Le Q&A de Michel Cymes

  • l’année dernière
Est-ce qu'on prescrit trop d'antidépresseurs aux jeunes ? Faut-il forcer les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux ? Michel Cymes a répondu à vos questions.

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Transcript
00:00 Bonjour, c'est Michel Cymes, je vais répondre sur bruit
00:02 à toutes les questions que vous m'avez posées
00:05 concernant bien évidemment la santé,
00:07 parce que je ne sais faire que ça.
00:08 Il y a un vrai problème de prescription des psychotropes
00:12 aujourd'hui chez les jeunes,
00:13 il y a un rapport qui est sorti récemment,
00:14 vous l'avez été vu,
00:15 tout simplement parce que quand un jeune ne va pas bien,
00:17 il y en a beaucoup qui vont mal aujourd'hui,
00:19 on le sait,
00:21 on a tendance à lui prescrire très facilement des médicaments
00:23 alors que le meilleur traitement,
00:24 ce serait une psychothérapie,
00:25 autrement dit une prise en charge par un professionnel
00:27 de la santé mentale.
00:28 Mais pour ça, il faudrait en trouver
00:31 et il y a une énorme pénurie,
00:33 non seulement de médecins, de psychologues,
00:36 de psychothérapeutes,
00:37 mais aussi de structures pour les accueillir.
00:39 La santé mentale est bien sûr prise en compte
00:40 dans les cabinets médicaux,
00:41 enfin c'est le boulot d'un médecin
00:42 de voir quand son patient ne va pas bien,
00:45 mais encore faut-il qu'ensuite,
00:47 qu'il puisse envoyer les gens dans les structures
00:49 qui sont adaptées à son cas
00:51 et encore une fois,
00:52 le meilleur moyen de traiter quelqu'un qui va mal,
00:55 c'est de commencer par parler, par l'écouter,
00:57 c'est de la psychothérapie
00:58 et non pas de lui donner un psychotrope
01:00 qui va l'assommer,
01:01 c'est comme si vous donniez un antalgique
01:03 pour lutter contre la douleur
01:04 à quelqu'un qui a très mal
01:05 sans chercher à savoir
01:06 pourquoi il a mal et d'où vient la douleur,
01:09 quand vous arrêtez le médicament, ça recommence.
01:10 Eh bien parce que vous êtes dans ce qu'on appelle
01:13 un désert médical,
01:14 c'est ce dont nous allons parler
01:17 mardi soir sur France 2,
01:20 la France est devenue un pays en voie de développement
01:22 en ce qui concerne l'accès aux médecins,
01:24 c'est quelque chose de complètement fou,
01:26 on est un des pays les plus riches au monde
01:28 et malgré tout,
01:29 on ne peut pas avoir des rendez-vous avec un médecin.
01:31 Alors les médecins généralistes c'est compliqué,
01:33 mais les médecins spécialistes c'est encore pire
01:35 et il va vraiment falloir qu'on se sorte
01:38 de ce marasme sanitaire et très vite.
01:42 Alors pour lutter contre les déserts médicaux,
01:44 déjà il faut comprendre pourquoi on en est arrivé là.
01:47 L'une des grandes causes,
01:48 c'est ce fameux numerus clausus,
01:50 c'est à dire en fait que dans les années 70,
01:52 il n'y a personne au ministère de la Santé
01:53 qui s'est dit, tiens si on limite
01:54 le nombre de médecins qui vont pouvoir être formés,
01:57 forcément que dans 20 ou 30 ans,
01:59 ça va se retourner contre nous.
02:01 Il faut qu'aussi on mette en place
02:04 plus de maisons de santé,
02:05 il faut qu'on autorise les infirmières
02:08 à des infirmières de pratiques avancées,
02:11 c'est à dire à se former pendant deux ou trois ans
02:13 pour avoir de meilleures compétences
02:14 et il faut que les médecins acceptent
02:15 de lâcher un petit peu.
02:16 Il y a déjà des médecins qui viennent de l'étranger,
02:18 alors le problème c'est qu'il faut que leur diplôme
02:21 de médecin soit reconnu par la France.
02:23 Alors les médecins qui ont fait leurs études en Europe,
02:27 ça va à peu près, c'est plutôt facile.
02:29 Les médecins qui viennent par exemple d'Algérie
02:31 ou d'autres pays qui ne sont pas reconnus
02:34 par la France vont exercer en France et c'est le cas.
02:37 Ils sont payés en général moitié moins
02:39 que les médecins français
02:41 pour des compétences souvent équivalentes.
02:44 Alors oui, il y a des gens qui font croire
02:46 que le vaccin n'était pas efficace,
02:48 que le vaccin entraînait des effets secondaires,
02:50 que ça n'a servi à rien,
02:51 que l'on était à la solde des laboratoires.
02:53 Il n'y a aucune révélation.
02:55 La vaccination Covid, comme les autres vaccinations,
02:58 est une vaccination qui est indispensable,
03:01 qui a sauvé des vies, qui a évité des complications
03:05 et il n'y aura aucune révélation
03:08 qui pourra remettre en cause ce dogme.
03:11 La coercition obligée des médecins aujourd'hui
03:14 ou des internes qui se sont lancés
03:16 dans les études médicales aujourd'hui
03:18 à s'installer dans certaines régions et pas ailleurs,
03:21 ça ne fonctionnera pas.
03:22 En revanche, on peut réfléchir à un changement
03:24 des règles du jeu pour ceux qui vont rentrer
03:26 dans la filière médicale.
03:27 Moi, si je suis interne aujourd'hui,
03:28 que j'ai fait six années d'études
03:29 en sachant que je vais pouvoir m'installer où je veux,
03:31 je n'ai aucune raison d'accepter
03:33 qu'on m'oblige à aller quelque part.
03:35 Maintenant, si je suis un jeune
03:37 qui vient de passer son bac
03:38 et qui veut rentrer dans la filière médicale,
03:40 si on me dit "voilà, les règles du jeu sont celles-là",
03:43 vous serez obligé d'aller donner un an, deux ans, trois ans
03:46 de votre temps dans un désert médical.
03:48 Eh bien, je sais qu'à la fin de mes études,
03:49 j'aurai besoin de faire ça
03:52 et à moi de choisir si je vais ou si je ne vais pas.
03:54 Il y a eu des dénonciations de violences
03:56 faites par des gynécos qui ont juste oublié
03:59 qu'ils avaient face à eux des êtres humains,
04:03 des femmes à qui il fallait parler
04:04 et non pas mettre le doigtier
04:07 et directement faire l'examen gynécologique
04:09 sans même leur demander l'autorisation
04:12 ou en tout cas sans les prévenir.
04:15 Ce type de médecine ne doit plus exister aujourd'hui.
04:19 [Générique]
04:21 Merci à tous !

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