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Tu connais déjà ses sons ?

Larsen (@larsen_sensass sur insta), rappeur de 21 ans de Clermont, se confie sur sa passion du rap. Une passion qui lui a permis de digérer un passé douloureux et qui explique en partie la mélancolie de ses textes. Rencontre avec un autodidacte plus profond qu'un trou noir.

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Musique
Transcription
00:00 Je suis un enfant du harcèlement.
00:02 Le harcèlement scolaire, c'est quelque chose que j'ai vouté très tôt et très fort.
00:06 Je pense qu'un bouc émissaire est nécessaire dans toute situation.
00:13 Que j'en étais un, que je ne peux pas non plus en tenir rigueur aux gens qui s'en sont servis.
00:18 Parce que de toute façon, ce serait bête et ce serait pour suivre des fantômes, si tu veux, aujourd'hui.
00:22 Et même encore aujourd'hui, parce que du coup, maintenant je bosse avec des enfants en animation périscolaire.
00:29 C'est hyper déstabilisant d'avoir des situations complexes avec des enfants.
00:34 Parce que tu t'attends à ce que ça soit innocent, naïf, machin et tout. Pas du tout.
00:38 Je sortais du conservatoire.
00:43 Je m'étais fait virer du conservatoire parce que je n'y allais plus en cours.
00:45 J'ai craqué un premier logiciel de son qui m'est resté aujourd'hui,
00:50 dont on tira le nom pour ne pas avoir des problèmes avec une certaine entreprise.
00:55 L'écriture déjà me permettait de remettre tout à plat.
00:56 La scène me permettait de mettre un grand croupier dedans.
00:58 Ça vole de partout, ça retombe. Et je regarde ça en mode "Ah, ça va mieux".
01:01 Je ne sais pas écrire sur de la joie. J'ai essayé, j'ai raté.
01:08 J'ai raté. Mais j'aime bien les trucs un peu torturés.
01:10 Il y a des sessions des fois où j'enregistre, à la fin je suis en larmes.
01:13 Et où je n'ai plus aucune force parce que vraiment, c'est trop.
01:17 C'est pour ça que je te disais, ce n'est pas un kiff en fait.
01:19 J'adore faire de la musique, j'adore faire de la prod, mais ce n'est pas un kiff.
01:22 Parce que chaque fois, ça me fait repenser sur des trucs que "Ah, putain, je n'avais pas affermé cette blessure".
01:27 On veut la retraite à la campagne, jamais finir sur la paille.
01:30 On enchaîne les cata et on enchaîne les strophes.
01:32 Oui, tu es enchaîné à toi-même. Du coup, tu es obligé de te regarder en face.
01:37 C'est le combat contre le miroir. C'est beau.
01:41 Je suis quelqu'un qui m'attarde beaucoup sur la souffrance humaine.
01:43 Bonne humeur.
01:45 Tu remarques très vite qu'il y en a partout.
01:47 Et que ce n'est pas l'environnement d'où tu viens qui va déterminer une crédibilité.
01:51 À partir du moment où on a des Aurel-San, tu as un peu le droit de rapper d'où tu veux.
01:55 C'est de la musique. La musique, elle est à tout le monde.
01:58 Faire du rap, c'est beau.
02:00 Je pense que d'ici quelques années, ça va être une vraie influence.
02:11 Un vrai truc. Il y a de très bons artistes et des gens qui font vraiment bien les choses.
02:15 Et quand je dis vraiment bien les choses, c'est que...
02:17 Il y a des soirées open mic où on va tous dans un appart où on se cale avec des instru et tout.
02:21 Et tu es juste trop choqué. Il y a des flots que tu n'as jamais entendu nulle part.
02:26 Et ça, c'est beau. C'est rassurant.
02:29 [Sonnerie de sonnette]
02:31 [Générique de fin]