Tennis : Alcaraz pour un rare «doublé au soleil» à Miami, l'Espagnol peut-il signer un retour gagnant ?

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Transcript
00:00 le phénomène Alcaraz Benoît Mellin. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce retour ?
00:03 On a parlé d'un Mike Tyson sur les cours, vous confirmez ?
00:06 - Non, je suis pas sur Mike Tyson, moi je serais plus sur Mohamed Ali.
00:13 - Ah carrément ?
00:14 - Ouais, je serais plus sur le papillon qui pique, puisqu'on l'avait appelé comme ça dans un documentaire
00:18 extraordinaire sur Mohamed Ali et j'avoue que ce garçon me stupéfie, m'éberlue,
00:24 me laisse sans voix.
00:27 - Vainqueur du Masters 1000 d'India Ouelles sans perdre un seul set, c'est une performance très rare je crois, non ?
00:32 - Oui,
00:34 j'avoue, je ne sais pas qui...
00:36 - Roger Federer avait réussi cet exploit.
00:38 - Bravo Céline, voilà le professionnalisme de Céline.
00:41 Oui, non mais c'est pas la question de gagner
00:43 sans perdre de set ou pas, c'est ça, c'est la façon dont il le fait, c'est cette espèce de...
00:49 - Un temps depuis le mois de Bercy, c'est ça ?
00:52 - Oui, oui, il avait, même après l'US Open, quand il avait gagné son grand chlème à l'US Open,
00:59 on sentait déjà qu'il était un petit peu fragilisé physiquement, on sait que voilà, physiquement il est en train de se construire, il est en train de
01:05 s'endurcir physiquement grâce à son entraîneur Juan Carlos Ferreiro, qui a été un très très grand joueur numéro un mondial, qui a gagné Roland-Garros,
01:12 voilà, qui s'occupe de lui depuis pas mal d'années maintenant, ils sont en train de le former pour durer, voilà, il va falloir qu'il dure,
01:20 parce que s'il y a une faille,
01:22 une petite faillonnette, une petite fissurette qui traîne du côté d'Alcaraz, c'est le physique, on va voir ça.
01:29 - 19 ans, Cédric Pioline, il redevient numéro un mondial, assez épatant quand même.
01:35 - Oui, assez épatant, parce que, comme vous l'avez dit, il était blessé, il a en fait manqué l'Hôtel d'Australie, il a repris sa saison sur terre battue
01:45 à Buenos Aires, au terroir de Mappard, où il a gagné le tournoi, pour son tournoi de reprise, il a enchaîné avec Rio, il est en finale,
01:52 il a un petit pépin physique, il se retire d'Acapulco, et puis là, premier Master of Mil de l'année à Indian Wells,
01:58 et il domine les débats comme il a pu le faire, certes, sans Djokovic, sans Nadal, mais quand même en
02:06 corrigeant, d'une certaine manière, Mettevedev en finale, 6-3, 6-2, en le dominant outrageusement.
02:12 Moi, ce que je pourrais rajouter, c'est que je trouve que ce joueur
02:17 est donc, est propre d'une maturité exceptionnelle pour son jeune âge, à 19 ans, on a l'impression qu'il a
02:23 lu l'histoire
02:26 avant, il la connaît déjà, en fait, il n'est pas dans la surprise, il n'est pas dans la découverte, et ça c'est vraiment
02:32 impressionnant, et puis une marge de progression, comme vous l'avez dit,
02:36 encore importante, parce que on sent qu'il est toujours en construction, on a presque l'impression qu'il n'a pas fini sa croissance, ce jeune homme.
02:45 - On dit de lui qu'il a, au niveau de son tennis, pour les auditeurs qui
02:48 découvrent ou qui ne connaissent pas bien ce garçon, Carlos Alcaraz,
02:52 il a un peu de Federer, un peu de Nadal, un peu de Djoko, c'est quoi, si on devait le définir ?
02:57 - Ecoutez, je crois qu'il a vraiment un style propre à lui, et puis il a,
03:03 d'une certaine manière, il est en train aussi d'amener le tennis dans une autre dimension, on le sent à travers les commentaires de
03:11 ses adversaires qui sont battus, et de certains coachs d'ailleurs, qui disent qu'il va falloir
03:18 se sublimer,
03:20 se pousser beaucoup plus, trouver des solutions, parce qu'il fait finalement des choses
03:25 que les autres ne font pas vraiment, et qu'il va falloir trouver encore une fois des solutions pour pouvoir contrer
03:34 ce phénomène. En fait, il est en avance, je dirais, par rapport à
03:38 tous les autres joueurs, en tout cas de sa génération, et même les joueurs qui sont un petit peu plus âgés,
03:43 du type Zverev, Medvedev et autres, sans parler évidemment de Djokovic, mais on se délecte, je dirais,
03:51 de retrouver des
03:54 confrontations entre Djokovic et Alcaraz.
03:56 - Cédric Piollin, quand vous dites "il fait des choses que les autres ne font pas vraiment", de quoi vous parlez ?
04:02 - Il a une capacité déjà
04:06 qui est rare à pouvoir... En fait, c'est un "shot maker", comme ils disent aux Etats-Unis, il fait des coups gagnants
04:12 de toutes les positions, de tous les endroits,
04:15 du coup, un coup droit, un coup revers, et puis en fait, c'est pas juste une
04:22 frappe brutale, c'est quelqu'un, on le voit bien, qui a un cerveau, qui joue tactiquement,
04:26 qui même fait preuve de finesse dans son jeu, qui fait des amortis, qui change les rythmes,
04:31 qui fait des lobes,
04:34 il sait volayer, il sait s'adapter à plein de situations, et c'est ça qui le rend extrêmement dangereux pour les autres, parce que
04:43 finalement, il n'est pas dans une filière unique, il est capable de changer son style de jeu, et donc on est dans
04:50 l'adaptation permanente.
04:52 - Benoît Mélin, c'est le Zenith 3.0, quoi ? - Oui,
04:56 je sais pas si vous l'avez vu jouer, mais... - En parlant de Carlos Alcaraz, si vous nous rejoignez sur Europe 1.
05:02 - Carlitos, parce qu'il veut qu'on l'appelle Carlitos Alcaraz. - Ah bon, il veut qu'on l'appelle comme ça ?
05:07 - Oui, c'est ça, voilà, il veut qu'on l'appelle Carlitos, c'est sa petite coquetterie à lui, mais
05:11 j'avoue, je suis le tennis depuis,
05:14 je pense, Ramsès 2, et...
05:17 - Tout en camon, appareillis ? - Ouais, peut-être tout en camon. - On me souffle dans l'oreiller.
05:20 - Mais j'avoue que
05:23 j'ai rarement été impressionné par un joueur comme ça, j'ai été impressionné par Borg, j'ai été impressionné par Agassi, par
05:31 Sempra, tout ce que vous voulez, Federer m'a
05:34 m'a hébété par rapport à sa capacité de jouer au tennis, mais Carlos Alcaraz, vraiment, c'est quelque chose
05:41 qui me semble
05:43 étrange. On a l'impression, enfin, peut-être que Cédric ne le dit pas, mais moi je trouve qu'il y a un mélange, comme si on avait
05:51 on avait fait le moule des trois, là, les trois dingues,
05:55 et puis on avait tout mis dans son moule à lui, c'est-à-dire je trouve qu'il a la fluidité
06:00 d'un Federer, voilà, on le regarde jouer tout à l'air facile, simple,
06:05 il a l'explosivité d'un Nadal, qui est complètement dingue, parce que c'est une centrale nucléaire à lui tout seul, et puis il a cette capacité
06:12 d'élasticité physique d'un Djokovic, en défense, qui est complètement aberrant, donc on a l'impression qu'il a tout de réuni,
06:20 plus comme l'a dit Cédric, un mental hors normes par rapport à son âge,
06:24 et en fait quand il joue au tennis, vraiment il phagocyte l'attention, on ne regarde que lui, les autres sont des fers valoirs.
06:30 - Alors Alcaraz et Novak Djokovic, c'est le duel qu'on attend tous, ils sont vraiment au-dessus de la mêlée, mais
06:36 les interdictions d'entrer sur le territoire américain pour le serbe
06:39 fait que finalement ce duel est compliqué, ils ne se sont toujours pas croisés, ça peut arriver, peut-être ça pourrait arriver à Roland-Garros,
06:46 on le rappelle, Europe 1, radio officielle du tournoi. - Ah si, ils sont croisés déjà. - Oui, mais là, cette année,
06:51 depuis, voilà, avec le Carlos Alcaraz, nouvelle formule j'ai envie de vous dire.
06:56 Cédric, on l'attend avec impatience ce face à face ?
06:59 - Bien sûr, on l'attend, en revanche,
07:02 c'est possible que ça arrive avant Roland-Garros, puisqu'il va y avoir un certain nombre de gros tournois, notamment des Master 1000
07:09 sur terre battue, à commencer par Monte-Carlo, Rome, Madrid, donc ça va être
07:14 traditionnellement, c'est assez chargé, ça va être intéressant de savoir quel programme
07:21 il va faire,
07:23 parce que clairement, il est, tout comme déjà l'année dernière, il était dans les favoris, il le sera encore plus
07:29 cette année, et donc arriver avec de la fraîcheur, parce que mine de rien, il a un jeu hyper explosif
07:36 et il faudra qu'il gère ce potentiel pour arriver à tenir sur 15 jours sur la terre battue par les Yémenis.

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