• l’année dernière
Transcription
00:00 L'anesthésiste potentiellement est un homme, est-ce que ça vous choque ?
00:02 Non.
00:03 Gynécolab potentiellement est un homme, est-ce que ça vous choque ?
00:06 Non, non plus.
00:06 Bon bah voilà, moi je suis sage-femme, je suis un homme, voilà, j'aime faire bon travail, je vous rassure.
00:11 Sage-femme, ça veut dire avoir la connaissance, avoir le savoir de la femme.
00:24 C'est donc une personne qui, via une formation, acquiert les compétences et le savoir
00:29 pour suivre les femmes, que ce soit d'ailleurs dans le suivi gynécologique,
00:32 mais aussi durant la grossesse, évidemment l'accouchement, mais aussi le postpartum.
00:36 Maïa a un peu faim.
00:43 Donc elle risque de s'exprimer.
00:46 C'est qu'arrivée en première année de médecine à l'époque,
00:52 que j'ai découvert que sage-femme existait encore.
00:55 Je savais même pas que les hommes pouvaient faire ce métier d'ailleurs.
00:59 Et c'est vrai que les seules représentations que j'avais, c'était en gros pousser madame.
01:05 Puis au fur et à mesure des rencontres, au fur et à mesure de cette année,
01:09 cette première année de médecine, j'ai découvert le métier de sage-femme.
01:12 Je pense qu'il y a énormément de jeunes qui, au final, se retrouvent médecins
01:17 et me disent à post-terminale, ils disent "mais putain, si j'avais su, j'aurais fait sage-femme en fait".
01:20 Bah oui, c'est dommage que t'aies pas eu ces informations en amont.
01:24 Mes proches, certains étaient plutôt très positifs, trouvaient ça un peu transgressif.
01:30 D'autres ont dit "non mais tu te rends compte, tu vas travailler le week-end,
01:34 c'est quand même mal payé, et puis t'es sûr, travailler avec des bonnes femmes,
01:39 est-ce que ça va vraiment plaire ?".
01:41 Pour beaucoup, c'est "ah mince, il a raté médecine".
01:44 - Tu l'as sentie bouger, ça, toi ? - Oui.
01:49 Moi je trouve ça même un honneur de pouvoir porter ce terme-là,
01:55 avec tout ce que ça transporte.
01:59 Tout l'engagement qu'ont eu ces femmes à travers les siècles,
02:02 je trouve que c'est la moindre des choses, de s'appeler sage-femme.
02:05 Donc il a été pesé là.
02:17 *pleurs*
02:19 Depuis 1982, les hommes peuvent faire sage-femme,
02:33 et on est à peu près 2%.
02:35 Ça pose moins de problèmes de considérer qu'une gynécologue puisse être un homme.
02:41 Il y a toujours ce poids, cette représentation sociale,
02:47 qui est sous l'influence du genre,
02:49 qui va un peu dire "non, non, mais attends, quand même, sage-femme,
02:53 c'est quand même pas des médecins".
02:55 Alors qu'au final, on est considéré comme une profession médicale dans le code de santé publique.
02:59 Comment se fait-il qu'en libéral, on gagne 3 fois moins
03:03 que les autres professionnels de santé, limite en libéral,
03:06 et pourquoi ?
03:08 Parce que c'est une profession genrée féminine.
03:11 Quand on va vers la filière maïotique,
03:14 aujourd'hui, c'est sûr, c'est pas pour le prestige et pour le salaire.
03:18 *rire*
03:20 L'idée, c'est d'avoir, de partager justement sa parentalité
03:26 avec les mêmes informations, et de ne pas avoir d'inégalités.
03:29 Imaginons, ça fait une heure que j'ai des contractions assez régulières,
03:33 et ça pousse vers le bas.
03:35 Là, je fais quoi ?
03:37 On y va direct.
03:39 L'accouchement, en France, il est considéré, dans un acte médical,
03:43 comme autour de 280 euros.
03:45 La pose d'un implant dentaire, c'est 350 euros.
03:49 C'est quand même assez éloquent
03:51 de voir que certaines filières se développent énormément,
03:53 ont énormément de moyens,
03:55 et de voir que tout ce qui est en lien avec la santé des femmes,
03:59 du moins, a plus de difficultés à se développer.
04:01 J'ai une copine qui m'a dit "mais moi, je connais un sage-femme
04:03 qui est absolument formidable,
04:05 qui a une très bonne réputation, va le voir."
04:09 Et en fait, je pensais que ça m'intimiderait
04:11 d'aller voir un homme sage-femme,
04:13 mais pas du tout, parce que je me suis dit
04:15 qu'un homme sage-femme, pour avoir la volonté
04:17 de faire ses études et de faire ce métier,
04:19 il fallait certainement avoir une vocation,
04:21 et un intérêt tout particulier pour les femmes,
04:25 le suivi gynécologique, le suivi de la grossesse,
04:27 de la maternité, etc.
04:29 Et du coup, ça m'a finalement inspirée confiance.
04:33 Dans ce genre de situation, on leur dit "écoutez,
04:37 l'anesthésiste potentiellement est un homme,
04:39 est-ce que ça vous choque ? Non.
04:41 Gynécolab potentiellement est un homme,
04:43 est-ce que ça vous choque ? Non plus.
04:45 Bon ben voilà, moi je suis sage-femme, je suis un homme,
04:47 j'aime faire mon travail, je vous rassure.
04:49 Je sais que moi, c'est une question que j'ai tout de suite posée
04:51 à une sage-femme enseignante au début de mon cursus.
04:55 Je lui ai dit "voilà, moi, j'ai jamais eu de règle,
04:57 j'ai pas de vagin, j'ai pas d'utérus,
04:59 je sais pas ce que ça représente."
05:01 Et elle fait "mais Adrien, rassure-toi,
05:03 toutes tes collègues, pareil.
05:05 Chaque femme a un vécu différent,
05:07 ça n'a strictement rien à voir.
05:09 En fait, c'est comment tu t'adaptes."
05:11 Je vous présente Hector.
05:13 C'est un peu la mascotte.
05:15 Et on va toucher la tête du bébé,
05:17 et on va voir un peu comment il se positionne,
05:21 le bébé, dans le bassin.
05:23 Est-ce que sage-femme est le plus beau métier du monde ?
05:25 Ben oui.
05:27 Après, on pourrait faire mieux encore,
05:29 pour que ça soit le plus beau métier,
05:31 vraiment le plus beau métier du monde.
05:33 Je pense que de considérer à ça juste
05:35 les responsabilités et les compétences
05:37 de notre métier, profession,
05:39 et là je dirais "ok, là,
05:41 c'est clairement le plus beau métier du monde."
05:43 [Musique]

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