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Transcription
00:00 sur toutes les scènes de chaos et d'affrontements
00:02 qu'il y a eu lors des manifestations de ces derniers jours
00:04 et notamment hier soir, après que la motion de censure
00:06 n'ait pas été votée, ça c'est inquiétant.
00:08 Mais en réalité, le plus inquiétant, c'est que l'on se demande,
00:10 même si le pire n'est pas à venir,
00:12 on va revenir là-dessus bien entendu, et puis surtout,
00:14 on aura un CRS, Grégory Joron,
00:16 qui viendra nous témoigner de tout ce qui se passe actuellement,
00:18 et puis on aura des audios très très forts,
00:20 de CRS, vous allez voir, des audios
00:22 exclusifs pour TPMP,
00:24 qui nous donnent, voilà,
00:26 leurs sentiments,
00:28 comment ça se passe pour eux,
00:30 et c'est vrai qu'ils ne peuvent pas parler à visage découvert,
00:32 et vous allez voir que c'est
00:34 complètement incroyable, le cri d'alerte
00:36 des CRS, c'est un témoignage
00:38 très très fort, c'est tout de suite, regardez.
00:40 (Cris de la foule)
00:42 (Cris de la foule)
00:44 (Cris de la foule)
00:46 (Cris de la foule)
00:48 (Cris de la foule)
00:50 (Cris de la foule)
00:52 (Cris de la foule)
00:54 (Cris de la foule)
00:56 (Cris de la foule)
00:58 (Cris de la foule)
01:00 (Cris de la foule)
01:02 (Cris de la foule)
01:04 (Cris de la foule)
01:06 (Cris de la foule)
01:08 (Cris de la foule)
01:10 (Cris de la foule)
01:12 (Cris de la foule)
01:14 (Cris de la foule)
01:16 Merci Jean-Sébastien Ferjou, fondateur
01:18 d'Atlantico, d'être avec nous
01:20 et je voudrais remercier Grégory Joron, CRS,
01:22 secrétaire de SGP Police, qui vient souvent nous voir,
01:24 qui va témoigner de tout ce qui se passe actuellement,
01:26 et c'est vrai que vous allez voir des scènes incroyables, des scènes de chaos
01:28 folles. Juste,
01:30 Jean-Sébastien, parce que pour les téléspectateurs,
01:32 on a envie d'avoir quelques infos pour savoir
01:34 comment ça va évoluer, tout ça,
01:36 les manifestations ont commencé
01:38 tout de suite après que la motion de censure
01:40 ne soit pas passée, il manquait
01:42 neuf voix, et
01:44 il fallait s'y attendre,
01:46 on savait que ça allait être le chaos derrière.
01:48 Oui, bien sûr, puisqu'il y en avait déjà eu
01:50 avant, après, les neuf voix,
01:52 je trouve que c'est très hypocrite quand même,
01:54 la loi de la démocratie, c'est la loi de la majorité.
01:56 La République, elle a été votée par
01:58 l'amendement Vallon à une voix près,
02:00 353 voix contre 352,
02:02 est-ce que Jean-Luc Mélenchon, à l'époque, aurait dit
02:04 "Ah bah tiens, on va rejouer le coup parce que c'est pas juste
02:06 pour les monarchistes." Donc, c'est
02:08 la loi de la majorité. Après,
02:10 moi je pense que le gouvernement n'est pas dans un
02:12 défaut démocratique, mais quand même dans une
02:14 faute politique, parce que c'est plutôt le cumul
02:16 des choses, vous savez tous ces articles dont on a parlé,
02:18 tout le monde est devenu un peu spécialiste de droit constitutionnel,
02:20 c'est plutôt le cumul
02:22 de ces choses-là, et on voit bien que quand vous avez
02:24 93% des actifs qui sont
02:26 contre une réforme, c'est un vrai sujet
02:28 politique, donc oui, les manifestations, elles sont
02:30 d'autant moins surprenantes qu'il y avait des gens qui incitaient
02:32 en quelque sorte. – Alors on va regarder plusieurs images
02:34 qui ont explosé sur les réseaux sociaux aujourd'hui,
02:36 ce qu'on peut voir dans ces images, regardez.
02:38 [Bruits de la foule]
02:40 – Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous,
02:42 vous n'avez rien à prendre ici.
02:44 [Bruits de la foule]
02:46 – Alors, ça, on a vu aussi un policier
02:48 qui frappe un manifestant, d'ailleurs l'IGPN,
02:50 la police des polices, a été saisie,
02:52 une enquête administrative est en cours, regardez.
02:54 [Bruits de la foule]
02:56 – De quel droit ? De quel droit ?
02:58 [Bruits de la foule]
03:00 – De quel droit ?
03:02 [Bruits de la foule]
03:04 – De quel droit ?
03:06 [Bruits de la foule]
03:08 – De quel droit ?
03:10 – Est-ce que vous pensez que ça va durer encore longtemps ?
03:12 – Oui, vraisemblablement,
03:14 puisque ce qui a changé jeudi soir dernier,
03:16 c'est qu'avant, on avait des manifestations
03:18 qui étaient très encadrées par les syndicats,
03:20 l'intersyndicat avait vraiment réussi à maintenir
03:22 les manifestations qui étaient globalement paisibles
03:24 et les Black Blocs, ou ceux qui cherchent la violence,
03:26 ne pouvaient d'ailleurs pas circuler,
03:28 puisque quand vous avez un million,
03:30 enfin, pas un million, il n'y avait pas un million de personnes,
03:32 mais bref, des centaines de milliers de personnes
03:34 au même endroit, c'est beaucoup plus difficile de s'enfuir.
03:36 Là, on est passé à une autre phase
03:38 où on voit bien que ce sont plutôt des jeunes,
03:40 très jeunes, c'est l'ultra-gauche,
03:42 et c'est organisé, c'est organisé,
03:44 on a beaucoup entendu parler de la stratégie hongkongaise,
03:46 vous savez, comme les manifestants à Hong Kong,
03:48 en jetant des trucs dans la rue, brûlant les vélos, etc.
03:50 Parce que quand vous vous dissipez aussi vite
03:52 que ce qu'on a vu hier soir, par exemple,
03:54 c'est que vous donnez, en quelque sorte, des indications,
03:56 ce n'est pas totalement de l'improvisation.
03:58 – Alors, on va voir une autre vidéo,
04:00 regardez, il y a un manifestant,
04:02 il y a un policier, il y a cette vidéo qui a tourné, regardez.
04:06 [Bruits de la rue]
04:16 – Oui, ramasse tes couilles enculés.
04:18 Voilà, je vous dis, c'est vrai qu'on a vu plein d'images
04:22 comme ça tournées sur les réseaux,
04:24 Grégory Jauron va revenir sur toutes ces images,
04:27 et on va revenir sur des audios qu'on a de CRS
04:31 et qui lancent un cri d'alerte également ce soir.
04:34 Grégory Jauron, c'est quoi la situation actuellement ?
04:37 – C'est extrêmement tendu, c'est peut-être le pire scénario
04:41 qui puisse arriver, c'est-à-dire des manifestations
04:43 qui ne sont pas déclarées,
04:45 avec un public extrêmement jeune, très mobile,
04:49 clairement assez motivé, puisqu'on voit malheureusement
04:55 l'état des rues après leur passage,
04:58 et forcément, c'est encore une fois le scénario du pire
05:00 pour les forces de police,
05:02 parce qu'on ne sait pas où est-ce que ça va arriver,
05:04 comment ça va arriver, quel nombre il y aura en face,
05:07 et on déplore depuis cinq jours déjà près de 400 blessés dans nos rangs,
05:11 dont deux plutôt gravement, et surtout des forces de police
05:16 qui commencent déjà malheureusement à être dans le rouge,
05:18 parce qu'ils sont déjà quotidiennement bien engagés,
05:22 et là, par exemple, je vous donne un exemple précis,
05:25 on parle de CRS, il faut savoir qu'hier, il y a deux unités de CRS
05:27 qui ont fait 24 heures de service d'affilée,
05:30 et donc vous imaginez qu'après 5-6 heures de route, ils arrivent,
05:33 ils ont une situation dégradée qui dure une dizaine d'heures,
05:35 et après on leur demande de reprendre la route et de repartir,
05:38 et finalement ils font 24 heures de service,
05:40 donc il y a des vraies questions à se poser aussi
05:42 sur l'état de nos forces aujourd'hui,
05:44 et sur l'engagement qu'on leur demande.
05:46 – Il y a également des tensions entre les forces de l'ordre
05:48 et les journalistes, regardez.
05:50 [Cris de la foule]
06:19 – Je vais vous montrer aussi cette vidéo d'un manifestant
06:21 qui attaque un policier par derrière, regardez.
06:24 [Cris de la foule]
06:31 – Putain ! – Ah, c'est chum !
06:33 – Voilà, c'est vrai que c'est des scènes incroyables,
06:36 et les CRS sont au cœur de cette violence,
06:38 et les manifestations dégénèrent beaucoup,
06:42 alors forcément on ne peut pas, bien sûr,
06:46 interdire aux gens de descendre dans la rue,
06:48 de manifester, mais là on a l'impression
06:52 que ça prend une tournure extrêmement violente.
06:55 On a une CRS qui n'en peut plus,
06:57 elle explique à quel point ça peut être dur
06:59 d'être face au peuple alors que beaucoup de CRS comprennent
07:04 que les gens soient énervés, que les gens soient dans la rue,
07:08 et le problème c'est qu'ils sont devant un dilemme
07:11 qu'ils ne peuvent pas résoudre.
07:14 Écoutez.
07:15 – Bien, à part que ce qu'on dit,
07:19 personne n'a envie de vivre,
07:21 voilà, on est engagé,
07:25 on est fatigué, physiquement on est fatigué,
07:30 et on fait des vacations de 21 heures,
07:33 psychologiquement c'est dur,
07:35 et on n'est pas prêt à tout ça, même en étant au CRS,
07:37 on n'est jamais prêt.
07:39 On est en sous-effectif,
07:41 on espère qu'à y aller pendant des heures,
07:44 par le peuple qu'on comprend,
07:47 c'est encore plus compliqué.
07:49 – C'est très fort ce qu'elle dit,
07:50 "on est par le peuple qu'on comprend".
07:53 – Oui, moi j'ai été CRS en maintien de l'ordre pendant 12 ans,
07:57 j'ai vécu le CPE,
08:00 des manifestations forcément engagées,
08:03 oui, on peut tous se reconnaître quand on a fait ce métier-là,
08:07 dans ce qu'elle dit,
08:08 après justement c'est important d'avoir aussi une conscience professionnelle,
08:10 c'est ce qui fait la noblesse, moi je trouve, de ce métier,
08:12 très clairement, c'est qu'on peut avoir notre conscience citoyenne,
08:14 on est des citoyens, on n'est pas des sous-citoyens,
08:16 on a notre regard là-dessus,
08:18 et on fait partie des 90 ou 94% de la population active
08:21 qui est contre la réforme des retraites, c'est une réalité,
08:24 sauf qu'après on a un job,
08:25 et ce boulot on le fait parce qu'on est professionnel,
08:27 parce que ça fait partie aussi d'un métier d'engagement,
08:30 qui est un métier passion,
08:31 alors oui c'est extrêmement difficile,
08:33 oui l'engagement physique, je vous l'ai dit,
08:35 et vous voyez une vacation de 21 heures,
08:36 j'étais à peu près dans les clous,
08:38 c'est heureusement ce qu'on leur demande,
08:40 et forcément c'est fatigant,
08:41 et forcément ça peut poser des cas de conscience,
08:43 mais je trouve que c'est encore une fois un métier extrêmement noble,
08:47 que celui de garder la paix,
08:49 et d'encadrer des manifestations.
08:50 – Elle explique que la situation est vraiment très difficile
08:53 en ce moment dans les rues,
08:54 et qu'eux-mêmes, les CRS sont complètement paumés,
08:56 la situation échappe à tout le monde, écoutez.
08:59 – C'est dans la défense, on va être à la fuite de tout,
09:02 la moindre inattention de notre part peut être fatale,
09:06 il faut qu'on réagisse, qu'on réagisse vite,
09:08 on patonne, on répond aux ordres,
09:12 on évite le pire, mais c'est pas maîtrisé.
09:16 La situation échappe à tout le monde,
09:18 la situation nous échappe,
09:21 et il n'y a plus d'humain dans un maintien de l'ordre,
09:24 à Paris tout brûle, c'est un carnage,
09:27 j'ai jamais vu autant de haine.
09:31 – J'ai jamais vu autant de haine.
09:32 – C'est fort.
09:33 – C'est fort, le témoignage va devoir avoir,
09:35 et on a un autre CRS aussi qui a voulu témoigner,
09:38 vous allez voir c'est très fort.
09:39 – Oui Grégory, j'ai une question,
09:41 alors d'abord je sais que vos collègues et vous,
09:43 vous travaillez dans des conditions extrêmement difficiles,
09:45 donc bravo à tous les CRS qui sont engagés,
09:47 néanmoins je voulais revenir sur la première vidéo qu'on a vue,
09:49 qu'on a diffusée, qui fait énormément de bruit,
09:51 celle du coup de poing.
09:53 Est-ce que là vous trouvez qu'il y a un usage proportionné de la force,
09:56 est-ce que votre collègue était réellement menacé,
09:58 parce que le coup de poing paraît extrêmement violent ?
10:01 – Je crois que j'ai entendu le préfet de police,
10:03 plus ou moins s'expliquer là-dessus,
10:05 en tout cas dire que, extrêmement rapidement,
10:08 au regard des images, il avait saisi l'inspection générale
10:10 de la police nationale, ça logique, pas de sujet.
10:12 Je pense que très vite le collègue sera de toute façon identifié,
10:16 de toute façon devra s'expliquer,
10:18 et contrairement au fantasme aussi,
10:19 parce que c'est des choses qu'il faut déconstruire,
10:22 on ne nous fait pas de cadeaux sur ce genre de choses,
10:24 il ne faut pas croire,
10:25 même si des fois la peine peut paraître douce par rapport aux gestes,
10:28 il faut savoir que derrière, il y a souvent la triple peine
10:31 quand on est policier, c'est-à-dire que vous passez en conseil de discipline,
10:33 vous avez déjà premièrement une décision de sanction,
10:37 et en fait cette décision pèse aussi sur votre carrière,
10:39 parce que si notamment vous deviez passer un grade,
10:41 vous le passerez plus ce grade-là,
10:42 et ensuite vous avez aussi potentiellement une décision judiciaire.
10:45 Donc le policier est confronté souvent à minima,
10:47 à une double peine, administrative et judiciaire.
10:50 – Alors, on va revenir sur un autre passage,
10:54 dans les forces de l'ordre, ils n'en peuvent plus,
10:56 certains n'ont pas de solution, et le nombre de suicides est dramatique.
10:59 Écoutez ce qu'elle va dire cette jeune femme, c'est très dur.
11:03 – Et malgré ça, je tiens, je tiens, parce que mon métier, c'était ma passion,
11:07 c'était ma vie, mon métier, et je veux croire en cette police,
11:11 je suis entrée avec une telle envie, une telle passion,
11:14 j'ai sacrifié ma vie pour mon métier.
11:18 Et aujourd'hui, je suis dévorcée et fatiguée moralement.
11:22 Il n'y a pas d'issue, l'issue c'est malheureusement, c'est le suicide.
11:27 [Bruit de gémissement]
11:29 Ceux qui arrivent à quitter le navire avant qu'il coule,
11:32 donc ceux qui démissionnent,
11:35 et d'autres qui continuent à bosser d'arrache-pied en foyer
11:39 à un métier qui n'existera plus jamais.
11:41 – Triste.
11:44 – Oui, on entend, et c'est vrai que ce n'est pas le premier témoignage
11:46 qu'on entend comme ça, j'ai reçu de nombreux policiers ici,
11:49 c'est vrai qu'ils n'en peuvent plus, et surtout moi,
11:51 ce qui revient très souvent, c'est qu'ils se disent,
11:54 on est plutôt d'accord avec, et c'est ce que je vous disais à l'instant,
11:57 on est plutôt d'accord avec les gens qui sont dans la rue,
11:59 donc c'est doublement plus difficile, forcément.
12:03 – Oui, bien sûr, parce que les policiers sont eux aussi des fonctionnaires.
12:06 – Bien sûr, je pense que la plupart des policiers ne sont pas pour la réforme aussi.
12:09 – Non, non, mais après ils tiennent leur mission comme tout corps républicain,
12:13 c'est d'ailleurs de tous les fonctionnaires, ceux qui sont le plus surveillés,
12:16 le plus encadrés, le plus souvent sanctionnés.
12:19 Mais il y a aussi un autre sujet, vous savez, ce sont les magistrats,
12:21 parce que là, en France, le droit permet les interpellations,
12:24 participation à un attroupement, a fortiori participation à un attroupement armé,
12:29 quand vous avez une arme par destination, un pavé, je ne sais pas quoi,
12:31 vous mettez le feu à quelque chose, en Allemagne, vous êtes condamné,
12:34 pas en France, vous avez eu le cas de cette infirmière,
12:36 vous vous souvenez, l'infirmière qui avait été condamnée
12:38 parce qu'elle avait justement frappé un policier dans une manifestation
12:40 où elle lui avait jeté un pavé, elle a été interpellée dans une manifestation
12:44 la semaine dernière jeudi, si je me souviens bien,
12:46 et bien le magistrat qui a été saisi de son dossier a classé son suite.
12:50 Donc du point de vue des policiers, vous avez aussi cette rage de constater
12:53 que les gens qui s'en prennent à eux, dans la réalité, ne risquent quand même pas grand-chose,
12:58 alors que, et c'est normal, très normal, comme vous le rappelez,
13:01 l'IGPN fait son travail, les policiers, eux, sont sanctionnés lorsqu'il y a des dérapages.
13:05 – Il y a un autre CRS, un homme qui a témoigné aussi pour TPMP,
13:08 il rappelle une fois de plus qu'ils ne sont pas contre les manifestants,
13:11 il rappelle que les CORS font aussi partie du peuple écouté.
13:14 – Au pouvoir de l'ordre, on n'est pas contre notre population,
13:17 on est contre les délinquants, les casseurs, les gens violents.
13:21 Évidemment que les manifestations contre cette réforme sont plus que justifiées,
13:27 encore une fois, on la subit comme tout le monde,
13:30 on suit l'avis de la population, on fait partie du peuple.
13:35 – Il explique en revanche qu'il a fait son travail contre les casseurs
13:41 et que pour lui, les images que les médias montrent sont manipulées.
13:45 Écoutez.
13:46 – Malheureusement, là-dedans, se glissent les voyous, les délinquants,
13:51 ils sont là pour casser, ils sont là pour foutre le feu,
13:56 c'est un peu leur métier.
13:58 Donc, tout ce qu'on fait, c'est légitime, on fait ce qu'on nous demande de faire,
14:03 mais c'est toujours dans la légalité, on le paye cher, on a des blessés chez nous,
14:10 mais les images sont manipulées, le but c'est de monter la population
14:13 et on reste la police de la population, et malheureusement,
14:16 ça marche un peu trop bien, et on en paie toutes ses conséquences.
14:21 – C'est très fort ce témoignage qu'on vous dévoile ce soir,
14:24 bien sûr en direct dans TPMP, et il y a Elisabeth Borne qui a encore réagi,
14:29 qui a pris une nouvelle fois la parole aujourd'hui,
14:31 et selon elle, la violence verbale du groupe LFI, la France Insoumise,
14:35 entraîne ces débordements dans les rues,
14:37 et ce sont les principaux responsables de ce qui se passe actuellement.
14:41 – Madame la Présidente Pannot, hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue,
14:47 mais alors là, sans surprise, vous n'avez plus de mots pour condamner les violences,
14:54 au contraire, vous continuez sans relâche votre attaque systématique
14:59 des institutions républicaines, vous vous en prenez aux policiers et aux gendarmes,
15:05 vous remettez en cause leur travail, tout signalement est systématiquement examiné,
15:10 pour ma part, je veux leur rendre hommage,
15:13 ils nous protègent, ils protègent nos institutions et l'ordre républicain.
15:18 [Applaudissements]
15:20 – Voilà, c'est bien dit ça, et dans l'actualité justement,
15:23 il y a un incident qui aurait eu lieu hier matin à Aubervilliers,
15:27 plus précisément sur le site Veolia d'Aubervilliers,
15:29 qui a mis encore un peu plus de feu aux poudres, regardez.
15:33 – Éric Coquerel est visé par une plainte d'un policier.
15:37 Ce dernier accuse le député de la France Insoumise de l'avoir frappé au visage,
15:42 les faits se seraient déroulés ce matin à Aubervilliers,
15:45 alors que l'élu venait soutenir le blocage d'un site de déchets.
15:48 – Nous avons pu consulter la plainte du fonctionnaire qui accuse Éric Coquerel,
15:52 selon ses déclarations, les deux hommes se faisaient face, très proches,
15:56 c'est à ce moment-là que le député lui a mis un coup de poing au niveau de la pommette,
15:59 selon ses dires, Éric Coquerel lui a fait savoir
16:02 qu'il démentait catégoriquement ses accusations,
16:04 il explique qu'il a été pris dans une bousculade, qu'il a failli tomber.
16:08 – Bon alors, c'est quoi l'histoire ?
16:10 – Je crois que c'est ça, alors après ça va être un fonctionnaire à serre-montée
16:14 face à la parole d'un élu député de l'Assemblée Nationale.
16:17 – T'as des infos quand même, forcément ?
16:21 – Non, clairement pas d'infos, j'ai…
16:23 – Allez Grégory, tu peux un petit peu l'agréger.
16:25 – Non sérieusement j'ai pas d'infos.
16:26 – Tu sais qu'il y a des infos, Greg, arrête ton tour.
16:28 – T'as à mettre l'enquête en danger, si je vous parle…
16:30 – Non mais pas l'enquête !
16:31 – J'ai des éléments d'enquête, je peux pas les donner.
16:33 – Dis ce que tu penses toi.
16:34 – Si t'en sais que j'en ai eu, j'en ai pas.
16:35 – Dis ce que tu penses toi.
16:36 – Moi ce que je pense, c'est qu'encore une fois,
16:38 ces collègues qui sont sur des maintiens de l'ordre sont extrêmement exposés.
16:41 Je vois pas honnêtement un policier aujourd'hui, quel qu'il soit,
16:44 se faire plaisir parce qu'en face on a un député de la France Insoumise
16:46 et dire "oui il m'a mis un coup de poing pour le plaisir et fabuler".
16:48 Honnêtement il sait très bien que si c'est pas le cas,
16:50 il va être un peu plus emmerdé que prévu, pardon, pour le gros monde.
16:52 – Surtout en ce moment.
16:54 – Donc je vois pas trop l'intérêt.
16:56 Donc honnêtement je crois que c'est assez plausible.
16:58 Alors après, de toute façon il y aura une enquête, il y aura du contradictoire,
17:02 il y aura tout ce qu'on connaît dans un état de droit et puis la justice passera.
17:06 Mais en tout état de cause, moi je vais pas remettre en cause la parole de mon collègue.
17:10 – Gilles.
17:11 – Les images pour le moment, toutes les images qu'on a vues sont pas très parlantes.
17:14 Lui, Coquerel dit qu'il dément formellement.
17:17 Mais c'est vrai qu'on voit une bousculade et on voit le dos de son poing quand même qui se lève.
17:21 C'est vrai, on voit ça sur les images.
17:22 – Qui ?
17:23 – Eric Coquerel, on voit ça sur les images.
17:25 Le policier dit qu'il a été frappé par le dos du poing.
17:27 Et on voit sur les images, vous les avez vues aussi, le dos du poing qui se lève vers un policier.
17:31 Mais on voit pas le coup.
17:32 Donc effectivement il y a une plainte, donc c'est maintenant la justice qui tranchera.
17:36 – Donc aujourd'hui, bon, il y a les images.
17:38 Donc avec les images, on va savoir ce qui se passe, je veux dire, on va être vite fixés.
17:42 – Oui, mais pour le moment on n'a pas l'image du coup si vous voulez.
17:44 Mais c'est vrai que vous avez raison, d'autres images parleront évidemment.
17:48 – Cyril, il n'y a pas les images mais il y a les paroles.
17:49 La France Insoumise, ils n'arrêtent pas de dire "la police tue", "le peuple déteste la police".
17:53 Enfin je veux dire, c'est insupportable, franchement.
17:55 – Pour vous ils sont…
17:56 – Ah mais pour moi, vraiment c'est des gros responsables de cette violence.
18:01 – Alors, je vais vous dire, j'ai des infos tout droits de quelqu'un de très important.
18:06 – Ah !
18:07 – Que je ne peux pas citer.
18:09 – Du manuel ?
18:11 – Non, non, pour avoir une connaissance des éléments de plainte,
18:13 le policier qui dépose contre Coquerel est formel.
18:16 Coquerel était en garde et a frappé Dupont.
18:19 Voilà, donc apparemment c'est les infanciers qui sont à prendre au conditionnel bien sûr.
18:23 C'est quelqu'un qui a accès directement au dossier,
18:26 quelqu'un qui connaît bien le dossier.
18:30 Voilà, donc je vous le dis, après on verra bien sûr ça.
18:33 Mais ce que dit Géraldine, toi Géraldine c'est fou,
18:36 toi tu es d'accord avec Elisabeth Borne ?
18:38 – Bah oui mais rappelez-vous ici de Jean-Luc Mélenchon face à ce policier extraordinaire de la BAC
18:42 qui était odieux, qui l'a menacé, qui lui a dit
18:44 "si moi je suis président ça ne se passera pas comme ça" et tout ça.
18:47 Voilà, il y a une sorte de détestation de la police,
18:49 complètement démago, qui est insupportable et qui est très très dangereuse.
18:52 Et moi je pense qu'effectivement, du coup, ils instrumentalisent la jeunesse,
18:55 qu'ils veulent casser, qu'ils veulent brûler tout ça et c'est catastrophique.
18:58 – Ce qui est très calculé aussi parfois, parce qu'il faut bien le comprendre,
19:01 ce n'est pas que des bisbilles entre personnes qui seraient énervées,
19:05 c'est qu'il y a une partie, je dis bien une partie de la France insoumise,
19:08 ce n'est pas toute la nups, évidemment, ce n'est pas toute la France insoumise non plus,
19:11 mais qui veut l'insurrection. – Mais bien sûr, la révolution.
19:14 – Il est dans un discours, il souhaite la révolution, peut-être que vu son âge d'ailleurs,
19:18 il pense que c'est un peu maintenant ou jamais, et donc il souhaite l'insurrection,
19:21 il pense que là il y a un moment pour le jouer.
19:24 Donc quand vous dites "la police tue", ce n'est pas juste parce que vous essayez
19:27 de séduire des gens qui auraient eu affaire à parfois des dérapages policiers,
19:31 parce que ça existe, ça peut arriver heureusement de manière très limitée.
19:34 C'est parce que vous entretenez l'idée que la police en tant qu'institution républicaine
19:38 n'est pas légitime, parce que le jour où les Français sont dans la rue,
19:41 parce que justement le jour où l'insurrection arriverait, on n'y est pas,
19:44 je pense qu'on n'y sera pas d'ailleurs, mais bref, le jour où elle arriverait,
19:47 vous aurez déconsidéré ceux qui sont de facto les remparts de la République
19:51 et les remparts du régime, et c'est ça qui se joue, c'est pour ça que c'est très choquant,
19:55 la police tue, et il y avait aussi, moi je m'en souviens, j'avais trouvé ça immonde,
19:58 les "suicidez-vous", vous vous souvenez des manifestations pendant les Gilets jaunes,
20:01 notamment il y avait une rue près de la gare Saint-Lazare,
20:03 il y avait des responsables de la France insoumise qui étaient présents,
20:05 qui peut-être ne le criaient pas eux, mais ils étaient présents,
20:08 et quoi qu'il en soit, ils n'ont pas trouvé le besoin de se distinguer
20:10 de tous ceux qui étaient face aux policiers, et qui leur criaient "suicidez-vous"
20:13 quand on sait le nombre de suicides qu'il y a dans la police, pardon,
20:15 mais ça n'est pas une attitude...
20:16 – Grégory Giron, vous vous en voulez à la France insoumise ou pas ?
20:19 – Non, parce que je pense que quand on a une parole publique,
20:21 et c'est d'ailleurs le cas de moi ce soir, je pense qu'il faut justement
20:24 essayer de ne pas attiser les haines, alors c'est ce qu'ils font eux très bien,
20:27 je pense que ce n'est pas toujours républicain, c'est une certitude.
20:30 – Je vois de nombreux policiers que je croise dans la rue qui me parlent
20:33 et qui me disent que c'est compliqué pour eux, parce que justement aussi,
20:38 certains discours font que les gens sont chauffés à avoir la haine des policiers.
20:46 – Je crois beaucoup quand même, je partage quand même cet avis-là,
20:49 c'est-à-dire qu'à un moment donné, justement, ils ont quand même
20:51 la responsabilité de transmettre des messages, des messages qui sont quand même forts,
20:55 parce que quand on est président de groupe, candidat à la présidentielle,
20:58 x fois et troisième dans les résultats, ce n'est pas anodin,
21:01 et quand on s'exprime, c'est quand même plutôt entendu.
21:03 Et quand on a ce genre en effet de propos qui sont extrêmement claniques
21:06 et qui mettent juste les gens dos à dos, je trouve qu'il y a quand même une part de responsabilité.
21:09 – C'est même pas égal, parce qu'en réalité, pardon, la vraie question qui se pose,
21:11 c'est oui, il n'y a pas assez d'heures de thé, on le sait, il n'y a pas assez d'heures d'entraînement.
21:15 Grégory de Joron disait tout à l'heure des compagnies qui ont travaillé
21:17 pendant 24 heures d'affilée, vous imaginez bien que tout le monde est humain,
21:20 policier comme n'importe qui d'autre, Éric Dupond-Moretti est bien capable, lui,
21:23 de s'énerver, de faire un bras d'honneur à l'Assemblée nationale,
21:25 donc demander de l'exemplarité aux autres quand ils sont épuisés, c'est un peu…
21:29 Mais donc le vrai sujet, quand ils disent la polistiche,
21:31 c'est qu'ils ne permettent même pas de faire ces enquêtes-là.
21:33 – Quand Louis Boyard était là, j'étais épuisé.
21:35 – Non mais… c'est un autre sujet.
21:37 – Il est renté.
21:38 – Je vais faire court, mais il y a un truc qui est très important,
21:40 c'est qu'effectivement, on s'étonne de quoi,
21:41 Jean-Luc Mélenchon est un révolutionnaire, il veut faire tomber la sacrée République,
21:44 il veut une révolution, la révolution ça se fait dans le sang,
21:46 en ce moment il pousse les gens dans la rue, et c'est dangereux parce qu'à un moment…
21:49 – Il y a surtout peur pour les gens aussi.
21:51 – Il faudra rendre des comptes, parce que je dis, à un moment,
21:53 il faudra rendre des comptes, quand tu pousses les gens dans la rue,
21:55 il y aura des gens qui sont blessés, peut-être des morts,
21:57 c'est très dangereux ce qu'il faut faire, il y aura du sang sur les mains.
21:59 – Raymond, Raymond.
22:00 – Tu sais, tu viens de dire un truc, j'ai peur pour les gens,
22:02 parce que moi je pense qu'il y a une manif qui va se préparer le 23 mars,
22:05 et contrairement à vous, je suis d'accord sur l'huile sur le feu,
22:10 sur la France insoumise, mais ce serait une erreur de penser
22:12 que c'est que la France insoumise, ça fera le bol de tous les Français.
22:14 – Bien sûr.
22:15 – Moi j'ai des gens qui ont voté pour Macron, qui vont aller manifester le 23.
22:18 – Non mais il ne faut pas ça, il ne faut pas ça.
22:20 – Non mais on ne met pas ça en cause, la réforme des retraites,
22:22 il y a 90% des Français…
22:24 – Bien sûr, mais c'est la boue de l'eau.
22:26 – Attends, je finis juste, je finis juste, ça ce n'est pas les gilets jaunes,
22:30 ce n'est pas des personnes de 60 ans qui lèvent les mains,
22:32 et qui se font tirer dessus bêtement, vous avez dit,
22:34 c'est des manifestations qui s'organisent comme ça à l'arrache,
22:36 pour ne pas être dans la nasse, vous allez voir que c'est…
22:38 moi j'ai très peur, je suis comme toi Cyril, moi j'ai très peur
22:40 qu'il arrive un drame, avec une vie qui va être perdue,
22:43 d'un côté ou d'un autre, je ne sais pas,
22:45 mais je pense que, j'espère que le gouvernement a bien réfléchi
22:48 pour maintenir ça, et pour ne pas dire, je suspend selon le timing,
22:51 parce que le timing il est catastrophique, je pense que,
22:54 j'espère qu'ils ont réfléchi à tout ça, ce n'est pas les gilets jaunes,
22:56 c'est le plus grave.
22:57 – Jean-Sébastien, vous avez démarré cette séquence en disant,
23:01 c'est la démocratie, c'est la loi, c'est comme ça,
23:04 maintenant ça y est la motion de pression n'est pas passée.
23:06 – Non, je disais sur les 9 voix, le fait que ce soit à 9, à 1 ou à 49.
23:09 – C'est la loi, c'est la règle du jeu, donc aujourd'hui, il faut…
23:12 – On fait quoi en forme de saga, il n'y a plus rien ?
23:14 – Il n'y a plus moyen de revenir en arrière,
23:15 le gouvernement ne reviendra pas en arrière.
23:17 – Ça a été fait.
23:18 – Ce que M. Macron dit demain, je ne crois pas qu'il souhaite
23:20 revenir en arrière, effectivement, mais je dis, moi je crois qu'il faut
23:22 respecter la démocratie représentative, il n'y a pas d'autre moyen
23:25 que de respecter la loi de la majorité, même si elle paraît injuste.
23:28 En revanche, comme je vous le disais tout à l'heure,
23:31 là on est dans autre chose, 93%, c'est le contrat social même.
23:34 – Bien sûr, c'est ça.
23:35 – Et le vrai sujet, c'est que je pense qu'on est en train de basculer
23:37 d'une crise qui était circonscrite à la contestation de cette réforme-là
23:41 sur les retraites, à une crise systémique en quelque sorte,
23:44 comme les Gilets jaunes, au début c'était les carburants,
23:46 et puis après c'était la totalité de notre modèle économique et social,
23:49 et même des médicaments.
23:51 – Merci, merci à tous, merci à tous.
23:53 - Merci.
23:54 [Musique]

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