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Célèbre chanteur français, Christophe Maé revient ce printemps pour la sortie de son nouvel album, C’est drôle la vie. Thomas Sotto et Julia Vignali l’accueillent sur le plateau où il nous parlera de sa grande aventure pour trouver l’essence de ses chansons et les coulisses de ses créations.

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Transcription
00:00 - Ah la chance qu'on a, parce qu'après 4 ans d'absence, Christophe Maé revient, il est sur le plateau de Télématin.
00:06 Bonjour Christophe Maé. - Bonjour, merci de me recevoir.
00:08 - Merci d'avoir accepté notre invitation. Pendant que Thomas faisait avec Valérie La Météo, vous m'expliquiez que tous les matins, vous vous réveillez avec nous.
00:15 - Vous faites partie de mon quotidien. - Vous aussi.
00:18 - Je vous écoute, je me lève, je fais le petit déj à mes enfants et puis je vous écoute.
00:22 - Ça nous fait bien plaisir. - Ça nous fait grave plaisir.
00:25 - Nous aussi on vous a écouté, notamment votre tout dernier album qui était assez incroyable.
00:30 L'histoire, elle est dingue aussi, tout a commencé en écoutant un disque.
00:34 Vous avez été hanté par une voix, racontez-nous la genèse.
00:38 - Écoutez, pour vous resituer dans le contexte, je suis dans le sud de la France, j'écoute un matin un mix de César et Évora
00:45 et là je vais entendre une voix qui va me hanter, qui ne va plus me lâcher.
00:49 C'est celle d'une demoiselle qui s'appelle Susanie Pierres et puis à un moment donné, je suis parti au Cap Vert.
00:56 - Pour la rencontrer ? - Oui, je suis allé là-bas.
00:58 - Vous l'avez écouté ? - Je tournais en rond à la maison et je n'arrêtais pas de dire à ma femme,
01:02 "Cette voile ne me lâche pas, il faut que je trouve un numéro de téléphone".
01:06 J'ai réussi finalement à trouver un numéro de téléphone d'un garçon qui s'appelle José da Silva.
01:11 - Qui était l'ancien manager, c'est ça ?
01:14 - J'ai parlé à José da Silva, je lui ai dit, "Je vais t'emmener au Cap Vert, je vais t'emmener à la maison,
01:19 je vais t'emmener à la maison, je vais t'emmener à la maison".
01:21 Et puis entre autres, je pars avec un numéro de téléphone, mais le numéro de téléphone,
01:24 qui était le producteur de César et Évora, il me dit, "Écoute, viens au Cap Vert,
01:28 elle le vit sur l'île de São Vicente, je t'emmènerai rencontrer cette demoiselle".
01:32 Et puis voilà, j'ai rencontré. - Comment ça se passe, la rencontre ?
01:35 - Vous savez quoi, il y a des fois, des rencontres, on a l'impression de connaître les gens.
01:40 On fait de la musique ensemble, forcément. - Et vous êtes rentré en studio ?
01:44 - On est rentré en studio à São Vicente, justement, dans un sous-sol d'une maison,
01:49 un petit 20 mètres carrés, où ont enregistré César et Évora, ses albums.
01:53 - Donc il y avait une âme en plus. - Ouais, un endroit très rude, très simple,
01:56 et de là est né Pays des Merveilles. - Eh bien justement, on va l'écouter.
02:00 * Extrait de César - Pays des Merveilles *
02:23 - Au Pays des Merveilles, qui est extrait de votre nouvel album qui s'appelle "C'est drôle la vie",
02:28 vous connaissiez le Cap Vert ou c'est vraiment... ?
02:30 - Je ne connaissais rien du Cap Vert. Mais j'ai envie de vous dire que moi, je suis un éternel gamin.
02:37 Je suis en quête d'étonnement, en quête d'émerveillement.
02:40 Et je débarque là-bas, je découvre... - Un enthousiasme, quoi, comme ça ?
02:43 - Je découvre une culture, des gens, et puis la magie opère.
02:48 J'aurais pu rentrer à la maison et me dire "Ouais, c'était cool", mais non.
02:52 Là, j'ai découvert une culture. - Et ce titre, vous l'avez composé ensemble
02:55 ou c'est vous qui lui avez proposé ? - On le compose ensemble.
02:58 On part de son refrain où elle, elle dit qu'elle a grandi dans un environnement
03:03 où il lui a manqué énormément de choses, mais que l'essentiel était là.
03:06 C'est-à-dire qu'il y avait de l'amour à gogo.
03:08 Et moi, j'écris "Pays des Merveilles". J'écris le couplet.
03:12 - Alors, on ne vous voit pas avec votre harmonica, pour le coup.
03:15 Avec elle, vous ne l'avez pas emmené au Cap Vert, cette harmonica ?
03:18 - J'ai toujours mon harmonica avec moi. - Vous l'avez ?
03:20 - Parce que là, il y a la barrière de la langue. Je débarque là-bas,
03:22 elle chante en créole capverdien. Il parle le créole capverdien.
03:25 - Que vous maîtrisez assez peu. - Je le maîtrise un petit peu,
03:29 mais c'est le créole capverdien du sud. - Ah oui, c'est ça.
03:32 - Mais ce qui est magnifique avec un harmonica ou une guitare,
03:35 la musique, c'est universel. Et je débarque là-bas, je m'introduis,
03:39 je bœuf, je jam. Ça me permet de communiquer avec les gens.
03:42 Et ça, c'est extraordinaire parce que ça fait 25 ans que je fais ça.
03:44 - Oui, c'est une autre langue, finalement, la musique.
03:46 Et l'harmonica, c'est votre papa qui vous a ouvert cet instrument ?
03:50 Parce que d'habitude, vous l'avez toujours sur vous.
03:52 - J'ai eu la chance parce que j'ai eu un père mélomane, un fou de musique.
03:56 Et il y avait des milliers d'albums à la maison.
03:59 J'ai écouté la chanson classique française, la chanson française,
04:04 les brels, Aznavour, tout ça. - C'est ce qu'il aimait, votre papa.
04:07 - C'est ce qu'il aimait, mais pas que. Parce qu'il écoutait énormément de jazz
04:10 et énormément de musique africaine. Donc, j'ai grandi avec Selif Keïta,
04:14 Youssou N'Dour, Ali Farkatouri, énormément de gens.
04:20 Et moi, ma musique, l'ADN de ma musique, le fil rouge de cet album-là,
04:25 c'est l'Afrique. - On se pose une question avec Julia.
04:29 - Je sais. - Ah, tu sais ? Moi, je ne sais pas.
04:31 - C'est son fils. - C'est votre fils ? Sur la pochette ?
04:33 - Ça aurait pu être moi, mais il est plus beau.
04:35 - Il est magnifique. C'est qui ? C'est Marcel ?
04:37 - Oui, c'est Marcel. C'est mon petit garçon. J'avais pris cette photo de lui
04:40 il y a quelques années. J'écris une chanson qui s'appelle "C'est drôle la vie",
04:44 où je parle du temps qui passe. - Vous avez 47 ans.
04:47 - Et de cette nécessité d'en profiter. - Oui.
04:50 - Mais pourquoi vous voulez passer ce message-là ? Vous avez 47 ans,
04:53 ce n'est pas vieux, 47 ans, et nous sommes dans une urgence de nous dire
04:56 "Approchez-vous, belle chose". - Là, c'est "C'est drôle la vie"
04:59 qu'on entend. - Ça, c'est "C'est drôle la vie".
05:02 Et la voix qu'on entend là, c'est celle d'Angéliki Djo.
05:05 - Ah, oui. - Qu'on a reçue, c'est formidable.
05:07 - C'est une chanteuse qui rayonne à l'international. Elle est incroyable.
05:11 Et je chante le temps qui passe, et cette nécessité, j'aime bien mettre l'accent
05:18 sur quelque chose qui peut être une banalité. - Un instant de vieillesse.
05:22 - Mais en fait, c'est l'essentiel. C'est d'essayer d'en profiter pleinement.
05:25 - Alors, le temps qui passe, c'est vous, c'est votre carrière, c'est ce petit bonhomme aussi ?
05:29 - Je parle de transmission, c'est pour ça qu'il y a sa tête là.
05:32 Alors là, c'est mon fiston, c'est mon portrait craché, mais étrangement,
05:38 il ressemble plus à ma mère qu'à moi sur cette photo-là.
05:40 - Vous n'avez pas eu peur de trop l'exposer dans une époque où tout est commenté,
05:42 tout est ceci, tout est cela ? - Vous savez, cette photo, elle a une dizaine d'années.
05:46 Donc, il a bien changé. Là, il a la boule à zéro, à ce moment.
05:49 - Et quand vous parlez du temps qui passe, justement, vous avez 47 ans,
05:52 je le disais tout à l'heure, vous avez commencé vraiment tout autrement.
05:56 Vous faisiez les saisons, vous passiez de bar en bar.
05:58 Ce n'était quand même pas évident de savoir que vous alliez avoir un tel succès.
06:01 Quel regard portez-vous sur votre carrière et toutes les surprises qu'il y a eu autour de ça ?
06:07 - Écoutez, c'est drôle la vie. C'est le titre de cet album, c'est ce que je raconte.
06:13 - C'est drôle, non ? - Et c'est les rencontres qui…
06:15 Moi, je me suis construit avec les rencontres.
06:18 Et le regard que j'ai sur ma carrière, écoutez, je ne regarde pas en arrière, je regarde devant.
06:24 Je vous le disais tout à l'heure, moi, je suis un gamin, je rêve, je suis en quête de ça.
06:28 Après, je suis un gamin, j'essaie d'assumer pleinement les responsabilités de père,
06:33 puisque j'en ai deux à la maison.
06:35 Mais vous savez, il y a 25 ans, j'ai dit à mes parents une chose,
06:40 je leur ai dit « moi, je suis musicien, je resterai musicien quoi qu'il arrive ».
06:43 Je suis parti, je suis allé faire la manche sur la côte d'Azur.
06:47 Et avec ma guitare, j'ai senti que dans le regard de l'autre, j'existais.
06:53 Et là, déjà, j'avais réussi.
06:55 - Déjà, vous avez trouvé votre chemin. - Oui, parce qu'il y avait un truc,
06:57 et je crois que c'est ça, c'est être animé, avoir un but, un moteur,
07:01 quelque chose qui te pousse.
07:03 - La passion. - Oui, c'est la passion.
07:04 - Une petite question juste avant la pub, vous l'avez trouvé ou pas ?
07:06 - Comment ? - Le bonheur.
07:08 - Écoutez, ce matin, il est là le bonheur, il est avec vous.
07:10 C'est de parler de ce nouvel album.

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