«Le texte tel qu’il a été voté permet le retour à l’équilibre en 2030», assure Olivier Dussopt

  • l’année dernière

Olivier Dussopt, ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion répond aux questions de Dimitri Pavlenko au sujet de la réforme des retraites.
Retrouvez "L'entretien - Dimitri Pavlenko" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-dimitri-pavlenko
Transcript
00:00 (générique)
00:02 Heure à 5
00:04 Il est 8h13 sur Europe 1. Bonjour Olivier Dussopt.
00:07 Bienvenue sur Europe 1, ministre du Travail, du plein emploi et de l'insertion.
00:10 On parlera de l'emploi tout à l'heure.
00:11 Elisabeth Born a invité l'intersyndicale à Matignon.
00:14 Alors qui va s'y rendre ?
00:16 Qui ne viendra pas Olivier Dussopt ?
00:18 Et vous-même, serez-vous présent lors de cette rencontre ?
00:21 Programmée a priori mercredi, rencontre peut-être décisive pour sortir de cette crise des retraites.
00:26 Est-ce que vous avez des informations à partager avec les auditeurs de Refin ?
00:29 La première ministre a effectivement invité l'intersyndicale pour faire un tour d'horizon de tous les sujets.
00:34 Évidemment le sujet des retraites qui est au cœur de l'actualité,
00:36 mais aussi d'autres sujets qui sont au cœur des discussions,
00:39 qui doivent intervenir entre les organisations syndicales, le gouvernement, les organisations patronales.
00:43 Tout sauf les retraites ?
00:45 Non, non, j'ai dit les retraites et les autres sujets.
00:47 Et nous avons des sujets qui sont à l'initiative du gouvernement,
00:50 nous avons des sujets qui sont à l'initiative des partenaires sociaux,
00:53 et il faut voir comment, dans quelle mesure, avec quel calendrier,
00:56 les choses peuvent se passer avec du temps,
00:59 parce qu'on n'efface pas un conflit, comme celui des retraites,
01:01 et donc il faut marquer une première étape.
01:03 Est-ce qu'on vous est d'accord aujourd'hui avec l'intersyndicale,
01:06 et on verra ce qui vient et ce qui ne vient pas,
01:08 sur l'ordre du jour, quand vous entendez Laurent Berger, mercredi, dire
01:12 "si on me dit vous ne pouvez pas parler des retraites, il sort de la salle et on s'en va".
01:15 D'abord, il faut répondre à la question.
01:17 Quand il dit "les retraites", il veut dire l'âge de départ à 64 ans, bien évidemment.
01:20 Il faut aborder, pardon, la première question.
01:22 La première question c'est qui vient, nous avons invité toute l'intersyndicale,
01:25 il n'a échappé à personne qu'un des syndicats les plus importants de cette intersyndicale,
01:30 la CGT, tient un congrès avec des débats autour de sa ligne, de son orientation.
01:34 - Donc pour l'heure vous n'avez pas de réponse de la CGT ?
01:36 - Nous verrons d'ici la semaine prochaine,
01:38 qui, parmi l'intersyndicale, accepte de venir, ce n'est pas à nous d'en décider,
01:42 et si je puis dire, ce n'est pas à nous de le commenter.
01:44 Et puis, vous m'interrogez sur l'ordre du jour et sur les déclarations de Laurent Berger.
01:49 Personne n'interdira à personne de parler de quoi que ce soit.
01:51 Et nous avons un certain nombre de sujets qui sont des sujets d'actualité,
01:55 j'allais dire brûlants d'une certaine manière,
01:57 la réforme des retraites en étant, nous avons des désaccords, nous le savons,
02:01 nous avons aussi d'autres sujets qui peuvent être abordés,
02:04 même si, je le répète, nous sommes sur la question des retraites,
02:08 dans un ton qui fait que le débat parlementaire est derrière nous,
02:10 nous attendons tous la décision du Conseil constitutionnel,
02:12 nous avons une loi qui est votée, que nous souhaitons évidemment mettre en œuvre,
02:16 et il ne faut pas ni sous-estimer les désaccords qui subsistent, c'est une évidence,
02:21 ni vouloir les effacer.
02:23 Il faut simplement peut-être saisir cette occasion,
02:26 si cette réunion se tient comme la proposée de la Première ministre,
02:28 pour renouer un contact et voir sur quoi et comment il est éventuellement possible d'agir.
02:34 - Alors, renouer un contact, mais parce que cette rencontre au fond,
02:37 pourquoi Olivier Dussopt, pourquoi faire ?
02:39 Parce que j'imagine que vous lisez la presse,
02:41 ça et là on écrit que c'est pour gagner du temps,
02:43 c'est pour casser cette image du gouvernement qui dit non,
02:47 c'est peut-être aussi pour trouver une sortie honorable pour tout le monde,
02:50 et Clément Beaune par exemple, au micro de Sonia Mabrouk il y a quelques jours de cela,
02:53 disait "la loi ne reviendra pas dessus, notamment sur les 64 ans,
02:56 en revanche, peut-être que dans les décrets d'application,
02:58 on peut trouver des moyens finalement d'arriver à contenter tout le monde".
03:02 - Nous avons une réforme des retraites qui a fait l'objet d'une concertation
03:06 avec les organisations syndicales et patronales pendant 4 mois,
03:09 tout l'automne et le début de l'hiver.
03:12 Le texte a été considérablement enrichi,
03:14 enrichi sur les carrières longues, sur la pénibilité,
03:16 sur le minimum de pension ou encore sur l'emploi des seniors.
03:19 Il subsiste des désaccords, notamment sur l'âge
03:21 et le rythme d'application de la réforme dite "Tourenne" de 2013.
03:25 - Enfin il subsiste toujours.
03:26 - Oui, évidemment, et le nier serait une bêtise, une forme de déni.
03:31 Donc il subsiste ces désaccords.
03:33 Après la période de concertation avec les partenaires sociaux,
03:36 il y a eu un temps parlementaire, un temps de débat parlementaire,
03:39 ce temps est désormais derrière nous.
03:41 Le Sénat a adopté la réforme des retraites et l'Assemblée nationale.
03:44 - Oui, il y a eu l'Assemblée.
03:45 - Si, l'Assemblée nationale, en rejetant les motions de censure,
03:47 c'est la Constitution, a non seulement maintenu la confiance du Parlement au gouvernement,
03:51 c'est la démonstration qu'il n'y a pas de majorité alternative,
03:53 et a de facto adopté la réforme.
03:56 Réforme qui par ailleurs avait été validée par la commission mixte paritaire
03:59 entre le Sénat et l'Assemblée.
04:00 - Ce qui vaut au texte 3 recours devant le Conseil constitutionnel.
04:03 - Pardonnez-moi, mais je pense que si le texte avait été voté
04:07 avec un vote classique, il y aurait eu des recours de la même manière.
04:10 - C'est classique sur ce type de réforme.
04:12 Et donc, ce temps parlementaire est désormais terminé,
04:15 désormais clos, et il est normal de reprendre ce contact
04:19 et de voir comment, je dis avec à la fois du temps et une forme de prudence,
04:23 comment un certain nombre d'autres sujets peuvent être abordés.
04:25 - Mais est-ce qu'il reste du grain à moudre sur le sujet précisément des retraites, Olivier Dussopt ?
04:30 Vous avez fait beaucoup de concessions, déjà.
04:32 - Il y a des concessions qui ont été faites, qui ont permis d'améliorer le texte.
04:35 - Mais changez-vous à d'autres mesures d'amélioration.
04:38 - Je précise cependant que ces concessions n'ont pas remis en cause notre objectif,
04:41 qui est celui du retour à l'équilibre financier en 2030.
04:44 Le texte et la réforme ont été pensés comme cela.
04:46 - Ce n'est pas le cas, Olivier Dussopt. Vous l'avez vous-même reconnu qu'en 2030,
04:49 il y aurait probablement un déficit et qu'il faudrait le compenser d'une manière ou de l'autre.
04:52 - Pardonnez-moi, mais vous n'avez pas suivi les derniers épisodes.
04:55 Au moment où j'ai prononcé ces paroles, c'était le cas,
04:57 parce qu'un certain nombre d'amendements avaient été votés et déséquilibraient légèrement le système en 2030.
05:01 Depuis, un certain nombre d'amendements ont aussi été adoptés pour le corriger.
05:04 - Mais vous mentionnez donc les hypothèses de croissance ?
05:06 - Il y a des amendements qui ont été adoptés pour améliorer le volet recette.
05:10 Et donc, à l'heure où nous parlons, le texte tel qu'il a été voté
05:13 permet le retour à l'équilibre en 2030.
05:15 C'est un objectif auquel nous sommes extrêmement attachés
05:17 et qui était hors de question de perdre.
05:19 - Sur des hypothèses de croissance et de tôt chômage
05:22 qui sont sujets à caution quand même, Olivier Dussopt.
05:25 - Comme toute hypothèse, et si vous voulez aller au bout de la démonstration,
05:27 vous pouvez aussi dire que certains trouvent que nos hypothèses de productivité
05:31 sont trop négatives ou en tout cas pas assez optimistes.
05:33 Donc nous sommes sur des hypothèses qui sont celles du Conseil d'orientation des retraites
05:36 et qui font une hypothèse centrale, comme on le dit parfois,
05:38 une forme d'hypothèse moyenne, ce qui est la plus vraisemblable.
05:41 Et donc, dans la mise en œuvre de ce texte,
05:44 il y a des sujets sur lesquels nous pouvons encore certainement avancer.
05:47 Que ce soit par ce texte ou par d'autres vecteurs.
05:50 - Et vous pensez à quoi ?
05:51 - Je pense notamment au déroulement des carrières,
05:53 notamment à la question de la gestion du temps à l'échelle d'une carrière.
05:56 Autant de sujets que nous pouvons aborder à la fois dans le dialogue social,
06:00 que nous voulons aussi aborder au travers de la loi sur l'emploi et le travail
06:03 que j'aurai à présenter dans quelques semaines.
06:04 - Vous avez évoqué les recours déposés devant le Conseil constitutionnel
06:08 qui doit rendre ses arbitrages sur la constitutionnalité du texte le 14 avril.
06:12 Vous vous attendez à quoi Olivier Dussopt ?
06:14 Censure partielle ? Censure totale ?
06:16 Est-ce que vous évoquez cette possibilité d'une censure totale ?
06:19 - Il est hors de question que je me prononce à la place du Conseil constitutionnel.
06:22 - Non mais vous avez bien un pronostic !
06:25 - Il n'y a pas de pronostic en la matière.
06:27 Le Conseil constitutionnel travaille.
06:29 Il travaille et il le fait avec la sagesse qui est la sienne.
06:32 - Bon alors je vous la tourne la question différemment.
06:34 Est-ce que le Conseil constitutionnel quelque part,
06:36 peut-être prendre ça pour une provocation,
06:38 mais politiquement ne vous rendrait pas service en annulant la loi ?
06:42 - Jamais de la vie. La loi est votée et nous souhaitons la mettre en œuvre.
06:45 - Il y a la suite du quinquennat en jeu quand même derrière.
06:47 - Je le répète, le Conseil constitutionnel fait un travail indépendant.
06:51 Il ne revient à personne, et je dis à personne,
06:54 de préjuger d'une décision du Conseil constitutionnel.
06:56 - J'entends bien ce que vous me dites,
06:57 mais il y aurait peut-être pire à cela finalement,
07:00 la validation peut-être d'un référendum d'initiative partagée
07:03 qui aurait quelque part l'effet d'un poison lent,
07:05 puisque là ce serait vraiment la pause
07:07 que le gouvernement a refusé à Laurent Berger sur la retraite.
07:09 Une procédure qui pourrait s'étaler sur un an, un an et demi,
07:12 avec une forme de retraite.
07:14 "Ton", disait Yves-Alexis Brezé,
07:15 "tiens, viens passer le cap des 500 000 si la tu es."
07:17 - Deux réponses à cela.
07:19 La première identique à la précédente.
07:21 Je n'ai pas préjugé d'une décision du Conseil constitutionnel
07:23 ni sur le projet de réforme,
07:24 ni sur la demande de référendum d'initiative populaire déposée
07:27 par certains députés.
07:28 - Vous préparez le scénario quand même.
07:30 - Et par ailleurs, j'ai lu un certain nombre d'analyses de constitutionnalistes
07:33 qui indiquent que même si le Conseil constitutionnel
07:35 validait la demande de référendum,
07:37 cela n'empêche pas la mise en œuvre du texte tel qu'il a été adopté.
07:40 Mais tout ça, c'est...
07:42 - Attendez, vous dites que même s'il y avait un référendum d'initiative partagée,
07:45 vous pourriez vous mettre le texte en œuvre ?
07:48 - C'est ce qu'écrivent les constitutionnalistes que j'ai lus.
07:50 Mais je le répète,
07:52 la décision du Conseil constitutionnel est annoncée pour le 14 avril.
07:55 Personne, ni ministre, ni parlementaire, ni qui que ce soit,
07:58 n'a à préjuger de la décision du Conseil sur ces deux sujets.
08:01 - Donc on n'en parle pas d'ici le 14 avril ?
08:03 - En général, quand une décision est prise par une institution indépendante,
08:06 d'en parler ne sert pas à grand-chose avant qu'elle soit rendue.
08:09 - Vous êtes de quelle école, Olivier Dussopt ?
08:11 Celle qui pense que le mouvement social contre la réforme des retraites
08:13 est en train de s'étioler
08:15 en prenant à témoin la baisse de la participation aux grèves,
08:18 aux manifestations en début de semaine,
08:20 ou bien de ceux qui disent "attention quand même,
08:23 la colère n'est pas retombée, je ne vais pas vous faire la litanie des sondages,
08:26 mais quand même, vous avez celui au Doxa Backbone pour le Figaro ce matin,
08:29 qui nous dit que deux tiers des Français restent hostiles à la retraite
08:32 et pensent en plus que le mouvement, non seulement va durer,
08:35 mais être de plus en plus violent."
08:37 - Je ne fais pas la météo du climat social, du dialogue social.
08:40 Et donc j'observe les choses telles qu'elles se passent.
08:43 J'ai vu comme tout le monde que lors de la dernière manifestation,
08:46 il y avait un peu moins de monde, même assez nettement moins de monde,
08:48 les taux de grève n'étaient pas aussi importants que les jours précédents.
08:51 Mais est-ce que ça signifie que nous sommes là dans une tendance marquée,
08:54 qui va se poursuivre ? Je ne sais pas le dire.
08:57 - Vous restez prudent sur ce point-là ?
08:59 - Il faut être prudent, parce que la prudence est d'ailleurs la meilleure conseillère en la matière,
09:02 et c'est aussi une manière de respecter.
09:04 - Et si ça se passe mal mercredi prochain avec les syndicats ?
09:07 - C'est de respecter la mobilisation des organisations syndicales.
09:09 Le droit de grève, le droit de manifestation,
09:11 ce sont des droits qui sont garantis dans notre Constitution,
09:14 qui sont garantis dans notre République,
09:16 nous n'avons pas là aussi à apporter des commentaires précipités
09:19 sur tel ou tel mouvement.
09:20 - À propos de la violence, vous avez vu hier,
09:22 dans ces rassemblements devant les préfectures,
09:24 globalement ça s'est bien passé, mais tout de même, Lyon, Paris,
09:26 quelques violences, ça est là.
09:28 Et puis cette accusation de brutalité policière en France,
09:31 la Maison Blanche qui réagit, se disant préoccupée
09:34 de l'usage immodéré de la force envers les manifestants.
09:36 La Maison Blanche, Olivier Dussopt,
09:38 avez-vous envie de répondre ce matin à ce porte-parole ?
09:40 - Je ne répondrai pas à la Maison Blanche, je commenterai peut-être...
09:42 - Ça ne vous préoccupe pas pour l'image du pays, tout de fait ?
09:44 - Je vais d'abord commenter les rassemblements que vous avez évoqués,
09:46 qui se sont passés sur le territoire national.
09:48 Je suis toujours très marqué quand une partie de la gauche,
09:51 et sa fraction la plus radicale en réalité,
09:53 ce sont des mouvements d'extrême-gauche,
09:55 qui appelaient au rassemblement hier devant les préfectures, les mairies,
09:57 toujours marqué quand on met un signe égal
09:59 entre les casseurs et les policiers.
10:02 Les policiers ne sont pas le problème.
10:04 Le problème ce sont les casseurs, ce sont ceux qui viennent dans les manifestations,
10:07 qui par ailleurs se passent bien, parce que les organisations syndicales savent le faire,
10:10 mais qui profitent de ces manifestations pour casser, pour violenter.
10:13 Je crois que lorsqu'on veut, qu'on essaye de mettre le feu à des préfectures,
10:17 à des sous-préfectures, lorsqu'on dégrade des bâtiments
10:20 qui symbolisent la République comme les mairies,
10:22 lorsqu'on s'en prend à celles et ceux qui portent l'uniforme et qui nous protègent,
10:25 ce n'est pas la question des retraites, ce n'est pas une réforme ou une autre,
10:28 le mobile, c'est juste de la violence,
10:30 et la volonté de déstabiliser et de mettre à mal nos institutions.
10:34 Moi j'ai un immense respect, une immense admiration pour nos forces de police,
10:38 qui maintiennent l'ordre, qui nous protègent au quotidien,
10:40 qui font un travail absolument incroyable,
10:42 et beaucoup le payent dans leurs chaires.
10:44 Il y a des centaines de blessés dans les forces de police et parmi les gendarmes,
10:48 et donc mettre un signe égal entre le maintien d'ordre et la volonté délibérée
10:53 d'être violent et de casser n'est pas acceptable,
10:56 et quand l'extrême-gauche parle d'Etat autoritaire,
10:59 parle de dérive autoritaire, de brutalité policière,
11:02 alors que c'est dans ces rangs qu'on trouve le plus souvent
11:05 les casseurs et ceux qui s'en prennent à la police,
11:08 c'est quand même une sacrée inversion de valeur.
11:09 - Je vais vous citer les chiffres aussi d'un second sondage,
11:11 IFOP pour Paris 1ère, à l'affirmation suivante,
11:14 "il est parfois nécessaire de recourir à des actions violentes
11:17 pour faire avancer sa cause ou ses idées".
11:19 Vous avez 35% des français qui répondent être d'accord,
11:22 35% partent, qui montent à 45% chez les moins de 35 ans,
11:27 donc près d'un sur deux, et même 60% chez ceux qui,
11:30 quel que soit leur âge, se disent proches de la France insoumise.
11:33 Comment on traite ça politiquement ?
11:35 - C'est trop, c'est évidemment trop, je considère que chaque violence,
11:37 qu'elle soit physique, verbale, n'est pas acceptable,
11:40 dans le débat public, dans le débat politique.
11:42 Et ce n'est pas vraiment une surprise de voir que
11:45 chez les sympathisants, en tout cas ceux qui se disent sympathisants
11:48 de l'EHLF, ce pourcentage est plus élevé.
11:50 - Oui, mais vous avez vu votre...
11:52 - On l'a vu au cours des débats, la violence verbale,
11:55 la violence symbolique et consubstantielle
11:58 de l'engagement politique et de la France insoumise.
12:00 - Mais d'où ça vient ça ? Jean-Louis Bourlange, député modèle,
12:03 dit qu'il y a une crise de la décision publique,
12:05 c'est-à-dire qu'il y a une crise de la décision politique,
12:07 c'est-à-dire qu'il y a une crise de la décision politique,
12:09 et que vous avez vu, vous avez vu,
12:11 que la violence est totalement légitime.
12:13 - Oui, mais c'est pas seulement des militants d'ultra-gauche,
12:16 des petits groupuscules radicalisés, non, non, non,
12:19 c'est la masse des manifestants qui considèrent
12:22 que la violence est totalement légitime.
12:24 - Je l'ai vu, et c'est inquiétant, je considère,
12:26 que, pour ma part, aucune violence n'est acceptable.
12:28 - Revenons sur le terrain politique, Olivier Dussopt,
12:31 qu'est-ce qui va se passer dans les prochaines semaines ?
12:33 Vous avez dit, on est suspendu,
12:35 la décision du Conseil constitutionnel,
12:37 suspendu à la réunion également de mercredi prochain,
12:40 qui viendra, mais bon, malgré tout,
12:42 le quinquennat derrière, il y a quatre ans à tenir,
12:45 l'agenda parlementaire est extrêmement dégagé.
12:48 Les députés Renaissance doivent se retrouver mardi
12:50 pour justement travailler sur l'agenda des réformes,
12:53 sur la méthode de travail.
12:55 C'est quoi le prochain texte, projet politique ?
12:57 - Le président de la République nous a demandé,
12:59 il a demandé à la Première Ministre, au gouvernement,
13:01 à la majorité présidentielle,
13:03 de penser les nouvelles étapes,
13:05 de penser une nouvelle façon de travailler
13:07 entre le Parlement, l'exécutif,
13:09 et la Première Ministre mène un certain nombre de consultations,
13:11 pas seulement avec la majorité, mais aussi avec les oppositions,
13:13 avec les partenaires sociaux, c'est l'objet
13:15 de la réunion avec l'intersyndicale,
13:17 mais l'objet de rencontres, d'échanges
13:19 avec tous les partenaires sociaux,
13:21 pour voir comment tracer un programme de travail,
13:23 et donc les priorités en termes d'agenda.
13:26 Il y a deux choses, je crois, qu'il faut avoir en tête.
13:29 La première, c'est que l'action n'est pas à l'arrêt.
13:32 Pas plus tard que dans les derniers jours,
13:34 le Parlement a voté, il a délibéré.
13:36 La loi sur le nucléaire, et sur la relance du nucléaire,
13:38 a été adoptée par plus de 400 députés sur les 500 semaines.
13:41 - Très bien, mais après, la semaine prochaine, dans deux semaines...
13:43 - La loi sur les Jeux Olympiques a été adoptée.
13:45 Nous avons des propositions de loi et des projets de loi
13:47 qui sont examinés et qui sont adoptés,
13:49 et d'ailleurs, je fais une parenthèse,
13:51 mais depuis le début du quinquennat,
13:53 ce sont, de mémoire, 25 textes législatifs
13:55 qui ont été votés, dont seulement 3
13:57 ont fait l'objet d'un recours au 49.3,
13:59 la loi de financement de la sécurité sociale
14:01 et la réforme des retraites.
14:03 Et nous avons un certain nombre de projets,
14:05 pour ce qui me concerne, je prépare un projet de loi
14:07 sur le travail, sur l'emploi,
14:09 pour aller plus loin que ce que nous avons fait avec les retraites,
14:11 mais travailler sur les conditions de travail,
14:13 sur la façon de permettre le retour
14:15 ou l'accès à l'emploi des plus éloignés,
14:17 par l'insertion, par l'activité économique,
14:19 pour les travailleurs en situation de handicap, pour les seniors,
14:21 tout ce qui peut permettre, justement,
14:23 d'aller vers le plein emploi,
14:25 d'aller vers un plein emploi qui soit aussi un bon emploi.
14:27 - J'ai une dernière question, Olivier Dussopt, plus personnelle,
14:29 vous avez révélé votre méssexualité
14:31 dans les colonnes du magazine Têtu, il y a une semaine,
14:33 pourquoi maintenant ? Pourquoi faire ça maintenant ?
14:35 - Parce qu'on m'a posé la question, et je vais vous dire quelque chose,
14:37 parce que parfois je lis des choses,
14:39 ça n'est ni une révélation, ni un aveu.
14:41 - Est-ce que c'est une diversion politique ? - Aucunement,
14:43 c'est ce que je suis, tout simplement, et quand on me pose une question, je réponds.
14:45 - Certains disent qu'ils cherchent des cris,
14:47 ils cherchent quelque part l'insulte homophobe,
14:49 histoire de se victimiser.
14:51 - Je n'ai malheureusement pas attendu de répondre à une question
14:53 dans le magazine Têtu pour être victime de ces mêmes insultes.
14:55 C'est ce que je suis,
14:57 et si, d'après les témoignages que j'ai,
14:59 cela permet à des jeunes et à des adolescents
15:01 de se dire, finalement, même parmi
15:03 les personnages publics, même parmi les responsables politiques,
15:05 il y a aussi des homosexuels,
15:07 et c'est bien comme cela, et c'est finalement
15:09 d'une certaine manière normale comme cela,
15:11 c'est très bien. - Merci Olivier Dussopt,
15:13 ministre du Travail, du Play d'Emploi et de l'Insertion,
15:15 on aurait pu parler encore de l'emploi justement,
15:17 mais nous n'avons plus le temps, merci d'être venu ce matin
15:19 Au micro d'Europe, bonne journée à vous.

Recommandée