Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliquée à ma fille,
00:03 je répondrai aux questions de Sacha sur la tension artérielle.
00:06 Et nous vous dirons pourquoi tout le monde devrait connaître ces chiffres de tension.
00:11 Puis le docteur Martin Blachier nous expliquera à quoi ressemble un test de QI, de caution intellectuelle,
00:16 et il nous dira si c'est vraiment le reflet de l'intelligence.
00:26 Sacha, on s'intéresse aujourd'hui à la maladie chronique la plus fréquente en France,
00:31 c'est l'hypertension artérielle.
00:33 Un Français sur trois est hypertendu.
00:36 Alors, tu vas nous expliquer ce qu'est l'hypertension artérielle,
00:39 mais d'abord, est-ce que tu pourrais expliquer ce qu'est la tension artérielle,
00:43 concrètement à quoi ça correspond ?
00:45 La tension artérielle, on appelle ça aussi la pression artérielle,
00:48 c'est la pression qui est exercée par le sang qui circule sur la paroi de nos artères.
00:52 Tu sais qu'il faut absolument que toutes les cellules du corps soient irriguées, c'est mieux.
00:58 Donc, à chaque fois, le sang qui va circuler va exercer une pression sur les artères,
01:03 et c'est ça qu'on appelle la pression artérielle.
01:05 Et comment on peut mesurer cette pression ou cette tension artérielle ?
01:09 Alors, cette pression artérielle, on peut la mesurer avec différents appareils qu'on appelle des tensiomètres.
01:15 Il ne faut pas oublier qu'il y a toujours deux chiffres, tu sais,
01:18 quand on donne une pression artérielle, on donne toujours deux chiffres.
01:20 Oui, et qui correspondent à quoi, du coup ?
01:21 Alors, en fait, à chaque contraction du cœur, donc quand le cœur va éjecter du sang,
01:26 ça va être avec une grande force quand il se contracte pour aller nourrir toutes nos cellules, irriguer toutes nos cellules.
01:32 Et donc, à chaque contraction, ça va être le chiffre supérieur.
01:35 On appelle ça aussi la pression systolique, tu vois,
01:39 quand le cœur se contracte et forcément, il est plus élevé.
01:42 Après, il y a aussi un autre chiffre qui est la pression diastolique, c'est quand le cœur est au repos.
01:48 Donc, ça veut dire que même quand le cœur est au repos, il y a quand même une pression exercée dans les vaisseaux ?
01:54 Oui, il faut bien qu'il y ait du sang qui circule, sinon toutes nos artères,
01:58 les parois de nos artères, elles se colleraient les unes aux autres.
02:02 Donc, il y a toujours du sang qui circule, mais beaucoup, avec moins de pression,
02:06 puisque c'est au repos du cœur.
02:07 Et ça, c'est évidemment 80 fois par minute en moyenne.
02:10 Et alors, à partir de quand on parle d'hypertension, quand on parle de ces chiffres-là,
02:15 il faut qu'ils soient supérieurs à combien pour parler d'hypertension ?
02:18 Alors, on estime qu'on est hypertendu, qu'on souffre d'hypertension artérielle quand le chiffre supérieur,
02:24 donc la pression systolique au moment de la contraction du cœur, est supérieur ou égal à 14,
02:30 ou alors quand la pression diastolique, c'est-à-dire au moment du repos du cœur, est supérieure...
02:36 On peut être hypertendu même si c'est la pression au repos qui est supérieure ?
02:40 Oui, il faut qu'elle soit supérieure ou égale à 9.
02:41 Oui, mais tu as raison, on peut être hypertendu aussi avec une pression au repos.
02:45 Par exemple, tu as 16, 8, tu es hypertendu puisque tu as plus que 14, tu as 16.
02:52 Mais si tu as par exemple 13, 10, eh bien tu es aussi hypertendu,
02:57 parce que ce n'est pas normal qu'au repos le sang circule avec une pression trop forte.
03:02 Au repos, il doit circuler librement, tranquillement, sans exercer de pression, sans avoir de difficultés.
03:07 Et alors justement, cette pression qui est trop forte, ça va avoir quoi comme conséquence sur la santé ?
03:15 Ça peut entraîner des dégâts considérables pour plusieurs raisons et à plusieurs niveaux.
03:20 Essentiellement au niveau des vaisseaux, au niveau des artères...
03:23 Parce que c'est trop fort ?
03:24 Parce que c'est trop fort.
03:25 Donc si tu veux, les parois vont s'abîmer, comme on va le voir sur ce schéma.
03:28 La paroi va s'abîmer, c'est un peu simplifié.
03:32 Mais voilà, à l'intérieur d'un vaisseau, tu vois les globules rouges ?
03:35 Donc comme ça, ça circulerait bien ?
03:37 Là, ça circulerait bien, ce serait normal, tu aurais une tension tout à fait normale.
03:41 Ensuite, il y a un sas d'évidemment, avant la tension, de préhypertension, on peut l'appeler comme ça.
03:46 Tu vois bien que les parois, elles réagissent, elles s'épaississent, elles se durcissent.
03:51 Parfois même, il y a des plaques...
03:52 Pour résister à la pression trop forte ?
03:53 Et après, ça peut aller au sas d'hypertension, tu vois, comme c'est réduit comme ça, le calibre du vaisseau.
04:01 Et qu'est-ce que ça a comme conséquence ?
04:02 Ça va abîmer donc les artères, ça va fragiliser les artères.
04:07 Les parois des artères, elles sont rigides, fragilisées, elles ne sont pas en bon état si tu veux,
04:13 mais ça va aussi avoir des conséquences sur le cœur, parce que le cœur, il va s'épuiser.
04:18 Donc l'hypertension, elle fragilise les artères et elle épuise le cœur,
04:22 parce que le cœur, il va être obligé de pomper contre des résistances plus importantes.
04:27 Tu vois, c'est beaucoup plus difficile d'éjecter du sang dans quelque chose qui est rétréci, tu vois.
04:33 Donc voilà les conséquences.
04:35 Et après, ça peut avoir des conséquences, ça va commencer par agir sur quoi ?
04:39 Sur les plus petits vaisseaux, les plus petites artères.
04:42 Donc les premiers organes qui vont être touchés, ça va être le cerveau.
04:47 C'est la première cause d'accident vasculaire cérébral.
04:51 Oui, parce que les tout petits vaisseaux du cerveau, ils peuvent souffrir de ça.
04:55 Il suffit, une tension par exemple, qui passe de 14 à 16, donc le chiffre supérieur, la systolique,
05:03 qui passe de 14 à 16, ça double le risque de faire un accident vasculaire cérébral.
05:09 Donc tu vois, quand on dit que c'est la première cause d'accident vasculaire cérébraux,
05:14 après ça peut entraîner des démences, tu vois, dans le cerveau,
05:19 des démences cérébrales, des démences vasculaires.
05:23 Pourquoi les yeux, justement ?
05:24 Parce que derrière la rétine, c'est une toute petite membrane au fond de l'œil qui nous permet de voir.
05:29 Il y a des tout petits vaisseaux, tout fins, tout fins.
05:31 Ah, donc c'est parce que les vaisseaux sont tout petits, donc c'est les premiers touchés.
05:33 Les premiers touchés, les premiers abîmés.
05:35 Pareil, tout petits, les artères des reins, elles vont être touchées aussi.
05:41 Après, ça peut être aussi les petites artères des jambes, ce qu'on appelle des artériopathies,
05:46 des maladies des artères des membres inférieurs.
05:48 Mais après, il y a aussi le cœur.
05:50 On peut avoir les petites artères du cœur et faire des infarctus du myocâne,
05:53 mais on peut avoir aussi, comme je te le disais tout à l'heure,
05:56 comme le cœur se fatigue à pulser, comme ça, être obligé de forcer,
06:00 des signes d'insuffisance cardiaque.
06:02 Il va être épuisé.
06:03 Donc voilà les principaux organes qui sont touchés par l'hypertension artérielle.
06:08 Et est-ce qu'on sait d'où ça vient ?
06:10 À quoi s'est due cette hypertension ?
06:11 Le fait d'avoir trop de pression dans les vaisseaux ?
06:13 Alors, il ne faut pas raconter d'histoire.
06:16 Dans 90 % des cas, on ne retrouve pas l'origine de l'hypertension.
06:22 On appelle ça des hypertensions dites essentielles.
06:24 C'est la majeure partie des cas.
06:26 Après, on sait qu'il y a des origines familiales.
06:28 On sait que dans des familles hyper-tendues et héréditaires,
06:31 tu risques d'être hyper-tendu.
06:33 Et puis après, il y a ce qu'on appelle les facteurs aggravants.
06:37 Les ennemis de nos artères, si tu veux, c'est toujours les mêmes.
06:39 On les connaît.
06:40 On le répétera à chaque fois.
06:42 Exactement.
06:43 Le surpoids, le sez, là, on les voit.
06:46 Le cholestérol, bien sûr, puisqu'il va, tu sais, ça va faire des plaques d'athérome.
06:50 Ça va boucher les artères.
06:51 Donc ça va être un facteur aggravant.
06:53 C'est-à-dire que tu ajoutes un facteur de risque à un autre facteur de risque.
06:56 Donc tu les multiplies.
06:57 Pareil pour le diabète.
06:58 Le diabète, on sait que ça abîme aussi les artères.
07:01 Le surpoids, le tabac, bien sûr, ennemi numéro un de nos artères.
07:04 Le sel aussi, qui augmente la tension artérielle et les apnées du sommeil.
07:09 Tu sais, quand dans la nuit, tu fais des pauses respiratoires.
07:12 C'est aussi un facteur.
07:14 C'est lié à l'hypertension artérielle.
07:17 Donc voilà les principaux.
07:18 Après, il y en a d'autres.
07:19 Mais il faut bien comprendre que bien souvent, on ne retrouve pas la cause.
07:23 - Et est-ce qu'il y a des symptômes qui vont nous alerter sur le fait qu'on est hyper tendu,
07:29 qu'on a de l'hypertension ?
07:30 - C'est le problème numéro un de cette maladie.
07:34 C'est pour cette raison qu'on appelle ça l'hypertension, le tueur silencieux.
07:38 Parce qu'en fait, tu t'en aperçois.
07:39 - Il n'y a aucun signe.
07:41 - Il y a des petits signes annonciateurs dont je vais te parler.
07:43 Mais sinon, c'est réellement le problème numéro un.
07:45 T'as tension, tu sais combien elle est là aujourd'hui ?
07:48 Non, en ce moment-là.
07:50 On ne sait pas, on ne connaît pas sa tension.
07:52 On ne ressent rien.
07:53 Donc même quand tu es hyper tendu, tu ne ressens rien.
07:56 Et c'est pour cette raison, je le répète, qu'on appelle ça le tueur silencieux.
07:59 Tu t'en aperçois au moment des complications.
08:01 Et c'est surtout pour cette raison, et on va y revenir,
08:03 qu'il faut absolument prendre sa tension régulièrement.
08:05 Après, tu me demandais s'il y avait des petits signes.
08:07 Oui, il peut y avoir des petits signes annonciateurs.
08:11 Par exemple, tu peux avoir des petites mouches volantes devant les yeux,
08:14 des petits bourdonnements d'oreilles, tu vois.
08:17 Quand tu sens qu'il y a une pression, tu vois, qui est un petit peu plus...
08:19 Ça tourbillonne là-dedans, tu vois, le sang il est sous pression.
08:22 Tu peux avoir des petits maux de tête, des saignements de nez.
08:25 Quelqu'un qui sèche du nez à répétition,
08:27 on va tout de suite lui prendre l'attention, c'est la première chose qu'on va faire.
08:30 Je l'ai dit. Et puis l'essoufflement, c'est quand le cœur, lui, commence déjà à souffrir.
08:35 Ah oui, c'est déjà un stade...
08:36 Voilà, ces petits signes. Mais sinon, on n'a pas de symptômes.
08:39 Alors comment on fait ?
08:41 Dépistage, dépistage, dépistage.
08:43 Il faut prendre attention. Là, ça, là, ça coûte.
08:46 Chez le médecin ?
08:47 Alors, chez le médecin, en France, on a de la chance.
08:49 Le médecin, vous prenez de l'attention.
08:51 La médecine du travail, il vous prend de l'attention.
08:54 Vous allez chez le gynécologue, il vous prend de l'attention.
08:56 Enfin, je veux dire, on a quand même des endroits, chez le pharmacien,
08:59 on peut prendre sa tension, mais on peut aussi...
09:01 Ça coûte de 20 à 40 euros. Tout le monde peut le faire.
09:05 Vous mettez ça autour du poignet.
09:07 Ah, on se la prend toute seule ?
09:08 Oui, on se la prend toute seule.
09:09 Vous mettez ça autour du poignet, au repos,
09:12 avec le poignet et l'appareil à hauteur du cœur, à gauche en général.
09:16 Ça prend une minute. Ça fait pas mal.
09:19 Et vous êtes à la maison tranquille.
09:21 Tout le monde peut faire ça ?
09:22 En revanche, attention.
09:23 Ah.
09:24 Oui. Attention, parce qu'une tension, elle varie dans la journée.
09:28 Après un effort physique, elle monte aussi.
09:31 Donc, il faut vraiment la prendre au repos et la prendre plusieurs fois.
09:34 Il ne faut pas paniquer parce qu'elle est un petit peu élevée.
09:36 Surtout qu'en général, quand on commence à se prendre l'attention,
09:39 toute la famille va vouloir prendre l'attention.
09:40 Non, mais c'est ça que j'allais demander.
09:41 Est-ce que tout le monde doit la prendre ?
09:43 Est-ce qu'à partir d'un certain âge,
09:46 est-ce qu'il faut faire plus attention aux personnes âgées ?
09:50 Alors, oui.
09:52 Effectivement, il y a tous ceux qui, par exemple,
09:54 si dans la famille, il y a de l'hypertension,
09:56 en général, on est justement déjà sensibilisé et on la prend.
10:00 Si on a des facteurs de risque, obésité, tabac,
10:03 dont on a parlé tout à l'heure, les facteurs aggravants,
10:05 il vaut mieux la prendre.
10:06 Sinon, toute personne, même qui va très bien,
10:09 à partir de 40 ans, doit prendre sa tension au moins une fois par an.
10:13 Et pourquoi à partir de 40 ans ?
10:15 Parce que ça va changer avec l'âge, ça va augmenter avec l'âge.
10:18 Il faut bien comprendre qu'un Français sur deux
10:21 ne sait pas qu'il est hypertendu.
10:23 Tu te rends compte ?
10:24 Un Français sur deux est hypertendu sans le savoir.
10:27 Donc, il suffit de se dépister, ça prend deux secondes,
10:30 enfin une minute, et voilà.
10:31 Et pourquoi avec l'âge, ça...
10:33 Oui, parce qu'en fait, il y a des facteurs
10:36 contre lesquels on ne peut rien, mais qui font monter la tension.
10:39 Il y a le sexe.
10:41 Il y a plus d'hommes.
10:43 Tu as un homme sur trois et une femme sur quatre
10:46 qui sont hypertendus, donc le sexe, tu ne peux rien, c'est comme ça.
10:49 Après, il y a l'âge.
10:51 Plus tu... Et c'est normal.
10:52 En vieillissant, tes artères, elles font comme tout le reste.
10:56 Elles vieillissent, elles sont moins souples, comme tout le reste.
11:00 Donc, regarde, les chiffres.
11:02 Entre 18 et 34 ans, tu as à peu près 10 % d'hypertendus.
11:06 D'accord, donc à ce moment-là, il n'y en a pas beaucoup.
11:08 Oui, mais il y en a quand même 10 %.
11:10 À partir de 65 ans, on passe tout de suite à 40 % et regarde,
11:15 à 85, on est à 90 % de personnes qui sont hypertendues.
11:18 Donc, tu vois, ce sont les facteurs contre lesquels on ne peut rien.
11:22 Il y a l'hérédité aussi.
11:23 Mais donc, on peut faire plus d'attention et plus de dépissage à partir d'un certain âge.
11:27 Voilà.
11:27 Et si on...
11:28 Et après, il y a les facteurs contre lesquels on peut,
11:30 tous ceux dont on a parlé tout à l'heure.
11:31 Facteurs aggravants.
11:32 Oui, mais ça, c'est important.
11:33 Il va falloir changer un peu son...
11:36 Enfin, prévoir d'abord, faire de la prévention,
11:38 c'est-à-dire bien en amont pour éviter d'être hypertendue.
11:41 Donc, des petits conseils alimentaires.
11:43 On a vu tout à l'heure que le sel, ce n'était pas bon.
11:45 Donc, on ne va pas manger salé.
11:47 On va faire attention au sel.
11:49 Il faut savoir que du sel, il y en a où.
11:51 Alors, si vous voulez quand même que ce soit bon,
11:53 vous pouvez ajouter des herbes, des épices.
11:55 Tu vois, il faut trouver des petites choses comme ça
11:57 pour pouvoir prévenir cette hypertension.
12:00 Donc, ne pas manger salé.
12:03 Pas de moutarde, pas de cornichons,
12:04 parce que c'est très salé.
12:06 La moutarde et les cornichons, c'est très salé.
12:08 Évidemment, pas de gras non plus.
12:11 Ça abîme les artères.
12:13 Tout ce qui est gras, plats, préparés,
12:15 toutes ces choses-là, il faut faire attention.
12:18 Pas de tabac, une activité physique régulière.
12:23 Enfin, voilà, tous ces petits conseils.
12:24 Ça, c'est des conseils, mais est-ce qu'il y a un traitement
12:27 qui soigne l'hyper...
12:30 - Tension. - Tension.
12:33 Alors, bien sûr qu'il y a un traitement,
12:35 mais le médecin, il ne va jamais traiter un tout, un chiffre.
12:39 - Oui, ce n'est pas en prenant une fois l'attention
12:41 qu'il va dire on va mettre un traitement en place.
12:42 - Bien sûr. - D'accord.
12:43 - D'abord, il va la prendre plusieurs fois au repos.
12:46 Bien souvent, d'ailleurs, votre médecin va vous conseiller
12:49 de faire ce qu'on appelle une MAPA,
12:51 une mesure ambulatoire de la pression artérielle.
12:55 C'est-à-dire qu'en fait, vous allez rester pendant 24 heures
12:57 avec un petit appareil comme ça, un petit boîtier.
13:00 On sent le ras qui se gonfle à chaque fois,
13:02 mais voilà.
13:03 Mais au moins, comme ça, on va voir un petit peu
13:04 comment fluctue votre tension artérielle
13:07 au cours de la journée et de la nuit.
13:09 - Et les traitements. - Parce qu'il y a des pics la nuit aussi.
13:12 Enfin, le matin tôt et le soir tard.
13:15 Donc, on va mesurer tout ça.
13:17 Et après, il va traiter en fonction du patient.
13:20 Les traitements, on a plusieurs familles de traitements.
13:23 Ils sont individualisés.
13:25 On ne va pas traiter Mamie Michel comme quelqu'un d'autre.
13:28 Ça va dépendre vraiment de la personne, de ses indications.
13:32 On va choisir plutôt telle famille pour telle personne
13:34 ou telle autre, voire associer.
13:36 - On s'adapte à chaque personne et à chaque tension.
13:38 - Chaque traitement est individualisé
13:39 et on peut même les associer.
13:40 Donc, voilà l'importance.
13:42 En fait, ce qu'il faut...
13:43 Et surtout, le problème, c'est que même avec un traitement,
13:46 quand vous êtes traité, comme vous vous sentez bien,
13:48 vous pensez que tout va bien.
13:49 Donc, qu'est-ce que vous faites ?
13:51 Vous arrêtez le traitement.
13:52 Et ça, il ne faut surtout pas.
13:54 - Il faut le prendre toute la vie.
13:54 - C'est une maladie qui ne se guérit pas,
13:57 mais que l'on peut traiter.
13:59 Donc, oui, c'est une maladie chronique à vie,
14:01 mais on peut la traiter et équilibrer
14:03 pour éviter les conséquences.
14:05 Donc, même si vous ne ressentez pas les effets du traitement,
14:08 il vous protège.
14:09 Donc, deux maîtres mots,
14:10 le dépistage et les traitements régulièrement.
14:14 Le meilleur des traitements, la meilleure heure pour le traitement,
14:16 c'est celle où vous serez sûr de le prendre.
14:18 - Docteur Martin Blachier, bonjour.
14:26 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique,
14:27 épidémiologiste.
14:28 Et aujourd'hui, on s'intéresse à un sujet
14:31 qui doit passionner tout le monde
14:33 et sur lequel il y a beaucoup d'idées qui circulent,
14:36 de fausses, de rumeurs, on va dire.
14:39 Et le quotient intellectuel.
14:41 Alors moi, j'ai plein de questions.
14:43 Déjà, à quoi ça ressemble ?
14:44 Est-ce que c'est bien ce qu'on trouve sur Internet un peu partout ?
14:47 Et est-ce que c'est le reflet de l'intelligence ?
14:50 - Alors, le quotient intellectuel, en fait, c'est le résultat d'un test.
14:53 Tout simplement, c'est des tests qui ont été élaborés au départ
14:57 pour évaluer l'âge mental des enfants.
14:59 Et en fait, on regardait l'âge mental des enfants
15:01 et s'ils étaient un peu en avance,
15:02 on considérait qu'ils avaient un quotient intellectuel
15:04 qui était au-dessus de la moyenne.
15:06 - Et quand un enfant de 10 ans avait un âge mental de 12 ans,
15:08 on multipliait par 10 et on disait, il a un QI de 120.
15:10 - Voilà, exactement.
15:12 Non, mais c'était à peu près ça.
15:13 Et donc après, ça s'est évidemment transformé
15:15 et c'est devenu des tests, en fait,
15:16 qui testent vos facultés cognitives selon différentes dimensions.
15:20 Donc, ce sont des choses qui ressemblent à peu près à ça.
15:22 Donc, vous voyez, c'est un petit peu des suites logiques.
15:24 - D'accord. Et le rapport avec l'intelligence ?
15:26 - Des mémoires. Alors, en fait, on considère que vos facultés cognitives
15:30 sont divisées en quatre grandes catégories.
15:32 Donc, vous avez la capacité de verbaliser ce que vous pensez.
15:36 Vous avez la capacité de vous repérer dans l'espace.
15:38 Vous avez la capacité de comprendre des suites un peu logiques.
15:42 Et vous avez aussi des capacités de mémoire.
15:44 Donc, ça, c'est un peu les grandes...
15:46 - C'est ce qu'on va chercher à analyser.
15:47 - C'est exactement ce qu'on va chercher.
15:48 Et ce qu'on a remarqué dans ces tests-là,
15:49 c'est qu'elles étaient quand même corrélées entre elles.
15:51 C'est-à-dire que certes, il y a des gens qui vont avoir
15:53 une sorte d'intelligence plus élevée que les autres dimensions.
15:55 Mais en général, quand vous êtes un peu en avance
15:57 sur une des dimensions du quotient intellectuel,
15:59 vous êtes également en avance,
16:00 enfin supérieur à la moyenne des autres personnes,
16:03 sur les autres dimensions.
16:04 Néanmoins, quand par exemple, on va faire un test chez un enfant
16:08 pour savoir si son quotient intellectuel est un peu en avance,
16:11 un peu plus élevé que la moyenne des enfants de son âge...
16:13 - Les surdoués, quand on pense que son enfant est surdoué.
16:15 - Exactement. En gros, les surdoués.
16:16 Ce qui est la grande majorité des tests...
16:18 - Ce sont les profs ? Enfin, les parents ?
16:21 - Non, mais très souvent les parents.
16:23 En fait, il y a un problème à l'école.
16:24 Ils se demandent si c'est pas lié à un enfant
16:26 qui serait trop intelligent, trop précoce
16:29 pour effectivement comprendre à l'école.
16:31 Et dans ce cas-là, il va chez un psychologue
16:33 qui fait un test de QI.
16:35 Et ce test de QI va potentiellement conditionner
16:39 le passage à une classe supérieure ou aller dans une autre école.
16:42 - Ça, c'est une vraie question. Pardonnez-moi de vous couper la parole.
16:44 Mais justement, est-ce que de faire ce test,
16:46 c'est prédictif de ce que va être votre scolarité,
16:51 de sauter une classe ?
16:53 Parce que c'est la question que les parents se posent, j'imagine.
16:55 - Absolument.
16:56 Donc effectivement, ce test est essentiellement utilisé
16:58 chez les enfants et finalement assez peu chez les adultes,
17:00 parce que les adultes, ils peuvent faire leur preuve.
17:02 En gros, on voit ce qu'ils font dans la vie.
17:03 Mais les enfants, on se pose des vraies questions,
17:05 effectivement, sur leur orientation.
17:06 Et il y a beaucoup d'idées fausses qui circulent sur les enfants
17:08 qui ont un score de QI supérieur,
17:12 qui se dirait comme très doué.
17:13 Si on regarde la courbe un petit peu des QI,
17:15 parce que je pense que ça peut être intéressant de regarder ça,
17:18 on voit effectivement que le QI, c'est quelque chose qui ressemble à ça.
17:20 - Alors attendez, attendez.
17:21 Donc là, on a intelligence moyenne...
17:24 - Alors en fait, ça c'est la population.
17:25 Donc c'est la distribution du quotient intellectuel dans la population.
17:28 Et vous voyez que la grosse partie de la population,
17:30 à peu près 70 % de la population, a un QI qui va entre 85 et 115.
17:35 Et à partir du moment où vous avez un QI qui est supérieur à 130,
17:38 vous appartenez aux 2,3 % de la population qui ont le QI le plus élevé.
17:42 C'est ce qu'on considère comme être surdoué.
17:44 C'est-à-dire que vous faites le test et votre score, il est au-dessus de 130.
17:48 Et donc vous faites partie des peu de gens qui ont un score aussi élevé au QI.
17:51 Et il y avait des faux idées...
17:52 - Mais on a exactement la symétrie à l'inverse avec cette déficience intellectuelle.
17:55 - Exactement, c'est une loi mathématique qui fait que le QI est comme ça dans la population.
17:59 Donc vous avez 2,3 % de gens qui ont un QI inférieur à 70.
18:04 Donc là, c'est des gens qui sont considérés comme ayant une petite déficience intellectuelle.
18:07 Et vous avez 2,3 % de la population qui a une intelligence considérée comme très supérieure.
18:12 C'est ce qu'on appelle les surdoués.
18:15 Et donc quand les enfants sont considérés comme surdoués,
18:19 on s'est posé un certain nombre de questions sur ces enfants.
18:21 Notamment, il y a des psychologues qui ont émis l'hypothèse
18:25 que ces enfants surdoués réussiraient moins bien à l'école, seraient en échec scolaire.
18:29 Pourquoi ? Parce qu'en fait, ces enfants seraient tellement intelligents...
18:31 - Qu'ils s'ennuieraient.
18:32 - Qu'ils s'ennuieraient et qu'ils n'arriveraient pas à établir de contacts sociaux
18:35 avec les autres enfants de leur classe,
18:36 qu'ils seraient trop bêtes pour le dire de façon schématique.
18:39 Et bien ça, en fait, c'est totalement faux.
18:41 Il y a beaucoup d'études qui ont été faites sur ces enfants-là.
18:43 Et ces enfants-là réussissent mieux à l'école
18:46 que les enfants qui ont des QI inférieurs.
18:48 On pourrait imaginer, parce que c'est quand même, ça teste le bon sens,
18:51 le sens logique, la capacité de s'exprimer.
18:53 Donc c'est des enfants qui peuvent performer à l'école.
18:55 Et effectivement, ils performent.
18:58 Et il y a un biais. Pourquoi ?
18:59 Parce que les psychologues, eux, voient les enfants qui ont des problèmes.
19:01 Et donc, ils ne voient que les surdoués qui ont des problèmes.
19:04 Mais quand on regarde les choses de façon globale,
19:05 les enfants surdoués ont moins de problèmes aussi,
19:07 parce qu'ils ont la capacité de comprendre leurs émotions.
19:10 Ça, ça les aide à dépasser les problèmes qu'ils pourraient éventuellement avoir.
19:13 D'accord. Donc, ce n'est pas parce qu'ils sont surdoués
19:16 qu'ils vont avoir des problèmes.
19:17 Ça, c'est bien de le préciser.
19:17 Exactement.
19:18 Autre chose aussi.
19:19 Est-ce que c'est fonction du niveau socio-économique ?
19:22 Alors, évidemment, ce sont des résultats à des tests de logique.
19:26 Ça ressemble un peu aux tests qu'on a à l'école.
19:27 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'ils s'en sortent mieux à l'école.
19:29 Et évidemment, d'avoir été dans un environnement stimulant, aide.
19:34 Ça, c'est la question de savoir si le quotient intellectuel
19:36 est déterminé de façon génétique, donc fixée à la naissance,
19:39 ou s'il est déterminé par l'environnement.
19:41 Et ça, il y a beaucoup de recherches qui ont été faites.
19:43 Et globalement, on ne sait pas très bien,
19:45 mais ce serait quand même beaucoup déterminé par l'environnement.
19:48 Même si on identifie certains schémas génétiques,
19:51 qui pourraient laisser penser qu'on a une intelligence un peu supérieure.
19:55 Mais c'est vraiment la combinaison des deux.
19:56 Et ce qui est évident, c'est qu'un environnement stimulant
19:58 va pousser votre QI vers le haut.
20:00 D'accord. Et vous avez parlé des enfants,
20:01 mais il y a quand même beaucoup d'adultes qui veulent en faire des tests,
20:04 qui veulent savoir à peu près quel est leur QI.
20:08 Il y a même des tests...
20:10 Oui, oui. Alors déjà, les tests sur Internet
20:11 sont assez peu fiables et peu robustes.
20:13 Donc ça, on ne touche pas.
20:15 Il faut s'amuser.
20:16 Ça peut donner une petite indication, mais le vrai test, déjà,
20:18 il est fait toujours de la même façon, avec les mêmes questions.
20:21 C'est chronométré. C'est le test de Weissler.
20:23 Effectivement, c'est celui-là qui va...
20:25 Fait par un psychologue, un professionnel.
20:27 Exactement. Après, les adultes ont fait plutôt des tests de personnalité.
20:32 On va rechercher l'intelligence émotionnelle,
20:34 parce que c'est fait dans le cadre du travail très souvent.
20:37 Mais en fait, c'est bête à dire, mais il n'y a pas beaucoup de travail
20:39 qui vous demande d'être particulièrement intelligent.
20:42 Ce qu'on va vous demander, c'est plutôt de savoir
20:44 si vous travaillez bien avec votre équipe.
20:46 Le quotient émotionnel, tout le monde en parle.
20:48 Voilà, le quotient émotionnel.
20:49 Donc, en fait, le quotient intellectuel est très intéressant pour les enfants.
20:52 Mais chez les adultes, finalement,
20:54 ce n'est pas forcément ça qui détermine la réussite professionnelle.
20:56 C'est plutôt les capacités, les social skills, comme on dit,
20:58 donc les capacités à interagir avec les autres.
21:01 C'est pour ça qu'on fait plus des tests de personnalité
21:02 où on travaille sur quelque chose qui ressemble,
21:04 qui est le quotient émotionnel.
21:05 Merci beaucoup de nous avoir éclairé sur le quotient intellectuel.
21:08 Merci, Dr Blachier.
21:09 Merci à vous de nous avoir suivi et resté en notre compagnie.
21:12 L'info, c'est sur CNews.