La transidentité souffre encore de nombreux préjugés mais aussi d'une méconnaissance du grand public. @ocean_officiel est allé à la rencontre de personnes trans, non-binaires et intersexes, afin montrer la diversité, mais aussi de pallier au manque de représentation de la communauté transgenre.
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00:00 un problème parce qu'ils sont trans.
00:01 Non, mais nous, on n'a pas de problème.
00:02 Être trans, c'est absolument une expérience extraordinaire.
00:04 Par contre, ce qui est dur, c'est la transphobie qu'on subit.
00:06 Je m'appelle Océan, je suis comédien réalisateur
00:09 et là, je sors la saison 2 de ma série documentaire.
00:12 Et en fait, dans cette saison, j'ai été filmer des personnes trans,
00:16 intersexes, non binaires de mon entourage.
00:18 Je pense que c'est très important, la visibilité pour les personnes
00:21 LGBTQI+.
00:23 Et des trans en particulier, parce qu'on est souvent le parent pauvre de la commu.
00:27 Je pense qu'aujourd'hui, en France, les gens connaissent très peu de personnes trans,
00:30 souvent dans leur vie quotidienne.
00:32 Il y a encore beaucoup de préjugés sur la transidentité.
00:34 Les gens ne connaissent pas bien, ne comprennent pas bien, non binaires.
00:36 C'est pour ça que dans cette saison 2, j'avais vraiment envie d'aller voir
00:39 plein de gens différents avec des parcours spécifiques.
00:41 J'aime bien donner l'exemple dans l'épisode 2 de Louis,
00:43 qui raconte que depuis qu'il a un passing, ce qu'on appelle un cis passing,
00:46 c'est-à-dire quand on passe pour un homme cis dans l'espace public,
00:48 quand on arrive, on nous dit "Monsieur", sans hésiter.
00:50 Lui, en tant qu'homme noir, il vit tout d'un coup la peur de la violence policière.
00:55 Les meufs qui ont peur dans la rue, plein de trucs qu'ils ne vivaient pas avant.
00:58 Il y a aussi des personnes qui ont fait des parcours migratoires.
01:01 Il y a une personne non binaire iranienne,
01:03 il y a une personne intersexe qui raconte aussi l'histoire très violente qu'elle a subie,
01:07 les mutilations notamment qu'elle a subies.
01:09 Mais tout ça reste quand même très positif.
01:12 J'ai voulu montrer des gens qui avaient beaucoup de force,
01:14 beaucoup d'énergie, beaucoup d'humour.
01:15 Ce n'est pas du tout larmoyant aussi,
01:17 parce que c'est vrai que la représentation des personnes trans,
01:19 souvent, elle est hyper "Oh, les pauvres petits chatons qui ne s'en sortent pas
01:23 et qui souffrent et qui vont mal, ils ont un problème
01:24 parce qu'ils sont trans".
01:25 Moi, je dis toujours "Non, mais nous, on n'a pas de problème".
01:27 Être trans, c'est absolument une expérience extraordinaire.
01:29 Par contre, ce qui est dur, c'est la transphobie qu'on subit.
01:31 Aujourd'hui, après toutes ces luttes pour avoir accès à la PMA,
01:35 on voit que là encore, il y a eu quand même cette horrible députée
01:38 qui a repris d'ailleurs la couv' de Valeurs Actuelles
01:40 en reparlant du délire transgenre.
01:41 On n'a toujours pas accès à la PMA.
01:43 Donc, on n'a pas le même statut que les autres citoyens, citoyennes.
01:46 Il y a énormément de violence aussi dans le milieu scolaire.
01:49 Moi, je reçois des témoignages presque quotidiennement de jeunes
01:51 où les profs ou l'administration scolaire refusent d'employer leur prénom d'usage
01:55 alors que normalement, ils sont obligés de le faire.
01:57 Ça crée des décrochages scolaires.
01:58 Donc, ça augmente la précarité des personnes trans.
02:01 Sur le marché du travail, évidemment, c'est extrêmement compliqué
02:04 de travailler quand on est trans.
02:05 Je sens une évolution quand même parce que j'ai l'impression
02:07 que le sujet rentre un petit peu plus dans l'espèce publique, dans les mœurs.
02:10 Même dans la fiction, on voit qu'il y a des personnages dans des séries
02:13 qui apparaissent, des personnes trans qu'on ne voyait pas forcément avant
02:17 ou non-binaires.
02:18 Donc, il y a quand même quelque chose qui bouge.
02:19 Mais il y a aussi quand même encore une espèce de base bien réact,
02:23 surtout en France.
02:24 Moi, je suis très optimiste.
02:25 Tout le monde a pensé que oui, ça évolue quand même
02:28 et qu'on est sur le bon chemin, mais c'est long et c'est difficile.
02:31 Et pour nous, ce n'est pas assez rapide.
02:33 Il y a encore trop de jeunes femmes trans qui se sont suicidées l'année dernière,
02:37 qui est bien la preuve que tu as cinq jeunes femmes qui se suicident.
02:40 C'est qu'il y a un souci, en fait.
02:41 Ce n'est pas normal.
02:42 Donc, c'est qu'il y a un problème systémique.
02:43 Il y a beaucoup de ressources sur Internet sur qu'est-ce que c'est
02:45 qu'être un bon allié.
02:46 Et je pense que tout le monde a cette responsabilité d'aller se renseigner,
02:49 rien que d'aller suivre des comptes, par exemple,
02:51 le compte d'Aggressively Trans, qui fait énormément de pédagogie.
02:54 Il ne faut jamais cesser d'apprendre.
02:55 Et si on n'a pas forcément envie de se taper des gros livres compliqués
02:58 de Judith Butler ou de Frantz Fanon,
03:00 on peut pour autant aller au moins suivre des comptes Instagram
03:03 qui font de la vulgarisation.
03:04 Et donc, c'est se renseigner déjà pour ne pas arriver devant des gens
03:07 en disant "moi, je n'y connais rien, mais j'aurais des questions à te poser",
03:09 parce que nous, ça nous saoule de ouf.
03:11 Si vous rencontrez une personne qui a l'air d'être un homme
03:15 ou qui a l'air d'être une femme, mais qui vous dit qu'elle est non-binaire
03:18 ou qu'elle est dans l'autre genre,
03:20 parce que peut-être elle est en début de parcours de transition
03:22 ou peut-être qu'elle n'a pas envie de s'hormoner
03:24 ou peut-être qu'elle n'a pas envie de faire d'opération,
03:26 il faut absolument respecter le prénom et les pronoms.
03:28 Ne jamais demander ce qu'on appelle le deadname.
03:30 Nous demander notre prénom d'avant, c'est un hyper trigger,
03:33 donc il ne faut vraiment pas le faire.
03:34 Ne pas demander à la personne ce qu'elle veut faire comme opération,
03:38 en particulier génital, parce que c'est ultra intrusif.
03:41 Moi, je ne suis pas tellement pour cette espèce de "mode"
03:45 qu'il y a de demander ses pronoms à tout le monde.
03:47 Parce qu'en fait, moi, si tu viens vers moi et que tu me demandes mes pronoms,
03:51 en vrai, je vais être hyper vexé.
03:52 Je suis là genre "eh mais wesh, t'as vu les pecs que j'ai faits ?
03:54 T'as vu comment je me suis battu pour être perçu comme un homme
03:57 et toi tu me demandes mes pronoms ?"
03:58 Mais je suis dégoûté en fait.
03:58 Il y a des personnes trans qui aiment bien ça, qui sont très pour,
04:01 donc je ne veux pas généraliser, mais moi perso, je trouve ça plus fin
04:04 de juste attendre, écouter, se débrouiller pour ne pas genrer la personne
04:08 quand on lui parle, tant qu'on ne sait pas.
04:10 La laisser déterminer ses pronoms tout seul et après suivre.
04:13 Quoi ?
04:14 [Musique]