compliqué d'aller…
28:14 – Mais non, je ne tape pas sur eux, vous savez, pardonnez-moi,
28:17 je veux répondre à ça parce que j'ai des amis, c'est mes amis,
28:21 j'ai grandi avec leurs aînés, avec Philippe Séguin, avec Charles Pascois,
28:25 ils m'ont appris la politique, j'ai des amis à LR, des amis nombreux,
28:29 il y a des gens qui pensent vraiment tout comme moi,
28:32 vous trouverez difficilement des différences avec Bruno Rotaillot,
28:35 avec Olivier Marlec, ça existe bien sûr à la marge, avec Éric Ciotti, avec d'autres,
28:40 donc ne me dites pas ça, je leur tape dessus parce que je dis
28:44 ce que beaucoup pensaient de LR, d'ailleurs là, entre nous,
28:47 beaucoup savent que LR est mort, là vous avez vu, c'est la fin,
28:51 c'est la fin de l'histoire.
28:52 – On va en parler dans un instant, avec la motion de censure qui n'est pas passée.
28:55 – Voilà, c'est tout, mais il y a des gens remarquables à LR,
28:56 je ne leur tape pas dessus, vous voyez ce que je veux dire,
28:58 c'est un système que je dénonce, c'est le système de la soumission au centre
29:02 qui se soumet lui-même à la gauche et donc qui amène la droite à gauche, c'est tout.
29:06 – Éric Zemmour, est-ce que Marine Le Pen aurait fait une meilleure présidente
29:09 qu'Emmanuel Macron ?
29:10 – Mais, Marine Le Pen n'aurait pas pu et ne peut pas d'après moi être élue, voilà,
29:17 contrairement à ce que racontent tous les journalistes.
29:19 – Jean-Luc Mélenchon aurait fait un meilleur président qu'Emmanuel Macron.
29:21 – Lui non plus, il ne peut pas être élu.
29:23 Je me suis présenté aussi, c'était la deuxième raison,
29:26 pour sortir de ce jeu de posture et d'imposture qui fait gagner Emmanuel Macron.
29:34 Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon font gagner Emmanuel Macron.
29:38 Face à eux, ils gagnent et face à Marine Le Pen, il gagnera toujours.
29:42 Et le candidat macroniste gagnera toujours,
29:44 contrairement à ce que disent les commentateurs.
29:48 Voilà ce que je pense.
29:49 Et voilà pourquoi je me suis présenté, j'ai essayé de casser cette malédiction
29:54 du cordon sanitaire.
29:55 Vous avez vu aujourd'hui, les députés, ils sont peut-être 89 ou 88,
29:59 mais en vérité, ils ne servent pas à grand-chose, ils sont isolés
30:02 et personne ne veut voter leur motion de censure,
30:04 personne ne vote leurs amendements.
30:06 À quoi ils servent ? À pas grand-chose en réalité.
30:08 – Qu'est-ce que vous pensez de l'utilisation du 49.3
30:09 et de la motion de censure qui n'est pas passée à 9 voix près ?
30:12 Donc ce qui veut dire que la réforme des retraites va passer, voilà,
30:16 et qu'il y avait une motion de censure,
30:19 la motion de censure c'est un moyen de contrôle du gouvernement
30:21 par l'Assemblée nationale, il aurait fallu qu'il y ait la majorité
30:25 qui vote cette motion de censure, et là on repart à zéro,
30:29 et là on redistribue les cartes.
30:31 Donc la motion de censure n'a pas été votée,
30:34 donc là la réforme des retraites passe à coup sûr.
30:38 Qu'est-ce que vous en pensez ?
30:39 – Écoutez, il faut bien comprendre quelque chose,
30:42 parce que je discute avec les gens depuis plusieurs jours,
30:45 il y a une confusion qui est faite.
30:48 Emmanuel Macron n'est pas en jeu dans cette histoire.
30:53 Si la motion de censure était passée,
30:55 Emmanuel Macron n'aurait pas dû démissionner.
30:58 Pour lui ça n'aurait rien changé.
31:00 Mais parce que, vous comprenez, il y a une confusion dans la tête des gens,
31:03 ils sont tellement furieux, et moi avec, contre Emmanuel Macron,
31:07 qu'ils veulent à tout prix l'abattre.
31:09 Mais la motion de censure et le 49.3 n'auraient rien changé.
31:13 Qu'est-ce qu'il aurait fait si la motion de censure était passée ?
31:16 Soit il aurait renommé Mme Borne, il n'y aurait plus.
31:20 Soit il aurait changé de Premier ministre,
31:22 soit il aurait changé de Premier ministre et il aurait dissout.
31:25 Mais lui, il restait à l'Élysée, vous comprenez ?
31:28 – Vous l'auriez votée la motion de censure ?
31:30 – Moi, je ne suis pas à l'Assemblée,
31:33 donc je ne vais pas me poser des questions qui ne s'opposent pas.
31:35 – Oui, c'est pratique pour payer la retraite.
31:37 – Oui c'est pratique, mais vous savez, d'habitude ce n'est pas pratique.
31:39 D'habitude on me dit "vous n'êtes pas à l'Assemblée, c'est nul etc."
31:43 Deuxièmement, je vous répète, moi ce qui m'a frappé à l'Assemblée,
31:49 ce n'est pas le vote de cette motion de censure,
31:50 c'est le désordre, le scandale, ce que j'appelle moi la "nupessisation des esprits".
31:57 Vous avez remarqué, tout le monde s'aligne sur la nupesse.
32:00 Tout le monde pense comme la nupesse.
32:02 Vous avez remarqué que le RN pense comme la nupesse,
32:05 utilise les mots de la nupesse,
32:07 et la moitié ou le tiers des députés LR maintenant
32:12 prend des airs de gauchistes alors qu'ils ont soutenu François Fillon il y a 6 ans
32:17 et LR pour la retraite à 65 ans.
32:20 Et que vous avez vu qu'ils étaient prêts à voter avec le RN,
32:24 alors que ceux-là même qui évoquent le cordon sanitaire
32:27 et qui disent qu'il ne faut pas toucher au RN etc.
32:31 On est vraiment dans le royaume des postures et des impostures.
32:34 Et moi je trouve que ça donne une image mais détestable du Parlement,
32:39 de la représentation nationale.
32:41 Franchement, je n'ai pas envie de mettre mon doigt là-dedans.
32:43 C'est pour ça que je vous réponds comme ça.
32:45 Éric Zemmour, Cyril Hanouna, vous avez la question.
32:48 Cette motion de censure a été repoussée à 9 voix près.
32:50 Est-ce que ce n'est pas en réalité le pire scénario pour le gouvernement ?
32:53 C'est-à-dire une rue qui va continuer sans doute à contester,
32:56 en attendant peut-être que le Conseil constitutionnel puisse retoquer ou pas certaines mesures.
33:01 Est-ce qu'il y aura une majorité de 15 ou 20 ?
33:03 Bon très bien, mais là 8, 9, ça veut dire qu'en fait même l'Assemblée nationale,
33:07 qui pour son seul vote sur cette réforme, s'est passé ric-rac.
33:10 Donc est-ce que ce n'est pas la pire des situations pour le gouvernement ?
33:13 C'est sûr qu'Emmanuel Macron et son gouvernement sont considérablement affaiblis.
33:18 Ils vont avoir du mal maintenant à présenter d'autres textes
33:21 puisque manifestement LR ne tient plus rien.
33:24 Il y a autant d'opinions que de députés LR.
33:28 C'est vraiment ce que je vous disais tout à l'heure.
33:30 C'est un parti en fin de route.
33:33 Mais pour Emmanuel Macron, encore une fois, moi je vais vous dire,
33:36 je comprends la colère contre Emmanuel Macron.
33:40 Moi quand vous demandez aux gens, moi j'ai dit, et je vais être honnête avec vous,
33:44 je l'ai dit, dans mon programme il y avait le relève-mandat JAS 64.
33:47 Donc je ne vais pas faire celui qui était contre.
33:50 Mais moi j'étais pour faire des économies, oui, pour sauver le régime de répartition, oui,
33:56 mais dans une politique globale.
34:00 Je mettais en œuvre une politique de natalité, une politique familiale,
34:03 une politique de réindustrialisation, une politique de lutte contre la fraude.
34:07 Et quand vous voyez qu'Emmanuel Macron, il se réveille le matin,
34:10 il donne un milliard à un pays africain,
34:12 il se réveille un autre matin, il donne un milliard à l'Ukraine,
34:14 mais les gens deviennent fous.
34:16 Ils se disent "mais c'est pas possible, il dilapide notre argent"
34:19 et après il nous demande de travailler deux ans pour économiser 15 ou 17 milliards.
34:24 Je comprends que ça énerve, vous voyez ce que je veux dire, moi aussi ça m'énerve.
34:26 – C'est une question de timing aussi, comme on en a parlé ici,
34:28 c'est vrai que le timing n'est pas fou-fou.
34:31 Dans votre livre Éric Zemmour, depuis l'apparition du livre d'ailleurs,
34:35 une des choses dont on parle le plus c'est votre relation avec Jean-Luc Mélenchon.
34:38 J'ai eu l'occasion de vous voir tous les deux, vous avez fait un débat,
34:40 vous en avez fait deux même avec moi, chez moi ici.
34:42 Et vous dites "je connais Jean-Luc Mélenchon depuis des années,
34:45 il était alors membre du Parti Socialiste et moi journaliste.
34:48 Nos origines communes de l'autre côté de la Méditerranée
34:50 et même un goût pour l'histoire nous ont rapprochés.
34:52 Je crois pouvoir dire que nous étions ce qu'on appelle de bons copains.
34:55 Il était là lorsque j'ai fêté mes 50 ans et nous nous tenions dans une estime réciproque
35:00 qui lui fit dire un jour à la télévision "je connais très bien Éric Zemmour,
35:02 ce n'est pas un raciste, c'est un brillant intellectuel".
35:05 On a l'extrait quand il le dit, regardez.
35:07 "Je connais Zemmour, il ferait mieux de dire qu'il a dit une bêtise.
35:09 Ce type n'est pas un raciste, c'est un brillant intellectuel,
35:13 mais il est comme tous les intellectuels, têtue comme une mule.
35:16 Ce qu'il a dit et comme il l'a dit n'est pas bien dit.
35:18 Voilà, c'est tout ce qu'il faut qu'il dise maintenant."
35:20 – Alors on apprend aussi qu'il était bien content que vous vous présentiez,
35:22 que vous vous parliez encore, même si le candidat de la France Insoumise
35:25 est complètement parano, ce que vous dites.
35:28 C'est toi ? Qui ça toi ? Attends, on ne parle pas ici.
35:30 Appelle-moi à cet autre numéro sur Télégramme.
35:33 "Jean-Luc Mélenchon est prudent, plus encore, il est méfiant, suspicieux.
35:36 Les jeunes diraient qu'il est parano.
35:37 Je ne peux m'empêcher de songer à Staline, qui disait-on,
35:40 changer d'appartement chaque soir.
35:41 Il a reconnu ma voix comme j'ai reconnu la sienne,
35:43 mais il préfère prendre des précautions.
35:45 Puis au fil des appels qui se multiplient, il se livrera davantage."
35:48 Quand vous vous appelez, il était en stress.
35:50 – Les premières fois.
35:51 – Oui, c'est ça.
35:52 Alors, pour revenir aussi sur le grand débat que vous avez vécu sur BFMTV,
35:55 j'ai souhaité le contacter en ce mois de septembre en radio
35:57 pour lui faire une proposition qu'il ne pourra pas refuser.
36:00 Il veut devenir le patron des gauches, cela tombe bien,
36:01 je veux faire l'union des électeurs de droite.
36:03 Je pressens qu'un débat l'un contre l'autre peut nous permettre
36:05 de rameuter nos camps respectifs et de montrer à la France
36:08 que le clivage droite-gauche est plus que jamais actuel.
36:11 Je n'ai pas besoin de lui expliquer l'intérêt de ce débat longtemps.
36:13 Il comprend, il sait déjà et accepte rapidement.
36:18 Donc ça, c'était ce fameux débat sur BFM, c'était le 23 septembre 2021.
36:21 C'était le jour de mon anniversaire, si vous avez fait ça pour moi.
36:23 [Rires]
36:24 Non, mais c'est vrai.
36:26 Et Jean-Luc Mélenchon, il vous attaque direct ce jour-là,
36:30 dès la première question des journalistes.
36:32 Là, donc, Mélenchon a répondu.
36:36 Il a dit qu'il n'était pas l'ami d'Éric Zemmour,
36:39 qu'il détestait ce que vous racontiez.
36:41 Et cependant, rapidement, plusieurs personnalités politiques
36:44 ont réagi sur les réseaux sociaux.
36:45 Ils accutent Mélenchon de menteur.
36:47 Jean-Luc Mélenchon, moi, comme il respire, Éric Nolot qui dit ça,
36:50 j'ai eu connaissance des messages amicaux et même fraternels
36:52 qu'il a adressés à Éric Zemmour pour le conseiller sur sa campagne présidentielle.
36:55 Il renie son amitié envers lui, comme il l'avait fait envers Cyril Hanouna.
36:59 Je peux en témoigner, Mohamed Sifawi.
37:01 Jean-Luc Mélenchon ment lorsqu'en septembre 2010,
37:03 je publiais un livre pour dénoncer le discours d'Éric Zemmour.
37:05 Mélenchon, que je croisais dans un meeting organisé par SRS Racisme,
37:08 m'interpellait pour me dire "ne t'attaque pas Zemmour, c'est mon ami".
37:12 Et d'autres, voilà.
37:13 Éric Zemmour, "je suis dans un café, début de campagne".
37:15 Sur son téléphone s'affiche le nom de JLM qui l'appelle.
37:18 Éric répond et part trois mètres plus loin.
37:20 Je le vois rire pendant dix minutes.
37:21 La conversation est très détendue.
37:23 Jean-Luc Mélenchon, assumé, c'est pas grave.
37:27 Alors, c'est bon.
37:30 - C'est la cour d'école.
37:31 - Je crois que là, les témoignages, vous avez tous compris.
37:33 Mais essayons d'aller plus au fond.
37:36 Oui, c'était un ami.
37:37 Je parle d'une époque quand même, il y a dix ans.
37:39 Bon, on a le droit de changer.
37:41 Moi, quand j'ai connu Jean-Luc Mélenchon,
37:47 on avait des points d'accord.
37:49 C'était l'époque où il estimait qu'on pouvait critiquer l'islam,
37:54 où il estimait qu'il était pour le nucléaire aussi.
37:57 On estimait aussi, il se moquait des femmes voilées.
38:00 Il disait qu'elles s'auto-stigmatisaient.
38:02 Il a changé.
38:03 En vérité, comme la gauche et Jean-Luc Mélenchon ont perdu les classes populaires,
38:08 ils se sont trouvés et ils se sont cherchés et trouvés d'ailleurs un électorat de substitution.
38:13 Et l'électorat de substitution, ce sont les musulmans
38:16 qui ont voté à 69% pour Jean-Luc Mélenchon.
38:19 C'est ce qui a fait ses gros scores dans toutes les banlieues.
38:22 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, il défile contre l'islamophobie
38:25 et il m'accuse de pousser à la guerre, etc.
38:30 Moi, je vais vous dire, moi aussi, je déteste ce qu'il est devenu.
38:36 Parce que j'estime que c'est lui qui a aujourd'hui forgé ce peuple islamo-gauchiste.
38:41 Parce que qui a voté pour lui ?
38:43 Les musulmans et les gauchistes.
38:45 – C'est pas grave.
38:45 – Comment ?
38:46 – C'est pas grave.
38:48 Et c'est pas que c'est pas grave.
38:49 C'est qu'il leur donne une existence politique.
38:53 Non mais attendez, moi je connais des citoyens français,
38:56 qu'ils soient de n'importe quelle religion.
38:57 On est d'accord.
38:58 – Ce sont des français avant tout qui ont voté.
38:59 – Évidemment.
39:00 Mais sauf que tous les sondages prouvent et toutes les enquêtes d'opinion prouvent
39:04 qu'ils ont voté, quelle que soit leur position politique,
39:09 sur l'économie, etc.
39:10 même s'ils n'étaient pas d'accord avec Mélenchon sur l'économie,
39:12 pour des raisons justement communautaires.
39:14 C'est ça qui est grave.
39:15 Et il a tout fait pour ça et il a réussi.
39:18 Donc si vous voulez, moi j'estime que c'est Mélenchon
39:21 qui est dangereux pour la France.
39:23 Il est passé de l'amitié à Zemmour à être l'ennemi de la France.
39:28 Et il s'en moque, il fait ça avec un cynisme absolu.
39:32 Donc si vous voulez, oui, moi aussi, je pense,
39:35 je déteste ce que dit Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui
39:37 et je pense qu'il est dangereux pour la France.
39:39 Mais il s'en moque, vous comprenez ?
39:42 Il est, après moi, le déluge.
39:45 Il sait exactement ce qu'il fait,
39:48 mais il se moque complètement des conséquences à long terme.
39:51 C'est ce que je répondais à Madame tout à l'heure.
39:53 Moi j'essaye de voir les conséquences à long terme,
39:56 à 10 ans, à 20 ans.
39:57 Lui s'en moque.
39:58 – Alors on a des questions, Gilles, une question pour…
40:00 – Je rebondis sur ce que vous venez de dire.
40:02 En quoi le vote musulman, selon vous, semble être un problème ?
40:06 Peu importe que les musulmans aient voté pour Mélenchon.
40:08 Bah oui, pour telle ou telle raison.
40:10 Les musulmans sont des Français qui votent
40:12 et s'expriment comme tant d'autres,
40:14 qu'ils soient catholiques, juifs, bouddhistes, tout ce que vous voulez.
40:17 – Tout à fait, et athées.
40:21 Et tout à fait, vous avez tout à fait raison.
40:22 – Non mais c'est vrai que ce n'est pas un problème ça.
40:23 – Non, non, non, attendez, c'est pas un problème en soi, évidemment.
40:26 Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
40:27 Ça devient un problème quand c'est toujours la même chose.
40:30 Ça devient un problème quand c'est un effet de masse.
40:33 Quand vous avez 70%, 75% de gens de la même confession
40:39 qui votent pour un seul candidat,
40:41 ça prouve qu'il y a un effet de masse et qu'il y a un effet communautaire.
40:44 – Comment vous le savez ?
40:45 – Quand il y a un vote juif, par exemple, on ne parle beaucoup…
40:46 – Comment vous savez qu'il y a un vote juif ou un vote musulman ?
40:48 Il n'y a pas de comptabilité en France ?
40:49 – Parce que c'est les sondages, chère madame.
40:52 – C'est les déclaratifs.
40:53 – C'est déclaratif, on le sait.
40:55 On le sait pour qui les juifs votent,
40:56 on le sait pour qui les catholiques votent,
40:58 on le sait pour qui les athées…
40:59 – Donc pour vous, il y a un vote musulman ?
41:01 – En l'occurrence, il y a eu.
41:02 – Mais c'est pas un problème.
41:04 – Je ne dis pas qu'il y a toujours.
41:05 – Là, je dis qu'il a tout fait pour et il y a eu.
41:07 Mais d'ailleurs, les enquêtes, pardonnez-moi, monsieur Verdez,
41:09 les enquêtes d'opinion le disent, les gens l'expriment.
41:13 On a voté pour lui car il luttait contre l'islamophobie.
41:16 On a lutté pour lui, mais pas pour les autres.
41:18 – On ne peut pas reprocher aux musulmans de ne pas voter pour Marine Le Pen ou pour vous.
41:21 – Mais non, mais attendez.
41:22 – Forcément, après, il reste Emmanuel Macron.
41:24 – Non, mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
41:26 Il y avait Yannick Jadot, il y avait Emmanuel Macron.
41:30 – Est-ce que vous savez que les frères musulmans,
41:37 les frères musulmans, les mosquées, la mosquée de Paris,
41:41 ont donné des consignes pour qu'on vote Mélenchon.
41:43 Et au second tour d'ailleurs, pour qu'on vote Macron.
41:45 – Mais ce n'est pas un problème.
41:46 – Ah bon ?
41:47 – Mais c'est Éric Zemmour.
41:48 – Je ne leur demande pas de voter pour moi.
41:49 – C'est Éric Zemmour, ça ne me dérange pas du tout.
41:50 – Moi, je suis désolé, des musulmans pourraient voter pour moi.
41:55 – Vous êtes sûr ?
41:56 – Ah oui, je vais vous dire pourquoi.
41:58 – Vous avez raison.
41:59 – Je vais vous raconter une anecdote, si vous me permettez,
42:01 j'en ai pour deux minutes.
42:02 Je marchais dans les rues et j'ai une dame avec sa fille,
42:06 une dame de ma génération, avec sa fille qui devait avoir 25-30 ans,
42:10 qui m'arrête et qui me dit "est-ce qu'on peut vous parler une minute ?"
42:13 et je lui dis "bien sûr madame".
42:15 Et voilà, la mère me dit "je tiens à vous dire madame, monsieur,
42:20 je suis musulmane, ça fait 40 ans que je vis en France,
42:25 vous avez tout à fait raison, la religion c'est dans le privé.
42:28 On n'a pas à s'afficher, on n'a pas à voir une fille voilée dans la rue,
42:32 on n'a pas à montrer sa religion dans la rue,
42:34 c'est vous qui avez raison et on a voté pour vous".
42:36 Et on a pris des photos, évidemment, comme on fait maintenant rituellement,
42:40 mais c'est pour vous dire qu'il y a des musulmans qui ont vécu la France
42:45 des années 60-70, qui ont très bien connu cette France
42:49 authentiquement républicaine pour le coup,
42:51 contrairement à ce qu'on dit aujourd'hui, c'est-à-dire la France de l'assimilation
42:54 et de la discrétion des religions.
42:56 Moi, je vais vous dire, je suis de confession juive,
42:59 quand j'étais petit, quand on allait à la synagogue,
43:01 on mettait la calotte sur la tête, on disait "gadeur, ça va vous amuser,
43:05 je fais toujours cette réflexion-là", on disait "calotte" en français
43:08 et non pas "kippa" comme aujourd'hui, vous voyez ce que ça veut dire,
43:10 les mots ont une importance.
43:12 Et ma mère, dès qu'on sortait de la synagogue, elle m'attrapait comme ça,
43:16 je la revois, la pauvre, elle m'attrapait, elle me disait
43:18 "tu m'enlèves ta calotte tout de suite".
43:20 - Mais le monde a changé. - Non, mais il change en mal.
43:24 La France, c'est l'assimilation, c'est le fait qu'on ne doit pas montrer,
43:28 je vais vous dire pourquoi, pour ne pas choquer les gens
43:31 qui ne sont pas de cette conclusion.
43:32 - Une kippa n'est pas dérangeante, un poil n'est pas dérangeant,
43:34 c'est autorisé dans l'espace public, vous dites les signes religieux,
43:37 c'est autorisé dans l'espace public, ça ne devrait pas vous déranger.
43:40 - Non, ce ne l'était pas.
43:41 Si vous voulez, le principe même de la République
43:45 et de la laïcité à la française, c'est que l'espace public
43:50 est absolument neutre et que les gens peuvent s'y balader
43:53 sans se poser la question de savoir si Madame croit en Dieu ou pas
43:56 ou si vous êtes de religion bouddhiste ou n'importe quoi.
44:00 C'est ça l'espace public à la française, c'est ça la République.
44:04 Et donc aujourd'hui, on ne respecte plus ça.
44:06 Moi, je me bats pour ça.
44:08 Je ne crois pas que ça choque des musulmans qui ont compris ça, c'est tout.
44:13 Donc quand je vous dis qu'il y a un problème de vote massif,
44:17 c'est le vote massif qui m'importe.
44:18 Mais si, c'est important.
44:20 C'est important parce qu'il coalise des gens sur leur religion
44:24 et il le fait exprès.
44:25 - Alors, s'il vous plaît, il nous reste très peu de temps.
44:28 Éric Zemmour, je voudrais vous poser une question.
44:32 C'est quoi le plus dur, le monde de la télévision,
44:34 le monde des médias ou le monde de la politique ?
44:37 - En fait, c'est ni l'un ni l'autre.
44:40 Si vous voulez, quand on est dans le monde de la politique,
44:45 on a une élection et on a des électeurs.
44:49 Et donc, il faut faire attention à ce que pensent tous les électeurs.
44:55 C'est ça qui est le plus difficile.
44:56 Et on est sous la pression des adversaires, c'est bien normal,
45:00 qui attendent la moindre de vos bévues, etc. et des médias.
45:05 Donc en fait, c'est beaucoup plus dur la vie de la campagne,
45:09 une campagne présidentielle.
45:10 Ce n'est pas la vie politique en soi qui est plus dure.
45:12 C'est la campagne présidentielle.
45:13 Je pense que la campagne présidentielle, d'ailleurs, c'est unique.
45:16 Avec le système américain, j'ai coutume de dire,
45:20 De Gaulle nous a légué un truc fou,
45:21 que lui, d'ailleurs, il n'a jamais expérimenté,
45:23 puisque en 1965, il s'est bien privé de faire campagne
45:28 et qu'il est sorti de sa boîte au second tour.
45:31 Mais vous voyez, c'est quelque chose de très dur, une campagne présidentielle.
45:33 - Il n'y a pas plus de bâtards en politique qu'en médias.
45:36 Non mais c'est vrai.
45:37 - C'est kiff-kiff.
45:39 - Je réserverai ma réponse.
45:43 - Je crois que je l'ai.
45:45 - Eric Zemmour, pour finir, vous avez fait "Quelle époque" samedi soir avec Léa Salamé.
45:49 Vous leur avez fait un record d'audience.
45:51 Donc, ils vont vous réinviter.
45:53 Vous voyez ou pas ?
45:55 Il y a une séquence qu'ils font avec des visages.
45:58 En fait, j'ai appris par une info de quelqu'un
46:00 que vous avez montré mon visage.
46:02 - Oui, c'est vrai.
46:03 - Et qu'ils l'ont coupé au montage.
46:04 Je suis le seul qu'ils ont coupé au montage.
46:05 - Oui, c'est vrai aussi.
46:07 - Est-ce que c'est faux ?
46:09 - Non mais parce que je vais vous dire quelque chose.
46:10 - Mais non, je vais le refaire.
46:12 Vous allez redire ce que vous avez dit.
46:13 - Je vais mettre ma tête et vous dire ce que vous avez dit.
46:15 Comme ça, moi, je vais leur redonner pour la semaine prochaine.
46:17 - La question, oui.
46:17 - Bah oui.
46:18 - Alors, je vais vous dire ce que je vous disais
46:19 parce que ça va vous faire plaisir.
46:21 Vous connaissez assez peu.
46:23 - On ne se connaissait même pas du tout.
46:24 On ne s'était jamais vus.
46:25 - Je regardais peu.
46:26 - On s'est rencontrés sur le plateau.
46:27 - Exactement.
46:28 Je regardais peu cette émission.
46:29 Je regarde peu la télévision en général d'ailleurs.
46:33 Et j'ai trouvé, et c'est ça peut-être qui les a agacés,
46:37 que vous étiez bien débrouillés.
46:40 Moi, je suis journaliste politique.
46:42 Donc, je me permets de juger en professionnel.
46:45 Je trouve que franchement, vous vous êtes très bien débrouillés.
46:47 Je le dis d'ailleurs partout.
46:49 Je trouve que vous animiez bien vos débats politiques,
46:52 que les questions étaient dignes d'un journaliste politique.
46:55 Et donc, je vous félicitais pour ça.
46:57 Peut-être que...
46:58 - Donc, on peut monter un coup.
46:59 - C'est sûr.
47:00 - C'est étonnant.
47:01 - On peut le comprendre.
47:03 - J'ai eu tort.
47:04 J'aurais dû vous taper dessus.
47:05 - C'est ça.
47:05 Bah oui.
47:05 Là, je serais resté.
47:06 Vous voyez ou pas ?
47:07 - J'ai pas été mal à la rencontre.
47:08 - Et bah oui.
47:09 Voilà.
47:09 Merci.
47:10 Eric Zemmour.
47:10 je n'ai pas dit mon dernier mot.
47:11 [Musique]

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