• l’année dernière
Un déjeuner partagé avec Philippe Vigier, député de la 4? circonscription d'Eure-et-Loir, groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) pour évoquer le début de la saison des morilles et de la guerre des chaluts entre l'Europe et les pêcheurs.
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.

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News
Transcription
00:00 Générique
00:02 ...
00:16 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table"
00:19 sur LCP, l'émission où on parle agriculture,
00:22 alimentation, écologie, mais aussi politique.
00:25 Cette semaine, nous recevons Philippe Vigier.
00:27 Bonjour. -Bonjour.
00:29 -Avec moi pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montanay.
00:32 -Bonjour. -Bonjour, Philippe Vigier.
00:34 -Vous êtes député modem d'Eure-et-Loire depuis 15 ans,
00:37 mais docteur en pharmacie et biologiste de profession.
00:40 A l'Assemblée, votre 1er mandat, vous l'exercez en 2007.
00:44 Après avoir soutenu François Bayrou,
00:46 vous suivez Nicolas Sarkozy et devenez député.
00:49 C'était l'époque des majorités absolies, un vieux souvenir.
00:52 Vous êtes également conseiller régional du centre-valle de Loire.
00:56 Vous avez été maire de Clois-sur-le-Loire pendant 16 ans.
00:59 Vos mentors sont avant tout votre père, Jean-Louis,
01:02 qui a été maire, conseiller général et régional,
01:05 et puis l'ancien ministre Jacques Barraud,
01:07 la Haute-Loire, la Drôme, où vous êtes né.
01:10 C'est en Auvergne que vous puisez vos racines
01:12 et ce tempérament volcanique qui vous caractérise.
01:15 C'est en Auvergne que vous nous emmenez
01:17 pour le menu du jour.
01:19 -Oui, avec des lentilles au petit salé,
01:21 ou quand on regarde l'assiette, plutôt du petit salé aux lentilles,
01:25 et en dessert, une banane flambée au cognac.
01:28 -Dans le dessous des plats, la morille,
01:30 le champignon préféré des Français, se cultive sous serre en France.
01:34 Une pratique importée de Chine, reportage dans cette émission.
01:38 -Dans les pieds dans le plat, une équation impossible.
01:41 Comment sauver la pêche française sans vider les océans ?
01:44 Pêcheurs et écolos n'ont pas les mêmes réponses.
01:47 -On passe à table. Tout de suite, cuisine et confidence.
01:51 ...
01:56 -Philippe Vigier, que dit de vous ce petit salé ?
02:00 J'ai tourné ça dans tous les sens.
02:02 Certes, c'est un plat traditionnel qui peut vous ressembler,
02:05 mais il n'est pas une spécialité de votre drôme natal
02:08 ni de votre heure et noire d'adoption.
02:10 Quant aux lentilles, je ne vois nulle trace
02:13 dans votre CV d'implantation au puits
02:15 qui aurait pu vous convertir à ce caviar du pauvre.
02:18 La passerelle est plus politique que gourmande.
02:20 Ce petit salé qui vous poursuit, il résonnait déjà dans vos propos
02:24 qui ne manquaient pas de sel sur Elisabeth Borne et son 49.3
02:28 lorsque vous avez déclaré que c'était un coup porté
02:31 à la démocratie. Vous, l'allié du modem,
02:33 vous avez donc déversé du sel sur une plaie ouverte,
02:36 celle des retraites, histoire de bien rentrer
02:38 dans le lar ou le jarret du gouvernement.
02:41 Ce sel-là, contrairement à la saumure
02:43 qui permet de garder les aliments,
02:45 n'est pas certain de vous aider à conserver
02:48 de bonnes relations avec Renaissance.
02:50 A l'issue de cette crise politique,
02:52 vous êtes forcément taraudé par le doute,
02:54 sur cette majorité, mais sachez que le doute
02:57 est le sel de l'esprit, donc dégusté sans modération,
03:00 votre petit salé adoré.
03:02 -Ah ! C'est ça, vraiment ?
03:04 -Très belle description.
03:06 D'abord, il y a beaucoup de choses.
03:08 Je suis né en drôme, mais je ne suis pas dromadaire.
03:11 Et oui, on dit cela.
03:12 Mes parents habitaient à Privas,
03:14 et je suis attaché à l'auvergne,
03:16 mes racines familiales, où j'ai grandi.
03:18 J'ai passé des années merveilleuses,
03:20 j'arrivais à l'âge de 5 ans,
03:22 et ils sont partis à 21 ans pour faire mon internat à Paris.
03:25 Ce petit salé aux lentilles, c'est un des plats préférés
03:29 de ma grand-mère, qui était merveilleuse cuisinière.
03:32 Or, les lentilles d'auvergne, c'est à 40 km
03:34 de mon village natal, qui s'appelle Laoutchiaque.
03:37 -Vous avez l'implantation d'auvergne.
03:39 -Oui, mais le petit salé, c'est un plat vraiment typiquement
03:42 d'auvergne.
03:44 Les lentilles du puits envelé sont la bise.
03:46 -Les lentilles au petit salé, c'est d'auvergne,
03:49 mais le petit salé... -Au lentille ?
03:51 -Le petit salé avec autre chose se fait un peu partout.
03:54 -C'est vrai que ça se fait un peu partout,
03:56 mais c'est un des plats traditionnels,
03:59 de même que le poteau-feu qu'on déjeunait.
04:01 Le samedi, chez mes parents, à Clermont-Ferrand,
04:04 où j'ai grandi, où j'ai fait une très grande partie
04:07 de ma scolarité. -C'est le plat de votre enfance.
04:09 C'est la petite Madeleine pour vous.
04:12 -Oui, c'est mon enfance, c'est là où j'ai grandi,
04:14 où j'ai passé toutes mes vacances d'été.
04:17 Je suis venu à Deau, où je me suis adonné à la pêche,
04:20 parce que je suis pêcheur, je suis depuis chasseur,
04:23 mais ça, c'est depuis quelques années.
04:25 J'adore me balader, mes randonnées, j'aime les routes sinueuses,
04:28 j'ai une passion sur le sport automobile.
04:31 -Ce plat, c'est votre grand-mère qui le faisait ?
04:34 Elle a laissé une recette que vous avez gardée ?
04:36 -Elle avait une recette particulière,
04:39 un plat qui était un peu secrète,
04:41 elle nous faisait deux plats le dimanche,
04:43 c'était le petit salaud aux lentilles,
04:45 et il y avait un jacques, une tarte aux pommes,
04:48 mais avec... -Recouverte.
04:50 -Sur la partie supérieure, recouverte.
04:52 -Par une autre pâte ? -Absolument.
04:54 On la doreait au café, on mettait la petite cheminée...
04:57 -On la dorait au café ? -Absolument,
04:59 pour qu'elle plus respirait, et comme cela,
05:02 elle se décollait, mais pas beaucoup,
05:04 et on n'avait pas le droit d'entrer dans la cuisine
05:07 à la température trop froide. Ma grand-mère nous disait
05:10 que la pâte devait rester à la bonne température.
05:13 -Goutez-le. -Vous allez nous dire,
05:15 je ne suis pas sûre que ce soit aussi bon
05:17 que la recette de votre grand-mère,
05:19 mais vous allez nous dire quand même ?
05:22 -Hum, c'est très bon.
05:23 Alors, les lentilles.
05:25 -C'est dégoûteux.
05:26 ...
05:31 -C'est à peu près les souvenirs
05:33 que vous avez conservés au niveau saveur ?
05:36 -C'est un plat traditionnel,
05:37 qu'on peut retrouver à Paris. -Ca revient à la mode.
05:40 -Oui, mais il y a des restaurants
05:42 qui, tous les jours, vous savez, un soir, c'est la sucroute,
05:46 le lendemain, c'est la blanquette,
05:48 le troisième jour, c'est un petit salé,
05:50 le quatrième jour, ça peut être un poteau-feu, que sais-je.
05:53 -Trois choses à savoir pour réussir son petit salé, Jean-Pierre.
05:57 -Choisir la viande, c'est la clé du succès,
06:00 c'est pas très original.
06:01 Un bon mélange de morceaux de porc, plus ou moins gras,
06:04 en zos, alors là, on a juste du jarret,
06:07 on le voit, avec os, mais on peut aussi avoir
06:09 de la poitrine, la palette, l'échine, des travers de porc,
06:13 on peut rajouter des saucisses fumées, ou Strasbourg, etc.,
06:16 ou Montbéliard.
06:17 Deux, l'idéal, c'est de saler sa viande soi-même,
06:20 c'est de faire le petit salé, mais ça, c'est un peu compliqué,
06:24 ça nécessite pas mal de choses, donc vous pouvez gagner du temps
06:27 en zappant cette étape. Prenez le temps,
06:29 si vous achetez déjà de la viande salée,
06:32 bien la dessaler au moins deux heures
06:34 dans un grand saladier d'eau froide,
06:36 ce qui est conseillé pour les grosses pièces.
06:38 Pour la cuisson, ne désossez jamais votre viande,
06:41 c'est ce qui va donner le goût, ça donne plus de saveur,
06:44 et faites la cuire soit à l'eau, soit au cours bouillon,
06:47 lentement, à petit frémissement, et en fin de cuisson,
06:50 vous égoutez la viande, vous la coupez en morceaux,
06:53 et c'est là que vous la mélangez aux lentilles
06:56 que vous avez faites cuire.
06:58 -Elle rajoute quelque chose qui n'est pas rulasse,
07:01 c'est du vin mariné au fond de la poêle.
07:03 -Mais avec les lentilles. -Avec les lentilles.
07:05 Après, elle met son petit saladier.
07:08 Comme vous l'avez dit, il faut qu'il cuise naturellement
07:11 dans le gras pour qu'il y ait le goût qu'il puisse extraire,
07:14 et puis elle mettait un peu d'herbe.
07:16 -Votre grand-mère faisait la saumure ?
07:19 Elle empilait cette viande avec du sel pour la conserver ?
07:22 -Absolument, comme on conservait à l'époque,
07:24 comme ils étaient bouchés.
07:26 On conservait tout cela dans la saumure.
07:28 -Vous savez le préparer vous-même ? Vous aimez cuisiner ?
07:31 -J'adore cuisiner.
07:33 J'ai mes petites spécialités que je fais régulièrement.
07:36 -Ca en fait partie ?
07:37 -Non, c'est pas ma spécialité favorite.
07:39 Il y en a d'autres. -On est impatient.
07:42 -Par exemple, on vient d'y aller chez vous.
07:44 -Si vous voulez goûter des oeufs brouillés,
07:47 vous venez, je serai ravi.
07:48 -Votre recette, comment vous les faites ?
07:51 -Vous prenez deux oeufs. Je prends mon petit ramequin en pyrex,
07:54 je vais le mettre au micro-ondes.
07:57 Je mets un ramequin fraîche semi-liquide,
07:59 des petites herbes, un peu de poivre, un peu de sel.
08:02 Je regarde ce que j'ai dans le frigo.
08:04 Si il y a des lardons, je les fais revenir dans une poêle.
08:07 Si il y a du fromage d'Auvergne, du Cantal, c'est merveilleux,
08:11 ou un bout de Saint-Nectaire, c'est encore plus délicieux.
08:14 Je les mets 1 minute 45 au micro-ondes.
08:16 -Vous le mettez au micro-ondes ?
08:18 -Oui. -Les oeufs brouillés ?
08:20 -Oui, c'est très bon.
08:21 C'est une recette que j'ai mise au point.
08:24 -Vous avez toujours dit qu'il fallait le faire au bain-marie.
08:27 -Oui, mais j'ai appris à faire cela.
08:29 -Vous allez faire hurler les puristes.
08:31 Je m'attendais à une recette sophistiquée.
08:34 M. Giger colle ses oeufs au micro-ondes.
08:36 -C'est péché, là.
08:38 -On ne met pas de crème dans les oeufs brouillés.
08:40 -On met de la crème dessus.
08:42 -Non, la crème vient parce que c'est les oeufs...
08:45 -Vous mettez quoi ? -Juste des oeufs.
08:47 Vous les battez dans un peu de beurre,
08:49 au bain-marie, mais ça dure 40 minutes.
08:52 -C'est un peu cremeux.
08:53 -La recette du puriste, c'est la vôtre.
08:56 -Ca, c'est votre recette.
08:57 -C'est ma recette un peu rapide.
08:59 -C'est les oeufs rapides.
09:01 Il faut le vendre comme ça.
09:03 -C'est extraordinaire.
09:04 -Ils sont brouillés,
09:06 mais sans que vous ayez à les tourner.
09:08 -Je les prépare à l'extérieur.
09:10 J'adore faire du filet mignon, qui doit être rosé,
09:13 qui ne doit pas être trop cuit,
09:15 entouré de petits champignons.
09:17 J'adore aller chercher les champignons,
09:19 parce que c'est très relaxant d'être dans la nature.
09:22 C'est l'évasion.
09:24 -On va parler des champignons.
09:25 -J'aime bien les barbecues.
09:27 Je fais du saumon en lignée latérale.
09:30 -C'est pas une provocation à Sandrine Rousseau ?
09:32 -Non.
09:34 -Je vois pas beaucoup de spécialités de l'adrome et de l'ardèche.
09:37 -La spécialité de l'adrome, c'est un accident de parcours.
09:41 -Ah oui, c'est la matérialité.
09:43 Vous êtes pas de l'ardèche, c'est pas très loin.
09:46 -Les spécialités de l'ardèche,
09:48 j'aime beaucoup la crème de marrons avec de la crème fraîche,
09:51 qui est une battueur.
09:53 De chez Clément Faugillet,
09:55 la marque par excellence.
09:56 Et puis j'aime bien les marrons,
09:59 que l'on peut faire.
10:00 J'ai une grande cheminée dans ma ferme.
10:02 Il m'arrive de faire revenir ces marrons.
10:05 -L'aligo, c'est aussi un plat que vous aimez ?
10:08 -L'aligo, j'adore.
10:09 Ce qui est exceptionnel,
10:11 c'est si un jour, vous allez dans les bureaux auverniens,
10:14 notamment dans le département du Cantal,
10:17 pas très loin d'ici, du côté de la gare Montparnasse,
10:21 où on mange au plan du Cantal des très bons aligos.
10:24 Vous prenez la tomme, en fonction, plus ou moins jeune,
10:27 et vous la faites revenir dans la purée écrasée,
10:30 par exemple de la mousseline, la vraie table purée,
10:33 avec du beurre pour bien l'insérer.
10:35 Après, la grande recette,
10:37 c'est lorsque vous avez le plat dans lequel il y a l'aligo,
10:40 on le coupe, on le fait en dur, on le remet bien,
10:43 et on le coupe, on vous le sert comme ça,
10:45 et avec un ciseau, on coupe le fil de l'aligo.
10:48 -Vous mettez de l'ail, un peu d'ail, dans l'aligo ?
10:51 -La recette, c'est de mettre un tout petit peu d'ail.
10:54 Je demande toujours à ceux qui viennent à la maison,
10:57 ils veulent aïer ou pas, parce que certains n'aiment pas.
11:00 -Je vous sens très traditionnel.
11:02 On n'a pas entendu parler de riz cantonais, de nem, de curry indien.
11:06 Vous ouvrez aux autres expériences et aux autres pays ?
11:09 -Je m'ouvre à toutes les autres expériences.
11:12 Quand vous avez la chance,
11:14 vous avez une mère qui a été bonne cuisinière,
11:16 une maman qui a été très bonne cuisinière,
11:19 quelque part, ça vous influence.
11:21 Franchement, une saucisse de mortaux, c'est excellent.
11:24 J'adore prendre une très belle andouillette,
11:27 pas très loin d'ici, il y en a des magnifiques,
11:29 mais un poisson me ravit.
11:31 -C'est vous qui cuisinez à la maison ?
11:33 -De temps en temps, oui.
11:35 De temps en temps, j'adore, pour tout vous dire,
11:38 ce week-end qui arrive, samedi soir,
11:40 j'ai un petit poisson que je vais préparer.
11:43 -C'est un poisson grillé, avec des herbes, un peu de beurre ?
11:46 -Toujours des herbes, toujours un peu de citron.
11:49 Je mets ça au four à peu près 45 minutes,
11:51 puis je vais faire les légumes au tourne.
11:53 J'aime bien travailler les vieux légumes.
11:56 -En plus, l'hiver, les vieux légumes d'hiver.
11:58 -C'est super. Je l'adore aussi, c'est toutes les types de fondues.
12:02 On peut faire des fondues au fromage de verte,
12:05 comme du fondue au beaufort jaune, quand on est en Savoie.
12:08 Tous ces plats-là, ils inspirent une véritable convivialité,
12:12 et c'est ce studio qui est chaleureux.
12:14 Le moment du repas, c'est un moment que j'aime
12:17 pour une raison particulière.
12:19 Vous avez rappelé, Eugène, dans mon cursus,
12:22 que j'ai fait mon internat à Paris,
12:24 et j'ai eu la chance de passer à l'hôpital Saint-Louis,
12:27 à l'hôpital Necker.
12:28 Dans les hôpitaux, on est de garde,
12:30 on travaille quelquefois 24, 36 heures.
12:33 Le seul moment de détente, de décompression, d'échange,
12:36 c'est lorsqu'on vient se mettre à tas.
12:38 C'est pour ça que vous avez parlé de ces bananes flambées.
12:42 -Qui m'a fait tant aimer des bananes flambées ?
12:44 -On en parlera plus tard.
12:46 -C'est des moments où, en échange,
12:48 on a le temps de parler, de se poser.
12:50 C'est aussi comme ça que la vie politique me passionne.
12:53 Un de mes rêves, c'est d'avoir plus de temps
12:56 pour discuter avec mes copains autour de la table.
12:59 -A Paris, vous faites comment pour vous restaurer ?
13:02 Vous allez à la buvette de l'Assemblée ?
13:04 -Je suis un adepte... Non, je ne commande rien.
13:07 Je suis un adepte de la buvette.
13:09 Le mardi matin, à 8h,
13:10 je dois être un des 2 ou 3 premiers "pensionnaires"
13:13 pour prendre un café et mes tartines.
13:15 J'aime bien déjeuner rapidement.
13:17 -Le soir, vous faites un petit frisch-tea ?
13:19 -Non, je ne mange pas seul.
13:21 -Vous faites livrer des plats ? Vous allez au restaurant ?
13:24 -On est beaucoup à l'Assemblée.
13:27 -Vous trouvez toujours des collègues
13:29 pour aller déjeuner au dîner ?
13:31 -On peut passer un moment ensemble,
13:33 de temps en temps, un petit resto, naturellement, dehors.
13:37 Il y a quelques belles adresses.
13:39 -Vous faisiez attention à votre ligne.
13:41 Est-ce vrai ? Est-ce difficile, quand on est député,
13:44 de ne pas grossir ? On a souvent des repas.
13:46 -Je fais attention à ma ligne, mais comme j'étais volcanique,
13:50 ça me permet d'évacuer beaucoup d'énergie.
13:52 -Vous n'avez pas trop de problèmes ?
13:54 -Non, j'ai une hygiène de vie.
13:56 J'arrive à faire 5 km par jour à pied,
13:58 standardisé sur une semaine.
14:00 J'habite pas très loin d'ici, j'ai un peu de vélo de temps en temps.
14:04 Ca me permet de conserver la forme.
14:06 Je fais attention.
14:07 -On va parler du vin, parce qu'avec ce petit salé au lentil,
14:10 vous nous avez demandé un Pessac Léognan,
14:13 un des vins que vous affectionnez particulièrement.
14:16 On est dans la région de Bordeaux, AOC, AOP,
14:18 sur ce Pessac Léognan, c'est dans le vignoble des Graves.
14:22 C'est juste au sud de Bordeaux, en fait, Pessac Léognan.
14:25 Il y a 80 % de rouge, 20 % de blanc.
14:28 Là, on est sur un millésime 2019,
14:30 et donc on a 40 % de Merlot
14:32 et 60 % de Cabernet Sauvignon.
14:34 On peut aussi trouver du Cabernet Franc.
14:36 C'est un élevage en cuve et en fûts de chêne,
14:39 et le nez est assez riche en fruits rouges.
14:42 Vous allez nous dire si c'est ce que vous retrouvez,
14:45 vous, effectivement, un nez un peu cerise.
14:48 -Je le retrouve parfaitement.
14:50 C'est mon vin de Bordeaux préféré.
14:52 C'est pas un Bargot, c'est pas un Saint-Estèphe,
14:55 mais j'aime beaucoup le Pessac Léognan,
14:57 qui a une véritable structure, une longueur en bouche,
15:00 qui n'est pas agressif et qui est très boisé.
15:03 Je trouve qu'en plus, c'est un vin qui passe
15:05 sur tout le plat de Viron de façon formidable.
15:08 Voilà. -Vous avez une chaque fois ?
15:10 -Je vais vous rappeler un souvenir.
15:12 Vous avez rappelé que j'étais
15:14 pharmacien biologiste de formation,
15:17 donc je suis allé faire le service des armées à Libourne
15:20 pendant 6 semaines.
15:21 Le soir, à 17h30, on était libérés.
15:23 On a repenté un peu les vignobs pour connaître
15:26 et on a découvert avec quelques copains
15:29 ce Pessac Léognan.
15:30 Depuis, je ne l'ai pas quitté.
15:32 -On va voir si vous êtes vraiment incollable.
15:35 C'est le quiz.
15:36 -Philippe Vigie, on l'a vu avec le petit salé,
15:43 le sel est un ingrédient indispensable à la cuisine,
15:46 aussi bien pour conserver des aliments
15:49 que pour donner du goût.
15:51 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations
15:54 concernant le sel sont vraies ou fausses ?
15:57 A, le sel d'Hawaii,
15:59 cette île américaine,
16:01 est réputée pour sa couleur grise.
16:03 Vraie ou faux ?
16:04 -Vraie.
16:08 -Non. Il y a un petit piège, c'est sa couleur noire.
16:11 C'est du sel un peu volcanique,
16:13 un peu comme M. Vigier,
16:14 et des noix.
16:15 -Les mouilles rouges.
16:17 -Encore un piège, attention.
16:19 Dans l'Antiquité, Aristote désigne le sel
16:23 comme une substance divine.
16:25 Vraie ou faux ?
16:30 -Je connais la poussée d'Aristote.
16:32 -Le sel d'Aristote.
16:34 -Vraie ou faux ?
16:38 -Faux.
16:39 C'était Homère qui avait désigné le sel comme substance divine.
16:43 -C'est bon.
16:44 -La ville de Salzbourg, en Autriche,
16:47 doit son nom à ses mines de sel.
16:49 -Faux. Potasse.
16:51 -Non, vrai.
16:52 Salz, sel et bourg, village.
16:55 Salzbourg.
16:56 -Ah, Salzbourg.
16:57 -Ah, non, Salzbourg.
16:59 -Et en fait, alors là...
17:00 Les besoins humains en sel s'élèvent à 5 grammes par jour.
17:05 Vrai ou faux ?
17:06 -Vrai. -Non.
17:07 -5 grammes ? -Non.
17:08 -Non. -3/4 de gramme.
17:10 -Ah oui, moins d'un gramme.
17:12 -Donc on mange beaucoup trop salé.
17:14 C'est pas bon pour la santé.
17:16 -Vous allez peut-être vous rattraper.
17:18 Deuxième quiz. Vous, le drôme, moi.
17:20 Vous aimez forcément les ravioles de Royan.
17:23 -Oui. -Oui.
17:24 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sur les ravioles
17:27 sont vraies ou fausses ?
17:29 Dans la farce, on y trouve du saint Marcelin.
17:31 Vraie ou faux ? -Oui.
17:33 -Vraie.
17:34 Elles sont vendues par plaquettes de 54.
17:36 -Ah non, parce que j'ai acheté par petits paquets.
17:42 -48.
17:43 Donc c'est bon.
17:44 C'est l'instrument pour découper la pâte,
17:47 se nomme une ridelle.
17:48 -On va dire oui. -Vraie.
17:54 D, l'autre nom de la raviole est l'oreille d'ours.
17:58 ...
17:59 -Tic-tac.
18:01 -Attention, le sans-faute est au bout de cette question.
18:04 -Attention.
18:05 -Vraie. -Vraie.
18:06 Non, c'est faux. C'était l'oreille d'âne.
18:09 -Vous avez jamais entendu... On dit pas l'oreille d'âne ?
18:12 C'est pas un nom qui est...
18:13 On m'a dit que c'était le deuxième nom de la raviole.
18:16 Très bons, les ravioles. -Délicieux.
18:18 Mais ça, c'est la drôme. -Oui.
18:20 -Il y a un CV sur l'ardeuille. -Vous avez un CV trompeur
18:23 né dans la drôme, et vous avez un CV de la raviole.
18:26 -Trompeur né dans la drôme.
18:28 C'est un problème de maternité qu'on avait pas imaginé.
18:31 -C'est vrai.
18:32 En France, le repas occupe une large place,
18:35 particulièrement en politique.
18:37 C'est souvent là que se nouent les deals politiques.
18:40 La petite et la grande histoire, c'est la brève de comptoir.
18:43 Bois de la bouche
18:45 On vous a demandé, Philippe Vigier,
18:47 de réfléchir à une anecdote, pourquoi pas politique,
18:50 autour d'un repas.
18:51 Vous en avez une à nous raconter ?
18:53 -Oui, j'en ai une à vous raconter.
18:55 Elle date d'une bonne dizaine d'années.
18:58 C'est un dimanche soir.
19:00 On avait organisé avec des copains un repas,
19:03 des élus, des conseillers généraux,
19:05 qui sont maintenant les conseillers départementaux.
19:08 Il y en a un qui, je sais qu'il aimait particulièrement bien
19:12 manger un soufflé au fromage.
19:13 Il y avait quelques morceaux de gésier dedans.
19:16 Il faut quand même... -Il faut que ce soit un peu embrassé.
19:19 -Il y avait un peu de goût dedans, en plus.
19:22 On dit, rendez-vous à 20h, on prend l'apéro,
19:25 et après, naturellement, on partagera ce soufflé.
19:27 Il y en a un qui est arrivé à 21h30,
19:29 donc on a dû attendre 21h30 pour attaquer le soufflé,
19:32 qui était retombé. -Le soufflé était retombé.
19:35 -A partir de là, la pâte étant collée,
19:37 c'était quasiment immangeable, j'ai envie de vous le dire.
19:40 En catastrophe, j'ai réussi à leur faire une belle omelette.
19:44 Je vais pas les ébrouiller,
19:45 mais vous penserez à moi avec ma petite recette rapide.
19:48 -Vous la faites dans la poêle ou au micro ?
19:51 -Dans la poêle, naturellement. -Et vous mettez quoi dedans ?
19:54 -Tout ce qu'il y a dans le frigo. -Vous êtes un adepte des restes.
19:58 -Oui, j'aime bien.
19:59 J'ai un omelette, je mets du lait,
20:01 vous en mettez peut-être pas, mais je mets du lait.
20:04 -Il faut mettre de l'eau. -Je mets un peu d'eau
20:06 dans l'omelette pour que ça adhère à la poêle.
20:09 -Ou de la crème liquide. -D'autres anecdotes ?
20:12 -Il y en a une deuxième,
20:13 et puis il y en a une deuxième,
20:15 je pense que plein de parlementaires
20:17 ou d'élus locaux ont connu ça,
20:19 c'est parce que les dimanches, on a de nombreux repas
20:22 avec les aînés, les anciens,
20:23 et les communes aiment bien inviter le député.
20:26 -Vous avez beaucoup de communes ? -159 communes.
20:29 Je mets un point d'honneur à aller là où on m'invite.
20:32 D'abord, je vais vous dire quelque chose.
20:34 Quand je vais sur le terrain, ça me ressource,
20:37 je reprends de l'énergie avec eux,
20:39 qui me permet la semaine d'être là et de faire en sorte
20:42 d'être au service de mon pays et de leur territoire.
20:45 L'ancien repas, à midi, il y a le traditionnel apéro,
20:48 donc je fais une première commune,
20:50 on prend l'apéritif, la deuxième, c'était le plat principal,
20:53 il était déjà 1h45, 1h10,
20:55 donc là, je me souviens très bien,
20:57 c'était une blanquette de veau.
20:59 On me dit "Vous allez en prendre un peu."
21:01 Je reste 15 minutes, j'ai fait 10 km,
21:03 je fais une autre commune,
21:05 et on me recède une blanquette de veau.
21:07 On recède une troisième blanquette de veau.
21:09 -C'était le jour de la blanquette.
21:11 -Oui. -Comment est votre blanquette ?
21:14 -On disait qu'il était capable de manger 5 repas par jour.
21:17 Il faut être un peu organisé.
21:19 -Vous mangez un petit bout de viande ?
21:21 -Un petit bout de viande, je discute,
21:23 je dis bonjour à tout le monde, je vais voir tout le monde.
21:26 -Il faut vexer personne ? -Il faut vexer personne.
21:29 Si vous ne prenez rien, vous les vexez.
21:31 Ne pas prendre un verre de vin à chaque repas,
21:34 vous ne pouvez pas conduire,
21:36 vous êtes souvent très accompagné,
21:38 mais je trempe les lèvres et je pose le verre.
21:40 Pas dans les plantes verts, c'est ce que faisait Chirac.
21:44 -Tout un art.
21:45 Vous avez eu un repas complet en trois fois ?
21:47 -A peu près. Même un repas et demi,
21:49 ce qui permet souvent de zapper le repas.
21:52 -De faire un peu de diète avant de reprendre la semaine après.
21:57 Vous êtes amateur de champignons, vous nous l'avez dit,
22:00 nous vous emmenons à la découverte de la morille,
22:02 le champignon préféré des Français, et c'est le dessous des plats.
22:06 Générique
22:07 ...
22:11 -Cette saison vient de démarrer, elle s'annonce prolifique,
22:14 mais dépêchez-vous, car elle est courte.
22:17 La plupart des morilles ne viennent pas des sous-bois.
22:19 La France est enfin mise à la culture de ce champignon mystérieux,
22:23 toxique à haute dose et qui excite les grands chefs.
22:27 C'est un reportage en Normandie
22:29 de Maïté Frémont et de Pierre-Yves De Henninck.
22:32 -Je vérifie que toutes les alvéoles de la tête de la morille au bout
22:35 soient toutes ouvertes.
22:37 Donc là, celle-là, par exemple, qui est ouverte jusqu'en haut,
22:40 elle est à maturité.
22:41 -De la morille partout à faire tourner la tête
22:44 des cueilleurs amateurs.
22:45 Ce matin-là, Florentin ramasse ce précieux champignon,
22:49 mais ne vous y trompez pas,
22:50 la cueillette ne se fait pas dans une forêt,
22:53 mais sous cette serre, à quelques mètres de l'enclos de ses vaches.
22:57 -On a cinq souches en production,
22:59 et celle-ci est la plus précoce, donc c'est la première qu'on ramasse.
23:03 L'objectif des tunnels, c'est d'essayer de recréer
23:06 l'ambiance sous-bois, avec un passage d'air, quand même.
23:09 Il ne faut pas avoir l'effet cloche.
23:11 Il faut qu'il y ait un mouvement d'air
23:13 pour qu'il n'y ait pas de développement d'autres champignons.
23:17 C'est ça, une gestion de l'hygrométrie,
23:19 de la mise en terre du mycélium à la récolte.
23:21 -Le pari est réussi pour ce céréalier,
23:24 éleveur de bovins.
23:25 Après deux ans de tests,
23:27 après la plantation de la semence à l'automne,
23:30 place à la récolte de la morille.
23:33 Une période courte de quelques semaines, début avril.
23:37 L'odeur libérée, la texture, l'aspect, tout dit.
23:41 -Elle est belle.
23:42 Quand on vient de les ramasser, elles n'ont pas beaucoup d'odeur.
23:46 Il faut attendre une heure, deux heures,
23:48 et dès qu'elles sèchent un peu, l'odeur arrive.
23:51 Celle-ci, c'est vraiment la taille idéale.
23:53 On va être entre 20 et 25 g par morille.
23:56 C'est ce que les restaurateurs demandent le plus.
23:59 -Chaque semaine, les restaurateurs de la région
24:01 lui commandent un à six kilos de morille,
24:04 qu'ils vendent 100 euros le kilo.
24:06 La saison s'annonce plutôt bonne.
24:08 Florentin pense vendre les trois quarts de sa production.
24:12 Le reste partira au séchage.
24:14 Comme lui, en France,
24:16 ils sont une centaine de producteurs à cultiver la morille.
24:19 -Avec le poids de la cagette, on va être un kilo.
24:22 -Cette cagette partira à une trentaine de kilomètres de la ferme.
24:26 -Alors, les petites morilles normandes.
24:32 Hop ! Voilà les bébêtes.
24:35 -Adrien Chauvin travaille la carte de son restaurant
24:39 à la demande du client.
24:40 Inscrite dans les entrées, un client sur deux la consomme.
24:44 -Deux morilles à suivre deux cochons.
24:46 -La morille de Florentin, de l'ultra local.
24:50 Un grand oui pour ce chef.
24:52 -On va pas aller l'acheter dans le sud de la France ou dans l'Est.
24:56 Ca vient de chez nous.
24:57 Les morilles, mis à part 5 % qui viennent de la forêt,
25:01 le reste, c'est que de la production.
25:03 Aussi bien les Chinoises, les Turcs, rien ne vient de la forêt.
25:07 -On va venir la farcir gentiment avec notre farce fine de volaille.
25:11 -Voilà.
25:12 -Entrée de morilles farcies, cuites dans un jus de bouillon.
25:18 -Hop ! Je vais plonger mes morilles.
25:20 Et là, on va laisser 4-5 minutes.
25:23 -Pour supprimer toute toxicité du champignon.
25:26 Enfin, le dressage.
25:29 Musique classique
25:32 ...
25:34 Bip.
25:35 Puis place à la dégustation.
25:38 -C'est délicat.
25:39 ...
25:41 Fin.
25:43 ...
25:44 C'est goûteux.
25:45 Ca a un goût de...
25:47 Vous voyez, de fraîcheur, de forêt.
25:50 Et puis mélangé à cette crème de ciboulette...
25:53 ...
25:56 Y a plein d'arômes qui se...
25:58 ...
25:59 C'est très, très bon.
26:01 -L'entrée leur coûtera 26 euros.
26:03 Les Français sont prêts à y mettre le prix.
26:06 Ils sont les plus gros consommateurs de morilles dans le monde.
26:10 -Vigie, avant de parler de la culture de ces morilles,
26:13 vous, l'amateur de champignons, l'auvergnat,
26:16 vous allez parfois traquer les morilles
26:18 dans les sous-bois, dans la campagne ?
26:21 -Non, parce que, comme vous le savez,
26:23 j'habite en Oréloire, il y a quasiment pas de morilles.
26:26 Je traque le cèpe, la girole,
26:28 je traque les petits gris,
26:30 et je vous assure qu'on fait quelques belles fricassées.
26:33 -Vous avez jamais essayé la morille ?
26:35 Il faut de la patience, de l'entêtement ?
26:37 -Il faut de l'entêtement,
26:39 il faut trouver les structures de sol qui vont bien,
26:42 et la composition du sol qui va bien.
26:44 En Auvergne, il y a des endroits que je ne connais pas,
26:47 mais je sais qu'ils sont bien fournis en morilles chaque année.
26:51 En fonction de la saison, ça dépend.
26:53 Au mois d'avril, la morille, elle se développe
26:56 entre 0 et 800 m, 900 m d'altitude.
26:59 Au mois de mai, il faut monter jusqu'à 1 500 m ou 1 600 m.
27:02 Au mois de juin, c'est plus compliqué.
27:04 -Vous savez bien les reconnaître, ceux qui sont toxiques ?
27:07 -Oui, j'ai fait... -Vous avez des études
27:10 qui peuvent vous aider. -J'ai fait de la botanique.
27:12 -Vous avez des conseils à donner aux téléspectateurs ?
27:16 -Un champignon, on va voir son pharmacien.
27:18 Dès qu'on a un champignon dans les mains,
27:20 qu'on ne connaît pas, on va voir celui qui connaît.
27:23 On peut mourir avec des aménithylamine.
27:26 Il faut être extrêmement prudent.
27:28 -Il y a quelque chose qu'il faut fuir absolument
27:30 quand vous voyez un champignon ?
27:32 -Si on ne connaît pas un champignon, on ne le ramasse pas.
27:36 -Il faut différencier un cèpe un peu allumé.
27:38 -La myliphaloïde, c'est la plus simple.
27:40 -Rappelez-nous comment elle est, la myliphaloïde ?
27:43 -C'est un chapeau rouge avec des petits points blancs.
27:46 Il y a ce qu'on appelle une volve.
27:48 La volve est le long de la trigue du champignon.
27:51 Celle-ci a des caractéristiques.
27:53 Par exemple, il y a un champignon qui lui ressemble,
27:56 qui s'appelle la coulmelle, qui est délicieuse.
27:59 La coulmelle pousse, il est assez haut,
28:01 il est très dur à confuser.
28:03 Quand on sait pas, on ne ramasse pas.
28:05 Je m'adonne à ce moment favori, le dimanche.
28:08 C'est le dimanche, lorsque les manifestations se terminent,
28:11 vers 17h, 17h15, j'ai encore une heure,
28:13 où je peux aller dans les bois de chez moi.
28:16 -Vous allez vous promener ? -Mon petit bâton et mon couteau.
28:19 -Vous les découpez délicatement à la racine ?
28:22 -Ca se coupe très délicatement, un champignon.
28:24 Ca se coupe à la base, comme ça. -A la base.
28:27 -On ne l'arrache pas comme ça. -On prend son panier,
28:30 on le découpe délicatement, sinon, il sera abîmé.
28:33 -Vous savez les préparer ? C'est difficile,
28:35 il faut pas trop laver les champignons.
28:38 -Il faut les brosser.
28:39 On enlève les brosses de feuilles. -Une brosse à dents, ça peut être.
28:43 -Oui, sinon, il y a des petites brosses douces.
28:45 On passe un peu sur l'eau, si jamais il y a quelque chose...
28:49 -On enlève la terre, non ? -Oui, mais on la frotte
28:51 avec l'aimant, la fameuse petite brosse.
28:54 Vous les faites revenir à feu très doux dans une poêle,
28:57 vous mettez un petit chapeau par-dessus,
29:00 ça prend beaucoup de temps, une bonne fricassée,
29:02 ça peut prendre 1h15, 1h30. -On enlève l'eau,
29:05 on refait cuire. -On le fait revenir,
29:07 c'est délicieux. Dès que vous le goûtez,
29:09 vous pointez votre couteau dans le champignon
29:12 et vous voyez que la chair est ferme.
29:14 -Même au bout de 1h30. Je savais pas qu'il fallait cuire si longtemps.
29:18 -Est-ce que la morille,
29:20 qui est le champignon préféré des Français,
29:22 c'est aussi votre champignon préféré ?
29:25 -Je l'aime bien, j'aime beaucoup la morille,
29:27 qui est noire, qui est jolie, qui ressemble à une girole.
29:30 -C'est pour ça qu'on l'appelle
29:32 la trompette de la mort. -Absolument.
29:34 Le plus au mois d'octobre, le mois de novembre.
29:37 Mais franchement...
29:38 -La morille, c'est l'aristocratie du champignon.
29:41 C'est cher. -Oui, c'est très cher.
29:43 Les morilles "naturelles", il y en a de moins en moins.
29:46 C'est pour ça qu'on vient de voir ce qu'il se passe en Normandie.
29:49 -5 % seulement en forêt. J'étais surprise.
29:52 La plupart viennent de Chine, d'Inde, de Turquie.
29:55 -On les importe de Bulgarie, d'Europe centrale, de Chine.
29:58 -Vous saviez qu'en France, on commençait en plan français ?
30:01 J'ai un peu découvert. -Oui, moi aussi.
30:04 -Absolument. Sur les champignons,
30:06 vous savez, le fameux champignon de Paris...
30:08 -On l'a vu mille fois, mais la morille...
30:11 -Vous parlez de la Haute-Loire,
30:12 vous avez des magnifiques champignons,
30:15 et surtout, vous avez des conservés de champignons
30:17 lorsque vous montez dans le Massif du Gévaudan,
30:20 où il y avait la bête du Gévaudan.
30:22 C'est un village qui s'appelle Sog.
30:24 C'est à 30 km du Puy-en-Velay.
30:26 Et là, vous avez des conserveries,
30:28 et des bois merveilleux dans lesquels vous trouvez
30:31 des champignons à profusion.
30:33 -On peut les sécher aussi ? -On peut les sécher.
30:35 -La morille, elle a souvent du goût, quand elle est séchée.
30:39 -Oui, il faut bien la réhydrater,
30:41 prendre le temps de la réhydrater,
30:43 et à partir de là, elle relargue le goût.
30:45 Mais un champignon séché n'a pas le goût
30:48 d'un champignon traditionnel frais
30:50 que vous allez cueillir à 17h,
30:52 et à 20h, il se retrouve dans votre assiette.
30:55 -Je ferais un distinguo.
30:56 Peut-être que la morille de Turquie ou de Chine
30:59 n'est pas de bonne qualité, mais je préfère une morille séchée
31:03 qui a bien trempé avec son jus,
31:05 plutôt qu'une morille fraîche de mauvaise qualité.
31:08 Celle-ci, dans le reportage, a été très bonne.
31:11 -Elle les a trouvées très bonnes. -Elle nous a pas amenées.
31:14 -Elles sont engorgées d'eau.
31:16 -Ce truc, ça n'avait aucun goût.
31:18 J'ai acheté des morilles fraîches,
31:20 mais c'est à l'image de tous les produits congelés.
31:23 Prenez un sein nectar d'Auvergne.
31:25 Naturellement frais, c'est merveilleux.
31:27 -Vous seriez pas d'Auvergne ?
31:29 -Prenez un beau sein nectar d'Auvergne,
31:32 une très belle maison, je ne citerai pas.
31:34 Il y a une maison exceptionnelle.
31:36 Si vous le congelez bien,
31:38 franchement, vous le redécongelez,
31:40 et je vous assure qu'après,
31:42 c'est un peu comme les dégustations de vin à la vogue.
31:45 Même les grands connaisseurs auront du mal à savoir.
31:48 Un sein nectar se congèle très bien,
31:50 un canthal, c'est plus difficile.
31:53 -Vous saviez qu'elle était toxique, la morille ?
31:56 -Absolument. Moi, ça, on apprend ça.
31:58 -Il faut la faire cuire assez longtemps.
32:00 Si elle est crue, ça peut être très dangereux
32:03 pour l'organisme.
32:04 La morille, c'est un produit qui est particulièrement cher.
32:08 On va s'intéresser à des produits du quotidien
32:11 avec notre panier LCP.
32:17 Dans "Politique à table",
32:19 on s'intéresse à l'inflation alimentaire
32:21 en cette période d'augmentation des prix.
32:24 Dans ce panier, nous avons des produits du quotidien,
32:27 du beurre, de la farine, des pâtes, du chocolat,
32:29 des oeufs ou encore du jambon.
32:31 C'est Hélène Bonduelle qui va, comme ça, régulièrement
32:35 relever les prix constatés
32:36 dans un supermarché de la région parisienne.
32:39 En six mois, son panier a pris 7 %,
32:42 une hausse globale qui masque quand même
32:45 des hausses bien plus importantes.
32:47 Les trois plus fortes hausses,
32:49 d'abord, la première, ce sont les pâtes,
32:51 avec des coquillettes à +27 %,
32:53 les oeufs, à égalité avec le jus d'orange,
32:56 là, on se trouve à +24 %,
32:58 et puis les céréales, +21 %.
33:00 Donc pâtes, céréales, la farine aussi,
33:02 qui n'a beaucoup pas augmenté.
33:04 Il y a un lien avec l'Ukraine,
33:06 inévitablement, avec l'augmentation du blé,
33:09 des céréales.
33:10 -Oui, du coût de l'énergie aussi.
33:12 -Considérable.
33:13 -Vous avez raison, ce panier,
33:15 et je pense qu'on m'interroge à l'heure actuelle,
33:18 il y a une grande tension dans le pays
33:20 avec la référence sur les retraites,
33:22 que j'avais déclarée lorsque le fameux 49.3 a été déclenché.
33:26 Moi, les gens me parlent,
33:27 les habitants de ma circonscription
33:29 me parlent du panier moyen,
33:31 ils me disent que ça devient de plus en plus cher.
33:34 Un reportage, cette semaine, expliquait bien
33:37 que certains changent leurs habitudes.
33:39 Ceux qui consommaient du Nutella avec la marque classique
33:42 prennent une marque... -Marque d'essimateur.
33:45 -C'est une vraie question, on le voit,
33:47 mais les boulangers dont je suis proche
33:49 de ma circonscription me disent que l'énergie a tellement évolué
33:53 et augmenté que je suis obligé de monter ma baguette.
33:56 -Ce que montrent les études,
33:57 c'est qu'on met tout sur le dos de l'Ukraine,
34:00 mais certains en profitent aussi pour augmenter les prix
34:03 et se servir au passage.
34:04 -Il faut distinguer deux choses.
34:06 Le commerçant de base n'en profite pas pour augmenter le prix.
34:10 Le produit qui lui est livré est augmenté.
34:12 Ou alors, s'il n'a plus de marge, il doit fermer le rideau.
34:15 C'est vrai qu'il y a des spéculations sur l'énergie.
34:18 On voit bien ce qu'il s'est passé
34:20 avec les énergiciens qui ont gagné un argent fou.
34:23 Quand on redistribue, comme nous décidons dans l'hémicycle,
34:26 de mettre un bouclier tarifaire pour le gaz, pour l'énergie,
34:30 tout cela s'est pris sur des super-profits
34:32 qui sont faits par les entreprises.
34:34 Il y a des super-profiteurs. -Il faudrait les taxer.
34:37 -Il y a un effet d'aubaine.
34:39 Après, c'est toutes les discussions,
34:41 avec les agriculteurs,
34:43 comment on invente ces circuits courts
34:45 sans que les intermédiaires répercutent des hausses
34:48 qui ne sont pas justifiées.
34:49 -Vous êtes pour une taxe sur les super-profits.
34:52 Jean-Paul Matéi, le président du groupe MoDem, le défendait.
34:56 -Vous ne me mettrez pas un coin entre nous sur les super-dividendes.
35:00 Je pense que ceux qui ont des super-dividendes
35:02 sur une donnée particulière...
35:04 D'abord, peut-être préciser ce qu'est un super-dividende.
35:08 Il est normal qu'une entreprise gagne de l'argent.
35:11 Il est normal qu'il y ait des dividendes
35:13 si on le réinvestit.
35:14 C'est vertueux. Après, ce qui est anormal,
35:17 c'est qu'il y ait une augmentation folle de ces dividendes
35:20 et que tout aille à quelques actionnaires
35:23 et qu'on répercute tout sur le consommateur.
35:25 C'est là où nous disons avec Jean-Paul Matéi
35:28 qu'il faut faire oeuvre de justice sociale, fiscale.
35:31 -Le meilleur partage de la richesse dans l'entreprise.
35:34 -C'est un grand débat.
35:35 -Si vous taxez, ça n'ira pas véritablement aux salariés.
35:39 Ca ira dans les caisses de l'Etat.
35:40 Ca ne revient pas... -Ca ira dans les caisses de l'Etat.
35:44 L'Etat fait quoi ? C'est lui qui a mis le fameux bouclier énergie
35:47 plafonnant à 10 %, l'augmentation du coût
35:50 pour toutes les Françaises et tous les Français.
35:53 Combien d'entreprises nous interpellent chaque semaine
35:56 en disant qu'ils n'ont plus de salariés,
35:58 qu'ils ont un contrat où l'énergie va être multipliée par 4 ?
36:02 J'en ai plein en tête, qui m'interpellent,
36:04 qui me connaissent. -Encore aujourd'hui.
36:07 -C'est sûr. Qu'est-ce qu'on peut faire ?
36:09 Il n'y a pas une semaine où je n'ai pas 5, 6, 7, 8 alertes.
36:12 -Vous faites remonter ces cas, après, à Bercy.
36:15 -J'ai fait remonter chez Bruno Le Maire,
36:17 à Bercy, en expliquant qu'il faut trouver des solutions.
36:21 On a mis beaucoup de choses en place.
36:23 La France a été celle qui, d'abord avec la Covid,
36:26 on a tout oublié, mais j'ai pas oublié,
36:28 les 650 milliards qu'on a mis sur la table,
36:31 ce qui se passe avec l'Ukraine.
36:33 C'est pour ça que, dans un pays où l'amortisseur social est là,
36:36 il faut être attentif à ceux qui n'y arrivent plus.
36:39 Au travers de la politique salariale,
36:41 au travers des dividendes, de la participation.
36:44 Il faut amener les gens dans une histoire.
36:47 Quand ils se donnent un fonds pour un métier,
36:49 il faut qu'il y ait des récompenses.
36:51 -On vous l'avait dit, vous l'avez esquissé,
36:54 vous êtes fan de pêche.
36:55 On va s'intéresser à la réglementation européenne
36:58 sur les aires marines.
37:00 La réduction des zones de pêche aurait des conséquences
37:03 pour la filière. On en parle et on met les pieds dans le plat.
37:06 Musique rythmée
37:08 ...
37:11 -Les pêcheurs sont en colère.
37:13 L'extension des aires marines protégées
37:15 décidée par la Commission européenne les inquiète.
37:18 Ils craignent de voir à terme leur zone de pêche restreinte.
37:22 Sans compter les restrictions dues à la mort de nombreux dauphins,
37:25 les conséquences financières pourraient impacter la filière.
37:29 Hélène Bonduelle, Emma Chalat et Philippe Lecroux.
37:32 -C'était fin mars,
37:34 dans les ports normands et bretons, comme ici, à Brest.
37:37 Une opération filière morte.
37:40 Aucun bateau ne rentre, aucun ne sort.
37:42 Les pêcheurs protestent contre le nouveau plan pêche
37:45 de la Commission européenne.
37:47 -On est devenus des pariants, une profession à abattre.
37:50 -L'Europe envisage d'étendre les aires marines protégées
37:54 en les faisant passer de 12 à 30 % d'ici 2030
37:58 et voudrait progressivement y supprimer les chalutages de fond.
38:02 Tôt léché, les pêcheurs craignent de ne plus pouvoir ramasser
38:06 certains coquillages.
38:07 -C'était quasiment plus de 55 %
38:10 de la flotte de pêche artisanale qui aurait été condamnée.
38:14 C'était tout ce qui touche le fond.
38:16 Or, par exemple, quand vous pêchez la coquille,
38:19 vous utilisez une drague qui touche le fond.
38:21 Quand vous faites de la production d'huîtres plâtre,
38:24 vous touchez le fond.
38:26 Cette proposition aurait pour effet d'interdire toutes ces pêches-là.
38:30 -En réalité, ce n'est qu'une recommandation.
38:34 L'Europe ne fixe pour le moment aucune nouvelle contrainte de pêche.
38:38 La France compte plus de 33 % d'aires marines protégées
38:42 sur son littoral, avec différents niveaux d'engagement.
38:46 Certaines associations environnementales
38:48 dénoncent le manque d'ambition européenne
38:51 pour la protection des fonds marins.
38:53 -La Commission européenne a fait un rappel à l'ordre,
38:56 mais il n'y avait rien de contraignant.
38:59 C'est un espace maritime européen.
39:00 Si nous, on n'est pas capables de vraiment protéger
39:04 nos aires marines protégées, ça envoie un signal pathétique
39:07 au niveau, non seulement européen, mais international.
39:10 -Alors, comment allier survie d'une profession
39:13 et protection de la nature ?
39:15 Dans le golfe de Gascogne,
39:16 c'est une autre décision qui inquiète les pêcheurs.
39:20 La fermeture de certaines zones pour protéger les dauphins.
39:23 Des cétacés retrouvés de plus en plus souvent
39:27 échoués sur les plages
39:28 ou attrapés accidentellement dans les filets d'échalus.
39:32 -Les ONG ont réclamé,
39:34 trois mois au premier trimestre,
39:36 un mois en été.
39:38 Ca représente, en moyenne, sur les navires,
39:40 50 % de perte de chiffre d'affaires.
39:42 Une société qui perd 50 % de son chiffre d'affaires, elle coule.
39:46 -Selon certaines associations de protection des océans,
39:49 il y aurait 10 000 dauphins tués chaque année
39:52 sur la côte atlantique.
39:55 -Philippe Vigée, est-ce que la Commission européenne
39:58 a raison de vouloir étendre ces aires marines protégées ?
40:01 L'objectif est de passer de 10 à 30 % en 2030.
40:04 -C'est de la folie. -C'est trop ?
40:06 -Bien sûr.
40:07 C'est cette fameuse directive Natura 2000
40:09 qui va s'appliquer à partir de 2024,
40:11 où on veut réduire de 30 %,
40:13 en particulier les endroits où il y a le plus de poissons.
40:16 -Il y a aires marines et aires marines, visiblement.
40:19 Il y en a certaines où on peut continuer à pêcher.
40:22 -Il y a les protégés et les surprotégés.
40:25 -Il y a protégés et surprotégés.
40:27 Qu'on protège l'environnement, qu'on fasse attention
40:30 aux zones sensibles. J'ai porté sur le territoire
40:32 de ma circonscription des zones de protection spéciale,
40:36 d'oiseaux, donc je peux comprendre tout ça.
40:38 Ce qui est inacceptable, c'est la brutalité.
40:41 Les pêcheurs ont plusieurs sujets en face d'eux.
40:43 Le premier, le Brexit.
40:45 Les Anglais ont repris leur bille.
40:47 -On a perdu beaucoup de licences.
40:49 -On ne peut plus y aller.
40:51 Deuxièmement, on parlait du coût d'énergie.
40:53 Imaginez qu'on met de l'argent sur la table
40:56 avec la Commission européenne pour leur dire qu'on les coule.
40:59 On a 50 bateaux qui sont sortis de la flotte.
41:01 On leur donne de l'argent pour détruire leur outil de travail.
41:05 -L'Etat donne de l'argent. -C'est insupportable.
41:08 La quatrième chose, pardonnez-moi,
41:10 c'est les activités traditionnelles, souvent très artisanales.
41:13 Il y a des petits patrons pêcheurs,
41:15 il y a 5 000 emplois concernés.
41:17 -Comment on concilie, justement,
41:19 environnement, pêche ? -On ne peut pas...
41:21 -Si on pêche à outrance, il n'y aura plus rien.
41:24 -La question qu'on se pose,
41:26 est-ce qu'on prélève trop ou pas ? Non.
41:28 -Il y a les quotas. -Les quotas sont respectés.
41:31 On a mis des plans de prélèvement en place.
41:33 Ils font qu'il n'y a pas de diminution,
41:36 contrairement à ce qu'ils racontaient,
41:38 il n'y a pas de diminution de cette faune,
41:40 ce qui permet de continuer d'avoir des poissons.
41:43 Eux-mêmes, pour leurs plans de régulation,
41:45 il ne faut pas imaginer qu'ils découvrent
41:48 qu'il faut protéger les espèces ou qu'ils ne prennent plus à pêcher.
41:52 Je vous le dis, je ne connais pas mal ces territoires-là,
41:55 c'est pas mon territoire où j'ai grandi,
41:57 où j'habite, mais je suis sensible à ces questions-là.
42:01 On est en train de faire une zone de protection
42:03 de 130 hectares près de chez moi,
42:05 mais pour autant, la cohabitation des activités économiques
42:08 et la protection de l'environnement,
42:11 ce n'est pas un diktat.
42:12 -Je ne suis pas d'accord avec vous.
42:14 Il n'y a pas de brutalité.
42:16 -Je vais crier avant d'avoir mal.
42:18 L'Europe a dit qu'on allait faire
42:20 interdiction de pêche au chalut et de fond,
42:22 mais au pays décidé, la France ne va pas le faire.
42:25 Il n'y a pas de brutalité.
42:27 Les écologues dénoncent un certain laxisme.
42:30 -Quand ça commence à Bruxelles... -Pour l'instant,
42:32 j'ai été étonné. -Vous pensez qu'à terme,
42:35 on va interdire la pêche dans ces aires-là ?
42:38 -Il est récurrent depuis de longues années.
42:40 -Brigitte l'a dit, il n'y aura plus de poissons.
42:43 -La question, c'est de savoir s'il y a plus ou pas.
42:46 Ils le font vérifier eux-mêmes.
42:48 Ils ne vont pas les prélever pour ne plus avoir
42:50 ce qu'est leur pain nourricier.
42:52 Quand je dis "indictate", oui,
42:54 parce qu'il faut bien comprendre que c'est comme sur le glyphosate.
42:58 Je suis très attentif,
43:00 à la protection sanitaire, à la protection de l'environnement,
43:03 à la bonne santé pour tous,
43:05 mais je ne peux pas accepter qu'à un endroit,
43:08 la France prenne en pleine face,
43:10 qu'à la 2e façade maritime mondiale.
43:12 2e façade maritime mondiale.
43:14 Il n'y a pas que la France métropolitaine,
43:16 il y a tous les Outre-mer.
43:18 Or, la pêche, c'est un revenu considérable.
43:21 -Vous dites qu'il faudrait l'étaler dans le temps ?
43:23 -Oui, et il faut le faire en concertation avec eux.
43:26 Il faut des systèmes de sortie acceptables, tolérables.
43:30 -Il n'y a rien de contraignant, véritablement, aujourd'hui.
43:33 -Ce qui n'est pas contraignant, il va le venir demain.
43:36 Le secrétaire d'Etat, Hervé Berville, l'a dit fortement.
43:40 Si on applique les règles prévues par la Commission pour 2024,
43:43 c'est la mort de la pêche.
43:45 Je ne peux pas avoir un ministère d'Agriculture
43:48 et de Souveraineté Alimenteur,
43:50 de Souveraineté Alimentaire, de Souveraineté énergétique.
43:53 On vient de parler de l'Ukraine.
43:55 On doit préserver l'environnement,
43:57 mais dans l'intelligence,
43:59 non dans le dogmatisme.
44:01 -Que direz-vous à vos enfants quand les océans seront morts ?
44:04 C'est Hugo Clément qui l'a posé au ministre.
44:07 Je la reprends et je vous la pose.
44:09 -Quand j'ai grandi, on m'a dit qu'un jour,
44:12 il n'y aura plus de pétrole, plus de ressources.
44:14 Deuxièmement, qu'il faille prendre soin de l'environnement.
44:18 La réponse est oui.
44:19 Avant même qu'on vote une loi sur l'énergie renouvelable,
44:22 Camille a mis en place une commission départementale
44:25 d'énergie renouvelable.
44:27 J'ai monté un Living Lab, un espace de respiration,
44:30 de discussion, où on met autour de la table
44:32 des hommes et des femmes attachés à l'environnement,
44:36 des promoteurs industriels, des élus,
44:38 pour qu'on discute comment on appréhende
44:41 les changements climatiques.
44:42 On a des éoliennes chez moi, on a du méthaniseur,
44:45 on a des photovoltaïques, on a Stéphane Berne.
44:48 On a trouvé, par la discussion, un compromis.
44:51 Je veux trouver des solutions, ce qu'on appelle de passage.
44:54 J'ai réussi à faire une zone de protection spéciale des oiseaux
44:58 avec les agriculteurs, les chasseurs, les élus.
45:01 -Il ne faut pas que des décisions arrivent d'en haut,
45:04 de Bruxelles, et qu'on impose comme ça aux pêcheurs.
45:07 -C'est le mal français, le mal européen.
45:10 Elle fait ça en faisant confiance au territoire.
45:12 Après, qu'il faille des axes, des directions,
45:15 c'est ce que vous venez de dire,
45:17 la protection de l'environnement,
45:19 dire à nos enfants, et j'ai des petits-enfants,
45:22 "On va aussi s'occuper de vous."
45:24 Quand je vois la fonte dégâcée, c'est un sujet.
45:27 Le combat doit être général.
45:28 On ne peut pas être uniquement la France.
45:31 Un de vos confrères a parlé des efforts
45:33 sur les émanations de gaz à effet de serre.
45:36 On est loin. Il y a certains pays,
45:38 mais on avance sur d'autres.
45:40 -Quand on prend le chalutage de fonds,
45:42 on voit bien, il y a des études qui montrent
45:44 que ça abîme les fonds marins.
45:46 Vous dites qu'il faut changer les pratiques ?
45:49 -Oui, mais vous ne pouvez pas le faire contre la profession.
45:52 Il faut...
45:53 Il y a un sujet qui est un sujet majeur.
45:56 En fait, ça vaut pour tout ce que je vais vous dire.
45:59 Regardez, il y a quelques jours,
46:01 une convention citoyenne a beaucoup travaillé
46:04 sur la fin de vie.
46:05 Je pense que là, on va avoir...
46:07 Je fais partie du comité d'évaluation
46:10 de la loi Clegg-Leonetti avec Olivier Falorni.
46:12 L'intelligence est la plus importante
46:15 lorsque vous avez des citoyens et des décideurs autour de la table.
46:18 Si vous disiez aux pêcheurs, est-ce qu'on est d'accord
46:22 sur le constat ? Il y a moins de poissons...
46:24 -Ils le sont. -Ils le sont, oui.
46:26 Mais après, ce qu'il faut, c'est les associer
46:29 à des décisions qui permettent de donner des perspectives
46:32 aux gens qui veulent exercer leur métier.
46:35 -Ce métier ne peut plus exister tel qu'il existe aujourd'hui,
46:38 de préparer à la disparition de chalutiers.
46:41 Là, il y a un affrontement et on ne bouge pas.
46:43 -Si je vous dis que votre métier, demain, il n'existe plus,
46:47 vous allez me dire que le contact sur un plateau...
46:49 Je pense qu'il faut essayer...
46:51 -Vous devriez vous préparer plutôt que de prendre des mesures
46:55 drastiques. -Je suis d'accord.
46:57 Les décisions de 23 de la Commission européenne
47:00 s'appliquent au début 2024.
47:01 Il faut trouver le temps de la compréhension.
47:04 Moi, qui suis, vous-même qui avez choisi le mot "volcanique",
47:08 plutôt réactif, je pars du principe que lorsqu'on est capable
47:11 d'écrire à plusieurs mains, c'est un peu le problème des retraites,
47:15 vous ne pouvez pas laisser les syndicats et le gouvernement.
47:18 C'est l'ancien syndicaliste qui vous dit ça.
47:20 -Il faut une médiation ? -Oui.
47:22 -Donc il faut se parler.
47:23 On va continuer à se parler et on va passer au dessert,
47:27 c'est le pêché mignon.
47:31 -Voici "Venu le temps du sucré", Brigitte,
47:34 avec une banane flambée, recette originaire de Louisiane.
47:37 Elle aurait été inventée en 1951 par un certain Paul Blanger,
47:40 qui, à l'époque, officiait comme chef au restaurant Brennans,
47:44 dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans.
47:46 A l'origine, bien sûr, elle était arrosée de rhum.
47:49 Vous, vous y apportez non pas la French ou l'Auvergnat-Touch,
47:53 mais la French-Touch, avec le cognac.
47:55 Pourquoi le cognac sur cette banane flambée
47:57 plutôt que de rester aux origines de la recette ?
48:00 -C'est un souvenir formidable.
48:02 1982, l'hôpital Saint-Louis, mes premières bananes flambées...
48:05 -A l'hôpital ? -A l'hôpital Saint-Louis,
48:08 quand vous êtes interne, il faut bien manger.
48:10 -Il y a de l'alcool ? -Nous sommes à table.
48:13 Vous avez 3/4 d'heure pour manger à midi,
48:15 3/4 d'heure pour manger le soir.
48:17 Une fois sur 10, on faisait les bananes flambées.
48:20 C'était pas cher, on coupait la banane en deux.
48:22 -Il y a un peu d'alcool qui circule.
48:24 -Et puis on met une petite goutte de cognac,
48:27 un peu de charme.
48:28 -Pas de l'alcool. -Vous mangez ça le soir ?
48:31 -Non. -Vous êtes capable d'assurer
48:33 les urgences ? -Un centilitre de cognac
48:35 brisait comme vous, d'ailleurs, après un verre de Pognac.
48:38 -On n'a pas de... -Vous dépaissez l'oignon.
48:40 -Vous êtes très dessert ou plutôt salé ?
48:43 -Je suis plutôt salé. -Plutôt salé.
48:46 -Petit salé, même. -Petit salé.
48:48 Et sinon, quand c'est dessert, c'est quoi ?
48:51 -Le crumble, j'aime bien.
48:52 Et puis mon dessert favori, je vais vous dire ce que c'est.
48:56 -C'était la banane flambée ? -J'ai deux desserts favoris.
48:59 Celui-ci, il est ancré en moi,
49:02 face de ma vie. -On l'a bien compris.
49:04 Avec les internes à l'hôpital le soir.
49:06 -Voilà, et c'était des beaux moments de discussion.
49:10 Et j'ai un deuxième dessert que j'adore,
49:12 qui vient encore de ma grand-mère et de ma maman,
49:15 ce sont les oeufs au lait. -Les oeufs au lait.
49:17 -C'est formidable. -Comment on fait les oeufs au lait ?
49:20 On n'en trouve jamais dans les cartes.
49:22 -C'est compliqué. Je ne sais pas les faire.
49:25 Ca demande un savoir-faire.
49:26 Il ne faut pas que ce soit trop ferme.
49:28 -Ca ressemble à quoi, en fait ?
49:30 -C'est pas la crème caramel sans caramel ?
49:34 -Si, c'est la crème caramel, mais pas la crème caramel,
49:37 comme on peut voir par la buvette,
49:39 qui est une forme de flan caramélisé qui n'a aucun charme.
49:42 Que ce soit onctueux...
49:44 C'est souvent servi avec un tout petit peu de tiède,
49:47 avec la crème... Ma grand-mère faisait une crème à la vanille.
49:50 Il y avait des morceaux de vanille.
49:52 -Vous ne savez pas refaire la recette ?
49:55 -Ca reste vraiment un souvenir d'enfance.
49:57 -Goutez cette banane flambée.
49:59 Ce n'est pas pour critiquer chez Françoise.
50:01 -C'est pas avant Georges.
50:03 -Mais comme elle n'a pas été flambée,
50:05 vous n'allez pas reconnaître votre banane de l'hôpital.
50:08 -Quoi qu'à l'hôpital, je ne sais pas.
50:10 -En plus, elle est tétienne.
50:12 -Je ne vous en veux pas.
50:14 -Elle est très bonne.
50:15 -Elle est très bonne.
50:16 -Et chez Françoise, elle a du mal à nous servir,
50:19 comme ça, un peu froid.
50:21 -J'ai pris des cochons-visage.
50:23 -On finit toujours cette émission en musique.
50:25 Vous le savez, Philippe Ligier.
50:27 Vous avez choisi celle-là.
50:29 On l'écoute et vous nous dites pourquoi.
50:31 Musique douce
50:33 ...
50:40 -Ils quittent un à un le pays
50:42 Pour s'en aller gagner leur vie
50:45 Loin de la terre où ils sont nés
50:47 Depuis longtemps, ils en rêvaient
50:51 De la ville et de ses secrets
50:53 Du formica et du ciné
50:55 Les vieux, ce n'était pas original
50:59 Quand ils s'essuyaient machinal
51:01 D'un robert de manche sur les lèvres
51:04 Mais ils savaient tous à propos
51:07 Tuer la caille ou le pérot
51:09 Et manger la torte de chèvre
51:13 -Vous la connaissez par coeur, cette chanson ?
51:15 -Pourtant
51:16 ...
51:18 Que je m'en taille les lèvres
51:20 ...
51:22 -Alors, c'est Jean Ferrat.
51:24 -Comment peut-on s'imaginer ?
51:27 -Pourquoi cette chanson, ça vous caractérise ?
51:30 C'est toute votre enfance ?
51:32 ...
51:34 -C'est une chanson, pour moi, très émouvante.
51:36 Dans un terroir que j'aime tant, l'Ardèche,
51:39 où j'ai grandi,
51:42 et quand j'avais 6 ans, c'était un moment merveilleux.
51:45 Jean Ferrat,
51:46 c'était entre Aix-sur-Molane, un très joli village.
51:49 -Le village perché.
51:51 -Et il y avait Jacques Brel qui était là.
51:53 Il y avait Isabelle Aubray qui était là.
51:55 Il y a eu un concert en plein air merveilleux.
51:58 Mes parents habitaient à Privas, j'étais le petit dernier.
52:01 Je les ai accompagnés.
52:03 Je me souviens de Brel, du chanteur Amsterdam,
52:05 prenant, naturellement, un théâtre de verdure,
52:08 vous l'avez compris, c'était à l'extérieur.
52:10 Et puis j'ai eu la chance, après, d'aller chez Jean Ferrat,
52:14 avec mes parents, avec le maire du village,
52:16 dont je me rappelle très bien le nom,
52:19 qui était Jean-François Joly.
52:20 Et il y avait un peintre qui est devenu maire d'Aix-sur-Mola,
52:24 qui s'appelle Sosa.
52:25 Et cette campagne
52:27 ardichoise, elle est formidable,
52:29 avec ces ruisseaux,
52:30 avec les truites, j'adore pêcher la truite,
52:33 avec ces couleurs de la descente de la Chabad.
52:36 Pour ceux qui connaissent, c'est lorsque vous allez
52:39 sur la route entre le Puy-en-Velay au Bena.
52:41 Vous passez ce col à 1 300 m d'altitude,
52:44 c'est la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique
52:47 et la Côte-Nouvelle-États.
52:48 C'est une campagne qui est très sérieuse,
52:51 qui habite cette campagne au mois de septembre-octobre,
52:54 avec l'automne qui arrive.
52:56 Puis Ferrat, il est terriblement...
52:58 Cette chanson que j'ai choisie, on parle des retraites,
53:01 de ceux qui ont quitté la ville, de ceux qui ont des difficultés,
53:05 c'est un homme généreux,
53:06 chacun connaissait son engagement politique,
53:09 mais il est terriblement moderne.
53:11 -Ca n'a pas trop changé. -Ca n'a pas trop changé.
53:14 -Cette belle auvergne que vous aimez tant.
53:16 Merci d'avoir accepté notre invitation.
53:18 Merci, Jean-Pierre. -Il a sa demi-frisson,
53:21 Jean Ferrat. Je n'ai pas l'émotion de M. Vigier.
53:24 -On va se quitter avec Jean Ferrat.
53:26 Merci à vous de nous avoir suivis.
53:28 On se retrouve la semaine prochaine.
53:30 -Vous en rêvez, de la ville et de ses secrets,
53:33 du formica et du ciné.
53:35 Les vieux, ce n'était pas original
53:39 quand ils s'essuyaient machinal
53:41 d'un revers de manche des lèvres...
53:44 [Musique]

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