Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était en direct dans le Live Toussaint.
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00:00 Plusieurs responsables politiques, notamment de la France Insoumise,
00:03 pointent du doigt les centaines d'interpellations.
00:06 Vous disiez 234 interpellations hier, plusieurs centaines depuis jeudi.
00:11 Mais note que la plupart de ces gens interpellés sont relâchés.
00:15 Du coup, parlent d'intimidation, d'atteinte au droit de manifester,
00:19 d'atteinte à la liberté d'opinion.
00:21 Pourquoi autant de gens interpellés et aussi peu déférés ou mis en examen ?
00:26 Il y a une explication qui est très technique, mais il n'y a pas d'interpellation injustifiée.
00:31 Je ne peux pas laisser dire ça.
00:33 Je parle au nom des fonctionnaires de police, des militaires de la gendarmerie,
00:36 des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris qui travaillent sous mon autorité.
00:39 Il n'y a pas d'interpellation injustifiée.
00:41 On interpelle des groupes de personnes parce qu'il y a des groupements constitués
00:43 en vue de commettre des violences, parce qu'il y a des jets de projectiles sur les effectifs.
00:50 C'est pour ça qu'on interpelle des gens, pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées.
00:55 Et puis ensuite, qui va décider du placement en garde à vue ?
01:00 C'est l'OPJ.
01:01 Et dans les 48 heures de la garde à vue, sous l'autorité du parquet,
01:05 on essaie de caractériser, de matérialiser l'infraction.
01:09 48 heures, c'est court.
01:10 Mais c'est vrai que beaucoup s'étonnent que 90 % d'entre eux soient libérés.
01:13 Mais 48 heures, c'est court.
01:14 Quand vous attrapez un groupe qui se livre à des mises à feu de poubelle,
01:18 vous attrapez un groupe de 30 personnes.
01:20 Bon, nous, on considère que c'est un groupe d'incendiaires.
01:23 Ils sont ensuite placés en garde à vue.
01:25 L'OPJ va valider ou pas ce choix, ou pas.
01:28 Et puis ensuite, dans le temps des 48 heures, on va mener des investigations,
01:32 aller voir les vidéos.
01:33 Est-ce qu'on confirme qu'un certain nombre d'entre eux ont bien participé directement aux mises à feu ?
01:38 Est-ce qu'ils ont été animateurs du groupe ?
01:39 On va regarder des choses aussi bêtes que de savoir s'ils ont du combustible sur les mains.
01:43 Et ça, c'est dans le temps de l'enquête.
01:45 Est-ce que vous êtes j'ai dit ?
01:46 Non, mais quand on arrive au bout des 48 heures, parfois, on n'a pas caractérisé l'infraction.
01:49 Et on est dans un état de droit, c'est heureux.
01:51 À ce moment-là, il n'y a pas de poursuite et il y a un classement.
01:53 Mais attention, les chiffres qui ont été donnés par les élus,
01:59 ce ne sont pas ceux de Mme la procureure de la République.
02:01 Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont pas été déférées,
02:05 mais il y a eu des alternatives aux poursuites.
02:07 Donc, pour un certain nombre d'individus, l'infraction a été constituée.
02:10 Ça peut être d'autres types de sanctions qu'un référendum, une convocation.
02:15 Ça peut être d'autres types de sanctions.
02:17 Mais là, je parle, je prends Jean-Piedre sur les plates-bandes de la procureure.
02:20 Mais ce qu'il faut que vos téléspectateurs comprennent,
02:22 c'est que nous, on interpelle des gens dont on voit commettre des infractions.
02:25 Mais après, heureusement, on est dans un état de droit.
02:27 Dans le temps de la garde à vue, il faut les matérialiser.
02:29 Il faut les caractériser, ces infractions.
02:31 Et malheureusement, ce n'est pas toujours possible.
02:33 Quand on interpelle l'auteur d'un jet de projectile et qu'on a une vidéo,
02:36 que c'est caractérisé, qu'on a des témoignages de fonctionnaires
02:39 qui peuvent faire des PV de mise à disposition.
02:41 Évidemment que là, il y a des ferments.