• l’année dernière
Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Animateur de télévision emblématique, Vincent Lagaf’, 63 ans, vient de publier “Je m’appelais Franck”, aux éditions XO. Au fil des pages, il y retrace son histoire, une jeunesse cabossée marquée par son parcours d’enfant adopté à l’âge de trois ans. Son histoire est sinueuse, complexe, et ce, dès ses premiers mois sur Terre.Abandonné par son père avant même sa naissance, il connait de graves problèmes de santé dès sa plus tendre enfance. Consciente qu’elle ne pourrait pas lui offrir la vie dont elle rêve pour lui, sa mère, dans une dernière preuve d’amour, décide de l’abandonner.Tête brûlée, ce “rescapé” a pris des risques toute sa vie. Parfois inconscient, toujours insouciant, il aime flirter avec les limites et frôler la mort, suivant son principe de vie à la lettre : « rien à branler quoi qu’il arrive ».

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Je m'appelle Franck-Stéphane Laurent.
00:02 Je suis né le 30 octobre 1959 et ma maman m'a aimé.
00:06 Au bout de deux mois, j'étais terriblement malade.
00:08 J'avais un très gros problème que j'ai gardé toute ma vie
00:10 puisque il me manque la moitié d'un poumon.
00:12 Et comprenant bien qu'elle n'arriverait pas à subvenir à mes besoins
00:15 et qu'elle avait réellement envie qu'il y ait le meilleur de la vie pour moi,
00:19 elle a préféré me confier plutôt que de prendre le risque
00:21 de m'élever d'une manière qui ne lui convenait pas.
00:24 Pour moi, c'est une femme courageuse.
00:29 C'est un exemple.
00:30 Et puis après, je l'ai recroisé une fois il y a une quinzaine d'années.
00:33 Oui, mon père géniteur que j'appelle un trou du cul
00:35 et encore, je trouve que c'est un manque de respect pour l'anus.
00:38 Oui, je dis sale con, je ne le connais pas.
00:40 Je pars du principe que quand tu es marié et que tu as déjà deux enfants,
00:43 tu ne pars pas dans une galère comme celle qu'il a fait vivre à Lucienne.
00:47 Quand il a su qu'elle était enceinte,
00:49 il a essayé de la faire avorter avec autrefois ce qu'on appelait un faiseur d'ange.
00:53 Et comme de par Dieu, je me suis bien accroché
00:55 et moi les aiguilles à tricoter, je les ai repoussées.
00:57 Je crois qu'il a coupé tous les ponts le jour de ma naissance quand je suis arrivé.
01:00 Le fait d'avoir vécu tout ce que j'ai vécu dans ma plus tendre enfance,
01:04 ouais, ça m'a blindé.
01:06 Ça m'a permis d'avoir un autre regard sur certaines choses.
01:09 Ça m'a permis, comme dit Michel Audiard, de ne pas parler aux cons.
01:12 Ça les instruit.
01:13 Ma mère Lucienne m'a confié à l'assistance publique.
01:15 J'avais deux mois, deux mois et demi.
01:18 J'étais dans un état lamentable.
01:19 Je me souviens et ça, ça m'a suivi toute ma vie.
01:22 Et encore aujourd'hui, ça m'est difficile à vivre.
01:25 C'est le cri de l'enfant.
01:26 Le pleur de l'enfant désespéré, l'enfant triste, l'enfant qui a un chagrin fou.
01:31 Mais il m'est toujours difficile à supporter.
01:33 Mais ça me fait venir les larmes aux yeux.
01:36 C'est terrible et il faut que je m'en aille.
01:39 J'ai toujours manqué d'affection.
01:40 Je manque de souvenirs de mains qui passent dans la nuque.
01:45 Je manque d'une main qui me fait ça sur la tête.
01:48 Je manque de promenades en tenant la main de mon père ou de ma mère.
01:52 Quand je tenais la main de ma mère, c'était pour qu'elle ne me perde pas.
01:55 C'était ma mère adoptive, oui.
01:56 Elle était complètement distraite.
01:58 Elle m'oubliait dans le bain, elle m'oubliait à la caisse, elle m'oubliait à l'école.
02:01 Et je me souviens surtout que quand elle marchait, elle était grande.
02:04 Elle faisait plus d'un mètre 80.
02:05 Je la tenais par la main, comme ça.
02:06 Et elle se disait que si elle passe, je passe.
02:10 Donc elle passait à côté du réverbère et moi, je passais dans le réverbère.
02:13 Mais le nombre de fois où, bam, j'ai mangé le réverbère
02:16 et qu'à ce moment-là, ma mère dit "mais regarde où tu vas".
02:19 J'ai dit "mais maman, j'essaie juste de marcher à ta vitesse".
02:22 Ouais, j'ai manqué d'affection et très vite, je me suis aperçu que
02:25 quand je sortais d'une connerie, quand je faisais une grimace,
02:27 quand je faisais une pirouette,
02:29 les gens me regardaient et les gens riaient.
02:31 Et je me souviens, je me disais "si les gens rigolent en te regardant,
02:36 c'est qu'on t'aime".
02:37 Et c'est vrai que j'ai passé ma vie à chercher l'amour des gens en les faisant rire.
02:41 Alors en 1959, je m'appelle Franck-Stéphane Laurent
02:44 et à l'âge de 3 ans, j'arrive chez François et Monique Ruil
02:49 et je m'appelle Vincent-Pierre Jean.
02:52 Aujourd'hui encore, 60 ans plus tard,
02:55 si dans les couloirs de tes bureaux, j'entends quelqu'un qui fait "Franck",
03:01 je vais tourner la tête.
03:02 Ça, c'est ancré en moi.
03:05 Au fond de moi, je m'appelle toujours Franck.
03:06 C'est une des choses qui a provoqué ce déséquilibre chez moi.
03:10 Un certain "je m'en foutisme".
03:12 Je crois que c'est une erreur fondamentale que de changer le prénom d'un enfant
03:16 à l'âge de 3 ans.
03:17 Du jour au lendemain, on te dit "non, non, t'es plus Franck, t'es Vincent".
03:20 Et je pense que très vite, tu te dis "non, attends, tu manques totalement de respect pour moi".
03:24 Ton bon plaisir veut que je change mon identité ?
03:28 Tu veux pas que je devienne une gonzesse tant qu'on y est ?
03:30 De là découle toute cette relation que j'ai eue avec mon père et ma mère.
03:34 Adoptif, il y a toujours eu quelque chose de faux.
03:36 J'ai très vite compris, quand j'ai été présenté à la famille,
03:39 qu'on me présentait le nouvel élément.
03:41 Il y a une photo que je mets qui a été prise à Châtelayon
03:44 où on me voit, je fais un défilé de mode là.
03:47 "Vas-y, marche un peu !"
03:47 Ils sont tous assis comme ça et voilà, je vais et je reviens.
03:51 Au fond de toi, tu te dis "mais pourquoi ils me regardent comme ça ?
03:56 J'ai deux jambes comme tout le monde."
03:58 Ça, ça m'a suivi toute ma vie, c'est que je déteste qu'on m'impose la bise.
04:02 Et ça vient de là, je suis sûr que ça vient de là.
04:04 C'est-à-dire "embrasse !"
04:06 Je dis "j'embrasse, je la connais pas cette femme".
04:09 À l'époque, on se paquait avec de la poudre de riz, ça puait.
04:11 Mon projet, ça me plaisait pas.
04:13 Donc elle pue la dame.
04:16 Un truc qui me revient aujourd'hui, ça, tu vois, c'est incroyable.
04:19 Et aujourd'hui, quand quelqu'un arrive en disant "ah ben je vous fais la bise !"
04:23 Je dis "non, non".
04:25 Je sentais que j'étais regardé, observé, jugé, épié.
04:30 Et donc je retourne dans la chambre et avant qu'elle ferme la porte,
04:33 il y en a une, je sais pas laquelle, qui a dit "il est gentil ?"
04:37 Et là, putain...
04:39 Et j'avais vraiment qu'une envie de lui dire "mais dis-moi, connasse,
04:41 à ton avis, je pisse et je chie partout ?"
04:43 "Non, je suis pas gentil et si tu me fais chier, je vais te mordre."
04:45 C'est ce genre de petits événements qui ont fait que plus tard,
04:48 ouais, j'ai toujours été à fleur de peau.
04:49 Je déteste encore aujourd'hui qu'on se permette de porter un jugement sur moi.
04:54 Et c'est aussi pour ça que j'ai écrit ce bouquin,
04:56 parce que j'en avais un peu marre d'être le comique troubier,
04:59 d'être le mec bas de gamme, le mec qui explique avec les mains,
05:03 le mec qui gueule tout le temps, le mec...
05:05 Lis ! Voilà.
05:06 Apprends à me connaître et puis tu comprendras pourquoi je suis comme ça
05:09 et pourquoi je veux pas perdre de temps à répéter des choses 20 fois.
05:12 Je crois que je dois avoir 10-12 ans.
05:14 Mon père m'emmène faire du vélo, mais à la cadence adulte.
05:17 Très vite, je suis au bout de ma vie.
05:18 On s'arrête dans un club hippie qui s'appelle les Pinschina,
05:21 que je vois pour la première fois.
05:22 Il passe un coup de téléphone pour dire à ma mère de venir me chercher
05:25 et lui, il repart.
05:26 Et là, je tombe sur un cheval qui s'appelle Perluron et qui est un géant.
05:30 Le cheval, il fait 1m90 au garrot.
05:32 C'est...
05:34 Ouah !
05:35 Donc je suis devant le box et j'ai cette énorme tête qui descend
05:40 et...
05:42 qui me souffle l'air sur le nez et qui me donne un petit coup de naseau.
05:47 Et je lève la main et le cheval avec ses grosses lèvres,
05:51 il vient me gratouiller le bout des doigts.
05:53 Et je tombe amoureux des chevaux.
05:55 J'en arrive à faire du cheval et je dis un jour j'aurai mon cheval.
05:58 Et puis quand ce jour, grâce à cet avocat qui n'avait d'amour que pour les chevaux,
06:03 qui a eu cette jument pendant des années,
06:04 quand la jument, il s'aperçoit qu'il peut plus monter dessus
06:07 parce que son cancer l'a complètement bouffé,
06:09 mais il vend la jument et j'avais jamais vu un mec pleurer.
06:12 Pour moi, tu pleures quand t'es un enfant, tu pleures pas quand t'es un adulte.
06:15 Il enlarme et il emmène la jument...
06:20 Pfff...
06:23 Il l'emmène dans la bétaillère et puis il la voit partir.
06:28 Et puis quelques jours plus tard, dans ce box, dans le box de tutu,
06:32 il y a une vieille, vieille puresse en robe qui est belle comme tout.
06:36 Et moi je suis là et je pleure comme lui parce que cette jument...
06:39 Ben je la montrerai plus, je sentirai plus son odeur, je...
06:43 Pfff...
06:51 Et puis il y a cette jument qui met ben un poulain et il me dit "ce poulain il tient".
06:56 Et Vandewel, qui est un ours, qui est le propriétaire des pâles chinats,
07:00 me dit "comment tu veux l'appeler ?"
07:03 Et j'ai dit "Perleron".
07:05 Et il m'a dit "ben non, tu peux pas Perleron,
07:06 il y a Perleron, tu peux pas avoir deux chevaux qui ont le même prénom".
07:09 Je dis "ben on s'en fout, il n'y a qu'à l'appeler Perleron II".
07:12 Et il me dit "non, c'est pas possible,
07:14 tu appelles-le Pellu".
07:15 P de Per, Lu de Luron.
07:18 Et j'ai trouvé ça génial.
07:19 Et Pellu, je pense que j'ai été le seul à monter dessus.
07:24 Et ça a duré trois ans.
07:26 Et je l'ai gardé de 12 à 15 ans, je pense.
07:28 Ça a été un déclenchement de confiance, j'ai appris la confiance,
07:31 j'ai appris le respect, j'ai appris l'amour.
07:33 Et puis Wendwell m'a vraiment fait comprendre ce que c'était que le respect
07:36 et que si tu voulais demander le maximum à quelqu'un,
07:38 il fallait lui donner le maximum.
07:40 Si tu voulais chercher à avoir quelque chose par l'agressivité et la violence,
07:45 tu n'obtiendrais que le juste retour de coup de bâton.
07:47 Et il m'avait bien expliqué qu'un cheval,
07:51 plus tu allais lui donner de l'amour, plus il allait t'en donner.
07:53 Et c'est ce qui s'est passé.
07:54 Il y a eu trois ans de pur amour.
07:56 Mais même Wendwell le disait, c'est assez incompréhensif.
07:59 Ce lien qui vous unit, quand j'ai eu après cette mobilette,
08:02 c'est Wendwell qui me disait, on sait quand t'arrives.
08:05 C'est pas qu'on entend ta mobilette,
08:07 mais on entend Pellu qui met des coups de sabot dans la porte du box
08:10 parce qu'il a entendu lui ta mobilette.
08:12 Mon très grand kiff, c'était quand on avait passé la journée ensemble,
08:15 que je l'avais bouchonnée, rincée, nettoyée, cajolée,
08:20 filée des pommes, des carottes, du pain, du sucre,
08:23 tout ce que je pouvais lui filer, je lui filais.
08:25 Le soir, au printemps et l'été, Wendwell m'a bien laissé les chevaux au pré.
08:29 Je mettais mon cheval au pré, je l'emmenais au lit col,
08:32 je défaisais le lit col, il me suivait jusqu'à la clôture électrique,
08:37 et puis il était là et il me regardait avec ses oreilles dressées comme ça,
08:41 et donc je partais, je faisais des "tchaaar" qui étaient comme ça,
08:47 et puis je montais sur la mobilette,
08:49 et mon grand kiff, c'était de faire la course avec lui sur la ligne droite,
08:53 le long du pré, et c'était à celui qui courait le plus vite,
08:55 et il courait plus vite que la mobilette.
08:57 Il aimait bien le dressage, il aimait bien apprendre,
08:59 mais ce qu'il adorait, c'était la déconnade.
09:02 Il aimait déconner, et moi ce que j'aimais,
09:04 c'était monter mon cheval à crue, mais sans reine, juste au lit col,
09:08 c'est-à-dire qu'on était en ouverture ou en appui.
09:10 J'avais pas deux reines, j'en avais qu'une.
09:12 Pendant ces années-là, ce cheval, il a été mon centre de vie,
09:15 ce cheval qui demandait rien d'autre que d'avoir des câlins,
09:18 de partager quelque chose,
09:19 puis on a fait des conneries, on a rigolé, on a déconné,
09:22 on s'est baigné, on a escaladé,
09:25 on s'est retrouvé dans des situations un peu merdiques.
09:30 J'avais même l'impression que parfois il me faisait des gags
09:33 et ça le faisait mourir de rire.
09:34 On était deux frères, deux potes,
09:36 et ce que j'adorais, c'était un peu frimer.
09:38 Et comme je pouvais tout me permettre avec ce cheval,
09:41 pendant les reprises, je faisais le con,
09:42 donc je montais à l'envers, je montais sur la croupe.
09:44 Et un truc que j'adorais faire, c'était de lui prendre le crin entre les oreilles,
09:47 de le tirer un peu en arrière,
09:49 tu mettais un léger coup de mollet pour le faire partir
09:50 et tu l'arrêtais net.
09:52 Et donc lui, son jeu, c'était de partir la tête en avant,
09:55 et donc je partais avec lui, je sortais de la selle
09:58 et je descendais sur son encolure,
10:01 je passais par-dessus sa tête et je me retrouvais assis,
10:04 par terre, avec sa grosse tête qui était comme ça,
10:07 et chaque fois il me faisait là.
10:08 Voilà.
10:11 Et donc ça faisait mourir de rire toute la reprise
10:14 et il y avait Van Vel qui me mettait des coups de chambrière de très loin,
10:18 "Tin !"
10:19 en me disant "T'as fini de nous faire chier, monte sur ton..."
10:23 Et alors à la fin, il disait "Bon, alors,
10:25 un tel, un tel, un tel, vous dessanglez,
10:28 un tel, un tel, vous rentrez au box,
10:30 toi tu prends ton frangin, tu vas te balader, je veux plus te voir."
10:33 Voilà, il nous appelait les deux frangins.
10:35 Et puis c'est l'accident.
10:39 C'est le moment où tu réalises qu'en une seconde ta vie change.
10:48 Tu perds ce que t'as de plus précieux au monde.
10:56 Et c'est la fin.
10:57 Et c'est le moment où tu réalises que tu as vraiment perdu ton temps.
11:01 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:03 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:05 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:07 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:09 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:11 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:13 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:15 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:17 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:19 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:21 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:23 Et que tu as vraiment perdu ton temps.
11:25 Et puis le concours, le cross que Van de Vel organise tout le temps.
11:30 Et qui se passe toujours très bien.
11:32 Et puis ce jour là, il fait beau.
11:36 Il y a un barbecue, on reconnait le parcours.
11:39 Van de Vel toujours qui nous dit
11:41 "C'est pas une course de cavalier, c'est une course de cheval."
11:45 Donc c'est le cheval qui fait la course, c'est pas vous.
11:47 Donc ne poussez pas vos chevaux à fond.
11:50 Puisque de toute façon c'est pas vous qui allez gagner, c'est le cheval.
11:52 Et puis on arrive sur le dernier obstacle.
11:55 Qui est un contrebas, c'est à dire que la réception se fait plus bas que la pelle.
11:59 Il n'y a pas haut, il y a quoi ?
12:01 Il y a un mètre, un mètre dix avec un petit tronc d'arbre au milieu.
12:04 Et en l'air, il y a cette femme avec cette grande...
12:09 Chapeau, capeline, avec son petit sac à main.
12:13 Et elle a un espèce de cavalier King Charles.
12:17 Et qui lui échappe.
12:18 C'est à dire qu'elle tient la laisse mais le collier n'est pas assez serré.
12:21 Donc il tire, il a peur du cheval, il tire et il défait son collier.
12:25 Et au lieu de partir dans la foule, il part droit dans le parcours.
12:29 Et au moment où je suis en l'air, il est sous le cheval.
12:33 Donc le cheval va tomber sur ce putain de clébard.
12:36 Et le cheval lui-même, il a voulu l'éviter.
12:40 Et au lieu de poser les antérieurs comme il faut,
12:44 il a ripé, il a roulé, il est tombé.
12:48 Moi j'ai été carrément éjecté et comme je ne m'y attends pas une seule seconde,
12:52 eh bien tu es bien en appui sur tes étriers.
12:55 Et là je pars et je passe au-dessus des gens.
12:58 Et je tombe dans les gens.
13:01 Et en touchant le sol, j'entends...
13:05 Je l'entends hurler.
13:13 Et tu te retournes et il est sur le flanc.
13:17 Et il tremble. Et puis il ne bouge plus.
13:21 Et puis il y a Van Vel qu'arrive en courant, qui vient d'abord voir le cheval,
13:25 plutôt que de voir si je m'étais fait mal, mais c'était comme ça chez lui.
13:29 Le cheval avant tout. Et puis il vient tout de suite me voir et il me dit
13:33 "C'est fini. C'est pas de ta faute, tu peux pas t'en vouloir. C'est fini."
13:40 Donc il m'accompagne et il fait en sorte que je ne vois pas le cheval.
13:44 Et puis il y a mes parents qui viennent me chercher.
13:48 C'est après, par téléphone, qu'il m'a dit "Il s'est passé ça,
13:54 il a pris ce bout de bois qui était plus solide que les autres,
13:58 qui a été planté là, qui était à sa place.
14:02 Je ne peux en vouloir à personne. C'est ce putain de bout de bois
14:06 qui est gros comme ça, qui est rentré dans la salière
14:09 et qui lui a traversé le cerveau de part en part.
14:12 Il est mort sur le coup. En 15 secondes, il est mort sur le coup.
14:15 Tous ces bien-pensants, tous ces cavaliers m'ont dit
14:18 "Il faut que tu remontes très vite ta chevale parce qu'il faut tout de suite
14:21 se remettre en selle, sinon tu ne remonteras jamais."
14:24 Et je ne suis jamais remonté. Et aujourd'hui ça ne me manque pas.
14:27 Dans tous les centres équestres que j'ai visités par la suite,
14:31 je n'ai jamais retrouvé ce regard, le regard de Pellu.
14:35 Je n'ai jamais retrouvé cette odeur, je n'ai jamais retrouvé ces hennissements.
14:39 J'avais vécu quelque chose de tellement fort que je ne l'ai jamais revécu derrière.
14:44 Et ça ne m'a jamais manqué. J'ai vécu une très très belle aventure avec Pellu.
14:49 Je ne suis pas sûr que beaucoup de cavaliers aient vécu la même chose.
14:52 Je n'ai pas assisté à la mise bas, mais j'ai été là dans les 12 heures,
14:57 dans ces 12 premières heures. J'ai été le premier humain qui l'a vu.
15:02 Je suis celui qui l'a débourré et j'ai débourré ce cheval très tôt,
15:07 trop tôt pour n'importe quel autre cheval, mais avec 30 kilos.
15:11 Van Velden m'a dit "vas-y monte dessus".
15:14 Je n'ai jamais eu, à part Barthabas, je l'ai vu une fois travailler avec des chevaux
15:19 chez Michel Drucker et je me suis dit il n'y a que lui qui peut savoir ce que je ressens.
15:23 Il n'y a que lui. Et si après avec Gilbert Gruss.
15:26 J'avais rencontré Alexis Gruss, c'est un excellent cavalier, un excellent dresseur,
15:31 mais c'est un dresseur alors que Gilbert est un éducateur.
15:34 J'ai ressenti cette complicité avec la fille de Gilbert quand elle fait ses numéros d'équestre.
15:40 J'ai retrouvé cette complicité, cet amour, mais non, j'ai jamais voulu remonter à cheval.
15:45 D'ailleurs, je n'ai pas gardé, ni bottes, ni cravaches, ni sel, ni bombe, je n'ai plus rien.
15:50 Sur ma jambe, j'ai fait tatouer "Rabé Cucua".
15:53 C'est une phrase que m'avait dit un copain de Carlini un jour de barbecue.
15:57 Ça veut dire "rien à branler quoi qu'il arrive".
15:59 Car je n'ai rien à branler quoi qu'il arrive.
16:03 J'ai une idée, je vais le faire.
16:05 On verra, peut-être que ça ne marchera pas, mais pour que ça ne marche pas, il faut que j'essaie.
16:08 Je l'ai pris en pleine gueule, aujourd'hui encore. Je paye cash.
16:12 Mais voilà, j'ai fait. Et je peux dire "j'ai fait".
16:15 "Ouais, mais t'as vu dans quel état t'es ?" "Ouais, ok." Mais je l'ai fait.
16:18 Alors, ce n'est pas un signe d'intelligence, ce n'est pas un signe de réussite.
16:21 Quand j'étais à La Réunion et que je surfais les vagues en jet-ski,
16:25 je laissais la place aux surfeurs, parce que priorité aux mecs qui rament avec leurs bras.
16:30 Et puis vers 18h, les surfeurs sont partis,
16:33 et je me suis retrouvé avec une déroulante gauche de 6 mètres de haut pour moi tout seul.
16:39 Jusqu'au moment où les CRS sont arrivés en me disant "vous êtes nouveau ici ?"
16:42 Je dis "oui, pourquoi ?" Ils me disent "parce qu'à 18h, si les gens sont bons, c'est pas pour vous laisser la vague,
16:47 c'est parce que les requins viennent."
16:49 "Bah ouais, et alors ?" "Ok, il y a les requins, mais c'est à ce moment-là qu'il y a la vague,
16:53 donc, comme un con, je suis resté à jouer dans la vague."
16:57 "Ok, on va peut-être se faire bouffer par les requins, mais au moins t'auras été tout seul pendant une heure
17:01 sur une vague insensée à la sortie du port de Saint-Gilles."
17:04 "Il y a des requins." "Bah y en a rien à branler, on verra bien."
17:07 "On va passer par là." "Ouais, la piste, elle est fermée, il est tombé de la neige,
17:11 il va peut-être y avoir une avalanche." "On verra bien ! On passe par là."
17:15 Et on part dans la coulée, on part dans la plaque avant.
17:18 Donc j'ai aussi une bonne étoile. Après, il y a un peu d'insouciance, un peu d'incohérence,
17:22 et puis il y a beaucoup de conneries aussi, parce qu'il y a des moments quand on te dit
17:25 "La piste, elle est fermée, elle est fermée."
17:27 Disons qu'avec l'âge, je me suis toujours dit "Il faut tenter la chose, mais sans mettre les autres en danger."
17:32 Tu te mets en danger, c'est ton problème. Mais si pour venir te chercher dans l'avalanche,
17:36 tu dois mettre en danger les sauveteurs, là t'es un con.
17:39 Rien à branler, quoi qu'il arrive, mais enfin regarde quand même un peu où tu mets les pieds.
17:43 D'où ce tatouage que j'ai sur le pied d'un œil qui dit "Regarde où tu mets les pieds."
17:48 Oui, Robin. Robin. Robin. Robin c'est mon fils. Robin il a 33 ans.
17:55 Et j'ai envie de dire que c'est ma plus belle réussite.
17:58 Alors j'ai une certaine philosophie, moi, de la famille.
18:01 Moi je pars du principe que si tu veux un enfant, c'est toi qui décide d'avoir un enfant,
18:04 donc tu te dois de l'accompagner jusqu'au bout.
18:07 L'enfant, il a jamais voulu avoir des parents.
18:09 Donc c'est pas à lui de s'occuper de ses parents jusqu'au bout.
18:12 Ça c'est ma manière de voir les choses. Peu de gens la partagent.
18:16 Jamais je ne dirais à mon fils "Je suis vieux, je suis grabataire, occupe-toi de moi."
18:23 Non, jamais je serai un fardeau ni un poids pour mon fils.
18:27 J'essaye de lui donner ce que je peux lui donner.
18:29 J'essaye surtout de partager un maximum de choses avec lui.
18:31 On se téléphone deux fois par jour.
18:33 Il habite Paris, j'habite le sud de la France.
18:35 Dès qu'on a un moment, on essaye de se croiser, on bosse ensemble.
18:38 Et je crois que je suis plus son pote que son père.
18:42 D'abord, je n'ai pas été là les trois premières années de sa vie.
18:45 J'étais sur la route, j'étais en tournée.
18:47 Parce qu'à l'époque, les tournées, ce n'était pas dix dates, mais c'était 250 voire 300 dates.
18:51 J'ai changé mon fils une fois.
18:53 Je n'ai rarement été le chercher à l'école.
18:54 Par contre, je lui ai appris plein de choses.
18:56 Je lui ai fait faire des trucs de fou.
18:58 J'ai essayé de lui faire une enfance qui lui apportait des trucs.
19:02 C'est-à-dire que j'ai essayé de lui apprendre des trucs.
19:04 Des trucs vitaux, des trucs de la nature, des trucs de survie, des trucs de vie.
19:07 Je crois que chaque fois qu'on se voit, on se dit "Je t'aime."
19:10 Avec une grande sincérité.
19:12 Il n'y a pas de gêne.
19:14 Sur un plateau de tournage, on se fait des gags.
19:16 On se dit les choses.
19:18 Quand il y a quelque chose qui merde et que je vois qu'il part en sucette,
19:20 je dis "Tu fais le con."
19:22 Et lui aussi, il me dit "Papa, tu as fini de faire chier tout le monde.
19:25 On t'attend là."
19:27 On a une très grande honnêteté l'un envers l'autre.
19:29 Mais je pense que je me fais plaisir à lui donner ce que j'aurais voulu avoir.
19:35 Et c'est vrai que parfois, j'en fais peut-être un petit peu trop.
19:37 Ah putain, j'en ai qu'un.
19:40 Je l'ai que pour un certain temps.
19:42 Donc j'essaye de profiter un maximum de lui.
19:45 Et le fait de lui donner m'apporte énormément.
19:48 J'aime bien être en concurrence avec lui.
19:50 J'aime bien...
19:52 C'est viril quand on est tous les deux sur des jet-ski.
19:55 Il est un peu comme moi, c'est on/off.
19:57 A fond ou tu ne fais pas.
19:59 Quand on prend le départ sur une course de jet, sur une spéciale de rallye raid ou n'importe quoi.
20:03 Fils pas fils, je ferme la porte, je ferme la porte.
20:05 Et c'est le premier fois que tu pousses au cul.
20:07 Et ce con, il pousse au cul.
20:09 On est quand même deux cons quand on est dans les sports mécaniques.
20:12 Et c'est vrai qu'on est la grande angoisse de sa mère.
20:15 Elle se dit "là, je risque de perdre les deux d'un coup".
20:17 Alors Robin, lui, il n'est pas confronté à la mort comme moi je l'ai pu l'être.
20:21 Il ne la connaît pas comme moi je la connais.
20:23 Moi je l'ai vécu.
20:24 Je suis mort deux fois déjà.
20:25 Je suis mort une première fois à la clinique du Belvédère.
20:28 Dans la nuit du 31 au 1er avril, 60-61.
20:31 Sur le suivi médical qu'a fait le docteur de Ménibus.
20:34 Il est écrit légère cyanose.
20:36 Et à minuit 15, il est écrit mort clinique.
20:39 Et dans la nuit, je reprends vie.
20:42 Je respire.
20:44 Et le 1er avril, il est écrit adoptable.
20:49 Mon fils est né le 1er avril.
20:51 Alors on ne va pas me parler de coïncidence.
20:53 Un autre truc qui me fait dire que la coïncidence, elle est bidon.
20:55 Quand j'ai été adopté, j'ai dit à mon père "qu'est-ce que j'ai fait la première fois que je vous ai vu ?"
20:59 Et il m'a dit "la première fois qu'on t'a rencontré, je t'ai sorti du lit.
21:03 Je t'ai posé par terre et je t'ai donné un ballon.
21:06 Et t'as tapé dans ce ballon et t'es parti en courant derrière le ballon avec ta couche qui partait à droite à gauche."
21:11 Quand mon père est décédé, il a voulu être incinéré.
21:14 Il a voulu que je pose les cendres dans la mer sur la plage de Verbois.
21:19 Donc on a profité du fait que j'étais à Fort Boyard avec Robin qui travaillait avec moi pour faire mes gagafes.
21:24 Pendant le jour off, on est allé sur la plage de Verbois.
21:27 Robin est resté sur la plage, j'en ai dit "je te laisse avec papy".
21:30 J'ai emmené mon père sous le bras, on est rentré dans l'eau, j'ai ouvert l'urne, il est parti, j'ai lâché ma larme.
21:37 Et puis ensuite j'ai voulu retourner sur la plage avec Robin.
21:41 Et quand je me suis retourné pour rejoindre Robin, la seule chose que j'ai vue,
21:46 c'est un gamin de 3 ans qui donne un coup de pied dans un ballon
21:50 et qui part en courant derrière le ballon avec sa couche qui partait au cul.
21:53 Le jour où je mets mon père dans la mer.
21:57 Ne me parle pas de coïncidence.
22:01 La deuxième fois que je suis mort, c'est sur la table d'opération.
22:05 Parce que je dois faire l'émission "L'île des Robinson", parce que je suis amoureux de Koh Lanta.
22:10 J'adore Denis Brogniart et j'aime beaucoup Alexia Larose-Joubert.
22:14 Je la considère un peu comme ma frangine.
22:16 Donc je fais un check-up.
22:17 Et puis pendant le test d'effort, Jonathan Banaillon, mon cardiologue, a titré mon sauveur.
22:21 Il me dit à la fin du test d'effort "mais t'as pas une douleur dans la cage thoracique ?"
22:25 Et je dis "mais aussi de temps en temps j'ai l'impression qu'on appuie avec le pouce,
22:28 mais c'est quand je suis très fatigué ou hyper stressé".
22:31 Il me dit "on fait une échographie".
22:32 En sortant de l'échographie, il me dit "on fait une IRM".
22:34 En sortant de l'IRM, il me dit "t'as rien à foutre là, on fait un scanner".
22:37 Et puis en sortant du scanner, il me dit "tu restes là, je t'opère demain à 6h".
22:40 Il me dit "t'as une malformation sur une artère coronaire qui sort du coeur".
22:45 On recoupe que le dernier accident de jet-ski où j'ai eu une côte qui a perforé le poumon,
22:49 la côte est venue s'appuyer sur la coronaire et elle a fait comme une petite hernie,
22:54 elle a fragilisé cette artère et il me dit "elle risque de péter, un jour ou l'autre elle pètera,
22:58 par contre quand elle pète, il faut que dans les 15 minutes, tu sois pris en charge".
23:02 Et je lui dis "mais tu te rends compte qu'il y a un mois, j'étais en pleine Mongolie,
23:06 à 4h du premier poste de secours, quand je vais faire du jet-ski, je pars 5-6h seule en mer,
23:11 quand je vais me balader avec mes chiens, je suis dans la colline des fois 48h,
23:15 je dors dans la colline avec mes chiens".
23:17 Il me dit "ben, t'as une bonne étoile".
23:19 Donc je suis dans la salle de pré-anesthésie, il me met le masque sur la tronche,
23:23 il me dit "vas-y, respire ça".
23:25 Je fais 1, 2, 3, je tombe et au moment où je tombe, j'ai l'impression qu'il y a quelqu'un
23:29 qui me saute sur la cage thoracique.
23:31 Je me réveille et puis je vois l'infirmière et je lui dis "ça va, ça s'est bien passé ?".
23:36 Elle me dit "le docteur, le chirurgien va passer".
23:39 Je lui dis "ok d'accord, ça s'est bien passé ?".
23:41 Elle me dit "le chirurgien va passer".
23:43 Il y a un blème, elle me dit "le chirurgien va passer, c'est lui qui vous dira".
23:48 Et Jonathan arrive et il me dit "ça va ?".
23:51 Il me dit "ouais ça va, on est passé à ça".
23:53 Je lui dis "quoi ?"
23:54 Il me dit "t'as fait un arrêt cardiaque et comme t'as le cul bordel de douille,
23:58 t'as fait l'arrêt cardiaque sur la table du mec qui va t'opérer, le cardiologue qui va t'opérer".
24:02 J'ai l'impression d'avoir pris l'autobus dans la gueule.
24:05 Et il me dit "l'électrochoc, on s'en souvient de toute sa vie".
24:07 Les deux bordels, il me l'a mis qu'une fois, c'est reparti tout de suite,
24:10 mais je suis mort quelques secondes, deux fois.
24:14 Donc je la connais bien la mort, je la connais, c'est une copine, on s'entend bien.
24:18 Ça c'est une question qu'on me pose souvent, comment j'imagine la fin ?
24:21 Quand j'étais dans les pompiers, je l'ai frôlé plusieurs fois,
24:24 mais vraiment, frôlé, frôlé, frôlé, frôlé.
24:27 J'ai pas peur de la mort, j'ai juste peur de m'abîmer et de finir lentement
24:33 rattaché à des tuyaux, à des traitements.
24:36 Voilà.
24:38 Je voudrais que ça s'arrête comme ça.
24:40 Mais j'ai pas envie de mourir non plus en sachant que les gens,
24:44 les potes, les proches vont dire "ça devait lui arriver".
24:47 J'aimerais bien mourir très vite.
24:50 Quand je dis très vite, c'est à grande vitesse.
24:52 C'est vrai que faire un dernier truc et paf, un barreau d'honneur.
24:57 Mais ne pas souffrir et surtout ne pas faire souffrir les gens.
25:01 Voilà, t'es mort, t'es mort, ok, ça va être un dur moment à passer,
25:04 mais tu vas faire ton deuil.
25:06 Mais obliger ceux qui m'aiment à me voir partir à petit feu.
25:11 J'ai vu ma mère partir comme ça, j'ai vu mon père partir comme ça,
25:14 j'ai vu ma grand-mère partir comme ça.
25:17 C'est inutile.
25:19 C'est bien que la médecine nous fasse vivre de plus en plus longtemps,
25:22 mais enfin si c'est pour continuer les 15 dernières années
25:25 à vivre à la charge des autres, en leur faisant du souci,
25:28 en leur pourrissant la vie, où est l'intérêt ? Non.
25:31 Allez.
25:32 Et ce qui serait génial, c'est que dans une autre vie,
25:35 dans un autre monde, dans un autre univers,
25:37 tu vives tant de temps.
25:39 Et tu sais que, ben voilà, le garçon il te reste 48 heures,
25:42 et puis dans la nuit tu t'endors.
25:44 Voilà.
25:45 Ça serait l'idéal, ça serait extraordinaire.
25:47 Maintenant, ce n'est qu'un fantasme.
25:50 Ouais, voilà.
25:52 Que ça s'arrête net, et surtout ne pas souffrir,
25:55 et ne pas pourrir la vie des autres.
25:58 Parce que honnêtement, accompagner quelqu'un pendant des années...
26:02 *soupir*
26:04 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations