L'invité du jour - Jean-Jacques Debout

  • l’année dernière
C’est l’histoire d’un jeune coursier en maison de disque qui est devenu à son tour compositeur-interprète avec à son actif pas moins de 1032 chansons… On parle bien de Jean-Jacques Debout ! Dans une autobiographique sincère et touchante intitulée « La couleur des fantômes », cet artiste raconte son incroyable parcours. Ses chansons, ses incroyables amitiés, sa jeunesse, il se confie sur son succès fulgurant à travers des anecdotes inédites. Retour sur une carrière hors-norme et des tubes incontournables avec notre invité.
Transcript
00:00 C'est l'histoire d'un jeune coursier en maison de disque qui est devenu auteur, compositeur,
00:05 interprète avec à son actif quand même 1032 chansons.
00:09 Jean-Jacques Debout, bonjour.
00:10 Bonjour mes amis.
00:11 Soyez le bienvenu.
00:12 Vous vous racontez dans une très touchante et sincère autobiographie, ça s'appelle
00:17 La couleur des fantômes chez Talent Édition.
00:19 Alors on a plein de questions à vous poser Jean-Jacques bien sûr, mais on ne pouvait
00:23 pas ne pas commencer sans Pour moi la vie va commencer.
00:26 Un de vos gros tubes que vous avez chanté vous-même est aussi destiné à Johnny Hallyday.
00:31 J'avais écrit pour lui.
00:33 Exactement.
00:34 Pour son film, son premier grand film.
00:36 D'où viens-tu Johnny ?
00:37 D'où viens-tu Johnny ? C'était Réventura qui avait laissé ses collégiens de côté,
00:42 qui était devenu producteur de cinéma et qui était venu à Caselno d'Ari nous inviter
00:48 à dîner et à la fin du dîner, il a dit mais Johnny tu vas tourner dans 10 jours,
00:54 tu n'as même pas de chanson, il faut une chanson connue pour un film.
00:57 Alors Johnny dit ah bon, qu'est-ce qu'on va faire ? Et Réventura dit je repars à
01:03 Paris demain matin par le train de Toulouse, il me faut la chanson pour la faire orchestrer
01:08 car dans 10 jours tu tournes dans les étangs de Vacares avec tous les taureaux qui vont
01:13 courir au milieu de ton cheval blanc.
01:15 Et comment on va faire ? Et Johnny dit ben on n'a qu'à demander à Jean-Jacques.
01:21 Et puis vous étiez là et ça donne ce succès, on vous écoute Jean-Jacques.
01:26 Pour moi la vie va commencer Et mon passé sort de l'oubli
01:37 Foulant le sol de ma mairie Je me chante avec mes amis
01:43 Pour moi la vie va commencer
01:49 Jean-Jacques, Johnny, on en parlait, vous l'avez découvert en 1959, il est encore
01:53 question d'un dîner parce que je crois que vous dînez avec Jacques Brel, c'est ça ?
01:56 Oui.
01:57 Et qu'est-ce qui se passe ? Vous êtes dans une brasserie et là…
01:59 C'est-à-dire Patachou, la maman de Billon.
02:03 Pierre Billon.
02:04 Pierre Billon, qui était une très grande vedette.
02:07 Qui a découvert Brassens en trône sur l'abut de Montmartre.
02:11 Bien sûr, non seulement Brassens mais elle-même était une chanteuse hors pair.
02:16 Elle chantait la bagageule.
02:18 Une dizaine, hop, il y a eu la bagageule.
02:20 Et puis elle a créé les premières chansons de Georges Brassens.
02:23 Quand Margot dégrafait son corps.
02:26 Pour donner la goutte à son chat.
02:30 Pardon Jean-Jacques.
02:31 Non, non, pas pardon.
02:32 Moi j'adore cette chanson et j'adorais Patachou.
02:35 Et alors Patachou avait été l'ancienne secrétaire de l'éditeur Raoul Breton pour
02:40 lequel je travaillais.
02:42 Et un jour, je pense que Raoul Breton lui a dit, j'ai mon petit coursier, il est là,
02:47 il joue un peu de piano, il a monté un petit tour de chant.
02:50 Il aimerait chanter quelque chose.
02:52 Elle dit, je vais aller le voir.
02:54 Elle est venue me voir.
02:55 Elle m'a dit, je viens de voir Raoul Breton.
02:59 Et il me dit que vous avez un tour de chant.
03:02 Bon non, j'essaye de chanter quelques chansons mais vous savez, j'ai le trac.
03:08 Et puis elle me dit, écoutez, moi j'ai un cabaret dont j'avais entendu parler.
03:13 - Le Stuttgart ?
03:14 - Bah oui, le cabaret Patachou.
03:16 Venez demain à 4h auditionner, je vous prêterai mon accordéoniste qui était Jos Baselli,
03:22 qui était un homme formidable, qui était son chef d'orchestre.
03:26 Et puis je suis venu à 4h avec ma première chanson, "Les boutons dorés", en casquette,
03:33 à galons dorés, l'histoire des orphelins.
03:35 - Oui, "Les boutons dorés".
03:36 - Voilà.
03:37 Charles Aznavour, lui, m'avait écrit une chanson pour m'aider à me faire connaître
03:42 qui s'appelait "Gosses de Paris".
03:43 - Jean-Jacques, vous êtes passionnant.
03:44 On a plein d'anecdotes.
03:45 Alors si on peut simplement… Non, allez, l'essentiel.
03:46 Donc en gros, Johnny, vous découvrez… Johnny, pardon, je suis désolé parce que…
03:50 - Mais oui, mais alors…
03:51 - Johnny, vous le découvrez, il chante plus fort que Joubox.
03:53 - Et bien parce que Patachou m'ayant pris, elle, elle allait partir faire la tournée
03:57 d'adieu avec Maurice Chevalier autour du monde.
04:00 Chevalier était tombé très amoureux d'elle et il la voulait pour chanter un duo, pour
04:04 faire sa tournée.
04:05 Du coup, ne sachant plus qu'il mettait en vedette à sa place, elle a demandé à Jacques
04:11 Brel de la remplacer dans son cabaret.
04:13 Mais moi, j'étais déjà dans le programme depuis un mois.
04:17 Et alors j'étais copain avec Jacques Brel, que j'adorais et que je vénérais.
04:21 Et je dis… Et avec Brel, on descendait à pied tous les escaliers de Montmartre et
04:26 on allait dans une brasserie.
04:28 - Ah voilà, on y arrive.
04:29 - Dîner.
04:30 - Ah là là.
04:31 - On allait manger un cheeseburger, je me souviens.
04:32 - Avec un peu de moutarde ou pas ? Non, je vous taquine.
04:35 - Des fois, des fois.
04:36 - Non, vous arrivez et il y a donc un gamin, il est tout jeune, il n'est pas connu, Johnny.
04:40 - Oui.
04:41 - Et tout d'un coup, on entend « Rock on the clock », on ne savait même pas ce que
04:45 c'était.
04:46 Et puis on voit un gamin qui avait l'air un peu de…
04:49 - Un ange.
04:50 Vous dites ça, un ange blond.
04:51 - Ah oui, oui, oui.
04:52 - Et c'est Johnny.
04:53 - C'était un ange.
04:54 - Et c'est Johnny, et il n'est pas connu, et vous allez le présenter.
04:58 - Et il chantait plus fort que le Jou de boxe, puisque c'est le patron qui lui mettait
05:02 un… Et il chantait « Rock on the clock ». Et Brel me dit « Il est quand même spécial
05:07 celui-là.
05:08 Si on l'appelait à notre table, on l'a appelé à notre table ». Et puis là, il
05:13 a parlé ensemble, ils ont découvert qu'ils étaient belges tous les deux.
05:16 Alors lui, Jacques, lui a dit « Moi, je suis venu à Paris pour faire connaître mes petites
05:21 chansons et puis toi, tu vas faire du rock ». Et puis il lui dit « Bois une bière
05:25 parce que les belges, ça boit de la bière », je me souviens.
05:27 - Et vous l'avez présenté, Jean-Jacques, au directeur artistique de la Maison de disques
05:30 Vogue.
05:31 - Jacques Volson.
05:32 - Donc quelque part, vous l'avez un peu quand même lui a mis une pierre et un triomphe.
05:34 - Je l'ai emmené.
05:35 - Exactement.
05:36 - Et puis il y a ça, mais il y a aussi d'autres anecdotes, notamment Sylvie Vartan.
05:39 Alors Sylvie Vartan, on va essayer de faire simple.
05:41 Vous tombez amoureux de Sylvie Vartan.
05:43 - Très.
05:44 - On peut vous comprendre.
05:45 Johnny apparemment ne disait plutôt pas du bien d'elle dans son dos.
05:50 Il n'était pas plus là.
05:51 - Non, il n'était pas spécialement…
05:52 - Vous invitez Johnny, Sylvie et Johnny vous pique Sylvie, dites donc.
05:56 - Oui, à Marseille.
05:57 - Alors ça, vous l'avez eu mauvaise.
05:58 - Lors de l'inauguration d'une pizzeria montée par les frères… Vous savez qui
06:03 avait l'épicerie fine à Paris ?
06:05 - Je ne sais pas.
06:06 - Les frères Boury.
06:07 - Ah, vous ne le connaissez pas ceux-là.
06:08 - Ediard.
06:09 - Ah oui, d'accord.
06:10 Et pourtant, Sylvie, on va écouter tous mes copains.
06:15 Vous avez écrit des jolies chansons pour Sylvie Vartan, pour la séduire.
06:19 - Oui.
06:20 - Et là, du coup, vous en avez voulu à Johnny qui vous vole Sylvie.
06:23 - Je suis parti, j'ai quitté la tournée, je lui ai laissé une lettre.
06:26 Je suis remonté.
06:27 - Vous avez tout envoyé balader.
06:31 - Oui.
06:32 Et puis j'ai laissé la tournée à Marseille.
06:33 Je les ai laissé se débrouiller à Marseille.
06:36 Je savais qu'elle prendrait ma place et j'avais mis dans la lettre à Johnny, engage-la
06:42 à ma place, c'est beaucoup plus pratique pour toi.
06:44 Jean-Jacques, je t'embrasse.
06:46 Et pendant deux ans, on ne s'est plus revus.
06:48 Et je vous raconterai quand on s'est revus après au New Jimmy's.
06:50 - C'est dans le livre.
06:51 - Par hasard, c'est dans le livre.
06:52 - Voilà.
06:53 - La chanson de la réconciliation quelques années plus tard, Jean-Jacques.
06:55 - Voilà.
06:56 - Bon, alors, on va marquer une petite pause.
06:57 Vous avez dit, elle est formidable, Jean-Jacques, mais il donne beaucoup de détails.
07:00 - Mais oui, ça donne envie d'être unique.
07:01 - Mais bien sûr.
07:02 Ce qu'on va faire, Jean-Jacques, on va marquer une petite pause.
07:04 On revient, on va quand même parler de Chantal Goya aussi quand même parce qu'elle est
07:06 une place importante dans ce livre.
07:08 - Elle est très importante.
07:09 - Mais bien sûr.
07:10 Allez, petite pause avec encore une chanson que vous avez composée qui est culte.
07:12 Ça, c'est signé Jean-Jacques Debout.
07:14 A tout de suite.
07:15 *musique*

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