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00:00 - Oui, c'est un point important parce que, en fait, sans infiltration, sans caméra cachée comme ça, parfois, on a bien du mal à prouver ce qu'on veut montrer.
00:08 - Oui, alors l'infiltration, c'est un procédé qui est reconnu légitime par les tribunaux dans certaines circonstances.
00:15 On débarque pas à Cache ou ailleurs avec une caméra cachée sans avoir pré-enquêté.
00:20 - On réfléchit beaucoup d'ailleurs, avant d'utiliser le procédé de la caméra cachée.
00:24 - Oui, nous aussi, on réfléchit, c'est vrai. Tout le monde réfléchit autour de cette table, donc ça, c'est important.
00:30 Mais enfin, ce qui est sûr, c'est que c'est un procédé légitime. Et par exemple, si on revient sur cette affaire, enfin sur ce procédé d'infiltration,
00:38 on n'est pas sur des éléments de vie privée, on est sur le lieu de travail. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on a eu gain de cause,
00:43 c'est qu'il n'y avait aucun élément de la vie privée. Et c'est un argument très souvent qui revient, les représailles ou les risques sur les personnes
00:51 qui sont reconnaissables. Il faut quand même rappeler que les personnes sont sur leur lieu de travail, dans un cadre d'activité professionnelle.
01:00 A priori, ça ne devrait pas justifier des représailles ou alors il y a un problème dans l'exercice de l'activité.
01:06 En plus de cela, sur ce cas précis, c'était des personnes qui étaient au téléphone. Donc il n'y avait pas une représentation avec une clientèle en face
01:15 qui aurait pu occasionner, je ne sais pas, quel type d'acte, menace ou autre. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la caméra cachée,
01:24 évidemment, il faut l'utiliser dans un cadre très précis. Parfois, on sait très bien que les informations en caméra ouverte, justement,
01:35 parce que tout cela est bien entouré par la communication, on ne pourra pas obtenir les mêmes informations. Donc si on est dans ce cadre légitime,
01:41 il faut l'utiliser. Il ne faut pas en abuser. Il faut y réfléchir. Il faut se poser les questions. Qu'est-ce qu'on veut obtenir comme informations ?
01:49 Et les enquêtes sont faites. J'entendais tout à l'heure, on nous reproche souvent, mais vos enquêtes sont à charge. Les enquêtes sont à charge,
01:57 en fait, effectivement, dans le processus de fabrication qui sera expliqué dans cette émission. C'est un long processus, un an d'enquête.
02:04 Et au cours de cette enquête, on réunit un certain nombre d'informations. Et une fois que ces informations se sont recoupées, vérifiées,
02:11 démontrées par des documents, on va interroger dans le cadre d'un contradictoire les personnes qui sont mises en cause.
02:16 Donc c'est tout à fait légitime. Et c'est pas à charge. Mais en général, effectivement, quand au bout de cette chaîne, l'entreprise est interrogée,
02:24 c'est qu'il s'est passé des choses et que les journalistes ont trouvé des informations sur lesquelles on demande de l'aider.
02:29 – C'était important de dire ça, parce que je le redis, globalement, quand on commence une enquête de cas, souvent on a une dizaine de pistes.
02:35 On va objectivement laisser tomber 6, 7, on n'en retiendra que 2 ou 3. Et pourtant, on était parti sur 10 enquêtes au début.
02:41 Mais c'est le boulot des journalistes d'investigation. Ça arrive très régulièrement.