Depuis 2009, une expérimentation permet à quelques opérateurs privés de mettre en location des logements collectifs en déshérence. Mais ce dispositif dit “anti-squat”, dont la pérennisation doit être examiné aujourd’hui par l’Assemblée nationale, a débouché sur plusieurs dérives.
Vidéo produite par la cellule investigation de Radio France.
Direction : Jacques Monin
► Les enquêtes de la cellule investigation de Radio France sur France Inter : https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info
diffusées chaque samedi à 13h20, à podcaster, réécouter et lire intégralement
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00:14 En 2009, on se rend compte qu'il y a énormément de locaux vides,
00:18 de logements vides, d'anciens CHU, d'anciens EHPAD,
00:20 qui sont inutilisés.
00:22 Et de l'autre côté, il y a une énorme crise du logement,
00:24 qui existe toujours actuellement d'ailleurs,
00:26 mais avec plein de gens qui sont obligés de vivre à la rue
00:28 dans des endroits très précaires.
00:30 Et du coup, on se dit, comment allier à la fois
00:32 tous ces espaces vides
00:34 et comment loger des personnes qui sont à la rue.
00:36 Et du coup, vient cette idée un peu hybride
00:38 de pouvoir exploiter ces espaces vides
00:40 et mettre des personnes à l'intérieur.
00:42 C'est là qu'intervient la loi MOL en 2009.
00:44 Il y a une expérimentation qui est créée
00:46 qui permet justement
00:48 à des organismes publics, mais aussi des organismes privés,
00:50 de pouvoir héberger
00:52 temporairement des personnes
00:54 dans des logements
00:56 ou dans des espaces qui ne sont pas forcément des logements.
00:58 On va avoir des obligations
01:06 par exemple de signaler son absence
01:08 plus de trois jours. On va avoir
01:10 l'interdiction de pouvoir inviter quelqu'un à dormir,
01:12 l'interdiction d'organiser des réunions,
01:14 l'interdiction de faire des fêtes,
01:16 l'interdiction même d'amener un animal
01:18 à l'intérieur du bâtiment.
01:20 Il y a aussi la possibilité
01:22 pour l'entreprise de pouvoir faire des visites
01:24 complètement inopinées
01:26 dans les parties communes, mais aussi dans les chambres.
01:28 C'est-à-dire que l'entreprise peut
01:30 tout à fait rentrer dans votre chambre
01:32 sans vous avoir prévenu à l'avance
01:34 pour des vérifications de sécurité.
01:36 Et puis dans les contrats proposés par Monoma
01:38 à ces résidents temporaires, on a constaté aussi
01:40 l'existence d'une clause de confidentialité
01:42 qui oblige en fait les résidents
01:44 à s'engager à ne pas
01:46 dévoiler ni le contrat
01:48 ni les conditions dans lesquelles ils vivent
01:50 dans ces espaces
01:52 temporaires à la presse, au Média.
01:54 C'est vraiment précisé dans la clause
01:56 qu'il ne faut pas divulguer ces informations au Média.
01:58 [Musique]