• l’année dernière

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Transcription
00:00 l'idée de suicide m'a toujours accompagné.
00:02 – Ça vous a toujours accompagné ?
00:03 – Oui, l'idée d'en finir une bonne fois pour toutes,
00:06 oui, j'ai écrit des chansons là-dessus, "Demain j'arrête", c'est une chanson.
00:09 – Oui, oui, bien sûr, mais je pense à celle-ci,
00:10 mais je ne savais pas du tout que c'était autobiographique,
00:12 "Demain j'arrête".
00:13 – Non, non, c'est pas…
00:14 il y a forcément un peu de vous dans tout ce que vous écrivez,
00:17 et je m'entendais dire "Demain j'arrête" à propos de plein de choses,
00:22 par exemple, et aussi par rapport à moi-même.
00:26 – D'accord.
00:27 – Donc c'est pas une idée qui m'a… j'ai pas vécu en permanence avec,
00:31 mais c'est une idée récurrente et je défie quiconque
00:35 de ne pas l'avoir eue à un moment ou à un autre, dans un moment de déprime.
00:39 – C'est dur de vivre avec vous, Tom Novembre ?
00:42 – Probablement, oui, probablement.
00:44 – Moi je vous sens…
00:45 – Je vais être pénible par moment.
00:46 – Vous êtes pénible ?
00:46 Parce que je ne vous sens pas pénible, mais je vous sens atypique,
00:49 c'est vrai, quand on vous regarde, on regarde votre parcours,
00:51 donc quand on est votre femme, je ne sais pas comment ça se passe,
00:54 c'est clair que vous devez être un homme plein de surprises,
00:57 et en même temps, quand vous dites pénibilité,
00:59 c'est par rapport à votre caractère, c'est ça ?
01:01 – Je ne suis peut-être pas si plein de surprises que ça au quotidien,
01:05 dans l'intimité, je suis peut-être beaucoup plus routinier,
01:08 beaucoup plus pépère qu'on ne l'imagine, au contraire,
01:12 je veux dire, si on peut se permettre d'être extravagant de temps à autre,
01:16 il faut une raison, le reste du temps,
01:19 enfin disons, en tout cas, moi c'est comme ça que je fonctionne,
01:22 si je n'ai pas un sens à ce que je fais, j'hésite à le faire, j'évite de le faire.
01:28 – Le sens, et le sens de la vie, c'est maintenant, sur ces 8,
01:31 avec cet âge, 8 novembre 1900 ?
01:34 – 59.
01:34 – On peut le dire, donc il n'y a pas de problème,
01:36 je ne dis plus maintenant l'année, parce que des fois, il y en a qui se vexent,
01:38 alors bon, 63 ans, si vous savez bien compter, chers amis,
01:41 donc 63 ans, tout va bien ?
01:44 – Jusqu'à Nouvelle-Orge, j'ai fait un bilan de santé,
01:46 il y a moins de 6 mois, et on n'a pas vu grand-chose d'alarmant,
01:50 il faut juste surveiller, un petit nodule par-ci, on ne sait jamais.
01:54 – La dépression, est-ce que c'est un mot que vous connaissez ?
01:57 – Je l'ai découvert, mais en fait, a posteriori, après ma séparation,
02:02 j'ai cru que j'étais fort et lucide, et en fait, malgré moi,
02:08 j'étais en train de sombrer doucement dans ce que j'ai compris être
02:12 une espèce de petite dépression, pas petite, mais jamais aussi profonde
02:17 que chez certains de mes collègues, quand on venait à des extrémités,
02:22 ça n'a pas été mon cas.

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